43-2. Chronique histoire des Vosges : 1944 (Juillet - Décembre)

Chronique histoire des Vosges

1944 (Juillet – Décembre)

 

 

Pour avoir de plus amples informations sur les sources utilisées pour rédiger cette chronique, vous pouvez retrouver les références des ouvrages dans la bibliographie publiée dans cette même catégorie.

1er juillet 1944

 

Résistance. Message de Planète à Londres. « Estime que département des Vosges se prête actuellement à opération parachutage diurne, en outre justifiée par nécessité armer urgence troupes dont l’attaque prochaine par ennemi est à craindre. Je prépare opération dans ce département. Vous câblerai sous peu coordonnées terrain proposé. Vous demande confirmer votre accord pour ce choix et me donner précisions sur matériel qui sera livré. » (Dodin 1980)

 

Neufchâteau. En relation avec les services de la Défense passive, la sous-préfecture créé un comité de coordination de solidarité nationale pour prendre en charge rapidement en cas de bombardement, le déblaiement des immeubles et routes, le sauvetage des sinistrés, le maintien de l’ordre. (Duvaux 2005)

 

Sabotage à l’explosif d’un train d’essence qui brûle. (Duvaux 2005)

 

6 juillet 1944

 

Epinal (La Vierge). Exécution d’André PFLUG, d’Emile GRANDADAM (Arrentés-de-Corcieux). (Poull 1985 ; Mémorial déportation 2002 ; Martin J.J 1945)

 

Liffol-le-Grand. Sous la direction de Georges LAMBERT, un groupe de 6 maquisards détruit à l’explosif le pont ferroviaire du Saulcy à Liffol. Le trafic est coupé durant 36 heures (Duvaux 2005)

 

7 juillet 1944

 

Neufchâteau. Explosion dans la gare d’un convoi d’essence (28 wagons, 200 tonnes d’essence). Le sabotage a été effectué à l’aide de mines à retardement de 2 heures posées en gare de Domgermain près de Toul. Trois autres convois garés à proximité sont en partie détruits. (Duvaux 2005)

 

10 juillet 1944

 

Rupt-sur-Moselle. A la suite d’une dénonciation, les Allemands attaquent la ferme du Dessus de Rupt où sont cachés des résistants. Paul URION chef du groupe est tué. (Poull 1985)

 

12 juillet 1944

 

Résistance. Message de Planète à Londres. « Je signale capture par ennemi du plan « gaieté lyrique violet » et du code « Viking ». Viking arrêté puis évasé. » (Dodin 1980)

 

13 juillet 1944

 

Neufchâteau. Vers 0h20, attentat à l’explosif dans la gare. La machine fixe moto pompe qui alimente en eau le réservoir de la gare pour les locomotives est détruit. (Duvaux 2005)

 

Dernière grande rafle juive dans le département. Arrestation de :

 

  • Bains-les-Bains. Joseph FELIX.

 

  • Bresse (La). Alice LEVY.

 

  • Bruyères. Ernest et Babette BLOCH, Claire FRANCK, Henriette HISCH, Isidore LEHMAN et son épouse Fanny KERN.

 

  • Chatas. Clémentine MOCH.

 

  • Contrexéville. Alice PICARD, Denise MICHEL, Pauline LEMMEL.

 

  • Dié (Saint). Rose BLOCH ; Léon et Jeanne MARX de Saint-Dié ; Albert MEYER et son épouse Judith BERNARD ; Renée MOISE ; Alfred KATZ  et son épouse Berthe MARYSOHN ; Léonie et Palmyre WEILL, Lucie WINTER ; Adèle WERTHEIMER. A part Renée MOISE, toutes ces personnes sont âgées de plus de 60 ans. Certaines sont hospitalisées. Elles sont toutes conduites au camp d’Ecrouves.

 

  • Dommartin-sur-Vraine. Isidore GUTHMANN.

 

  • Epinal. Gustave LEVY, Raymonde NETTER, Charles WOLFF.

 

  • Etival-Clairefontaine. Berthe BLOCH (72 ans). Elle décède à Ecrouves le 25 août 1944.

 

  • Gérardmer. Palmyre KLEIN, Fanny RECHT, Henriette SCHWARTZ.

 

  • Lamarche. Gabrielle DREYFUSS.

 

  • Lusses. Henri SCHWOB.

 

  • Mandres-sur-Vair. Clémence FRANCK.

 

  • Martigny-les-Bains. Gabrielle LION

 

  • Moussey. Jacques LEVY et sa sœur Léopoldine ; Joseph WERTHEIMER et son épouse Rachel MEYER.

 

  • Neuveville-les-Raon (La). Joseph SAMUEL et son épouse Adèle WEILL.

 

  • Rambervillers. Henriette HORVILLEUR et sa sœur Jeanne ; Caroline EISENMANN.

 

  • Raon-l’Etape. Moïse KAUFMANN et sa sœur Irma ; Lucie KAHN.

 

  • Remiremont. Aline et Jeanne LEVY, Rosine BERNHEIM.

 

  • Sandaucourt. Samuel UHRY.

 

  • Senones. Prosper BLUM.

 

  • They-sous-Montfort. Edmond WEILL.

 

  • Vittel. Naissance au camp de Nora BLUMENSTEIN fille d’Alfred et de Fani. Elle sera libérée et sauvée. (Bloch J-C 2007)

 

15 juillet 1944

 

Charmes. Sabotage à l’explosif contre le mur de déversement du bief n°2 du canal de l’Est qui est vidé dans la Moselle. Il faudra 10 jours pour effectuer la réparation. (Dodin 1980)

 

17 juillet 1944

 

Résistance. « Réponse de Londres au message du 12 juillet. « Deux nouveaux centres transmission en voie organisation dans région. Un des centres desservi par un des plans « la pagode » doit être affecté à Maximum. Avons averti Gascon à ce sujet. » (Dodin 1980)

 

18 juillet 1944

 

Maquis du Peu Haut. (Le Ménil). Informé par Emile LUTTENBACHER d’une prochaine attaque, le maquis du Peu-Haut abandonne son camp et se replie aux gorges de l’Amerey (Bussang) à 1000 m d’altitude. (Martin J.J 1945)

 

Maquis d’Hurbache. Dans la région de Denipaire, attaque du maquis d’Hurbache par les Allemands aidés par des membres du Groupe d’Action du PPF. Le maquis peut se replier sur le Haut du Bois, mais il perd une vingtaine de prisonniers. (Dodin 1980)

 

19 juillet 1944

 

Anould. Arrestation et déportation d’André CLAUDE (DCD). (Mémorial déportation 2002)

 

20 juillet 1944

 

Bussang. L’installation du maquis du Peu-Haut dans les gorges de l’Amerey est effective. (Martin J.J 1945)

 

22 juillet 1944

 

Bussang. Arrivée des Allemands à Bussang pour explorer tout le massif du Peu-Haut, Rochelotte et la Croix de Fresse. Ils ne trouvent rien. (Martin J.J 1945)

29 juillet 1944

 

Résistance. Soucieux d’éviter des prélèvements abusifs sur les populations civiles, le chef de la région C réussit à contracter un emprunt de 3 millions de francs. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Coussey Rouceux. Le capitaine Heinz ROKKER abat un Lancaster qui s’écrase au lieu dit « la Combe le Puits ». Il y a deux survivants. (Duvaux 2005)

