Neufchâteau. Histoire et mémoire.

NEUFCHATEAU 

Origine du nom. 

 

Altitude. 

 

Divisions administratives.

 

Fête patronale. 

 

Patron. 

 

Démographie. 

 

La commune vers 1885 

(Louis/Chevreux 1887)

 

Administration : 

 

Hameaux, écarts, fermes isolées. 

 

Revenu annuel. 

 

Surface territoriale.

  • Terres labourables :
  • Près : 
  • Vignes :
  • Bois : 
  • Jardins, vergers, chènevières :
  • Friches : 
  • Bâtis : 

 

Principales productions. 

 

Industries. 

 

Santé. 

 

Politique sociale. 

 

Education et culture. 

 

 

Histoire 

 

 

24 août 1939. Annonce l’ouverture du droit de réquisition pour les armées françaises.

Les officiers réservistes du commandement des Etapes reçoivent l’ordre de rejoindre Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

27 août 1939.  Le PC de la 3e Division aérienne et de la 10e Brigade aérienne s’installe à Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

1er septembre 1939.  Un décret prévoit le rassemblement dans des centres d’internement, relevant du ministère de la guerre, de tous les étrangers de sexe masculin âgés de 17 à 50 ans (mobilisables), ressortissants de territoires appartenant à l’ennemi.

Dans les Vosges, des centres sont ouverts à Neufchâteau (camp annexe à Sionne et Harchéchamp), Raon l’Etape et Epinal (Duvaux 2005)

 

2 septembre 1939. Mobilisation générale.

 

A Neufchâteau le centre Mobilisateur d’Artillerie n° 40 est chargé de procéder à la mobilisation de :

  • 12e Régiment d’Artillerie Divisionnaire Hippomobile (canons de 75 mm)
  • 212e Régiment d’Artillerie Divisionnaire Hippomobile (canons de 105 court et de 155 mm)
  • 309e Régiment d’Artillerie à Tracteurs (obusiers de 105 mm)
  • 49e Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse (canons de 75 et de 155 mm)
  • 166e Régiment d’Artillerie de Position
  • 111e, 243e, 708e sections automobiles  de munitions.
  • Des groupements de DCA chargés de la défense du secteur de Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

16 septembre 1939.  Parution de l’hebdomadaire « l’abeille des Vosges » avec pour la première fois un article censuré. (Duvaux 2005)

 

22 septembre 1939.  La IVe Armée étend sa limite arrière à l’arrondissement de Neufchâteau qui passe dans la zone des armées où les règles de circulation sont plus strictes et sont contrôlées par l’armée. 

L’arrondissement est divisé en deux commandements d’étapes : la zone de Neufchâteau et la zone de Vittel. (Duvaux 2005)

 

26 septembre 1939.  Un contrôle inopiné de la IVe Armée révèle des dysfonctionnements dans l’organisation de la Défense passive de Neufchâteau (Duvaux 2005)

 

27 septembre 1939. Installation d’une section militaire de réparation automobile dans la commune. (Duvaux 2005)

 

17 octobre 1939. La XXe région militaire affecte 15 bouchers à l’abattoir de Neufchâteau pour assurer le ravitaillement d’environ 18.000 hommes stationnés dans les environs. (Duvaux 2005)

 

24 octobre 1939.  Après un recours de la mairie et de l’académie, l’école et le collège de filles sont évacués par le service de santé qui les avaient réquisitionnés à la déclaration de la guerre. (Duvaux 2005)

 

26 octobre 1939. Les ressortissants allemands non mobilisables (avant 17 ans et après 50 ans) habitant dans la zone de la IVe armée sont placés en résidence surveillée à leur domicile. (Duvaux 2005)

 

27 octobre 1939. La 2e Compagnie de Gardes Républicains Mobiles (GRM) stationnée à Neufchâteau depuis 1935 part pour Nancy. Elle est remplacée par le peloton de GRM 80. ((Duvaux 2005)

 

31 octobre 1939. Tous les Allemands mobilisables dans la zone de la IVe armée doivent se rendre au camp d’internement de Neufchâteau (ceux qui avaient été relâché après le début de la guerre. (Duvaux 2005)

 

7 novembre 1939. Le PC de la 3e Division aérienne est transféré de Neufchâteau au château de Bourlémont à Frébécourt. ((Duvaux 2005)

 

12 novembre 1939.  Visite du président du conseil Edouard DALADIER. Il se rend à Neufchâteau et aux terrains d’aviation d’Auzainvilliers et de Martigny les Gerbonvaux (Duvaux 2005)

 

15 novembre 1939. Rollainville et Rouceux. L’armée de l’air développe un projet d’extension de l’aire d’atterrissage et le camouflage des balises du terrain d’aviation de Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

4 décembre 1939. Réquisition du garage Citroën qui est transformé en atelier militaire de réparation automobile avec un effectif de 14 ouvriers sous les ordres d’un lieutenant. (Duvaux 2005)

 

12 décembre 1939. Le PC de la 10e Brigade aérienne est transféré de Neufchâteau au château de Bourlémont à Frébécourt. ((Duvaux 2005)

 

Décembre 1939. Séjour de Roland DORGELES  dans la commune. (Duvaux 2005)

 

22 mars 1940.  Le peloton de GRM 80 quitte Neufchâteau pour Strasbourg.  (Duvaux 2005)

 

16 mai 1940. A 1h30 du matin, premier bombardement aérien de Neufchâteau par l’aviation allemande. Il ne cause que des dégâts matériels. (Duvaux 2005)

 

21 mai 1940. Arrestation dans un bar de la commune, d’un individu de Saint-Dié tenant des propos défaitistes. Il est écroué à Nancy. (Duvaux 2005)

 

24 mai 1940.  Le 3e Bureau de la Direction des Etapes de la IVe Armée ordonne au commandant d’armes de Neufchâteau de préparer la défense de la coupure de la Meuse face à l’ouest. (Duvaux 2005)

 

25 mai 1940. Le centre d’accueil des réfugiés appelle la population de la ville à apporter des vêtements, du linge et de vivres pour constituer des stocks pour aider les réfugiés les plus démunis qui sont de plus en plus nombreux à passer dans la commune. (Duvaux 2005)

 

29 mai 1940. Arrivée dans la commune des 632e et 637e Compagnies de Construction de voies étroites chargées de préparer la défense de la Meuse. (Duvaux 2005)

 

2 juin 1940. Défense de la coupure de la Meuse. Après trois jours de travaux, les préparatifs de destruction suivants ont été réalisés.

  • Neufchâteau. Pont sur la Meuse de la route de Neufchâteau à Chaumont : 4 puits de mines terminés et non coffrés. (Duvaux 2005)

 

5 juin 1940. Le sous préfet de Neufchâteau  Maurice TOESCA est nommé secrétaire général de la préfecture de l’Aisne. Il est remplacé par Louis NOIRTIN, conseiller général et conseiller municipal de Neufchâteau. Celui-ci partira en exode quelques jours plus tard. (Duvaux 2005)

 

13 juin 1940. Bombardements de la ville par l’aviation allemande. Il y a au moins 27 militaires et 5 civils tués. Dans la soirée de nombreux habitants de la ville décide de quitter la ville et se joignent au flot des réfugiés. 

« Je retrouve mon hôpital déjà plein de blessés et de morts (un capitaine d’aviation ….). Nous nous mettons à la tache tout de suite, le docteur MAZINGARBE dans une salle, moi dans une autre… Et le bombardement reprend. Je n’entends que les sinistres sifflements des chutes ; parfois ça parait tout près ; jusqu’alors, tout entier à mon travail, je me sens profondément calme et tous autour le sont aussi. Les avions arrivent par vagues assez rapprochées. La maison tremble : une bombe finit par tomber à l’étage au dessus, sur la maternité. Mon adjoint le lieutenant MAZINGARBE pense qu’on ne peut plus opérer dans ces conditions. J’en conviens volontiers. Les blessés sont descendus dans la cave à provisions, nous avec … Bientôt la cave est pleine …. Gémissements, râles, une plaie horrible laisse échapper d’une tête le cerveau comme un gros champignon et pourtant le blessé vit encore … J’opère sur le chariot brancard roulant, affreuses blessures où on ne retrouve pas d’éclats, amputations .. Eclairage sur accumulateurs une partie de la nuit dans les pires conditions. » (Témoignage du médecin capitaine Henri Cornu cité in Duvaux 2005)

Le groupe de Reconnaissance II/36, basé au terrain d’aviation se replie sur Ambérieu-en-Bugey. (Duvaux 2005)

 

14 juin 1940. Nouveau bombardements de la ville par l’aviation allemande. Il y a au moins 3 militaires tués. Un appareil de reconnaissance allemand est endommagé par la DCA au dessus de la ville. 

« Pour éviter les encombrements nous partons sur Colombey-les-Belles, puis Neufchâteau que nous traversons vers 4 heures de l’après midi. Quel spectacle ! car la ville venait de subir un bombardement par avion effroyable, toutes les devantures des magasins sont par terre sur les trottoirs ; aussi nous ne nous sommes pas amusés, et avons traversé la ville au plus vite. Nous avons dû plusieurs fois nous coucher dans les fossés de la route pour éviter les bombardements et les rafales de mitrailleuses. De là nous décidons d’aller coucher à Contrexéville, mais toujours dans la crainte des bombardements de la ville nous partons sur un plus petit pays. » (Témoignage de Madeleine Hallauer cité in Duvaux 2005)

« A 300 m avant Neufchâteau, des civils couchés dans le fossé droit de la route font comprendre, par signes, que des avions survolent la route. On arrête le convoi en prenant soin de camoufler les véhicules sous des arbres, car les mitrailleuses tirent. Il y a une trentaine de bombardiers ennemis, qui pendant 20 minutes laissent tomber environ 150 bombes sur les voies ferrées, les ponts et les routes situées à l’ouest de la ville. Chez nous par une chance extraordinaire, ni blessés, ni dégâts. Nouveau départ : dans la ville qui disparaît sous la fumée, nos voitures longent des dépôts militaires en partie détruits par le bombardement : bâtiments éventrés, baraques en flammes, chevaux morts … et arrivent au pont du chemin de fer à l’entrée duquel le (camion n°) 3 s’arrête : la galerie s’est accrochée à des fils électriques rompus. BORGNON passe par une fenêtre du car, monte sur le toit et dégage les fils. » (JMO de la compagnie d’électro-mécaniciens n°390/2 cité in Duvaux 2005)

« Entre Neufchâteau et Liffol, où la nationale 65 longe la voie ferrée, le convoi est soumis à des bombardements violents et répétés, ainsi qu’à des tirs de mitrailleuses, avec balles explosives, pendant une demie heure. La voie ferrée est coupée en de nombreux points, plusieurs trains, sous pression sont arrêtés ; un grand nombre d’entonnoirs  sont creusés entre la voie ferrée et la route. Une torpille vient de tomber dans le fossé gauche de la route, au pied d’un arbre. Par bonheur, aucun accident grave n’est à déplorer à la compagnie ; seuls TAVERNE et MENARDAIS ont de légères écorchures causées par des éclats de bombes, et DECAUDIN se trouve mal. Une torpille tombe à deux mètres de BILHERE-CHEVALLIER, sans éclater. Un pneu du camion n° 6 est crevé par un éclat. On repart et, au passage, on constate l’étendue des dégâts causés aux voitures intercalées dans notre convoi : plusieurs tués de nombreux blessés, des voitures et des maisons en flamme.

