Mémoire militaire. Chronique 1920 (Article)
CHRONIQUE 1920
1920
18 janvier 1920
Mémoire. 1ere GM
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Aubazat (43), une délibération du Conseil Municipal autorise la construction d'un monument aux morts pour un coût de 2400 francs.
11 avril 1920
Mémoire. 1ere GM
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Fontenay (88), inauguration du monument aux morts dont le projet avait été adopté par le conseil municipal le 18 janvier 1920 pour un coût de 8000 francs.
10 mai 1920
Législation. Mémoire. Monuments aux morts.
Circulaire du Ministère de l’intérieur, concernant la création dans chaque département de commission artistique pour juger de la qualité des monuments aux morts ; de la redevance au profit du bureau de bienfaisance dans le cas où le monument serait construit dans ke cimetière ; des voies et moyens : crédit inscrit au budget municipal, produit de la souscription publique, la subvention de l’Etat.
20 mai 1920
Mémoire. 1ere GM. Association.
L’Union Nationale des Combattants (UNC) est reconnue d’utilité publique.
10 Juillet 1920
Mémoire. Fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme.
Le Président de la République Paul DESCHANEL promulgue une loi qui indique que la République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme le jour anniversaire de la délivrance d’Orléans.
D’autre part, il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive un monument avec cette inscription : « Le peuple français reconnaissant. »
12 juillet 1920
Législation. Mémoire. Monuments aux morts. Circulaire relative aux adjudications et marchés de gré à gré pour la construction de monuments aux morts.
14 juillet 1920
Mémoire. 1ere GM
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Bas en Basset (43), inauguration du monument aux morts pour un coût de 4500 francs. Sa construction avait été décidée par deux délibérations du Conseil municipal, les 18 février 1917 et 16 février 1919.
26 juillet 1920
Mémoire. 1ere GM
-Auzon (43), une délibération du Conseil municipal autorise la construction d'un monument aux morts pour un coût de 6500 francs.
31 juillet 1920
Législation. Mémoire. Loi sur les monuments aux morts.
Art 81 de la loi de finance.
« Elle octroie aux communes des subventions calculées d’après « le chiffre de la population locale déterminée par le recensement de 1911 ainsi que par la valeur du centime pour l’exercice en cours rapporté à la population. »
28 septembre 1920
Législation. Sépultures militaires. Décret sur le transfert des corps de militaires morts pour la France et des victimes civiles de la Guerre. (Voir texte dans Documents (20-6))
5 octobre 1920
Mémoire. 1ere GM
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Beaux (43), une délibération du Conseil municipal autorise la construction d'un monument aux morts pour un coût de 5700 francs.
25 octobre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Article de Léon BAILLY rédacteur en chef de « L'Intransigeant » (400.000 exemplaires). Sur l'idée d'inhumer un soldat inconnu au Panthéon.
« Pourquoi ne pas reprendre aujourd'hui cette belle et touchante idée et pourquoi ne pas l’adapter au programme du 11 novembre ? (….) Si au contraire le poilu de France était associé à la commémoration de la République, combien la fête y gagnerait en éclat et en profondeur ! Alors on comprendrait les pompes du défilé, et la participation de la Grande armée. Le 14 juillet 1919 a été la fête du soldat vivant, du rescapé. Le 11 novembre 1920 resterait la fête du soldat mort, c'est à dire de cette foule anonyme de braves qui se sont sacrifiés pour que la France vive. »
« Le plus curieux de l'affaire est que cette idée, lancée en France par des hommes politiques français, mais négligée par nous, a été ramassée par l'Angleterre qui est en train de lui faire un sort. Elle va recueillir, en effet, sur l'un de nos champs de bataille un de ses tommies et l'inhumer solennellement à Westminster entre Pitt et Livingstone. »
26 octobre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
L’annonce par l'Angleterre de l'inhumation d'un soldat inconnu à Westminster relance le débat en France par l’intermédiaire de la presse.