 

31 juillet 1944

 

Déportation. Départ de Drancy du convoi n°77 à destination d’Auschwitz. Il y a 8 Juifs vosgiens ou arrêtés dans les Vosges. Aucun ne survit. (Bloch J-C 2007)

 

 

Août 1944

 

Maquis du Peu-Haut. Le maquis du Peu-Haut est réoccupé par des maquisards qui l’appelle camp Koenig. Il atteint 150 hommes. (Martin J.J 1945)

 

4 août 1944

 

Soulosse-sous-Saint-Elophe. A 3h50 explosion de 5 wagons chargés de bidons d’essence. Ils ont été minés en gare de Toul quelques heures plus tôt. (Duvaux 2005)

 

6 août 1944

 

Résistance. Message de Londres. « Veuillez nouvelles indiquer terrain Homo dans région, terrain Anatomie en vue recevoir 10 hommes en uniforme et environ 40 containers. Terrain doit remplir toutes conditions de sécurité. Réponse urgente. » (Dodin 1980)

 

7 août 1944

 

Résistance. A Saint-Geosmes (52), exécution de Jacques VERNIER fils du chef de gare de Neufchâteau. Il avait été capturé le 25 juin près de Brainville. (Duvaux 2005)

 

12 août 1944

 

Neufchâteau. Les Allemands ne peuvent empêcher la célébration d’un service religieux à la mémoire de Jacques VERNIER. (Duvaux 2005)

 

13 août 1944

 

Le maquis de Viombois réceptionne dans la nuit, sur le terrain Anatomie, un parachutage comprenant des armes, des explosifs, des équipements, des émetteurs radios, une équipe Jedburgh composée du capitaine britannique VA GAUGH (Arran), du lieutenant français BARAUD (Connaugh) et du sergent britannique SEYMOUR (Skye). L’objectif de cette équipe est de prendre contact avec les FFI, de les encadrer, de trouver des terrains de parachutage et d’assurer la réception des envois.

La même opération parachute 12 SAS de la mission Loyton commandés par le capitaine DREACK. Ils ont pour mission d’attaquer les Allemands, en particulier leurs voies de communication. » (Dodin 1980 ; Clémendot in BSPV 1971)

 

14 août 1944

 

Résistance. Les Allemands informés du parachutage de la veille procèdent à de nombreuses arrestations à Raon-l’Etape, Raon-sur-Plaine et Vexaincourt. Ils réussissent à obtenir des informations sur le maquis de Viombois (Clémendot in BSPV 1971)

 

15 août 1944

 

Vittel. Arrivée en gare de Vittel, du convoi n° 78 à destination d’Auschwitz. Il a quitté Lyon le 11 août avec 200 femmes, 12 enfants en bas âge et 438 hommes (Juifs et Résistants qui viennent de la prison de Montluc). Mme BOULOUMIE directrice de la Croix Rouge locale, intervient auprès du commandant du convoi qui accepte qu’elle vienne en aide aux détenus. La population de la ville se mobilise pour apporter eau, nourriture et médicaments. Le convoi repart le 17 août et arrive à destination le 22 août. 128 personnes sont gazées immédiatement. (Bloch J-C 2007)

 

16 août 1944

 

Le maquis du Viombois est attaqué par les Allemands. Les maquisards sont obligés de se disperser vers la Meurthe-et-Moselle (Clémendot in BSPV 1971)

 

17 août 1944

 

Allarmont, exécution par les Allemands de Maurice RECEVEUR (18 ans). (Mémorial déportation 2002)

 

Moussey. Dans la région, les formations du GMA sont accrochées par les Allemands et sont dispersées. Trois SAS sont capturés et une dizaine de résistants tués. (Dodin 1980)

 

Vittel. D’après l’historien Adam RUTKOWSK, un troisième convoi de 30 personnes aurait quitté Vittel (mais sous toutes réserves) (Bloch J-C 2007)

 

19 août 1944

 

Allarmont, exécution par les Allemands de : Henri COUSIGOU (30 ans), Henri FERRAND (40 ans), Adolphe MUNSCH, Pierre POURCELOT. (Mémorial déportation 2002)

 

20 août 1944

 

Amé (Saint). Arrestation et déportation d’Hubert ROUSSEL (DCD). (Mémorial déportation 2002)

 

Donrémy. Jacques DORIOT dirigeant du PPF en fuite fait une halte dans la commune. Il rédige un manifeste diffusé le 22 août où il préconise la constitution d’un comité de salut public révolutionnaire et anti-communiste qui pourrait sous certaines conditions accepter la paix avec les alliés. (Duvaux 2005)

 

21 août 1944

 

Neufchâteau. La préfecture demande au maire de réquisitionner de nouveaux locaux pour assurer le cantonnement des troupes allemandes de passage (en retraite). Les Allemands réoccupent immédiatement tous les bâtiments qu’ils occupaient en 1940, collège de filles, collège de garçons, groupe scolaire.). (Duvaux 2005)

 

Allarmont. Arrestation et déportation de Camille ROUGIER (DCD). (Mémorial déportation 2002)

 

22 août 1944

 

Déportation. Départ de Clermont Ferrand du convoi n°82 à destination d’Auschwitz. Il y a 3 Juifs de Saint-Dié. Aucun ne survit. (Bloch J-C 2007)

 

24 août 1944

 

Aroffe. Arrestation et déportation de Louis BOURGUIGNON (DCD) et de Maurice Emile GERARD (vivant). (Mémorial déportation 2002)

 

Châtenois. Mobilisation des maquis du secteur de Châtenois. (Clémendot in BSPV 1971)

 

25 août 1944

 

Aroffe. Arrestation et déportation d’André RICHARD (vivant) (Mémorial déportation 2002)

 

Vittel. Mobilisation des maquis du secteur de Vittel. (Clémendot in BSPV 1971)

 

26 août 1944

 

Mirecourt. Mobilisation des maquis du secteur de Mirecourt. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Neufchâteau. Bombardement du dépôt de locomotives par les alliés. (Duvaux 2005)

 

27 août 1944

 

Grandrupt-de-Bains. Dans la région, l’aviation alliée détruit un convoi de soldats allemands en retraite. (Fah 1983)

 

Maquis de Grandrupt. A 13 heures, la radio de Londres diffuse le message personnel « l’impératrice à des corps aux pieds » signal de la mobilisation pour le maquis de Grandrupt.

Chaque maquisard doit rejoindre son poste équipé d’un sac à dos contenant une tenue de rechange, deux jours de vivres, un nécessaire pour écrire, laver, brosser, raccommoder, une trousse pharmaceutique, une pèlerine, une couverture, une paire de chaussures de rechange.

Le lieu de rassemblement est situé au carrefour de Vioménil et de La haye où des camions amènent les hommes au maquis de Grandrupt. (Fah 1983)

 

Maquis de la Piquante Pierre. Le message de la BBC « j’espère vous revoir chérie, deux fois » annonce un parachutage à la Piquante Pierre, mais aussi qu’il doit mobiliser une tranche initiale de volontaires. (Martin J.J 1945 ; Clémendot in BSPV 1971)

 

28 août 1944

 

Neufchâteau. Bombardement du dépôt de locomotives par les alliés. Rouceux subit quelques dégâts. (Duvaux 2005)

 

Maquis de Grandrupt. Dans la nuit, le maquis réceptionne un parachutage d’armes qui permet d’équiper les maquisards. Albert FAH et sa sizaine disposent d’un mousqueton, de 3 mitraillettes, d’un fusil, d’un fusil mitrailleur, d’un bazooka et de 6 obus, d’une vingtaine de grenades.