Le 2e convoi repart et prend la nationale 65 qui longe la voie ferrée. Le bombardement a fait des dégâts considérables : rails tordus et sectionnés en plusieurs points, entonnoirs dans le ballast et le talus. Un car en flammes barre la moitié de la route. Les voitures passent rapidement en s’espaçant le plus possible et tombent sur un énorme embouteillage causé par plusieurs convois qui ont été pris sous le bombardement. L’un notamment transporte un bataillon du 57e RI (Il s’agit en fait du 57e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés) de Bordeaux (3 cars incendiés, plusieurs morts). L’embouteillage est tel que les véhicules se trouvent sur 3 de front. La voiture n° 7 se trouve arrêtée très près du car qui flambe de plus belle, et on craint que le feu s’y communique car la chaleur dégagée est intense. On fait serrer quelques véhicules, la 7 peut avancer de quelques mètres et se trouve hors de danger. FRADELLE et BEDAT partent en avant pour connaître la cause de cet embouteillage. Deux cars du 57e RI, en flammes, obstruent totalement la route ; des caisses de cartouches éventrées sont éparpillées un peu partout sur la route. Des étuis vides de cartouches Lebel jonchent la route. Il n’y a rien à faire que d’attendre car la file des voitures est tellement allongée derrière nous qu’il est impossible de faire demi tour. L’instant est critique : les bombardiers rodent dans les environs. Le brasier diminue, on écarte tant bien que mal les débris des deux cars et, une à une, les voitures démarrent. » (JMO de la compagnie d’électro-mécaniciens n°390/2 cité in Duvaux 2005)

« Gare de Neufchâteau, 14 juin 1940, en fin d’après midi, le train sanitaire 362 est bondé de militaires blessés. Il y avait à ce moment là sur les quais de la gare de nombreux civils affolés par les bombardements successifs, qui ne cherchaient qu’à partir. Malgré la surveillance du service d’ordre complètement débordé et celle que le médecin chef du train exerçait personnellement quelques civils réussirent à monter dans le train sanitaire. Je me souviens en effet avoir remarqué dans les couloirs des wagons, au départ du train qui s’arrêta environ une quinzaine de minutes en gare de Neufchâteau. Ces civils, ni malades, ni blessés qui continuèrent à monter dans les gares suivantes malgré mon interdiction formelle (mes infirmiers firent preuve de mollesse et n’osaient les refouler) furent une lourde surcharge et contribuèrent à paralyser le service déjà très difficile dans le train. » (Rapport du médecin lieutenant André Winiezki, médecin chef du train sanitaire 362, cité par Duvaux 2005)

« A l’hôpital de Neufchâteau, il y a une dame de Nancy avec 2 enfants blessés par bombe d’avion sur la route de Nancy. Sa fille est restée sur place avec 4 morts et la voiture immobilisée. La mère supplie qu’on la conduise pour chercher sa fille. Personne ne s’y décide. Je la mets dans une voiture avec mon conducteur et nous remontons dans la nuit noire au milieu du chaos invraisemblable de convois jusqu’au niveau du village de Saint-Elophe où nous trouvons la malheureuse femme assise sur une valise et les 4 morts. On la charge avec sa mère et ses bagages sur un camion et nous attendons le jour à Saint-Elophe. » (JMO Hôpital évacuation primaire n°11 cité in Duvaux 2005)   

Le colonel JACQUOTTE commandant la place de Neufchâteau reçoit, de la XXe Région militaire, à 10 heures un ordre de repli  en direction de Dijon « par les moyens du bord ». L’évacuation commence vers 14h30. Le commandement de la place est transmis au colonel GUGUEN commandant le camp de Liffol-le-Grand. Dans l’après midi, il reçoit lui-même un ordre d’évacuation sur Bourmont. Il transmet alors le commandement de la place au lieutenant colonel HENARD commandant le 208e RPP.  (Duvaux 2005)

 

15 juin 1940. La 3e DINA et la 36e DI doivent se replier vers Mauvages, Neufchâteau et Darney. (Duvaux 2005)

Neufchâteau. Bombardements de la ville par l’aviation allemande. 

« Le samedi 15 juin, après avoir cantonné à Greux, ordre m’est donné à 4 heures du matin, par le chef de bataillon de continuer avec les 17 chars me restant mon repli sur Epinal. Prenant la tête de mon convoi (…) je le mets en marche ; quelques instants après (500 m environ), nous sommes arrêtés par le flux des colonnes de réfugiés et autres se trouvant devant nous. (…) Non loin de l’entrée de Neufchâteau, un commandant de garde mobile me prenant pour un officier du service routier, après m’avoir un peu admonesté, me félicite. A Neufchâteau où j’arrive vers 9h, je m’établis au carrefour des routes Neufchâteau – Chaumont – Langres – Epinal (là où la veille des avions allemands ont lancé des bombes et où est édifié, si ma mémoire est exacte : Hôtel Terminus ou Univers (en fait Hôtel Moderne) et où se trouvent un officier, qui comme moi n’est pas du service routier et un gendarme. Nous empêchons les voitures de s’ y arrêter, les aiguillons suivant l’indication demandée, chargeons dans les véhicules passant vides les réfugiés amenés là et déchargés par centaines et embouteillant le carrefour. La plupart venaient par camions réquisitionnés des départements du Rhin qui devaient les amener à Neufchâteau et « pas plus loin ».

Vers 12h, la circulation est rétablie normalement et le flot commence à s’écouler. Je reste seul à continuer le service d’ordre.

Vers 13h, une escadrille ennemie vient survoler la ville, présage d’un bombardement prochain.

A 14h45, MARCHETTI passe à la tête de ma colonne. Je lui donne l’ordre de continuer sa route et de s’arrêter avec son convoi de façon à bien le regrouper à 1000 – 1500 mètres sous couvert. Un quart d’heure ne s’est pas écoulé après son passage que 9 avions allemands apparaissent au dessus de la ville, font un large cercle et lâchent de grosses bombes, six tombent entre carrefour, gare et pont de chemin de fer passant au dessus de la route Vaucouleurs – Neufchâteau et l’une d’elle devant un porte char y mettant le feu ainsi qu’au char, les trois dernières à 150 mètres du carrefour. Aidé par un civil inconnu, je mets à l’abri deux femmes blessées aux jambes et au corps à mes côtés, fais partir les voitures qui s’étaient garées et cours près du brasier causé par l’incendie de mon porte char. J’y suis rejoint par le lieutenant HIANCE de la compagnie de transport. Impossible d’en approcher, le vent rabattant les flammes et les munitions commençant à exploser. La route est obstruée et près de moi deux autos sont renversées, quatre morts gisent sur la chaussée. J’aperçois de l’autre côté du brasier un chasseur (…) qui malgré le danger relève des blessés et les sauve probablement de la mort. Non loin du camion en flammes, plusieurs objets indéfinissables brûlent.

Je reviens au carrefour au moment ou 6 nouveaux avions apparaissent et lancent leurs bombes. Je n’ai que le temps de me coucher pour recevoir une deuxième fois tuiles et gravats. J’aperçois quelques minutes après le commandant de la garde mobile rencontré le matin et voyant d’un abri sortir  un médecin militaire, je le fais conduire par HIANCE près des femmes blessées pour les soigner, après lui en avoir donné l’ordre formel. Les avions nous mitraillent. Ma  préoccupation est de trouver bien vite un chemin pour détourner la colonne et la remettre, le plus rapidement possible, en route.(…) 

Avant de quitter Neufchâteau, les Allemands nous gratifient d’un troisième bombardement et je rejoins vers 18h30 la tête de ma compagnie. » (Rapport du capitaine René Le Corre commandant la 3e Cie du 29e BCC cité in Duvaux 2005)  

Neufchâteau. A 14h avenue Gambetta en face de la société d’alimentation « la Jeanne d’Arc », la circulation est totalement bloquée à la suite des encombrements. L’aviation allemande repère cet embouteillage et lâche des bombes qui provoquent l’explosion des citernes d’essence de la « Jeanne d’Arc ». L’incendie se propage dans toute la rue et va durer trois jours. Il y au moins 20 morts, mais on estime que de nombreuses victimes ne seront jamais retrouvées.  

