De Caluire à Lyon. Un parcours sur les traces de la Résistance.

Cet album retrace le parcours sur l'histoire de la Résistance effectué par les élèves de 3e du collège. 

 

Sources.

- Mémorial prison de Montluc. livret pédagogique de 60 pages, juin 2011. 

- Permezel (Bruno). Victimes de l'occupation à Lyon et alentour. 81 monuments, 11 parcours. Edts BGA Permezel. Juin 2001, 142 pages.

- Permezl (Bruno). Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements. Novembre 2003, 740 pages.

- différents sites internet dont Mémoire des Hommes.



Le fusillé. Statue de Jean Moulin.
Le fusillé. Statue de Jean Moulin. :

             Premier mémorial érigé en mémoire de Jean Moulin, il est situé entre le 1bis et le 5 rue Jean Moulin (près de la mairie).

            Il est inauguré le 24 juin 1973 en présence de Laure Moulin sœur de Jean Moulin elle-même résistante, de Frédéric Dugoujon (député maire à ce moment là), de Raymond Aubrac arrêté lui aussi le 21 juin, d’Emile Bollaert (ancien préfet du Rhône relevé de ses fonctions par Vichy, successeur de Jean Moulin dans la Résistance, arrêté et déporté en Allemagne)


Le fusillé (détail).
Le fusillé (détail). :

             Cette statue en pierre de Pouillenay (Côte d’or à 48 km au Nord Ouest de Dijon) est l’œuvre du sculpteur Georges Salendre (1890-1985), ancien combattant de 1914-1918, résistant,  artiste local ami du maire de Lyon Edouard Herriot.

            Afin d’être plus visible, elle est placée sur un socle de 1,60m de haut.

            Elle représente un corps de pierre presque totalement nu, légèrement couché sur le côté, désarticulé, la tête renversée en arrière comme par un râle de souffrance. Cette œuvre veut symboliser les souffrances endurées durant les dernières heures de la vie de Jean Moulin.

            Sur le socle, pas d’épitaphe, simplement le nom de Jean Moulin avec ses dates de naissance et de décès. Dessous nous pouvons remarquer deux symboles forts superposés : un bonnet phrygien et  une croix de Lorraine.

            Le bonnet phrygien, coiffure de l’antiquité, ressemblant au pileus qui coiffait les esclaves affranchis de l’Empire romain, est devenu à partir du XVIIIe siècle le symbole de la liberté (guerre d’indépendance des Etats-Unis (présent sur le drapeau de l’Etat de New-York), Révolution française (symbole des sans-culottes), révolte du Québec de 1837-1839)

            La Croix de Lorraine symbole des Français libres partisans du général de Gaulle.

            Par ces deux symboles, l’artiste veut rattacher Jean Moulin à la fois dans une longue tradition de lutte pour la liberté, mais aussi rappeler ses liens privilégiés avec le Général de Gaulle qui réussit à unifier la résistance intérieure. 


La maison du docteur Dugoujon
La maison du docteur Dugoujon :

             En 1943, cette maison est située à l’angle de la place de Castellane au début de la rue du même nom qui descend sur la Saône et l’île Barbe. C’est dans cette maison que va se tenir la fatale réunion du 21 juin 19143. Etant habitée par un docteur, les allées et venues de personnes ne sont donc pas suspectes puisque qu’elles peuvent être prises pour des  patients venant consulter.

            La réunion du 21 juin 1943. Le général Delestraint commandant de l’Armée secrète est arrêté à Paris le 9 juin 1943. Devant l’urgence de la situation, il est décidé d’organiser rapidement une réunion pour donner un successeur au général Delestraint. Elle se tiendra à Caluire organisée par André Lassagne adjoint de joseph Gastaldo responsable du IIe Bureau de l’armée secrète (renseignement, plans d’attaques ou de défense).    


Mémorial Docteur Dugoujon
Mémorial Docteur Dugoujon :

             Frédéric Dugoujon, né le 30 juin 1913 à Champagne au Mont d’Or est docteur en médecine et exerce dans cette maison. Il n’est pas résistant mais c’est un ami d’André Lassagne qui cherchant en urgence un lieu de réunion lui demande de l’accueillir. Il accepte mais ne connaît ni l’objet de la réunion ni l’identité des participants. Il poursuit d’ailleurs ses consultations comme d’habitude. Arrêté avec les participants de la réunion, il est conduit à Montluc où il est interrogé par la Gestapo. Par la suite, il sera transféré à la prison de Fresnes d’où il sera libéré le 17 janvier 1944.