«Dès la première journée au maquis nous avons eu plusieurs accidents inévitables (…) Un des nouveaux maquisards se logea une balle de Colt dans un doigt de pied en bricolant son 9 mm. Un autre eut le pouce écorché par une rafale de mitraillette, alors qu’il sautait en bas d’un camion en tenant celle-ci par le canon. Le plus grave fut une balle de 6,35 mm reçue dans le dos par un gars au moment même où je discutais avec lui. Il nous tomba dans les bras, et nous n’avons pu savoir qui avait imprudemment tiré par mégarde dans notre direction. Nos blessés étaient transportés chez le docteur FROMENT à Lerrain. »    (….)

« La vie au camp ressemble vite à celle de la caserne. Réveil à 6 heures, toilette torse nu au ruisseau, ensuite rassemblement en « tenue », lever des couleurs, harangue des chefs, distributions des corvées et des missions et exercices de combat pendant deux heures le matin et autant l’après midi. Démontage et remontage des armes, chargement et déchargement des fusils et des mitraillettes, patrouilles, exercices de marche, marches et approches, etc…Tous les maquisards, manches retroussées se déplaçaient dans tous les alentours du camp. Après la soupe de midi et celle du soir, quelques instants de détente avant la reprise des exercices de l’après midi et la descente des couleurs le soir, à moins qu’il n’y ait patrouille ou exercice de nuit (…) Tout allait bien tant qu’il ne pleuvait pas, mais cette satanée flotte s’installait partout et la paille des couchettes était bientôt gorgée d’eau et commençait à sentir l’acre pourriture (…) et si tout a été prévu dans le camp, on n’a pas pensé à créer une infirmerie. » (Fah 1983)

 

Maquis de la Piquante Pierre. A 1h15 du matin, parachutage de 18 containers de 200 kg sur le maquis. Le deuxième appareil est dérouté sur la chaume des charmes. A 7 heures du matin tout est en ordre et dans l’après midi les premiers renforts arrivent à la Piquante Pierre. (Martin J.J 1945)

Arrivée de nombreux résistants au maquis. Ils s’installent à la Piquante Pierre sous les ordres du lieutenant MONNET et dans la forêt de Noiregoutte sous les ordres du capitaine MATHIS (380 hommes) (Clémendot in BSPV 1971)

 

31 août 1944

 

Séraumont. Le maquis de Coussey à proximité de Séraumont reçoit un parachutage d’explosifs et d’armes pour équiper 80 hommes sur 400 présents. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Août 1944 (fin)

 

Rambervillers. Parachutage sur le terrain Saltimbanque de la mission Alistair composée de 3 agents sous les ordres du capitaine « Monarque » (Dodin 1980)

 

1er septembre 1944

 

Arrentés-de-Corcieux. Arrestation et déportation de Nestor PATERNOSTER (DCD), Alexis PEDUZZI (DCD) (Mémorial de la déportation 2002)

 

Charmes. Les Allemands quittent la commune (Clémendot in BSPV 1971)

 

Mirecourt. Parachutage sur le terrain « Restaurant » près de la commune du Jed 51 avec le capitaine Français DEROUEN (Kintyre), le lieutenant américain LUCAS (Carthness) et le capitaine américain OORGAT (Leicester). (Dodin 1980)

 

Neufchâteau. Les derniers services administratifs allemands quittent la ville. Dans la matinée, le chef de gare André VERNIER entre en contact avec un officier américain se trouvant à Gondrecourt. Cela permet au commandant Marque chef des FFI du secteur de lui fournir des informations sur la situation dans la ville.

Dans l’après midi, les Allemands en retraite se regroupent et prennent position dans la ville. Ils disposent de deux chars et d’une quarantaine d’hommes.

Dans la soirée les Américains envoient une reconnaissance qui arrive par Mont-les-Neufchâteau. Un bref combat met en fuite les Allemands qui sabotent leurs deux chars en panne d’essence. Mais la reconnaissance américaine se replie elle aussi.

Le comité de libération de Neufchâteau, sous la direction de Georges VANCON et de la vice présidence de Maurice PIERSON destitue le sous préfet René Michel RAYER, le maire Henry DIDIER et ses adjoints Firmin ROQUES et Henri SCHOUWEY. (Duvaux 2005)

 

Résistance. Dans la nuit du 1er au 2, les terrains de parachutage Anatomie (maquis du Viombois), Baraque, Crevasse (maquis de Noiregoutte), Rotation (maquis de Grandrupt), Saltimbanque (Rambervillers), reçoivent une centaine de containers. (Dodin 1980)

 

Maquis de la Piquante Pierre. Deux « maquisards » JULIEN de Lorient et PILLON de la Côte d’Or désertent et informent les Allemands sur l’organisation du maquis de la Piquante Pierre. (Martin J.J 1945)

 

Maquis de Châtenois. Il occupe Dommartin, Gironcourt, La Neuveville sous Châtenois, Houecourt et Châtenois. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis de Vaudeville-le-haut. Attaque d’une colonne allemande en retraite sur la route de Vaudeville à Daimville.

Après 3h30 de combat, il capture 198 prisonniers. Les Allemands comptent 20 morts, les maquisards 4 (Maurice HUTTEAUX de Maxey-sur-Meuse, Noël JEHLEN de Coussey, André LEYMARIE de Senones, Pierre MILLION de Midrevaux). (Duvaux 2005)

 

Maquis de Viombois. Installé dans la forêt du Petit Reclus reçoit, sur le terrain « Pédale », un parachutage de 25 SAS sous la direction du lieutenant colonel FRENCK accompagné du commandant DERRINGER (Henry) et de matériel. (Dodin 1980 et Clémendot in BSPV 1971)

 

2 septembre 1944

 

Charmes. Dans l’après midi, 2 voitures allemandes avec 1 sous-officier allemand et des miliciens reviennent et ses occupants interrogent le secrétaire de mairie Mr SIMONIN sur le maquis de Charmes.

Dans la soirée le maquis de Charmes (300 hommes mal armés sous la direction du lieutenant Paul MARTIN (Carrier) s’empare de l’hôtel de ville (Clémendot in BSPV 1971)

 

Neufchâteau. Réunion à la sous-préfecture du comité de libération. Vers midi arrivée dans la ville des maquis de Neufeys, Circourt, Médonville, Soulaucourt, La Mothe, Vaudeville.

Retour des Américains qui sont accueillis par une foule en liesse. Ils informent le comité de libération qu’ils ne pourront assurer la sécurité de la ville et se retirent vers Coussey.

Vers 18 heures on signale une importante colonne allemande forte d’environ 3000 hommes en repli depuis le sud de la France.