« Je pus atteindre Neufchâteau le samedi 15 juin à six heures du matin. Me plaçant, avec deux sous-officiers, à l’entrée de la ville, je récupérai au passage les éléments du train auto. A onze heures, j’avais regroupé la totalité des véhicules. Immédiatement je fis faire le plein d’essence par réquisition effectuée par mes soins au grand garage « Jeanne d’Arc », les parcs militaires ayant été évacués (… vers midi) l’embouteillage était encore si grand qu’un départ immédiat eût été impossible et par trop dangereux en raison des bombardements aériens particulièrement violents. De nombreuses formations de toutes armes dans un désordre sans nom se repliaient sur l’arrière en direction de Dijon. Un capitaine de pionniers 415e, si mes souvenirs sont exacts, entendant les ordres que je venais de donner me fit part des renseignements que venait de lui transmettre son chef de corps, renseignements d’après lesquels il devait se replier et gagner Dijon s’il en était temps encore, la situation s’étant subitement aggravée : Chaumont, Langres, Besançon, Gray étaient parait il occupées.  Vers 13 heures, pendant que je surveillais le camouflage des véhicules, un violent bombardement fut déclenché ; c’est à ce moment que, grièvement atteint, je perdis immédiatement connaissance. Ce n’est que vers 15 heures qu’entendant mes appels, deux de mes sous officiers, l’adjudant chef ALFONSI et le sergent PORTE, vinrent sous un bombardement toujours aussi violent me porter secours et me transporter dans un abri voisin. Je manquerais à mon devoir si je ne signalais pas la remarquable conduite de ces deux sous officiers ainsi que celle de l’adjudant BERINI qui, après m’avoir secouru, transporté dans un abri, me sauvant ainsi d’une mort certaine, portèrent, au péril de leur vie, également secours à de nombreux militaires du régiment et d’autres armes. » (Compte rendu du lieutenant Pierre Girard, officier chargé des détails au 23e RIC, cité par Duvaux 2005)

Le bilan des victimes pour Neufchâteau et Rouceux est d’au moins 41 militaires et 18 civils tués. En trois jours on estime que la ville a reçu de 400 à 500 bombes de 50 kg.

Sous la pression des bombardements le lieutenant colonel HENARD se replie à Noncourt qu’il quitte dans la nuit.

Le personnel de l’hôpital civil commence à se replier sur Gray puis Besançon. (Duvaux 2005)

 

16 juin 1940. Le lieutenant colonel LUCIANI de l’armée de l’air, commandant le secteur se replie après avoir fait procéder aux destructions des installations aériennes à Neufchâteau, Châtenois, Martigny-les-Gerbonvaux, Poussay, Mirecourt, Semoutiers, Damblain, Auzainvilliers, La Vacheresse. (Duvaux 2005)

 

17 juin 1940  

  • La 1ere DIC s’installe face à l’ouest entre Bourmont et Bazoilles sur Meuse.
  • La 3e DINA s’installe entre Remoncourt et Morelmaison.
  • La 36e DI défend le secteur compris entre Châtenois, Vouxey et Coussey (14e RI à Coussey, Soulosse et Fruze), (18e RI à Vouxey, Balleville et Rémoville), (le 57e RI à Châtenois), (le 224e RA à Dommartin les Vallois,)
  • Le 3e Bataillon du 139e RIF protège Neufchâteau 
  • Dans l’après midi ces unités reçoivent un ordre de repli vers le sud est en direction de Bains-les-Bains et de Plombières. Dans la soirée un contre ordre ramène ces unités épuisées sur leurs positions initiales. 

En face le 17e CA Allemand a fixé des objectifs à ses unités.

  • La 10e DI doit progresser vers Gondrecourt, Lunéville, Daimville, Avranville, Sionne, Pargny, sud de Neufchâteau, Rebeuville, Aulnois.
  • La 26e DI doit progresser vers Gondrecourt, Greux, Nord de Neufchâteau, Rouvres la Chétive, Houecourt.  
  • La 17e DI de police SS doit fermer la marche et nettoyer le terrain (Duvaux 2005)

 

18 juin 1940. Neufchâteau. Le III/18e RI subit un violent bombardement. En fin d’après midi les artificiers font sauter la deuxième arche du pont routier des 5 ponts qui enjambe la Meuse. Mais la charge ne détruit qu’une partie de l’ouvrage. 

Après des combats, Neufchâteau est pris par les Allemands à 23h30. Les Allemands capturent 18 officiers et 799 soldats, 5 mitrailleuses, 3 canons antichars et 1 pièce d’artillerie. (Duvaux 2005)

 

19 juin 1940. A 5h30 les Allemands mettent en place un commandement militaire de place qui commence à faire déblayer les dégâts et enterrer les morts. 

D’autre part, création d’une Ortskommandatur (locale) qui s’installe au 23 rue Victor Martin. 

Les autorités allemandes imposent le passage à l’heure de Berlin et le respect d’un couvre feu de 22 heures à 5 heures (lumières obscurcies, circulation interdite). Les restaurants doivent fermer à 21h30. Elles désignent Charles ROY, directeur des magasins réunis et membre du Conseil Municipal comme responsable civil de la ville. Il doit répondre sur sa personne de toute exaction commise à l’encontre des troupes d’occupation. Sa première tâche est d’assurer le ravitaillement des 120 civils qui n’ont pas fui.

Jusqu’au 30 juin, les Allemands tournent plusieurs séquences filmées à l’intention des actualités cinématographiques.

La caserne Rebeval est transformée en camp de prisonniers qui rapidement va accueillir environ 7000 prisonniers français. 

Rapport du médecin lieutenant Roger Jacques VERGEZ du 12e RTS « J’ai été interné à la caserne des gardes républicains le 19 juin au soir. Rien n’avait été prévu pour les 7000 prisonniers qui devaient être rassemblés dans ce camp ; assez rapidement les Allemands l’organisèrent :

Du 19 au 22 juin, une partie des officiers et des hommes est couchée dans des locaux de la caserne, le reste couche dehors, sous des toiles de tentes individuelles. L’état de la plupart des prisonniers était lamentable. Les hommes harassés, sales, hirsutes et  démoralisés, n’avaient pas le goût de s’installer sur une couche confortable.

Dès le début, un tel afflux de prisonniers n’était pas prévu, la question nourriture et boisson est très difficilement résolue. Le 20 juin chaque homme touche ¼ d’eau, 2 cuillerées à soupe de riz et environ 20 grammes de lard. Ceci pendant 3 jours. Dès le début, une salle de visite est organisée par un médecin de réserve, le lieutenant SUTY, du dépôt de Toul, et par moi. Les malades affluent, 150 le premier jour. Le médecin allemand nous donne toute latitude et nous pouvons organiser une grande infirmerie.

Le 23 juin, le camp est organisé ; les hommes sont répartis dans les locaux à raison de 60 à 100 et dans des conditions d’hygiène assez acceptables. Les officiers au nombre de 127 sont logés dans les habitations des gardes républicains (3 par chambre).

A. Cadres et surveillance

Le camp est commandé par un commandant assisté d’un personnel peu nombreux. Seul le service médical est au complet. Officiers et troupes sont pour la plupart bavarois, fermes, assez distants, pas trop sévères pour la discipline (le salut pour les officiers à grade égal n’est pas exigé).

Le camp est gardé par des sentinelles extérieures et des mitrailleuses intérieures et extérieures sont disposées aux points principaux.

La discipline assez sévère au début s’est relâchée vers le 8 juillet à l’arrivée d’un bataillon d’Autrichiens dont les divers éléments constituèrent la garde du camp. Une grande liberté intérieure est donnée à tous les officiers. Le premier appel n’a lieu que le 2 août à la suite de nombreuses évasions.

En conclusion, surveillance exercée par des Bavarois et des Autrichiens, très large, discipline peu sévère lorsqu’elle est comparée à celle exercée dans des camps voisins (Ravenel et Mirecourt par exemple) 

B. Les prisonniers.

Au bout de 8 jours, ils sont au nombre de 7.000 environ et se répartissent en 4 catégories :

1°/ Les hommes blancs sous officiers et hommes de troupe active et réserve sont répartis en îlots, chaque îlot sous la responsabilité d’un officier. Parmi ceux-ci se trouvent les spahis, les Marocains, les tirailleurs algériens.

2/ Les Sénégalais sont groupés à part totalement séparés du reste des prisonniers et ont avec eux leurs sous officiers sénégalais. Ils sont répartis en 4 îlots, chaque îlot est placé sous l’autorité d’un officier européen responsable de la discipline. 

3°/ Les officiers groupés à part dans les logements des gardes. Ceux-ci ont une paix complète. Pas d’appel, discipline très large, les Autrichiens sont très respectueux à leur égard. Vers le 10 juillet, un tour de sortie à l’extérieur du camp est organisé en vue du ravitaillement. Deux officiers sortent une heure par jour accompagnés d’une sentinelle, baïonnette au canon.

4°/ Des prisonniers  civils. Tous les hommes de 17 à 45 ans. Au nombre de 700, ceux-ci furent relâchés à peu près totalement dans les 40 jours qui suivirent leur capture.

Il n’y a pas de travail organisé à l’intérieur du camp. De nombreuses corvées extérieures existent et travaillent parfois jusqu’à 15 km, surtout manutention et déblaiement.

Dans les premiers jours de juillet, diverses listes sont établies et l’on classe sur des listes particulières : « Alsaciens-Lorrains, Polonais, Bretons, noirs et autres étrangers » (tel est le libellé exact de l’ordre allemand)

Enfin le camp est divisé pour le reste des hommes en active et réserve.

Le 23 juillet 1940 : départ des Sénégalais pour Chaumont, ceux-ci sont encadrés par des sous-officiers et des officiers de réserve.

Le 28 juillet 1940 : départ des Européens sur différents camps par paquets de 800 environ (même encadrement)

Le 2 août 1940 : Les officiers des camps de Mirecourt et de Poussay sont centralisés à Neufchâteau.

Le 13 août 1940 : tous les officiers et le reste du camp de Neufchâteau, environ 300 hommes au total sont transportés en camion au camp de Rambervillers.

C. Alimentation des prisonniers.  

Très défectueuse pendant les 8 premiers jours, subit ensuite une très forte amélioration :

Du 19 juin au 28 juillet : une boule de pain noir de 700 gr environ pour 8 jours (ce pain est souvent moisi et très défectueux). Gaspillage assez important ;

Deux repas seulement, rien le matin :

A 12h30 environ ¼ de riz, blé ou flacon avoine, lard cuit et margarine, pas de viande.

A 18h30 même mesure

A partir du 28 juillet : grosse amélioration.

A 6 heures un quart ersatz de café.

Une boule de pain noir pour 6 et par jour, pain amélioré. Deux repas mais chaque repas comporte deux plats, dont deux à trois fois par semaine de la viande.

Une seule remarque, la quantité est tout à fait insuffisante et tous les prisonniers sans exception ont très faim.