« Ainsi donc l'Angleterre va venir chercher, sur les champs de bataille de France le corps anonyme d'un Tommy inconnu, et, comme un symbole magnifique et sacré, elle déposera ses restes à Westminster entre Pitt et Livingstone ! Et la France que fera t'elle ? (André Paisant dans « Le Journal »).
28 octobre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Parution d'un article dans l'Action française sur le lieu d'inhumation du soldat inconnu.
« Le panthéon est un sanctuaire bien récent et les gloires qu'on y a placées depuis le funeste Genevoix Rousseau jusqu'à l'immonde Zola, feront aux héros français une bien mauvaise compagnie. Je ne vois pas aux côtés de l'auteur de « la Débâcle », le sublime soldat de la Grande Guerre (….) Ce ne sont pas mes sentiments de royaliste, c'est mon instinct le plus profond de poilu qui se révolte à l'idée que notre camarade figurera dans le même cortège que Gambetta, le métèque bohème et phraseur. »
3 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Le ministre des pensions, André MAGINOT explique aux journalistes la procédure de désignation du soldat inconnu.
L'ancienne zone des armées étant divisée en 9 régions de champs de bataille, chaque commandant de région devra faire exhumer d'un endroit tenu secret « le corps d'un soldat identifié comme Français mais dont l’identité personnelle n'aura pu être établie. » Puis le corps sera déposé dans un cercueil de chêne et conduit en automobile à la citadelle de Verdun.
Le 9 novembre à 6 heures du soir, les 9 cercueils seront réunis dans la citadelle pour une veillée d'armes.
Dans la journée du 10, le ministre se rendra à Verdun pour présider à la cérémonie de désignation. Une Cie composée uniquement d'anciens combattants sera réunie et le ministre désignera au hasard un soldat qui sera chargé de désigner le cercueil.
Mais finalement il n'y aura que 8 cercueils, l'une des zones n'ayant pu identifier avec certitude un soldat inconnu français.
4 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Parution d'un article du journal le Matin sur l'emplacement de la tombe du Soldat inconnu. Pour la première fois l'Arc de triomphe est évoqué.
« La vrai place du Poilu n'est pas au Panthéon, elle est sous l'Arc de Triomphe (en parlant du soldat inconnu). Le fils de toutes les mères qui n'ont pas retrouvé leur fils, est bien plus qu'un grand homme. Il représente la génération du sacrifice, il est le peuple entier. Lui réserver un coin dans une crypte ! A côté de qui ? Y a t-il commune mesure entre sa gloire et les autres ? Ne l'enfermez pas dans la solitude de ce monument devant lequel le visiteur hésite. Portez le au sommet de l'avenue triomphale, au milieu de ces quatre arches ouvertes sur le ciel (….) Qu'il domine les Invalides, le Louvre des rois, tout ce paysage incomparable, et que l'histoire semble monter vers lui, avec la foule, les soirs de fête. Songez y. C'est lui l'inconnu, l'anonyme, le simple soldat qui donne tout son sens à l'Arc de Triomphe. »
5 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Article de l'Humanité contre le projet d'inhumation du Soldat inconnu.
« Une sinistre comédie dont l'invention est revendiquée par plusieurs journaux en mal de copie (…) On avait pourtant de bonnes raisons de croire que ces « glorieux morts » avaient bien payé d'avance, de toutes leurs forces, de toutes leurs peines, de tout leur sang, le droit de reposer en paix. » (Raoul Alexandre).
6 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
La commission des finances de la Chambre des députés qui a été saisie d'un projet de loi gouvernemental en faveur du transfert du Soldat inconnu au Panthéon vote un crédit de 300.000 francs mais demande que le soldat inconnu ne soit pas inhumé au Panthéon mais sous l'Arc de Triomphe.
La commission de l'enseignement et des Beaux arts se range à cet avis, alors que le ministre de l'Instruction publique Honorat et son chef de cabinet Paul Léon chargé de l'organisation des cérémonies du 11 novembre sont contre.