Les FFI quittent la ville vers 20 heures. (Duvaux 2005)

 

Vittel. Devant l’avance des alliés, le commandant LANDHAUSER qui commande le camp quitte la ville avec ses soldats. Capturé plus tard, il sera jugé par un tribunal militaire et sera acquitté grâce aux témoignages favorables de détenus britanniques qui n’avaient rien constaté des épisodes sombres du camp. (Bloch J-C 2007)

 

Maquis d’Eloyes. Le lieutenant A PERRIN (Achille) prend le commandement du maquis. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis de Viombois. Le capitaine RIVIERE ordonne la mobilisation de tous les hommes des vallées de La Plaine et du Rabodeau. Le maquis de Viombois regagne la ferme de Viombois isolée au milieu des bois. Le maquis passe sous le commandement de HENRY et compte près de 800 hommes divisés en 2 groupes de 3 centuries chacun. Le premier groupe est dirigé par le capitaine MARC et le second par le capitaine BARAUD. (Clémendot in BSPV 1971)

 

3 septembre 1944

 

Charmes. Dans la matinée, 2 voitures de la feldgendarmerie allemande qui parcourent la ville sont mitraillées par les FFI. Un Allemand est tué, un est blessé et les autres prennent la fuite.

Dans l’après midi, un détachement de fantassins allemands et 3 half tracks arrivent par la route d’Essegney mais sont bloqués par une centaine de maquisards « au bout du pont ». Les Allemands doivent se replier en fin de soirée. Ils ont perdu un half track qui a sauté sur une mine. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Laveline-devant-Bruyères. Maurice COLSON tente de saboter la voie ferrée Saint-Dié – Epinal entre Laveline et Bruyères. Mais la charge de plastique est repérée par un cheminot de Laveline qui en informe les Allemands. (Martin J.J 1945)

 

Neufchâteau. Dans la nuit arrivée de la colonne allemande. Un bataillon du 19e régiment de police SS prend position dans la ville avec pour mission de tenir la ville et de la protéger des incursions américaines.

Dans la matinée des maquisards repliés sur la colline de Montplaisir ouvrent le feu sur les Allemands arrêtés aux Marronniers. Les Allemands contre attaquent et blessent quelques FFI.

Le chef de gare est toujours en communication avec les Américains et leurs communiquent des informations.

Dans l’après midi, le maire Charles ROY, à la demande des Américains, propose aux Allemands de se rendre ce qu’ils refusent. A 18 heures, il transmet un ultimatum américain. « Si à 18h30, la reddition n’a pas eu lieu, les 60 chars américains en attente sur la route d’Epinal interviendront ». Mais il s’agit d’un coup de bluff, les chars n’existent pas et les Allemands ne se rendent pas. (Duvaux 2005)

 

Vittel. Retour des Allemands dans la commune. Une fusillade éclate faisant 2 blessés. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis de Grandrupt. Arrestation par les Allemands du chef de zone où se trouve le maquis de Grandrupt, le capitaine ROZOT (Grivesne) et son adjoint Jean ROMANN (Clémendot in BSPV 1971)

Le maquis de Grandrupt se rend à Esley pour y chercher un camion qu’il ramène au maquis au grand jour, orné d’un drapeau tricolore. Il traverse Vioménil, Escles, Lerrain, Les Vallois avant d’arriver à Esley et d’y « réquisitionner » le camion appartenant à des trafiquants du marché noir. Sur le chemin du retour, quelques drapeaux tricolores flottent sur des façades de maisons.

Dans l’après midi, préparation d’une expédition de 130 hommes à destination du maquis du Morillon situé à 5 km de Fontenoy dans la montagne. (Fah 1984)

 

4 septembre 1944

 

Allarmont. Le maquis de Viombois qui regroupe 800 hommes dont seulement 200 armés est attaqué par les Allemands. Le capitaine BARAUD est tué d’une balle en pleine tête dès le début de l’attaque. Beaucoup de maquisards peuvent s’échapper avant le début de l’encerclement mais beaucoup sont arrêtés.

Les SAS parviennent à s’échapper.

Au total les FFI perdent 80 hommes (Dodin 1980 indique 52 tués) et les Allemands en auraient perdu 134 (Dodin 1980 et (Clémendot in BSPV 1971)

René WOLF d’ Anglemont est tué dans les combats. (Mémorial déportation 2002)

Arrestation et déportation de Paul THOMAS (DCD) et de Pierre VELICITAT (vivant). (Mémorial déportation 2002)

 

Anould. Attaque par les Allemands du hameau de Fouchifol occupé par une centaine de résistants de Saint-Dié. Ils réussissent à se replier sur le Haut de Steige entre Plainfaing et la vallée de Straiture, mais perdent 2 prisonniers qui sont pendus. Les Allemands perdent 38 hommes dont 3 officiers. (Dodin 1980 ; Martin J.J 1945)

 

Charmes. Dans la journée les Allemands envoient un Français engagé dans la Waffen SS. Il réussit à gagner la confiance des maquisards ce qui lui permet d’évaluer leurs forces afin de renseigner les Allemands.

Nouvelle attaque allemande de la commune à la tombée de la nuit. Elle se développe par les chemins de Saint-Germain et de Damas-aux-Bois. Les combats se déroulent autour du pont de la Moselle et les FFI gardent le contact jusqu’au matin du 5 septembre. Mais ils perdent 9 hommes. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Laveline-devant-Bruyères. Deuxième tentative de sabotage par Maurice COLSON au même endroit que la veille. L’arrivée prématurée d’un train ne permet pas la mise à feu. Le train qui compte plusieurs citernes d’essence est attaqué au FM. Son chauffeur est tué. (Martin J.J 1945)

 

Neufchâteau. Arrivée de nouvelles troupes allemandes qui se regroupent dans un périmètre compris entre Prez sous Lafauche, Neufchâteau, Mirecourt, Charmes, Lunéville.

Dans la nuit entre 4h30 et 5h30, les Allemands font exploser 11 charges qui détruisent les ponts routiers et ferroviaires des 5 ponts. Les voies d’accès à l’ouest sont coupées. Le génie allemand commence à procéder à des destructions pour transformer Neufchâteau en point de résistance (ponts, gare, voies ferrées)

A 9h, le commandement allemand excédé par le harcèlement de ses troupes fait savoir à la population que tous les hommes de 15 à 65 ans devront se rassembler sur la place Jeanne d’Arc, munis de couvertures et de vivres pour plusieurs jours. Tout homme surpris en ville ou caché dans une maison après l’heure fixée sera immédiatement fusillé.

Finalement vers midi, les hommes sont autorisés à regagner leurs maisons. Le couvre feu est rétabli de 20 heures à 7 heures. Tout rassemblement de plus de 3 personnes est interdit.

A l’Etendard, un accrochage entre une patrouille américaine et les Allemands provoque la mort d’un soldat américain. (Duvaux 2005)

 

Maquis du Morillon. Organisation du camp par les maquisards de Grandrupt. Préparation de la réception d’un parachutage et de l’accueil de nouvelles recrues. (Fah 1984)

 

5 septembre 1944

 

Anould. Les Allemands brûlent le hameau de Fouchifol. Des attaques aériennes alliées autour d’Anould détruisent 14 camions de ravitaillement et endommagent fortement un train des jeunesses hitlériennes. (Martin J.J 1945)

 

Champ-le-Duc. Le groupe de Maurice COLSON capture une chenillette et un camion faisant 5 prisonniers qui sont conduits à Beauménil. A la suite de cette capture, 15 Allemands cantonnés à Laval interviennent pour essayer de délivrer leurs camarades. Les prisonniers sont dirigés vers le maquis de Malenrupt poursuivis par les Allemands.