Les corvées extérieures sont très favorisées, car elles reçoivent de nombreux cadeaux de la population civile et même des Allemands. Les hommes se battent presque pour aller en corvée.

Le régime alimentaire des officiers est exactement le même que celui des hommes. Quelque peu amélioré à partir du 10 juillet par un petit ravitaillement extérieur.

L’alimentation et la distribution sont surveillées par les officiers français qui formulent les réclamations auprès du commandant du camp allemand. Celui-ci les accepte facilement et fait tout ce qui est en son pouvoir (ce pouvoir est très limité) pour améliorer la condition des prisonniers. Je l’ai déjà dit, et il est nécessaire d’insister, le camp est commandé par des Autrichiens en grande majorité.

Les troupes noires ont un régime alimentaire meilleur et semblent favorisées par rapport aux Européens. Leur repas est toujours augmenté soit de confiture, ou fromage ou pruneaux.

D. traitement des prisonniers.

Traitement très acceptable. Les officiers allemands sont froids mais polis, sous-officiers et soldats sont peu sévères et, il faut le reconnaître, une très grande liberté règne dans le camp.

Pas d’appel du 19 juin au 2 août (jour d’arrivée des officiers de Mirecourt).

A partir de ce jour, appel à 7h30 et à 18 heures. Ce qui rend la vie triste et difficile, c’est l’absence de nouvelles jusqu’au 1er août. A partir de ce moment là, le camp est autorisé à envoyer un adjudant en ville faisant fonction de vaguemestre.

En conclusion le camp de Neufchâteau, dirigé par des Autrichiens, est agréable si on le compare à ceux des environs.

E. Etat sanitaire.   

Service médical français nécessitant 4 médecins et pharmaciens, alors qu’il y a au camp environ 22 médecins et 6 pharmaciens. Pour ma part, je n’assure aucune fonction médicale. Les postes procurant de nombreux avantages sont occupés par des médecins de réserve plus anciens.

L’état sanitaire est favorable. Quelques décès. Cependant une très forte épidémie de diarrhée dysentériforme et une petite épidémie de grippe pendant le mois d’août. Tous sans exception, officiers et sous officiers et hommes de troupe en furent plus ou moins atteints.

Au début, toute évacuation pour les Sénégalais est refusée : quelques jours après, l’évacuation assez facile pour les Européens est étendue aux noirs et se fait sur Vittel et sur Bourbonne-les-Bains.

Le ravitaillement en médicaments est assez bien assuré par les stocks français en réserve. Le savon est fourni par les Allemands en très petite quantité.

Le service des douches, installé par une S(ection) H(ygiène) L(avage) D(ésinfection), fonctionne très régulièrement matin et soir, l’eau est apportée par un camion citerne allemand.

L’ensemble du service médical est sous la direction d’un médecin, d’un sous lieutenant allemand (Bavarois) très courtois vis-à-vis de ses confrères français, mais n’ayant aucune autorité vis-à-vis du commandement allemand.

A part les médecins traitants de l’infirmerie, tous les autres sanitaires sans exception sont considérés comme officiers combattants

F. Moral des prisonniers.   

Très bas au début, s’améliore assez rapidement. Il subit de grandes fluctuations dues à toutes les fausses nouvelles qui circulent dans le camp. Fausses nouvelles qui viennent de l’extérieur par l’intermédiaire des corvées ou bien directement des Allemands qui, au fond ne sont pas mieux renseignés que les prisonniers. 

Il semble que les Allemands aient l’ordre de développer chez les prisonniers la haine de l’Angleterre. Tous les efforts sont vains, l’espoir qui domine est de voir l’Angleterre et l’Allemagne s’affaiblir.

G. Moral des soldats allemands.

Ils espèrent la défaite de l’Angleterre et sont certains que la guerre se terminera avant l’hiver. Il leur tarde de revenir chez eux, certains n’ont pu voir leur famille depuis 8 mois et n’ont pas de nouvelles depuis 2 mois. De nombreux soldats allemands ont des complaisances à l’égard des prisonniers, leur procurant vivres, bière et portant même du courrier à l’extérieur du camp (ce qui était formellement interdit) ». (Duvaux 2005)

 

21 juin 1940. Paul LAROQUE 35 ans, décède de ses blessures alors qu’il tente de s’évader du camp de prisonniers. (Duvaux 2005)

 

Juillet 1940. 

  • Le commandant STREULER prend le commandement de la Kommandantur de Neufchâteau. (Duvaux 2005)
  • Le premier adjoint Henri SCHOUWEY devient maire jusqu’au retour du maire Henri DIDIER. (Duvaux 2005)

 

16 juillet 1940. Extrait du journal d’Ernst JUNGER.

« Neuville les Vaucouleurs »

La marche de la division est retardée d’un jour par un embouteillage de routes près de Nancy. Après être retourné à Pancey, je fus à Neuville pour le déjeuner.

L’après midi, je profitai de la proximité de Domrémy pour m’y rendre. Le village est entouré de tombes fraîches, parmi lesquelles se trouve celle d’un sous-lieutenant Jacob REIMERS, qui est tombé là le 26 juin (en fait le 18 juin), sur la route de Greux, âgé de 23 ans.

Je vis la maison avec la chambre très simple, et la pièce où est née la Pucelle. Tout me sembla fort bien et simplement conservé sans aucun de ces ornements inutiles que je trouvai ensuite dans la petite église. Je lus ici sur un tableau cette belle formule : vitam pro fide dedit. Il me semble que l’on ne peut vraiment s’exprimer qu’en latin avec cette brièveté expressive. J’entrai dans une petite auberge pour boire un café, mais l’hôtelière me reçut aussitôt par l’habituel :

« Ah ! mon pauvre monsieur, tout est pillé ! »

Nous poursuivîmes ensuite notre route jusqu’à Neufchâteau. La vieille ville aux rues étroites avait reçu des bombes. On voyait aussi sur les maisons ces lignes tracées par des balles qui marquent le passage des chars. La vie dans les rues semblait paralysée comme si des nerfs avaient été coupés, elle ne s’était pas encore rétablie. Après de telles catastrophes on voit d’abord reprendre le travail dans les champs, ensuite c’est le tour des activités secondaires : le commerce, les métiers. Mais avant tout, l’homme se remet à jouer ; j’ai observé cela chez les enfants. Un officier qui a pris part à l’entrée à Paris, m’a raconté que le premier homme qu’il aperçut dans les rues mortes était un vieux pêcheur assis paisiblement au bord de la Seine.

Nous visitâmes encore le château féodal de Bourlémont au milieu de son admirable parc, des étendues duquel s’élevaient des groupes d’arbres branchus jusqu’à la base, pareils à des récifs ou à des îles dans une mer verte. De la terrasse, je vis le pays, avec ses collines et ses forêts sombres ; il me parut fermé sur lui-même et d’une mystérieuse fraîcheur, comme une suprême réserve de virginité imprenable. » (Duvaux 2005)

 

23 juillet 1940. L’Allemagne décide unilatéralement d’établir à l’intérieur de la zone occupée une « ligne d’arrêt des réfugiés » qui délimite une zone réservée où les personnes qui ont fui l’avance allemande ne peuvent pénétrer. Cette zone est soumise à des contraintes plus fortes que la zone occupée. Neufchâteau est inclus dans cette zone. (Duvaux 2005)

 

9 août 1940. Dans la nuit, 3 officiers français réussissent à s’évader du camp de prisonniers. 

« Date de l’évasion : nuit du 8 au 9 août 1940.

Circonstances ayant accompagné l’évasion : le 7 août vers 15 heures un nouveau détachement d’officiers d’active en provenance de Rambervillers, rejoint le camp de Neufchâteau. Les officiers composant le détachement nous apprennent que très probablement, les cadres rassemblés à Neufchâteau vont être dirigés sur un camp définitif en Allemagne. Cette nouvelle nous est confirmée dans la soirée par un sous-officier interprète. Ceci suffit à décider deux camarades, le capitaine De la ROCHE, du 57e GRDI et le capitaine LASSALLE du 12e RTS à tenter avec moi de s’enfuir par tous les moyens. Evasion fixée au lendemain soir 8 août. 

Le 8 août après l’appel de 20h30, nous nous glissons dans le grenier du bâtiment voisin en trompant la surveillance de la sentinelle qui garde les issues de la cour à la promenade. Ce bâtiment est occupé, au rez-de-chaussée, par la compagnie bavaroise qui nous garde. A 23h30, plus aucun bruit, les Allemands dorment au dessous de nous. L’escalier qui conduit à l’intérieur du bâtiment est descendu sans encombre. Un couloir traversé, une porte ouverte et nous nous trouvons dans une cour non gardée. 

Nous progressons à travers le camp vers le mur d’enceinte qui le limite. Un incident en cours de route : un soldat allemand sortant d’un bâtiment éclairé – la Kommandantur – se dirige vers nous. A l’abri derrière un camion, nous attendons son arrivée. Le soldat s’arrête devant le camion et, soit par peur, soit par indécision, regagne rapidement son bâtiment, sans donner l’alarme. 

Nous nous précipitons alors vers le mur d’enceinte et le franchissons à un endroit repéré pendant le jour. Le capitaine LASSALLE tombe lourdement et se foule la cheville. Nous le traînons à l’extérieur du camp en rampant pendant 500 mètres environ pour échapper à la surveillance des servants de mitrailleuses qui gardent les issues de la clôture. Aucun coup de feu n’est essuyé. La première partie de l’évasion est réussie. 

Itinéraire suivi : vers 1 heure du matin, le 9 août nous quittons les dernières maisons de Neufchâteau et nous dirigeons vers l’ouest. Le premier pont franchi sur la Meuse est gardé. Une sentinelle nous demande le mot. Sans répondre, nous nous rabattons rapidement vers le Sud-Est et au petit jour atteignons les lisières du village de Bazoilles – 5km au sud de Neufchâteau.