7 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
Article du journal l'Echo de Paris en faveur d'une inhumation sous l'Arc de Triomphe.
« C'est décidément sous l'Arc de Triomphe que seront inhumés les restes du Soldat inconnu qui symbolise la foule anonyme des héros obscurs dont le sacrifice a sauvé la France. »
8 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
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Conseil des ministres qui doit prendre la décision finale sur la cérémonie du Soldat inconnu. Pour essayer de faire taire les divisions, André MAGINOT ministre des pensions propose d'élever rapidement sous l'Arc de Triomphe un monument qui puisse accueillir la dépouille du Soldat inconnu qui, au préalable passera par le Panthéon le temps d'une cérémonie. Cette proposition est adoptée à l'unanimité par le Conseil des ministres.
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Séance houleuse à l'Assemblée nationale ou se débat la loi sur l'inhumation du soldat inconnu qui voit une opposition entre les tenants du Panthéon (Georges MAURISSON, Paul ESCUDIER) et de l'Arc de Triomphe (Léon DAUDET, Charles DUMONT). Le débat prend rapidement une tournure de règlement de compte entre la droite et la gauche.
Mais finalement une loi est adoptée.
Adoption par l'Assemblée nationale de la loi sur le Soldat Inconnu.
« Art 1. Les honneurs du Panthéon seront rendu aux restes d'un des soldats non identifiés mort au Champ d'honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.
Art 2. Le même jour, les restes du Soldat Inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe. »
9 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat inconnu.
A leur arrivée à Verdun, les 8 cercueils sont déposés dans une casemate de la citadelle qui a servi pendant la guerre de salle de cinéma et de salle des fêtes.
On y accède par le poste d'écoute n°1. L'entrée est pavoisée de drapeaux français. Des canons français et allemands rappellent leur rôle dans le massacre de la guerre et en particulier pour les Soldats Inconnus. Les honneurs sont rendus par deux compagnies du 132e RI.
Le président de la République Alexandre MILLERAND entouré du ministre de l'Instruction publique Charles HONORAT et du sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil Charles REIBEL, organise un nouvel itinéraire pour les cérémonies du 11 novembre et décide que le même hommage sera rendu au Soldat Inconnu et au cœur de Gambetta
Dans le journal « L'Humanité » un article de Marcel CACHIN relate la séance de la veille à l'Assemblée nationale.
« Hier, séance à la Chambre ! Quel spectacle ! Cris, vociférations, injures, tohu bohu, impossibilité de percevoir un argument dans le déchaînement du tumulte intense. On aurait pu se croire transporté en je ne sais quelle assemblée de délirants ou d'irresponsables. Pour l'homme de la rue qui entre dans cette maison et assiste à un meeting de cette sorte, quelle impression d’écœurement n'en doit il pas retenir ? Est ce là la représentation de la France ? (….) Durant les rares intervalles où le chahut diminua de violence, on entendit les délégations du royalisme, de la grande banque, des Profiteurs de la mort unis pour le bouquet, un Mandel, qui se disputaient sans pudeur la dépouille du malheureux Poilu arraché par eux à son sommeil éternel. Ah ! S'il avait été là, le Poilu, de quel mépris n'eut-il pas été envahi à la vue de cette cohue uniquement occupée de l'exploitation politique de son sacrifice. »
10 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat Inconnu.
A partir de 8 heures tous les enfants, filles et garçons, et toutes les écoles de Verdun défilent devant les cercueils qui ont été fleuris. Ils sont conduits par leurs maîtres.
A 9 heures, l'évêque de Verdun, Monseigneur GINESTY, assisté de deux vicaires généraux, vient se recueillir durant 30 minutes devant les corps.
A 11h55, arrivée à la gare de Verdun du ministre André Maginot accompagné de quelques députés, de veuves de guerre et de blessés. Après avoir passé les troupes en revue, il va déjeuner au « Coq hardi ».