Les maquisards peuvent prendre la fuite mais un cultivateur de Fiménil, Mr FERRY est abattu dans son champ.

Les Allemands prennent 5 otages et préviennent les maires de Beauménil et Fiménil que les villages seront brûlés si les prisonniers ne sont pas relâchés.

Les Allemands brûlent 6 maisons à Champ le Duc. (Martin J.J 1945)

 

Charmes. Les combats se poursuivent à l’intérieur de la ville. Les Allemands déportent 150 habitants en Allemagne. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Neufchâteau. Arrivée dans la ville des avant-gardes de la 16e DI allemande du général HAECKEL qui renforce les défenses de la ville. (Duvaux 2005)

 

Ouen-les-Parey (Saint). Vers 23 heures, sur le terrain mirliton, parachutage de 20 containers d’armes pour les maquisards du groupement I. (Duvaux 2005)

 

Résistance. Dans la nuit, nouveaux parachutages de containers d’armes sur les terrains « Barbiche », « Donon », « Pédale » (maquis du Viombois), « Roitelet » (Eloyes), « Mirliton » (Dodin 1980)

 

Maquis de Grandrupt. DIDIER chef militaire pour le département des Vosges vient visiter le maquis de Grandrupt et constate l’insuffisance de l’armement et la jeunesse de nombreux résistants.

Arrivée au maquis du détachement SAS du major FARON. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis de Lordon. Le maquis est attaqué par 500 SS et se disperse. 5 personnes sont fusillées et 29 arrêtées. (Dodin 1980)

 

6 septembre 1944

 

Beauménil. Occupation du tissage de Beauménil par les Allemands. Les hommes du groupe de Maurice COLSON réfugiés à l’intérieur ont juste le temps de fuir. Ils sont ensuite attaqués au Ronchand (petit plateau à l’est de Beauménil) mais peuvent décrocher sans dommage. (Martin J.J 1945)

 

Charmes. Vers 10h30, la ville commence à brûler. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Colroy-la-Grande. Arrestation de 10 otages qui doivent être fusillés s’il y a une action du maquis. (Martin J.J 1945)

 

Maquis de Grandrupt et maquis du Morillon. Vers 13 heures, les hommes du maquis du Morillon apprennent l’arrestation par les Allemands de deux officiers de liaison, NOIRTIN et ROZOT.

Ils reçoivent l’ordre d’évacuer immédiatement le Morillon et de rentrer sur le maquis de Grandrupt. Ce retour s’effectue dans une certaine panique et du ravitaillement est laissé sur place.

« Nous sommes enfin arrivés à l’entrée du camp au soleil couchant, ce maquis n’a plus rien d’un maquis, cela ressemble à un camp militaire en rase campagne pendant une opération. C’était un remue ménage d’entrées et de sorties continuelles, on aurait pu se croire presque à la foire de Poussay avant la guerre. Le fait que les nazis étaient en pleine retraite, toutes notions de prudence semblait avoir disparu. » (Fah 1984)

Les SAS du major FARON équipés de 3 jeeps effectuent des reconnaissances offensives dans les environs sur les itinéraires suivis par les convois allemands. Dans la soirée, ils attaquent dans la région d’Hennezel une voiture d’officiers supérieurs.

De leur côté les maquisards attaquent une autre voiture et font des prisonniers qu’ils conduisent au village de Grandrupt-de-Bains. (Clémendot in BSPV 1971)

A la demande du major canadien SAS Roy FARON, les membres du maquis qui devaient déménager, restent sur place pour réceptionner un parachutage d’hommes, de véhicules et d’armes. (Est Répu Août 07)

 

Maquis du Peu-Haut (Le Ménil). Attaque du camp Koenig par les Allemands qui viennent de Ménil et de Ventron. Les Allemands comptent 2 morts et 2 prisonniers, les maquisards 1 blessé. Les Résistants se replient sur le camp Louis installé à la Goutte du Geai dans la vallée du Séchenat. 250 hommes sont rassemblés. (Dodin 1980 ; Martin J.J 1945)

 

7 septembre 1944

 

Maquis de Grandrupt-de-Bains. Attaque du maquis par l’armée allemande dès 4 heures du matin.

Les SAS anglais présents au maquis tentent et réussissent une sortie qui leur permet d’échapper aux Allemands qui encerclent déjà le camp.

Après plusieurs heures de combat et de résistance, vers midi les maquisards reçoivent un ordre de repli sur le camp. Sur place ils apprennent que les Allemands ont posé un ultimatum. Si le maquis se rend sur le champ, ils seront considérés comme des prisonniers de guerre. Dans le cas contraire, les habitants de Vioménil et de Grandrupt seront fusillés et les maisons rasées. Les maquisards décident de se rendre après avoir détruit leurs armes.

« Il y avait là aussi le lieutenant ROZOT en conversation avec le général allemand (qui avait été arrêté le 3 septembre) (…) Plus tard il dira qu’il avait réussi à amuser les Allemands pendant 2 jours et qu’il n’a jamais compris que ces deux jours n’avaient pas été mis à profit pour faire évacuer le camp. Il avait certainement raison dans un sens, mais nous aurions préféré ne pas le voir à Grandrupt avec les Allemands. Il peut dire qu’il a été emmené de force, cela ne fait pas de doutes, mais son rôle dans cette histoire reste cependant obscur »

Le corps de Jean-Marie NOIRTIN, arrêté lui aussi le 3 septembre sera retrouvé près de la Roche du Diable beaucoup plus tard.

Dans la matinée, un jeune homme de Grandrupt qui n’obéissait pas assez rapidement avait été exécuté par les Allemands.

Tous les maquisards capturés sont conduits à Epinal où ils sont internés à la caserne de la Vierge. (Fah 1984)

Le maquis comptait 364 hommes dont 223 sont capturés. Les autres réussissent à s’enfuir. (Clémendot in BSPV 1971)

 

8 septembre 1944

 

Arches, Eloyes, Jarménil. Arrivée de soldats allemands et de SS. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Bulgnéville. En représailles d’attaques de la part de la résistance, les Allemands mitraillent les rues du village. Une jeune fille est tuée, un vieillard blessé et une maison incendiée. (Martin J.J 1945)

 

Celles-sur-Plaine. Attaque SAS contre deux camions allemands sur la route de Celles sur Plaine à Allarmont. Il y a des morts et des blessés.

 

Neufchâteau. Le bataillon de police occupant la ville se replie sur Belfort pour assurer l’escorte de PETAIN en route pour Sigmaringen. (Duvaux 2005)

 

Neufchâteau-Coussey. Un avion léger de reconnaissance américain pourchassé par deux Me 109 doit se poser en urgence entre Neufchâteau et Coussey. (Duvaux 2005)

 

Maquis d’Eloyes. Le camp du Haut du Bois compte 300 hommes. Vers 23h30 il reçoit un parachutage (11 mitraillettes, 9 fusils, 130 grenades et des munitions) qui permet d’armer une centaine d’hommes. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis du Peu-Haut (Le Ménil). Les maquisards sont de nouveau attaqués par les Allemands et doivent à nouveau se disperser. Ils comptent 2 blessés. (Dodin 1980)

 

Maquis Piquante Pierre. Parachutage du capitaine MICHEL (Métatarse) et de 3 aspirants sur le terrain « coupole » pour encadrer les maquisards du P2. (Dodin 1980)

 

Maquis du Viombois. Nouveaux parachutages sur les terrains « Aubert » et « Anatomie » (Dodin 1980)

 

9 septembre 1944

 

Bresse (La). Réquisition de 400 hommes par les Allemands pour effectuer des travaux de fortification sur la commune. Ils vont durer jusqu’au 8 novembre.