            Après la guerre il est maire de Caluire de 1965 à 1983 et député de la 7e circonscription du Rhône de 1973 à 1981.

            Il quitte sa maison en 1996 et décède à Sathonay-Camp le 5 août 2004.  

 


Cabinet de consultation du docteur.
Cabinet de consultation du docteur. :

             C’est dans cette pièce située au rez de chaussée à droite que le docteur recevait ses patients. Cette pièce n’est donc pas concernée par la réunion.

 


Salle d’attente où se trouvaient :
Salle d’attente où se trouvaient : :

             Alors que la réunion était prévue pour 14h30, Jean Moulin, le colonel Emile Scharzfeld et Raymond Aubrac arrivent en retard. La bonne les prenant pour des patients les introduit dans la salle d’attente au lieu de les faire monter au 1er étage. C’est là qu’ils sont arrêtés.

 


Jean Moulin (1899-1943).
Jean Moulin (1899-1943). :

             En 1940, préfet d’Eure et Loire, il refuse de signer une note de l’armée allemande qui accuse les tirailleurs sénégalais de violences et de viols sur des civils français. Brutalisé il tente de suicider et gardera une cicatrice au cou qu’il cachera par une écharpe.

            Révoqué par le gouvernement de Vichy en novembre 1940, il entre dans la Résistance et procède au recensement des mouvements existants. En octobre 1941, il arrive à Londres et prend contact avec le général de Gaulle qui le nomme comme son représentant personnel.

            Parachuté en Provence début janvier 1942, il a pour mission de coordonner les actions des mouvements de résistance et s’installe à Lyon. Il réussit à créer un Comité de coordination qui réunit les 3 principaux mouvements de la zone Sud (Combat, Franc Tireur, Libération) et jette les bases d’une armée secrète.

            En mai 1943, il organise le CNR (Conseil National de la Résistance).

            Il est arrêté lors de cette réunion sans que son identité soit établie. Une fois démasqué, il est longuement et brutalement interrogé par Klaus Barbie. Il décède lors de son transfert à Berlin, son décès officiel étant fixé au 8 juillet 1943 à Metz.  


Colonel Emile Schwarzfeld (1885-1944).
Colonel Emile Schwarzfeld (1885-1944). :

             Emile Schwarzfeld termine la 1ere guerre mondiale avec le grade de capitaine et 3 blessures. Au début de la 2e Guerre mondiale il est à nouveau mobilisé avec le grade de lieutenant colonel. Capturé par les Allemands le 25 juin 1940, il est relâché le 11 août 1941. Il entre immédiatement dans la Résistance et prend contact avec des officiers afin de constituer une armée clandestine. Ses réflexions seront utilisées par Jean Moulin et le général Delestraint lors de leur séjour à Londres pour débattre avec le général de Gaulle et les Anglais de la création d’une Armée secrète.

            En janvier 1942, il rejoint les rangs de « France d’Abord » et organise un service de renseignement militaire et civil ainsi qu’un service radio. Il aide aussi le mouvement Combat pour le noyautage des administrations publiques.

            Au début de l’année 1943, il devient l’adjoint du général Delestraint et aurait été le candidat de Jean Moulin pour remplacer son chef arrêté à Paris.

            Après son arrestation, il est déporté le 9 mars 1944 dans un premier temps au Struthof puis à Bruttig où il disparaît début juin 1944.   


Raymond Aubrac (1914-2012).
Raymond Aubrac (1914-2012). :

             De son vrai nom Raymond Samuel, il participe aux côtés d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie  à la création du mouvement de résistance Libération Sud et intègre les mouvements Unis de la Résistance (MUR). Il fait partie de l’Etat major du général Delestraint.

            Arrêté par la police française le 15 mars 1943, il obtient sa liberté provisoire le 10 mai.

            Après son arrestation, il est incarcéré à la prison de Montluc. Son épouse Lucie monte une opération et le fait évader le 21 octobre 1943 lors de son transfert à l’école de santé pour un interrogatoire. Raymond et Lucie réussissent à rejoindre l’Angleterre en février 1944.