Journée du 9 août : étape BazoillesPompierreSartes, 14 km de Neufchâteau. Nous progressons à travers bois. Nous transportons le capitaine LASSALLE  hors d’état de marcher. A la nuit, arrivée aux lisières de Sartes. Renseignements pris auprès de moissonneurs : village non occupé. Nous sommes hébergés par la famille GRANDEMANGE, braves gens qui nous donnent des effets civils – bleus usagés d’ouvriers agricoles – et qui s’engagent à garder le capitaine LASSALLE jusqu’à sa complète guérison (il sera soigné pendant 3 jours à Sartes avant de regagner la zone non occupée à la fin du mois d’août à bicyclette). Rassurés sur le sort de notre camarade, le capitaine De la ROCHE et moi partons dès le lendemain en direction générale de Dôle, ville aux environs de laquelle nous avons l’intention de franchir la frontière. Jusqu’à la ligne de démarcation, le trajet sera effectué à pied, à travers champs ou sur les chemins non fréquentés et uniquement le jour.

10 août. Etape Sartes, Sommerécourt, Chaumont la Ville, Rozières, Rocourt, Tollaincourt, Lamarche.

11 août. Etape Isches, Fouchécourt, Les Thons.

12 août. Blondefontaine, Barges, Norroy les Jussey(….) 

Franchissement de la ligne de démarcation le 17 août à Ecleux. »

(Rapport du lieutenant Jean LAGRANGE, commandant la 3e Cie du I/12e RTS) (Duvaux 2005)

 

10 août 1940.Une circulaire permet aux policiers et gendarmes français de demander à être placés en congés de captivité.

Le maréchal des logis Georges BIET fait immédiatement sa demande. (Duvaux 2005)

 

12 août 1940. Rappel du sous-préfet provisoire de Neufchâteau, Louis NOIRTIN aux maires de l’arrondissement. 

« L’autorité allemande rappelle qu’il est absolument interdit à la population de détenir des armes à feu.

Les armes doivent être remises sans délai dans les mairies : armes de guerre, armes de chasse graissées et munies d’une étiquette portant le nom du propriétaire, pistolets, revolvers.

Si malgré cet ultime avertissement, des armes étaient encore trouvées en possession de la population civile, les sanctions les plus sévères seraient prises par l’Autorité allemande. » (Duvaux 2005)

  Le maréchal des logis Georges BIET est placé à la tête de la brigade de gendarmerie de Neufchâteau. Très rapidement il prend contact avec quelques habitants de Neufchâteau désireux de faire « quelque chose contre l’occupant ». Il décide d’organiser la résistance et commence par apporter une aide aux prisonniers évadés et à placer en lieu sur les armes abandonnées durant les combats. (Duvaux 2005)

 

13 août 1940. Fermeture du camp de prisonniers de la caserne Rebeval. (Duvaux 2005)

 

Septembre 1940.  

  • L’Ortskommandatur est élevée au rang de Kreiskommandatur. Elle est dirigée par le capitaine von BLOTTNITZ. 
  • L’ancien maire Henri DIDIER est démobilisé. Il reprend ses fonctions de maire. (Duvaux 2005)
  • Louis MOUROT un jeune étudiant de Nancy qui a créé un réseau de résistance au mois de juillet « Défense de la Patrie » entre en contact avec Georges BIET qui se rallie au mouvement. (Duvaux 2005)

 

4 septembre 1940. Arrêté du maire sur ordre des autorités allemandes.

« A partir d’aujourd’hui, les gendarmes et les agents sur ordre de la kommandantur, feront toutes les nuits après 10 heures, des patrouilles en ville et dresseront des procès verbaux s’ils constatent des lumières non camouflées. (Duvaux 2005)

 

9 septembre 1940. Les autorités allemandes rendent à la municipalité le collège de filles et l’école communale de filles qu’elles occupaient. (Duvaux 2005)

 

29 septembre 1940.Un rapport de l’inspection départementale du travail et de la main d’œuvre signale au préfet des Vosges qu’à Neufchâteau et Liffol-le-Grand dans le secteur des ateliers de transformation du bois, de fabrication  de meubles et sièges, seules 5 entreprises sur 20 ont repris leurs activités. (Duvaux 2005)

 

15 octobre 1940. Le commandant SCHAUMANN prend le commandement de la Kommandantur de Neufchâteau qui déménage au 39-41 rue Jules Ferry. (Duvaux 2005)

 

31 octobre 1940. La municipalité transmet au gouvernement de Vichy la liste de 39 Juifs résidant dans la ville (d’origine ou réfugiés). (Duvaux 2005)

 

9 novembre 1940. L’hebdomadaire « L’abeille des Vosges » publie l’avis suivant. 

« Le maire invite les Israélites domiciliés à Neufchâteau à se présenter d’urgence à la sous-préfecture, munis de leurs cartes d’identité pour apposition de la mention réglementaire (décret du maire du 4 novembre 1940). (Duvaux 2005)

 

Décembre 1940. Georges BIET transmet au comité directeur de « Défense  de la Patrie » installé à Nancy, une liste d’une quarantaine de noms de néocastriens fermement décidés à lutter dans la clandestinité. Ils mettent en place, en particulier, une filière d’évasion. (Duvaux 2005)

 

Janvier 1941. Pascal VERSINI est nommé sous préfet de Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

21 janvier 1941. L’armée allemande intervient au profit de la population de la ville en dégageant à la grenade le pont de La Mothe bloqué par les glaces d’une débâcle exceptionnelle. (Duvaux 2005)

 

Février 1941. 

  • Création d’un comité d’entraide aux prisonniers de guerre de Neufchâteau sous la direction du conseiller municipal André PERNOT dans le but « d’améliorer le sort des concitoyens Prisonniers de Guerre par l’envoi de colis, d’argent et par une aide financière apportée à leur famille. Jusqu’en août 1942, il envoie 2475 colis de vivres et d’effets chauds. (Duvaux 2005)
  • Au cours d’un transport d’armes, Georges BIET et le gendarme Henri NAUQUE sont interpellés par deux soldats allemands. Ils les assomment et jettent leurs corps dans la Meuse. Les corps sont retrouvés 2 jours plus tard vers Frebecourt.  (Duvaux 2005)

 

3 mars 1941. Arrêté préfectoral nommant officiellement Henri DIDIER maire de Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

10 mars 1941. Un incendie accidentel ravage le cercle des officiers allemands installé 27 rue Jules Ferry. (Duvaux 2005)

 

31 mars 1941. Arrêté préfectoral nommant le reste du Conseil Municipal de la commune. Sur les 23 membres de 1935, 7 ne sont pas reconduits. Il y a 2 nouveaux conseillers dont une femme Denise COUTARD. (Duvaux 2005)

 

11 avril 1941. Première réunion du Conseil Municipal au cours de laquelle le maire invite ses conseillers « à collaborer à l’œuvre de redressement national du Maréchal PETAIN et au redressement de notre cité dont les plaies sont profondes et qu’il faut panser au plus tôt » (Duvaux 2005)

 

13 avril 1941. Une lettre du maire au préfet indique que la ville peut loger 25 officiers, 60 sous-officiers, 796 soldats, 216 chevaux, 100 voitures hippomobiles, 100 automobiles et 75 camions. (Duvaux 2005)

 

15 mai 1941. La Kommandantur réquisitionne, jusqu’au 15 juin, tous les enfants des écoles primaires de l’agglomération de Neufchâteau pour procéder au ramassage des doryphores. (Duvaux 2005)

 

24 mai 1941. L’Abeille des Vosges publie un avis de la mairie de Neufchâteau consécutif au « sabotage » du 21 mai. 

« Le maire de la ville de Neufchâteau a le regret de porter à la connaissance des habitants qu’au cours de la nuit dernière, le carrefour des routes de Bazoilles à Pompierre a été barré avec un rouleau agricole. A titre d’avertissement, les Autorités d’occupation exigent que jusqu’à ce que soit découvert le ou les coupables, une garde soit assurée au dit carrefour par deux civils âgés de plus de 25 ans. En conséquence une garde sera assurée de 20 heures à 8 heures du matin et les hommes requis à cet effet sont expressément tenus de répondre à la convocation qu’ils recevront. Le maire ne saurait trop engager ses administrés à s’abstenir de tous actes de ce genre dont les conséquences ne peuvent qu’être très préjudiciables à toute la population. »  (Duvaux 2005)

 

Juin 1941. Etat des prisonniers de guerre : (Duvaux 2005)

  • Neufchâteau : 130

 

19 juillet 1941. Pascal VERSINI nommé sous préfet de Neufchâteau, prend effectivement ses fonctions. Les Allemands avaient bloqué son arrivée jusqu’à cette date. (Duvaux 2005)

 

26 juillet 1941. 

  • Dans son rapport mensuel au préfet des Vosges, le sous-préfet de Neufchâteau indique que les employés de la mairie de Neufchâteau ont reçu des tracts de propagande anti-allemande durant l’été. (Duvaux 2005)
  • « L’abeille des Vosges » publie un avis de la Feldgendarmerie interdisant formellement toute queue devant les magasins pour garantir la tranquillité publique.(Duvaux 2005)

 

22 août 1941. Arrêté de la mairie.

« Le maire et la municipalité ont l’honneur de faire connaître à leurs concitoyens qu’ils seront tenus, sous leur propre responsabilité, de transmettre les ordres reçus.

Le personnel de la mairie est complètement étranger  à toute initiative de réquisition. Aucune ne doit faire l’objet d’interprétation équivoques ou malveillantes. Tous se multiplient pour le bien être et la sécurité de la population à laquelle ils sont entièrement dévoués. » (Duvaux 2005)

 

1er septembre 1941. Les Juifs résidant dans la ville doivent déposer leurs postes TSF à la mairie. (Duvaux 2005)

 

14 novembre 1941. Le Conseil Municipal transmet au Maréchal PETAIN l’adresse suivante : « Le Conseil Municipal  affirme à Monsieur le Maréchal PETAIN, Chef de l’Etat, son absolue confiance dans le redressement de la France et l’assure de son dévoué et respectueux concours. » (Duvaux 2005)

 

Janvier 1942. L’armée allemande restitue à la mairie le groupe scolaire qu’elle occupait. (Duvaux 2005)

 

Février 1942. La Kommandantur de Neufchâteau déménage au 5 rue Jules Ferry. (Duvaux 2005)

 

2 mars 1942. Déplacement d’une commission spéciale qui organise une réunion publique « pour donner tous renseignements aux ouvriers et ouvrières qui désirent travailler en Allemagne. (Duvaux 2005)

 

16 mars 1942.Nouveau déplacement d’une commission spéciale qui organise une réunion publique « pour donner tous renseignements aux ouvriers et ouvrières qui désirent travailler en Allemagne. (Duvaux 2005)

 

Avril 1942. L’armée allemande restitue à la mairie le collège des garçons qu’elle occupait. (Duvaux 2005)

 

Juin 1942. Grandes manœuvres allemandes dans le secteur Rollainville, Fruze, Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

6 juin 1942. La mairie organise la fête des mères et décore plusieurs mères de famille méritantes et envoie au Maréchal une nouvelle adresse. 