 

Cheniménil. Le village compte un groupe de FFI dont le PC est situé au café Chastant.

« Le 9 septembre 1944, les boches arrivent accompagnés de miliciens et s’installent chez moi en exigeant diverses choses. Puis on amène 4 civils, des FFI avec musette au dos. Ce sont 4 jeunes gens du maquis et dont l’interrogatoire commence sous une pluie de coups.

Le premier interrogé garde le mutisme le plus complet ; on le frappe et on lui cogne la tête violemment sur le plancher ; je ne puis que manifester mon épouvante, alors on nous enferme, mon mari et moi dans la salle à manger. Puis on me fit venir pour me dire « venez tous deux pour vous montrer nos sanctions quand nous prenons des Maquisards. »

Ce premier supplicié fut alors emmené dehors et il cria « Pardon ! Pardon ! J’ai trois enfants ! » Ce fut tout, car un coup de crosse de révolver lui fracassa la mâchoire, puis un coup de feu retentit. Le crime était consommé ! Et il restait 3 Maquisards dans la salle qui eurent à subir de violents coups qui nous faisaient sursauter ; puis, après une heure de ce supplice, on emmena ces 3 pauvres hommes à Jarménil.

Peu après, 2 nouveaux prisonniers furent poussés à l’intérieur de notre salle, et on les somma aussitôt de rester bras en l’air, et cela dura plusieurs heures. Alors la Milice revint du bois proche, celui du Maquis, et tous se mirent à ripailler, avec le butin pris aux Maquisards ou bien volé en chemin.

Alors les boches nous déclarèrent que ces prises étaient mauvaises pour le village et qu’on devrait le brûler. Gavés de victuailles, et surtout de vin, les teutons ivres se lancent dans la salle où sont attachés les deux derniers prisonniers. Et nous fûmes les témoins atterrés de la sauvagerie boche, car nous pouvions voir tout à travers la porte vitrée. Ce fut d’abord DAVID qui, les bras en l’air, eut à subir d’effroyables coups. Il s’affaissa, alors ce fut le tour de DELAITRE dont le martyre commença. Il fut tellement frappé que la porte contre laquelle il se trouvait en fut brisée.

Alors devant ces deux martyrs, pour comble de cruauté, les boches firent fonctionner la TSF et pendant ce temps là, le sang coulait ! Alors mon mari, outré, alla couper le fil d’embranchement électrique, ce qui mit fin à cette odieuse scène si sauvage.

Au soir on crie dans la rue « rassemblement de tous les hommes jeunes et vieux ! » et alors sous peine d’incendie du village, on obligea les habitants à assister à l’horrible assassinat des deux malheureux FFI.

Puis le soir, la nuit, on voyait dans la rue les corps rigides des trois martyrisés et auxquels il était défendu de toucher sous peine de mort.

Je les veillai de ma fenêtre et toute la nuit. » (Témoignage de Mme Berquand cité dans (Martin J.J 1945)

 

Dié (St). Un train de matériel allemand arrive par Strasbourg et Saales pour essayer de rejoindre Epinal puis Dompaire ou Charmes. A Colroy - Lubine, on constate qu’un char s’est déplacé sur son wagon et que le gabarit dépasse les normes réglementaires. Le convoi est alors dirigé sur Saint-Dié pour vérification et changement de machine.

A 6 heures du matin, le chef de service de la gare redoutant la présence de ce matériel qui pourrait attirer des bombardements allègue que toutes les voies sont occupées par 7 trains et refuse catégoriquement l’entrée du convoi. Il reste donc bloqué jusqu’à 12 heures à la patte d’oie et se présente en gare seulement à 12h10, la voie 16 ayant été dégagée.

12h15 à 12h45, alerte aérienne mais pas d’attaque. La machine allemande qui a amené le convoi est remplacée par une machine SNCF du dépôt de Saint-Dié. Le chargement est rectifié et le convoi repart lentement à 14h50 en direction d’Epinal. Il est composé de 25 wagons transportant des chars Tigre et Panther ainsi que des camions, du carburant, des munitions et des armes antichars.

Alors que le train stationne à Saint-Léonard, arrêt de rigueur en gare de bifurcation, 2 chasseurs de la RAF apparaissent le convoi ayant été signalé par Mme JACQUOT de Saint-Dié (elle a rédigé un message que sa fille porte vers 11h au PC du capitaine RIVIERE qui le transmet à la ferme de la Baraque à 4 km de Bertrichamp où le major SYKES de la mission anglaise le transmet par radio à Londres). L’attaque des chasseurs se produit alors que la machine se trouve dans la courbe de Sarupt. Le mécanicien stoppe sa machine et se met à l’abri avec le chauffeur. Le mitraillage met hors service la chaudière de la locomotive et met le feu à un camion de carburant situé au milieu du convoi.

Sur la suggestion du chef de gare de Saint-Léonard, les Allemands commencent à décrocher les wagons pour isoler l’incendie. Ils commencent par la voiture de queue. Les autres qui suivent se poussent les uns les autres et repartent vers Saulcy puis vers Saint-Dié car les 9 km qui séparent Saint-Léonard de Saint-Dié ont une déclivité de 9 mm au mètre et la vitesse acquise peut atteindre 80 km/h.

Dans la gare de Saint-Dié, le premier wagon vient percuter un train en provenance d’Epinal. Finalement ce sont 17 wagons et 4 chars qui viennent s’encastrer les uns dans les autres. 1 Panther a son canon complètement tordu, mais heureusement aucune munition n’explose. Il faudra deux lourdes grues venues de Strasbourg et 5 jours pour tout remettre en état. Le nombre de victimes allemandes est ignoré (Bareth in BSPV 1972)

 

Hennezel. Les SAS anglais parachutés abattent un colonel et un sous-officier allemand. En représailles 14 habitants de la commune sont pris en otage. Une perquisition au presbytère permet de découvrir des objets provenant d’un parachutage anglais. L’abbé MATHIS est arrêté, torturé et exécuté.

Parmi les otages, un séminariste sera exécuté plus tard et son corps retrouvé près d’Epinal. Plusieurs maisons du village et le presbytère sont incendiés. (J.J. Martin 1945)

 

Raon-l’Etape, La Neuveville. Réquisition par les Allemands des hommes de 15 à 60 ans pour entreprendre des travaux de fortification. (Poull 1985)

 

Rehaupal. Représailles allemandes pour un motif inconnu.

Dans un premier temps, 2 maisons sont brûlées puis les hommes qui avaient été autorisés à éteindre l’incendie ainsi que le maire sont arrêtés et exécutés (6 hommes). Lors de la propagation de l’incendie, une scierie est détruite.