            Lucie Aubrac est décédée le 14 mars 2007

            Raymond Aubrac est décédé le 10 avril 2012.      


Salle de réunion au 1er étage où se trouvaient :
Salle de réunion au 1er étage où se trouvaient : :

             C’est dans cette grande salle que devait se tenir la réunion et où se trouvaient déjà 5 des participants.

 


André Lassagne
André Lassagne :

 Biographie en cours de réalisation. 


Bruno Larat.
Bruno Larat. :

 Biographie en cours de réalisation. 


Colonel Albert Lacaze.
Colonel Albert Lacaze. :

 Biographie en cours de réalisation.  


Henri Aubry.
Henri Aubry. :

 Biographie en cours de réalisation. 


René Hardy.
René Hardy. :

 Biographie en cours de réalisation. 


Place Jean Gouailhardou
Place Jean Gouailhardou :

            L'ancienne place de Castellane où est située la maison du docteur Dugoujon a été renommée place Jean Gouailhardou.

            Jean Gouailhardou commence sa carrière dans l’armée où il atteint le grade d’adjudant et sert dans un régiment commandé par le futur général de Gaulle. Il démissionne pour monter une affaire commerciale en Egypte. Au début de la Seconde guerre mondiale il réintègre l’armée et après l’armistice tente d’entrer en contact avec De Gaulle. De mars à juillet 1941 il tente de monter de petits groupes de résistants entre la Croix Rouge et Neuville sur Saône.

            Employé du Service de rapatriement des prisonniers malades, il profite de sa situation pour faire évader de nombreux prisonniers grâce à des faux papiers.

            A la fin de 1941, il entre en contact avec l’Intelligence Service avant de devenir chef militaire du IVe secteur de l’Armée secrète. Mais il est arrêté le 3 janvier 1944 par la Gestapo, interrogé et interné à la prison de Montluc. Il est exécuté le 13 juin 1944 à Villeneuve (Ain). 


Plaque du département du Rhône.
Plaque du département du Rhône. :


La maison rachetée par le département du Rhône, est devenue un lieu de mémoire depuis son inauguration par le Premier Ministre François Fillon le 21 juin 2010.

 


Citation de Jean Moulin
Citation de Jean Moulin :

Plaque de la citation de Jean Moulin à la médaille militaire apposée sur la façade de la maison du docteur Dugoujon.


Mémorial Jean Moulin
Mémorial Jean Moulin :

    Ce mémorial est situé sur la place presque en face de la maison du docteur Dugoujon.  Il est l’œuvre de l’artiste Christiane Guillaubey, diplômée des Beaux Arts de Lyon en 1970. Elle est à la fois peintre et sculptrice, issue d’une tradition familiale (grand père tailleur de pierre et père diplômé lui aussi des Beaux Arts).
    Dans la région elle est l’auteur d’autres œuvres :
        La statue du petit prince en hommage à Saint Exupéry, place Bellecourt à  Lyon
        Le printemps, place du commandant Rivière à Villeurbanne.
        Le mont de Vénus, parc des Droits de l’Homme à Villeurbanne.
    Ce mémorial a été inauguré le 19 décembre 2004 en présence  de Jean-Louis Debré (UMP) président de l¹Assemblée nationale, Jean-Jack Queyranne (PS) président du conseil régional,  de Jean-Pierre Lacroix préfet de région, du maire de Caluire  et de nombreuses autres personnalités politiques.
    La date de l’inauguration n’est pas innocente, elle intervient 40 ans après le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon.
 


Mémorial Jean Moulin
Mémorial Jean Moulin :

             Cette œuvre a remporté un concours qui avait été lancé l’année précédente. Dédiée à Jean Moulin, elle est formée de trois piliers carrés de marbre blanc griffés, au milieu desquels se détache une statue en bronze du héros plus grande que sa taille réelle. Elle porte un manteau, un chapeau et une écharpe reprenant ainsi la photo la photo la plus célèbre de Jean Moulin. Il regarde dans la direction de la maison où il fut arrêté. Selon l’angle de vision la statue est plus ou moins apparente, symbolisant peut être le fait que Jean Moulin était un « homme de l’ombre ».

Sur un des piliers, l’artiste a gravé une phrase de René Char :"Les yeux seuls sont encore capable de pousser un cri".