«  La population de Neufchâteau réunie à l’occasion de la Fête des Mères au théâtre municipal sous la présidence de Monsieur Henry DiIDIER son maire, adresse à Monsieur le Maréchal PETAIN, chef de l’Etat, l’hommage respectueux de sa reconnaissance et l’assure de son entier dévouement. » (Duvaux 2005)

 

1er juillet 1942. Installation d’une délégation départementale de la Légion des Volontaires Français (LVF) à Epinal. Installation de sous délégations à Saint-Dié et Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

11 juillet 1942. Le maire de Neufchcâteau signale par courrier au préfet des Vosges, la situation catastrophique du ravitaillement en œufs de la ville et précise qu’il a dénombré 443 poules dont « l’élevage n’a pas d’autre but que d’améliorer dans une faible proportion la consommation familiale. » (Duvaux 2005)

 

29 août 1942. Nouveau déplacement d’une commission spéciale allemande qui organise une réunion publique « pour donner tous renseignements aux ouvriers et ouvrières qui désirent travailler en Allemagne. (Duvaux 2005)

 

Septembre 1942. La filière d’évasion de Neufchâteau compte à son actif plus de 350 prisonniers évadés, recueillis et aidés. (Duvaux 2005)

 

13 au 22 septembre 1942. Raffles allemandes qui permettent l’arrestation de Georges BIET, Hubert PERRUT (employé au chantier forestier), Paul MANN (étalagiste aux établissements Bourion), Henri de GRIMAL (percepteur), et son fils Raymond (étudiant), Georges PICOT (ingénieur des eaux et forêts, Armand SIMONIN (étudiant), Roland THIEBAULT (employé SNCF). Ils sont transférés à Nancy, torturés puis déportés. (Duvaux 2005)

 

Octobre 1942. L’armée allemande réoccupe tous les lieux qu’elle avait libéré dans les mois précédents (groupe scolaire et collège des garçons) (Duvaux 2005)

 

13 octobre 1942. Arrêt en gare de Neufchâteau du train Roland LZ 529, premier train de Prisonniers de Guerre malades rapatriés. Il est le premier train de ce type à s’arrêter dans cette gare. (Duvaux 2005)

 

21 octobre 1942. Tous les Juifs de la commune sont tenus de venir déclarer en mairie, tous les biens en leur possession y compris leur compte en banque. (Duvaux 2005). (Il semble qu’il y ait un problème de chronologie par rapport à la note du 22 octobre) 

 

30 janvier 1943. Création d’un comité local des travailleurs français en Allemagne sous la direction de Paul GEROME. Il a pour objectif de « collaborer au bien être des travailleurs français en Allemagne et d’apporter aide et soutien à leurs familles. » Cela concerne :

  • Les travailleurs volontaires (4 hommes et 1 femme).
  • Les Français engagés dans l’organisation Todt.
  • Les Prisonniers de Guerre transformés en travailleurs libres (23 personnes).
  • Les requis du STO. (Duvaux 2005)

 

Février 1943. Arrestation du receveur des postes monsieur MOREL accusé « d’activités gaullistes ». ((Duvaux 2005)

 

4 mars 1943. Rapport mensuel du sous préfet de Neufchâteau qui souligne que « non seulement la victoire des alliés ne semble pas mise en doute, mais elle apparaît à la plupart comme très prochaine. En conséquence, l’hostilité à l’égard de l’occupant et en tout cas, l’attentisme s’accentuent de façon très nette. » ((Duvaux 2005)

 

23 avril 1943. L’armée allemande restitue le collège de garçons qu’elle occupait à la mairie. (Duvaux 2005)

 

6 mai 1943. Henri BOSVIEL est nommé sous préfet de Neufchâteau à la place de Pascal VERSINI. (Duvaux 2005)

 

Juin 1943. 

  • Grandes manœuvres allemandes entre Coussey et Neufchâteau. (Duvaux 2005)
  • Rapport du sous-préfet de Neufchâteau qui précise que « dans leur ensemble, les populations de l’arrondissement de Neufchâteau sont hostiles à la politique de collaboration. (Duvaux 2005)

 

17 août 1943. Bazoilles-sur-Meuse. A 2 heures du matin, premier parachutage sur le terrain « Sibelius ». Il consiste en 8 containers contenant 1 FM, une cinquantaine de mitraillettes Sten, des revolvers, des grenades, des explosifs, mais aussi des vivres. Tout est caché à la villa Montplaisir à Neufchâteau. (Duvaux 2005 et Dodin 1980) 

 

20 août 1943. Rapport du sous préfet de Neufchâteau. 

« Si dans mon précédent rapport, je soulignais l’attitude anti collaborationniste de la presque totalité des populations de l’arrondissement de Neufchâteau, les évènements militaires récents ont encore fortifié cette attitude. Cette grande majorité des populations qui suit le très près les divers succès des alliés a l’espoir que la guerre prendra fin bientôt et que par voie de conséquence, l’occupation cessera. » (Duvaux 2005)

 

31 août 1943. Une dépêche ministérielle secrète demande « aux communes menacées par des risques de bombardements anglo-américains » de délimiter les objectifs probables sur leur territoire.

La mairie de Neufchâteau confie cette tâche à l’architecte municipal Charles BROSSARD. (Duvaux 2005)

 

1er octobre 1943. L’armée allemande restitue à la mairie, le groupe scolaire qu’elle occupait. (Duvaux 2005)

 

Février 1944. En réponse à la dépêche ministérielle  du 31 août 1943, l’architecte municipal Charles BROSSARD précise les deux principaux points sensibles de la commune. 

  • « L’objectif n° 1 couvre une surface de 20 hectares et comprend la caserne allemande de Rebeval (Kleist kaserne) ainsi que les ponts ferroviaires et routiers au lieu dit « Les cinq ponts » dont la neutralisation permettrait d’interrompre une grande partie du trafic transitant par Neufchâteau 
  • L’objectif n° 2 couvrant une surface de 15 hectares est constitué de l’ensemble des installations dépendant de la gare, ainsi que des magasins militaires de la « concentration ». Devant l’étendue des secteurs pouvant être l’objet d’un bombardement, l’architecte municipal précise alors que l’intégralité de l’agglomération Neufchâteau – Rouceux – Noncourt est menacée. De plus, les deux objectifs sont aisément repérables et faciles à attaquer : ils sont alignés dans la vallée de la Meuse. Des établissements publics (hôpital, collège de garçons, collège de filles, écoles primaires… ) sont situés dans le secteur, rendant l’éventualité d’un bombardement plus menaçante encore pour la population civile. » (Duvaux 2005)

 

11 février 1944. Arrestation par la gestapo de Nancy d’Henri ABSALON (Mitton) chef du secteur et de la zone de Neufchâteau pour « passage de prisonniers et fabrication de faux papiers » (Duvaux 2005)

 

Avril 1944. René Michel RAYER est nommé sous préfet de Neufchâteau à la place de Henri Bosviel. (Duvaux 2005)

 

28 avril 1944. Un milicien qui s’était fait passer pour un réfractaire du STO  permet l’arrestation de Bernard PRESSAGER, André RIGOT, Georges VANCON. Confiés aux gendarmes de Neufchâteau, ceux-ci les libèrent en organisant une fausse évasion. (Duvaux 2005)

 

2 mai 1944. Circulaire préfectorale ordonnant l’évacuation des enfants et des personnes âgées dans un rayon de 500 m autour des objectifs définis par Charles BROSSARD  en février 1944. (Duvaux 2005)

 

9 mai 1944. Le préfet des Vosges ordonne et fait réaliser l’évacuation de l’hôpital et de l’hospice de la ville, tous les deux situés en zone dangereuse (vulnérable aux bombardements alliés). L’opération dure jusqu’au 11 mai (Duvaux 2005)

 

18 mai 1944. A 5 heures du matin, rafle organisée par la Gestapo de Nancy qui permet l’arrestation des résistants : Emilien BARTHE, Roger BIET, Georges BOUVIER, Henri JACQUE, René PICARDAT, Roger REUCHET, Marcelle RIGOT. (Duvaux 2005)

 

2 juin 1944. Publication d’un avis du maire demandant l’évacuation des zones dangereuses. 

«Les maires de Neufchâteau, Rouceux et Noncourt ont l’honneur d’aviser leurs concitoyens que les bombardements aériens, loin de diminuer, laissent peser sur nos cités une menace qu’il est sage de prendre très au sérieux.

TROP D’ENFANTS ENCORE DEMEURENT À NEUFCHATEAU.

M le Sous-Préfet, nous mêmes et le Comité Directeur de l’œuvre des Petits Réfugiés, vous avons déjà avisés cependant à son de caisse que les parents qui ne peuvent s’évacuer eux-mêmes trouveraient à la Sous-Préfecture l’appui le plus entier et le plus immédiat pour placer les enfants âgés de moins de 15 ans dans des familles choisies et aussi près que possible de Neufchâteau. 

Un seul enfant a été inscrit en l’espace de 10 jours.

Les enfants que les parents n’ont pas mis à l’abri s’exposent à une mesure sévère, mais inspirée par un souci de sollicitude humaine, telle que le non renouvellement des cartes d’alimentation aux enfants en question.

Par ailleurs, il est à craindre que les parents récalcitrants soient éconduits lors de toute demande d’indemnité ou de pension si le malheur voulait que les enfants de moins de 15 ans, tous évacuables d’office, soient un  jour les malheureuses victimes d’un sinistre. Il s’agit des enfants et des mères accompagnant des enfants de moins de 6 ans qui résident dans le périmètre de cinq cents mètres indiqué par les affiches. 