Dans un deuxième temps, le détachement allemand se rend dans un hameau voisin et incendie 2 nouvelles maisons et tue 2 autres civils. (Dans le village, la stèle indique 10 fusillés dont le maire et 1 conseiller municipal et 1 déporté décédé à Neuengamme).

 

Rollainville. 5 soldats allemands venus à bicyclette au ravitaillement sont pris à parti par des maquisards. Pour se dégager, les Allemands lancent une grenade dans l’appartement de l’institutrice. Elle explose sans faire de victimes. En se repliant les Allemands prennent en otage deux habitants qu’ils fusillent au lieu dit « le haut du val le prêtre » (Ernest CHARRETTE 53 ans de Rouceux et Léon AURY 71 ans de Rollainville). Leurs corps ne seront découverts que le 7 octobre 1944. (Duvaux 2005)

 

Maquis d’Eloyes. Vers 10h30 une fusillade éclate du côté d’Eloyes.

Vers 11 heures, une femme vient avertir le maquis du Haut du Bois de l’imminence d’une attaque allemande.

Celle-ci débute vers 13 heures. Le lieutenant R GIROD qui commande en l’absence d’Achille fait replier les 200 hommes non armés.

Les combats sont durs et les maquisards menacés d’encerclement doivent se replier après avoir fait sauter le dépôt de munitions. Les FFI perdent 31 hommes et les Allemands 52. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Maquis de la Piquante Pierre. Une mission interalliée de renseignements dite mission Pavot parachutée sur le maquis, s’installe à la ferme Didierlaurent. Elle est dirigée par le colonel anglais PRENDERGAST aidé du major américain ROESS. Elle comprend des opérateurs radios, un capitaine et 3 lieutenant français. La mission dispose de deux émetteurs radio. Elle doit assurer les communications avec Londres, les Etats major des IIIe et IVe armées américaines. (Clémendot in BSPV 1971)

 

10 septembre 1944

 

2e Division Blindée. Dans la soirée vers 22h, la 2e DB du général LECLERC en attente dans les environs de Colombey-les-Deux-Eglises reçoit ses ordres de marche. Elle doit occuper avant la nuit du 11 au 12 septembre la rive ouest de la Moselle entre Epinal et Thaon-les-Vosges et si possible établir des têtes de pont sur la rive est.

LECLERC place en tête de progression le Groupe tactique de Langlade (GTL). Celui-ci doit marcher sur deux axes.

- Le sous-groupement Massu (SG Massu) par le sud : Vrécourt, Bulgnéville, Contrexéville, Vittel, Valleroy le Sec, Begnecourt, Dompaire, Domèvre sur Avière, Chavelot.

Le sous-groupement Minjonnet (SG Minjonnet) par le nord : Vaudoncourt, Parey sous Montfort, Remoncourt, Valleroy au Saules, Bazegney, Oncourt, Thaon les Vosges.

Le démarrage est prévu pour le 11 septembre à 7 heures. (Salbaing 1997)

 

Forces américaines.

- Parallèlement la 79e DIUS attaquera entre Neufchâteau et Charmes. (Salbaing 1997)

  • Les 313e et 314e RI US prennent position sur une ligne de front entre Langres, Chaumont, Neufchâteau et Charmes. Ils libèrent Coussey, Soulosse, Harchéchamp et Attignéville. (Duvaux 2005)

  • Les services de renseignement de la 79e DIUS signalent la présence d’un bataillon du Grenadier Regiment 225 et d’un bataillon du Grenadier Regiment 233 dans le voisinage de Poussay, Mirecourt. Le pont d’Ambacourt est défendu par des canons antichars

 

Maquis de Grandrupt. Les maquisards quittent la caserne de La Vierge à Epinal pour la déportation. Ils sont embarqués dans un train à la gare d’Epinal. Le convoi part vers 10 heures du matin et met 30 heures pour arriver à Schirmeck (11 septembre à 16 heures). (Fah 1984)

 

Maquis Piquante Pierre. Dans la nuit, parachutage d’une deuxième équipe Jedburgh ainsi que des armes sur le maquis. En deux jours 7 hommes ont été parachutés avec deux postes émetteurs (Dodin 1980)

 

Maquis du Séchenat. Le maquis reçoit l’ordre d’attaquer les convois allemands circulant entre Saint-Maurice et Bussang.

Le chef de trentaine CLAUDEL part en reconnaissance avec sa trentaine. Dans les gorges de l’Amerey, au niveau du chalet de Paul ARNOULD, elle tombe sur une patrouille allemande qu’elle attaque. Le combat s’amplifie rapidement.

Une trentaine tient les gorges de l’Amerey au niveau du chalet.

Quatre trentaines prolongent le dispositif jusqu’au carrefour du chemin forestier qui redescend au pont du Séchenat. Ce dispositif tient la lisière du bois face au nord.

Une trentaine de couverture met deux sizaines en observation à mi chemin entre le camp et la ligne de combat à cheval sur le chemin et deux autres sizaines sur l’épaulement boisé qui domine le fond du vallon.

Une trentaine reste en réserve au camp.

L’attaque allemande est menée particulièrement sur les ailes et rompt le dispositif à droite ce qui permet aux Allemands d’arriver à 400 m du maquis où ils sont stoppés.

Vers midi, l’ordre de décrochage est donné pour la nuit. Le maquis compte 2 blessés dont un décédera le 17 septembre à l’hôpital de Bussang.

Le décrochage se passe bien et les résistants s’installent dans une ferme abandonnée à l’acensement des huttes derrière le col des Fenesses. (Martin J.J 1945)

 

Moyenmoutier. Des travailleurs badois encadrés par les jeunesses hitlériennes viennent renforcer les défenses de la commune

 

Neufchâteau. Les Allemands réquisitionnent 20 hommes pour couper des arbres et construire de nouveaux barrages. (Duvaux 2005)

 

Noncourt. Perquisitions allemandes à la recherche d’armes. (Duvaux 2005)

 

Rollainville. A la levée du jour, les Allemands encerclent le village et le fouillent à la recherche d’armes. Une réfugiée qui parle allemand réussit à les convaincre que l’embuscade de la veille était le fait d’une patrouille américaine. Les Allemands se retirent sans causer de dommages au village (Duvaux 2005)

 

11 septembre 1944.

 

Résistance. Au pont Bourlard entre Circourt, Pompierre, et Jainvillotte le groupe de maquisards de Lemmecourt tend une embuscade à un détachement allemand comprenant une voiture un camion et 50 hommes et le disperse. (Duvaux 2005)

 

Neufchâteau. Les Allemands avancent le couvre feu à 18 heures. Dans la journée des patrouilles de la 79e DIUS ont sondé les défenses de la ville.

Dans la soirée, le 315e RI US qui vient de recevoir la mission de s’emparer de la ville prend position à l’ouest de Neufchâteau autour de Pargny-sous-Mureau et de Mont-les-Neufchâteau.

La section de reconnaissance de la compagnie du QG du 315e RIUS lance une patrouille de deux jeeps vers Beauséjour avec pour mission de s’infiltrer dans les défenses allemandes pour préparer l’assaut qui doit avoir lieu le lendemain. (Duvaux 2005)

 

Début de l’offensive de la 2e DB qui va déboucher sur la bataille de Dompaire.

