Les carences cachées de l'agriculture hors-sol (hydroponie) (article)

Les carences cachées de l'agriculture hors-sol

( hydroponie )

 


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Que mangeons nous vraiment ? C'est la question que pose un beau reportage sur l'alimentation, diffusé lundi soir sur France 3 ! On y apprend notamment que les produits issus de l'agriculture hors-sol, très répandus sur nos étals marchands, présentent d'importantes carences par rapport à ceux poussant en pleine terre.



Cette révélation jette un pavé dans la marre car, séduits par les forts rendements de l'agriculture hors-sol, aussi appelée "hydroponie", de plus en plus de nos paysans se tournent vers cette technique. Environ 70% des tomates produites en France sont déjà cultivées hors-sol. L'hydroponie est également très utilisée pour tous les légumes-fruits (concombre, salade, aubergine, fraise...) qui se développent au-dessus du sol.



Pour aboutir à ces conclusions, la journaliste Sophie Le Gall a fourni à un laboratoire des tomates poussant en plein champ et des tomates cultivées hors-sol afin de faire analyser leur composition nutritive. Les résultats sont stupéfiants : entre les "plein champ" et les "hors-sol", le taux de vitamine C passe de 20 à 12 mg/kg. Les polyphénols (antioxydants) de 333 à 200 mg/kg. Le lycopène (nutriment) de 89 à 39 mg/kg.



Ainsi pour pallier aux carences qui résultent d'une alimentation hors-sol, notre organisme nous pousserait à consommer davantage, tout comme l'absence de sucre dans les "sodas zéro" nous incite à boire plus. Ainsi le slogan "Mangez cinq fruits et légumes par jour" pourrait être complété par une mention "Si cultivés en terre, sinon doublez ce chiffre".

 

DU BON ET DU MOINS BON POUR L'AGRICULTURE HORS-SOL

 

Pour expliquer ces différences nutritives majeures auxquelles des scientifiques commencent à s'intéresser, il y a plusieurs pistes. Les variétés cultivées hors-sol seraient davantage sélectionnées par les laboratoires de recherche pour leurs capacités à s'adapter aux spécificités de cette agriculture que pour leurs qualités nutritives (ou gustatives). D'autres spécialistes évoquent la difficulté à reproduire la complexité des échanges qui existent entre une plante en plein champ et son environnement.



Pour mieux comprendre ce qu'est l'agriculture hors-sol, il faut imaginer des tomates ou des fraises dont les graines germent sur un petit cube de laine de roche relié à un système de goutte à goutte qui distille des engrais mélangés à de l'eau. Le tout se passe évidemment sous une serre, avec le coût énergétique que cela implique notamment lorsqu'il faut la refroidir à 22°C durant l'été (tomates).



Mais l'hydroponie n'a pas que des désavantages puisque les besoins des plantes sont fortement optimisés. Elles reçoivent juste assez d'éléments nutritifs pour pouvoir se développer. Les économies d'eau sont également importantes. De l'ordre de « 70 à 90% par rapport aux cultures classiques» selon Christine Aubry, spécialiste de ce domaine à l’INRA (Institut nationale de la recherche agronomique). L'utilisation d'engrais est également réduite d'environ 20% par rapport à l'agriculture en plein champ.



Enfin pour ses défenseurs, l'hydroponie est une réponse pertinente à une production locale en milieu urbain et à la diminution des surfaces agricoles. Car la technique optimise aussi l'espace. En hydroponie, il n'est pas rare de doubler sa production à l'hectare par rapport à une agriculture en plein champ.



En revanche, l'achat du dispositif représente un investissement initial important qui peux dépasser le million d'euros pour les grosses exploitations industrielles. Le coût d'acquisition est donc une charge importante, qui peut conduire les agriculteurs à s'endetter.



On l'a vu, il y a autant de points négatifs que de points positifs pour l'agriculture hydroponique qui a massivement investi les étals des commerçants sans que nous en soyons informés. Mais le consommateur a-t-il encore le choix alors que l'étiquetage des aliments potentiellement carencés qui sont cultivés hors-sol n'est toujours pas obligatoire ?



A ce rythme, il ne lui restera bientôt plus que les légumes-racines (radis, carotte, betterave...), qui s’accommodent mal de l'hydroponie, et l'agriculture biologique qui interdit la pratique pour être certain que les aliments qu'il consomme ont encore un lien avec la terre."

 

 

Source. www.environnement-et-energie.fr  article du 1er juillet 2015

 

 

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23/11/2016
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