A 14h, le ministre se rend à la citadelle pour la désignation du Soldat Inconnu. Il passe en revue la compagnie du 132e RI et s'arrête devant un jeune soldat, Auguste THIN, lui remet un bouquet de fleurs rouges et blanches en lui déclarant : « Soldat, voici un bouquet de fleurs recueillies sur les champs de bataille de Verdun, parmi les tombes de tant de héros inconnus. Ce bouquet vous allez le déposer sur un des cercueils. Ce cercueil sera celui su Soldat que le peuple accompagnera demain du Panthéon à l'Arc de Triomphe. Suprême hommage, le plus splendide que la France ait jamais rendu à l'un de ses enfants, mais qui n'est pas trop grand pour celui qui symbolise la vaillance française dont le sacrifice anonyme a sauvé la Patrie, le droit et la liberté. »
Auguste THIN, né le 12 juillet 1899 s'engage en janvier 1918 pour 3 ans. Affecté au 234e RI, il participe avec son régiment à l'offensive de Champagne en septembre 1918. A la fin de la guerre son régiment est le premier à entrer dans Mulhouse.Dans une interview en mai 1981, il explique son choix.
« Les huit cercueils étaient alignés deux par deux, comme les boutons d'une capote. J'étais très ému (…) et je me demandais comment choisir. Alors mon regard s'est posé à ce moment là sur les écussons de mon col : 132. Le total de ces 3 chiffres faisait 6 et en plus, le 132e appartenait au 6e Corps d'armée. J'ai donc décidé de désigner le sixième cercueil. J'ai fait un premier tour, mais je n'ai pas déposé mon bouquet, c'était ma façon à moi de rendre hommage à tous ces mots et ce n'est qu'au second tour que je l'ai déposé sur le sixième cercueil. Aussitôt, on a fixé dessus une plaque portant juste ces mots « Le soldat français ». »
Ce cercueil est ensuite sorti de la citadelle, déposé sur un affût de canon de 75 tiré par un attelage de chevaux. Le cortège rejoint la gare en passant par la mairie.
A 17h30, le train spécial du ministre avec à son bord le cercueil quitte Verdun pour Paris.
11 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat Inconnu.
Cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu.
A 0h15, arrivée du train spécial en provenance de Verdun, en gare de Denfert Rocherau qui est pavoisée. Une section de soldats présente les armes.
Le ministre de la Guerre, Mr LEFEBVRE entouré de plusieurs ministres et de députés est présent.
Le cercueil est descendu du train et porté par 6 soldats du 46e RI. Il est conduit dans une chapelle ardente érigée pour l'occasion. Une veillé funèbre en compagnie d'anciens combattants commence.
A 9h, début de la cérémonie qui commence place Denfert Rochereau. 6 jeunes soldats décorés portent le cercueil recouvert du drapeau tricolore posé sur un affût de canon. Parallèlement 2 officiers vont chercher le cœur de Gambetta contenu dans un reliquaire doré, déposé lui aussi dans une chapelle ardente et vont le déposer sur un char.
Les deux chars côte à côte commencent leur progression en direction de la rue Solferino. Ils sont suivis des ministres de la Guerre, des Pensions, de l'Instruction publique, des Colonies et du sous-secrétaire d’État au Ravitaillement. La Garde républicaine ouvre le défilé suivie d'une délégation d'Alsaciens et de Lorrains, du gouverneur de Paris, 600 drapeaux des guerres de 1870 et de 1914-1918, quelques généraux. Le défilé est clôturé par des troupes appartenant à 14 divisions différentes dont des troupes coloniales puis des délégations de mutilés qui précèdent directement les deux chars. . Le Président de la République entouré de nombreux parlementaires attend le cortège devant le Panthéon. A son arrivée, le cortège est accueilli par l'hymne Sambre et Meuse puis la marche héroïque de Camille Saint Saëns.