Nous rappelons aux parents que leur affectation ne sauraient s’exprimer à l’égard de leurs chers enfants qu’en les mettant à l’abri. 

Les enfants seront placés chez les personnes choisies et éprouvées qui elles mêmes ont fait acte de candidature pour avoir chez elles de petits réfugiés.

Dans toute la mesure du possible, enfin, les enfants ne seront pas éloignés au-delà des cantons de Coussey et de Neufchâteau.

Mr le Sous-Préfet et nous-mêmes espérons que, dans un domaine d’intérêt aussi humain que celui de la protection de l’enfance, il ne sera pas besoin d’appliquer les mesures de coercition que M le Sous-Préfet peut recevoir l’ordre d’appliquer. 

Dernier délai : 10 juin.»  

A la suite de cet avis, 323 enfants de moins de 14 ans quittent la ville. (Duvaux 2005)

 

6 juin 1944. Le capitaine SCHICK commandant l’annexe de Neufchâteau de la Feldkommandantur porte l’avis suivant à la connaissance de la mairie. 

« Des personnes non mandatées s’en sont prises aux affiches de propagande qui se trouvaient à la face postérieure de la mairie de façon par exemple à gratter l’œil du légionnaire français qui y est représenté et à y apporter d’autres modifications railleuses. L’affiche ainsi altérée est présentée aux spectateurs depuis 8 jours. 

Sur l’affiche qui doit représenter la cathédrale de Rouen en flammes, la comparaison tout à fait déplacée avec « Reims 1914-18 » a été portée à l’encre  noire d’une façon haineuse. Un tel travail excitateur de quelques fauteurs de trouble montre les sentiments de la population sous un mauvais jour et entraîne des jugements critiques et une surveillance appropriée. Mais en aucune façon on ne devrait admettre que des affiches qui, grâce à des souillures, servent dont un but de propagande anti allemande, restent exposées plus longtemps

En conséquence, on demande d’aviser les Services de la ville de porter de tels faits immédiatement à la connaissance de la mairie, afin que celle-ci puisse faire le nécessaire pour l’enlèvement. (Duvaux 2005)

 

14 juin 1944.Les Allemands réoccupent une partie du groupe scolaire. (Duvaux 2005)

 

20 juin 1944. La Gestapo arrête Armand OUZELET, Alsacien réfugié et interprète à la Kommandantur. Il profitait de sa place pour communiquer des informations à la Résistance. Déporté à Neuengamme, il décède le 12 décembre 1944. (Duvaux 2005)

 

1er juillet 1944. 

  • En relation avec les services de la Défense passive, la sous-préfecture créé un comité de coordination de solidarité nationale pour prendre en charge rapidement en cas de bombardement, le déblaiement des immeubles et routes, le sauvetage des sinistrés, le maintien de l’ordre. (Duvaux 2005)
  • Sabotage à l’explosif d’un train d’essence qui brûle. (Duvaux 2005)

 

7 juillet 1944. Explosion dans la gare d’un convoi d’essence (28 wagons, 200 tonnes d’essence). Le sabotage a été effectué à l’aide de mines à retardement de 2 heures posées en gare de Domgermain près de Toul. Trois autres convois garés à proximité sont en partie détruits. (Duvaux 2005)

 

13 juillet 1944. Vers 0h20, attentat à l’explosif dans la gare. La machine fixe moto pompe qui alimente en eau le réservoir de la gare pour les locomotives est détruit. (Duvaux 2005)

 

7 août 1944. A Saint-Geosmes (52), exécution de Jacques VERNIER fils du chef de gare de Neufchâteau. Il avait été capturé le 25 juin près de Brainville. (Duvaux 2005)

 

12 août 1944. Les Allemands ne peuvent empêcher la célébration d’un service religieux à la mémoire de Jacques VERNIER. (Duvaux 2005)

 

26 août 1944. Bombardement du dépôt de locomotives par les alliés. (Duvaux 2005)

 

28 août 1944. Bombardement du dépôt de locomotives par les alliés. Rouceux subit quelques dégâts. (Duvaux 2005)

 

2 septembre 1944. Réunion à la sous-préfecture du comité de libération. Vers midi arrivée dans la ville des maquis de Neufeys, Circourt, Médonville, Soulaucourt, La Mothe, Vaudeville.

Arrivée des Américains qui sont accueillis par une foule en liesse. Ils informent le comité de libération qu’ils ne pourront assurer la sécurité de la ville et se retirent vers Coussey.

Vers 18 heures on signale une importante colonne allemande forte d’environ 3000 hommes en repli depuis le sud de la France.

Les FFI quittent la ville vers 20 heures. (Duvaux 2005)

 

3 septembre 1944. Dans la nuit arrivée de la colonne allemande. Un bataillon du 19e régiment de police SS prend position dans la ville avec pour mission de tenir la ville et de la protéger des incursions américaines.

Dans la matinée des maquisards repliés sur la colline de Montplaisir ouvrent le feu sur les Allemands arrêtés aux Marronniers. Les Allemands contre attaquent et blessent quelques FFI.

Le chef de gare est toujours en communication avec les Américains et leurs communiquent des informations.

Dans l’après midi, le maire Charles ROY, à la demande des Américains, propose aux Allemands de se rendre ce qu’ils refusent.  A 18 heures, il transmet un ultimatum américain. « Si à 18h30, la reddition n’a pas eu lieu, les 60 chars américains en attente sur la route d’Epinal interviendront ». Mais il s’agit d’un coup de bluff, les chars n’existent pas et les Allemands ne se rendent pas.  (Duvaux 2005)

 

4 septembre 1944. Arrivée de nouvelles troupes allemandes qui se regroupent dans un périmètre compris entre Prez sous Lafauche, Neufchâteau, Mirecourt, Charmes, Lunéville.

Dans la nuit entre 4h30 et 5h30, les Allemands font exploser 11 charges qui détruisent les ponts routiers et ferroviaires des 5 ponts. Les voies d’accès à l’ouest sont coupées. Le génie allemand commence à procéder à des destructions pour transformer Neufchâteau en point de résistance (ponts, gare, voies ferrées)

A 9h, le commandement allemand excédé par le harcèlement de ses troupes fait savoir à la population que tous les hommes de 15 à 65 ans devront se rassembler sur la place Jeanne d’Arc, munis de couvertures et de vivres pour plusieurs jours. Tout homme surpris en ville ou caché dans une maison après l’heure fixée sera immédiatement fusillé.

Finalement vers midi, les hommes sont autorisés à regagner leurs maisons. Le couvre feu est rétabli de 20 heures à 7 heures. Tout rassemblement de plus de 3 personnes est interdit. 

A l’Etendard, un accrochage entre une patrouille américaine et les Allemands provoque la mort d’un soldat américain. (Duvaux 2005)

 

5 septembre 1944.  Arrivée dans la ville des avant-gardes de la 16e DI allemande du général HAECKEL qui renforce les défenses de la ville. (Duvaux 2005)

 

8 septembre 1944. 

  • Le bataillon de police occupant la ville se replie sur Belfort pour assurer l’escorte de PETAIN  en route pour Sigmaringen. (Duvaux 2005)
  • Un avion léger de reconnaissance américain pourchassé par deux Me 109 doit se poser en urgence entre Neufchâteau et Coussey.  (Duvaux 2005)

 

10 septembre 1944. Les Allemands réquisitionnent 20 hommes pour couper des arbres et construire de nouveaux barrages.  (Duvaux 2005)

 

11 septembre 1944.  Les Allemands avancent le couvre feu à 18 heures. Dans la journée des patrouilles de la 79e DIUS ont sondé les défenses de la ville. 

Dans la soirée, le 315e RI US qui vient de recevoir la mission de s’emparer de la ville prend position à l’ouest de Neufchâteau autour de Pargny-sous-Mureau et de Mont-les-Neufchâteau. 

La section de reconnaissance de la compagnie du QG du 315e RIUS lance une patrouille de deux jeeps vers Beauséjour avec pour mission de s’infiltrer dans les défenses allemandes pour préparer l’assaut qui doit avoir lieu le lendemain. (Duvaux 2005)

 

12 septembre 1944. La libération de la ville doit être menée par le 315e RIUS, la compagnie C du 773e bataillon de Tank Destroyer (TD), du 904e régiment d’artillerie de campagne, une compagnie du 304e bataillon du génie.

A 7h30, début du bombardement par l’artillerie qui prend pour cible les batteries allemandes des 5 ponts et de Rouceux.

A 10 heures, le 315e RIUS engage le combat en envoyant son 1er bataillon à l’ouest de la ville. 

La Cie A et la 1ere section de la Cie C de TD atteignent Noncourt sans difficultés à 11h15.

La Cie C et une autre section de TD approchent par le nord ouest et après des tirs nourris abordent la caserne Rebeval qui est rapidement investie.

La Cie B et une section de TD doivent réduire le point fortifié des 5 ponts. La progression s’effectue à terrain découvert le long de la voie ferrée. 1TD est immobilisé par un tir de canon antichar. Mais la résistance allemande est brisée par une manœuvre d’encerclement. Le lieutenant BEHREM et le sergent Mc GREGOR traversent la Meuse à gué sous des tirs de mitrailleuses. Ils font 10 prisonniers, capturent 2 mitrailleuses qu’ils retournent contre les Allemands (8 Allemands de tués). La situation est sous contrôle à 15h15, heure à laquelle la Cie C arrive et traverse le pont. 

Vers 11h30, l’artillerie américaine établie à Pargny-sous-Mureau bombarde des points de résistance allemands (route de Langres, hôpital, pension Saint-Dominique). Des véhicules allemands commencent à quitter Neufchâteau en direction d’Epinal.

En début d’après midi, la Cie A abandonne Noncourt et reprend sa progression vers la ville en passant par Bagatelle. Cette progression est difficile du fait de nombreux points de résistance. Des Allemands sont cachés dans des caves.

Vers 15h30 la Cie C pénètre dans Rouceux par la rue du Han et s’empare avec difficulté du village. Elle poursuit sa progression vers la gare puis le centre de Neufchâteau. 