Le cœur de GAMBETTA est déposé sous le dôme sur un catafalque où figurent les inscriptions :
4 septembre 1870, proclamation de la République.
11 novembre 1918, retour de l'Alsace et de la Lorraine.
Durant la cérémonie le cercueil du Soldat Inconnu est déposé sur un autre catafalque face à la porte d'entrée. Les trois maréchaux, JOFFRE, FOCH et PETAIN sont présents à ses côtés.
Le Président MILLERAND prononce un discours dans lequel il célèbre GAMBETTA, la République et le Soldat Inconnu.
A la fin du discours, la Marseillaise retentit et le cercueil du Soldat Inconnu repart pour l'Arc de Triomphe.
Le cortège arrive à 11 heures devant l'Arc de Triomphe. Le cercueil est béni par Monseigneur Roland GOSSELIN Archevêque de Paris.
Après un nouvel hommage, le cercueil du Soldat Inconnu est installé sous les voûtes de l'Arc de Triomphe. Une fois le cortège officiel retiré, la foule parisienne est invitée à défiler devant le catafalque.
Vers 17h, le cœur de Gambetta repart pour le Panthéon tandis que le Soldat Inconnu est déposé dans une salle de l'Arc de Triomphe. Il est veillé par 26 sous-officiers issus des régiments les plus décorés.
Un article du journal « L'Humanité » dénonce la désignation du Soldat Inconnu, qualifiant cette cérémonie de « spectacle macabre » et considérant que désormais il n'y a pas que les « hyènes qui déterrent les cadavres ».
« Ton pauvre corps, ami, que le grand repos avait accueilli a été profané, et ils ont pu écorcher le peu de terre qui était bien tien, pourtant, et où tu te résignais à ton sommeil d'homme jeune mort pour et par les vieux. Sans respect, sans pudeur, sans honte, ils ont osé t'arracher douloureux et froid à la compagnie de tes frères martyrisés par millions, et ta destinée funeste et dérisoire est de fournir le spectacle macabre où se complairont celles et ceux qui vécurent et vivent de ta mort.
12 novembre 1920
Mémoire. 1ere GM. Soldat Inconnu.
Les journaux sont quasi unanimes à célébrer la cérémonie de la veille. Seul « L'Humanité » publie un article antimilitariste.
Le journal « l’œuvre » publie un article sur les soldats non identifiés par négligence.
« Il y avait dans le grand cimetière, qui s'étend autour de Verdun, quatre cent mille tombes d'inconnus. On a identifié jusqu'ici trente six mille de ces héros anonymes. On ne fera guère mieux, dit l'abbé DOEL, qui garde l'ossuaire de Thiaumont, tout au plus peut-on espérer en reconnaître cinquante mille en tout.
Mais l'abbé DOEL s'abuse et le colonel BEL, chef de l'Etat civil à Châlons, le sait bien, lui qui dirigeait l'autre jour les recherches autour de Douaumont et qui guidait les soldats armés de pelles à qui revint le soin d'exhumer le soldat inconnu.
Car apprenez cette chose effroyable, avant de trouver le cadavre que l'on cherchait, il n'en fallut pas exhumer moins de dix.
Trois étaient des tirailleurs.
Et les autres ? Les autres avaient tous leurs plaques d'identités.
Parce que l'on avait recherché seulement un inconnu, sept familles ont retrouvé l'un des leurs.
Après cela restera t'il des gens pour dire que ce n'est pas la peine de continuer la triste besogne des exhumations, qu'elle ne servira de rien et qu'il est bien plus simple de laisser les morts en repos pour ne pas déranger les vivants. » Emmanuel BOURCIER
8 décembre 1920
Mémoire. 1ere GM. commémoration.
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Lors d’un déplacement à Verdun (Meuse), le président de la République Alexandre MILLERAND, utilise, pour la seule fois, le wagon de la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.
Date de création : 12 janvier 2023