En fin d’après midi la Cie A qui a franchi  le Mouzon pénètre dans la rue de France, la rue Saint Jean. La résistance allemande se poursuit à l’hôpital qui finit par capituler.

Les derniers points de résistance dans Neufchâteau sont neutralisés vers minuit. 

Les combats ont coûté la vie à 3 Américains (dont 1 officier) et fait 5 blessés. Les Allemands comptent 21 morts et un nombre inconnu de blessés. (Duvaux 2005)

 

13 septembre 1944. Le 3e Bataillon du 315e RIUS prend la relève et poursuit la progression vers Châtenois par la RN 66. En fin de journée, il se heurte à une forte résistance allemande à Rouvres la Chétive.  

Les autorités américaines portent à la connaissance de la population les nouvelles instructions : couvre feu de 21h à 6h et interdiction de circuler hors de la ville. (Duvaux 2005)

 

14 septembre 1944. Le comité de libération de l’arrondissement de Neufchâteau fait procéder à l’arrestation des « collaborateurs » (Duvaux 2005)

 

15 septembre 1944. Le pont routier des 5 ponts et le pont de Rouceux sont rétablis par le génie américain. (Duvaux 2005)

 

16 septembre 1944. Le pont ferroviaire métallique est dégagé grâce à deux bulldozers et trois camions. La route est désormais ouverte pour les convois américains. (Duvaux 2005)

 

19 septembre 1944. Après 5 jours de ratissage dans les bois autour de la ville, le maquis de Vaudeville capture 10 soldats allemands. (Duvaux 2005)

 

21 septembre 1944. Création du 1er bataillon FFI des Vosges qui regroupe les maquisards de la région de Neufchâteau. Il participe activement à la libération de Rambervillers le 30 septembre. (Duvaux 2005)

 

23 septembre 1944. Démobilisation des FFI les plus jeunes qui peuvent regagner leurs foyers. (Duvaux 2005)

 

2 octobre 1944.  Les maquisards de la Plaine (région de Neufchâteau) ont le choix entre poursuivre le combat par un engagement dans l’armée régulière (2e DB, 1ere Armée française ou 5e BCP reconstitué à Epinal) ou déposer les armes et retourner à la vie civile. (Duvaux 2005)

 

11 octobre 1944. Réouverture du pont ferroviaire de la route de Nancy. (Duvaux 2005)

 

14 octobre 1944. Réouverture au trafic SNCF du pont des 5 ponts. (Duvaux 2005)

 

21 octobre 1944.  Le journal « l’abeille des Vosges » rebaptisé l’abeille de Neufchâteau publie le communiqué suivant : 

« Les personnes pouvant donner des renseignements précis (faits, paroles, témoins, dates …) sur la conduite anti-française de certains individus pendant l’occupation allemande sont instamment priées d’en faire la déclaration écrite et signée au comité de Libération Nationale de Neufchâteau.

Le Comité de Libération Nationale de Neufchâteau : G Vançon. » (Duvaux 2005)

 

Arrêté préfectoral autorisant la réunion du Conseil municipal de Neufchâteau formé de membres maintenus ou rétablis dans leurs mandats de conseillers obtenus au suffrage universel antérieurement au 1er septembre 1939 et de membres désignés par le préfet. La nouvelle assemblée se compose de 11 conseillers élus en 1935 et de 12 membres nommés par le préfet. (Duvaux 2005)

 

23 octobre 1944. Organisation par les Américains, d’un concert de Jazz auquel toute la population est conviée. (Duvaux 2005)

 

29 octobre 1944. Séance du Conseil municipal pour élire le maire. Charles ROY, Charles LICKEL, Paul MARCHAND, Henri HAINZELAIN, Henri FLAMERION successivement élus maires se désistent. La séance est ajournée. (Duvaux 2005)

 

31 octobre 1944. Rapport du sous préfet provisoire de Neufchâteau Charles BEAUCOLIN au préfet des Vosges. 

« Les personnes arrêtées dans la région de Neufchâteau ont été incarcérées à l’ancienne maison d’arrêt de cette ville. Après interrogatoire par des officiers américains et français, plusieurs personnes ont été mises en liberté provisoire, d’autres remises aux autorités militaires et d’autres au Service de sécurité militaire qui les a fait transférer à la prison d’Epinal. »

Le syndicat des commerçants affrète un camion qui se rend à Paris pour s’approvisionner en vivres. Le camion ne revient que le 13 décembre. (Duvaux 2005)

 

12 novembre 1944. Organisation par les Américains, d’un concert de Jazz auquel toute la population est conviée. (Duvaux 2005)

 

15 novembre 1944. Première réunion publique du Parti Communiste depuis la Libération. (Duvaux 2005)

 

16 novembre 1944. Nouvelle séance du Conseil municipal pour élire le maire et ses adjoints. Charles ROY de nouveau élu finit par accepter la fonction. Après cette élection le conseil adresse une motion au général de Gaulle. 

« Adresse à Monsieur le Général de Gaulle, chef du Gouvernement de la République.

Le Conseil municipal de Neufchâteau, réuni le 16 novembre 1944, pour sa première séance après la Libération de la ville, adresse au Général de Gaulle, chef du Gouvernement de la République, ses respectueux sentiments de dévouement, l’assure de son entière confiance et lui exprime sa vive reconnaissance pour le retour aux institutions républicaines.» (Duvaux 2005)

 

18 novembre 1944. Organisation du premier bal depuis la libération de la ville dans la salle des fêtes du groupe scolaire. (Duvaux 2005)

 

23 novembre 1944.  Organisation d’un deuxième bal dans la salle des fêtes du groupe scolaire. (Duvaux 2005)

 

25 novembre 1944. 

  • L’hebdomadaire « l’abeille de Neufchâteau est suspendu jusqu’au 17 février 1945 pour avoir publié la liste nominative des résistants de la plaine des Vosges dont certains sont encore prisonniers des Allemands. (Duvaux 2005)
  • Première réunion publique de la section locale de la SFIO. (Duvaux 2005)

 

22 décembre 1944. Le couvre feu est avancé à 20 heures. (Duvaux 2005)

 

24 décembre 1944. Au théâtre municipal les Américains organisent un arbre de Nöel et une après-midi récréative pour les enfants de moins de 11 ans qui reçoivent des friandises et des oranges. (Duvaux 2005)

 

31 décembre 1944. Les Américains organisent un bal où sont invitées toutes les jeunes filles. (Duvaux 2005)

 

Janvier 1945. 

  • Au café Pollet, installation d’un foyer du soldat animé par la Croix Rouge. (Duvaux 2005)
  • Maurice OEUVRARD est nommé sous préfet de l’arrondissement de Neufchâteau.  (Duvaux 2005)

 

5 janvier 1945. A la veille d’un inventaire, « incendie accidentel » d’un bâtiment où sont entreposés des stocks de matériels américains. Beaucoup d’habitants de la ville vont récupérer des boites de conserve ou des vivres.  (Duvaux 2005)

 

13 janvier 1945.  Le couvre feu est reculé à 22 heures  (Duvaux 2005)

 

9 février 1945. Suppression définitive du couvre feu. 

Inauguration au 29 rue Saint Jean, sous la présidence de Jean VUATELLIN d’un Centre d’accueil des militaires ou « Comité Victoire » chargé de venir en aide aux soldats français de passage ainsi qu’aux prisonniers de guerre et travailleurs du STO.  (Duvaux 2005)

 

13 mai 1945. Deuxième tour des élections municipales. Deux femmes sont élues : Elisabeth ABSALON et Denise COUTARD. ( (Duvaux 2005)

 

20 mai 1945. Le Conseil municipal désigne Louis CLEMENT comme maire. ( (Duvaux 2005)

 

23 juin 1945. Vol par effraction commis par des soldats américains au 71 rue Wilson.  (Duvaux 2005)

 

3 juillet 1945. Une agression est commise par deux parachutistes américains.  (Duvaux 2005)

 

30 juillet 1945. Le Conseil municipal décide à l’unanimité de baptiser l’avenue de la gare avenue Jacques VERNIER (résistant fusillé le 7 août 1944).  (Duvaux 2005)

 

12 septembre 1945. Inauguration de l’avenue Jacques VERNIER anciennement avenue de la gare.  (Duvaux 2005)

 

28 au 30 mars 1946.  A Nancy, procès de la milice de Neufchâteau et de Bar-le-Duc. 3 hommes et 1 femme comparaissent. 2 hommes sont condamnés à perpétuité et l’autre à 20 ans de prison. La femme est condamnée à une peine de 5 ans de prison et 20 ans de dégradation nationale. (Duvaux 2005)

 

29 septembre 1946. Voyage du général de GAULLE à Epinal. Il prononce devant 80.000 personnes un discours relatif au projet de constitution de la IVe République. A l’origine ce voyage avait pour but d’évoquer la reconstruction du département. (Chronique des Vosges 1945-2005). (Martino 2009)

Il passe aussi à Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

Livre d’or des victimes de guerre. 

 

Dans cette partie, afin d’éviter les oublis ou les doublons avec d’autres communes, ne sont pris en compte que les personnes nées dans la commune, même si elles n’y habitaient plus à leur décès. 

 

Abréviations :

  • Mt0 : Sur aucun monument. 
  • Mt1 : Monument lieu de naissance. 
  • Mt2 : Monument domicile. 
  • E0 : Sur aucune église. 
  • E1 : Eglise lieu de naissance. 
  • E2 : Eglise domicile. 
  • LO : Livre d’or Loi du 25 octobre 1919. 
  • M.H : Mémoire des Hommes. 

 

  • LH : Légion d’honneur. 
  • MM : Médaille militaire. 
  • CG : Croix de guerre. 
  • MR : Médaille de la Résistance. 

 

Guerre de 1870

 

 

1ere Guerre mondiale. 

 

 

2e Guerre mondiale. 

 

1 Victimes militaires. 

2 Résistants. 

3 Victimes civiles

 

Guerre d’Indochine. 

 

 

Guerre d’Algérie. 

 

 

Autres conflits. 

 

 

Lieux de mémoire. 

 

 

Cartes postales anciennes 

 

 

Editions des fils Levy

 

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Autres collections 

 

 

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Date de création : 16  avril 2021.

Dernière mise à jour : 7 février 2025



08/04/2021
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