La division progresse sur deux axes empruntés par deux sous groupements : MASSU et MINJONNET.

 

Progression du sous groupement MASSU.

Bulgnéville est traversé sans problème vers 16h et Contrexéville est atteint à 17 heures. Les renseignements indiquent une forte présence ennemie. Le chef local des FFI, Raymond BARTH indique que les Allemands ont évacué Bulgnéville le matin même pour se replier sur Contrexéville. La D164 est minée à l’entrée de la ville et vers le Four à chaux. Des armes automatiques et des canons de 20 mm battent les environs.

Dans la journée tous les hommes de Contrexéville ont été réquisitionnés pour constituer une ligne de défense.

MASSU décide d’attaquer immédiatement et Contrexéville est prise dans la soirée au prix de 2 morts et plusieurs blessés. Les Allemands comptent 64 morts et environ 500 prisonniers.

 

Progression du sous groupement MINJONNET

Après un combat à Prez sous la Fauche, le groupement pénètre dans les Vosges par Médonville, Mallincourt, Vaudoncourt et Auzainvilliers.

Vers 19 heures devant Saint-Remimont fortement tenu par les Allemands, l’escadron de chars légers reçoit l’ordre de faire demi-tour et de rejoindre le sous groupement qui bivouaque pour la nuit à Auzainvilliers.

 

Vittel est occupée par des éléments allemands faisant partie de l’arrière garde de la 16e DI.

 

A Dompaire, les Allemands réquisitionnent une cinquantaine d’hommes pour effectuer des travaux de terrassement et construire une ligne de défense avec emplacements pour armes automatiques. Ils complètent ce dispositif par une tranchée antichar à la hauteur du monument aux morts sur la route de Ville-sur-Illon. (Salbaing 1997)

 

12 septembre 1944.

 

Résistance. Dans la nuit parachutages d’armes sur les terrains « Anatomie » (maquis du Viombois), « Baraque », « Berlingot », « Crevasse » (maquis de Noiregoutte), « Mirliton » (Dodin 1980)

 

Colroy-la-Grande. Bombardement aérien de la commune. (J J Martin 1945)

 

Neufchâteau. La libération de la ville doit être menée par le 315e RIUS, la compagnie C du 773e bataillon de Tank Destroyer (TD), du 904e régiment d’artillerie de campagne, une compagnie du 304e bataillon du génie.

A 7h30, début du bombardement par l’artillerie qui prend pour cible les batteries allemandes des 5 ponts et de Rouceux.

A 10 heures, le 315e RIUS engage le combat en envoyant son 1er bataillon à l’ouest de la ville.

La Cie A et la 1ere section de la Cie C de TD atteignent Noncourt sans difficultés à 11h15.

La Cie C et une autre section de TD approchent par le nord ouest et après des tirs nourris abordent la caserne Rebeval qui est rapidement investie.

La Cie B et une section de TD doivent réduire le point fortifié des 5 ponts. La progression s’effectue à terrain découvert le long de la voie ferrée. 1TD est immobilisé par un tir de canon antichar. Mais la résistance allemande est brisée par une manœuvre d’encerclement. Le lieutenant BEHREM et le sergent Mc GREGOR traversent la Meuse à gué sous des tirs de mitrailleuses. Ils font 10 prisonniers, capturent 2 mitrailleuses qu’ils retournent contre les Allemands (8 Allemands de tués). La situation est sous contrôle à 15h15, heure à laquelle la Cie C arrive et traverse le pont.

Vers 11h30, l’artillerie américaine établie à Pargny-sous-Mureau bombarde des points de résistance allemands (route de Langres, hôpital, pension Saint-Dominique). Des véhicules allemands commencent à quitter Neufchâteau en direction d’Epinal.

En début d’après midi, la Cie A abandonne Noncourt et reprend sa progression vers la ville en passant par Bagatelle. Cette progression est difficile du fait de nombreux points de résistance. Des Allemands sont cachés dans des caves.

Vers 15h30 la Cie C pénètre dans Rouceux par la rue du Han et s’empare avec difficulté du village. Elle poursuit sa progression vers la gare puis le centre de Neufchâteau.

En fin d’après midi la Cie A qui a franchi le Mouzon pénètre dans la rue de France, la rue Saint Jean. La résistance allemande se poursuit à l’hôpital qui finit par capituler.

Les derniers points de résistance dans Neufchâteau sont neutralisés vers minuit.

Les combats ont coûté la vie à 3 Américains (dont 1 officier) et fait 5 blessés. Les Allemands comptent 21 morts et un nombre inconnu de blessés. (Duvaux 2005)

 

Rollainville. Vers 18 heures, l’aviation américaine détruit le dernier convoi allemand qui tentait de quitter Neufchâteau. (Duvaux 2005)

 

Ambacourt. Le 313e RIUS installe son PC dans les bois au sud-est de Frenelle-la-Grande et se prépare à lancer une attaque sur Ambacourt. Il est aidé par le 310e bataillon d’artillerie et des éléments du 773e tank destroyer Bataillon stationné à Puzieux.

En fin d’après midi, le 3e bataillon du 313e RIUS reçoit l’ordre de capturer Ambacourt et de le tenir. Le bataillon aborde le village par l’ouest et prend position dans le bois du Roi. Une compagnie (K) est envoyée par les bois au nord du village pour tourner les défenses ennemies. Mais les difficultés de la progression font que cette compagnie n’est prête qu’à 23h30. L’attaque est repoussée au lendemain.

La capture de deux soldats allemands permet d’identifier le PC allemand.

 

Charmes. Bombardement de la commune par les Américains qui est ensuite libérée par la 79e DIUS « Croix de Lorraine). (Clémendot in BSPV 1971 et Beaugrand in RLP 203))

 

Maquis Piquante Pierre. En deux nuits parachutage de la mission « Pavot » (GERMAINE, CASSE, PASSAGE, COURNEUVE, PRENDERGAST) qui permet de renforcer le maquis. (J J Martin 1945)

 

Poursuite de l’offensive de la 2e BD.

 

Le sous-groupement MASSU finit de nettoyer Contrexéville.

Tôt dans la matinée, MASSU reçoit l’ordre de LANGLADE de lancer une patrouille blindée avec mission de traverser Vittel sans s’y faire accrocher et se porter sur l’axe jusqu’à Bainville-aux-Saules pour éclairer le sous groupement.

A Vittel, débouchant à 8h30 des lisières du bois du Grand Ban et d’Hazou sur la D429, un Sherman est détruit par un canon antichar lui-même détruit par un autre Sherman.

Vers 10h30, un TD est détruit par un Panther. LECLERC arrive sur place et décide de faire pilonner les lisières de la ville car les forces allemandes bien retranchées sont évaluées à 500 – 600 hommes avec quelques chars et canons. Ce bombardement cause 2 victimes civiles et fait quelques dégâts.

Le plan d’attaque prévoit un mouvement ouest – est avec le maximum de puissance puis un regroupement sur la route de Dompaire, laissant aux unités des échelons arrières le soin du nettoyage.

 

Le sous groupement MINJONNET doit passer au sud de Contrexéville, contourner Vittel et s’installer au carrefour de la D429 et de la D18 pour bloquer toute tentative de fuite allemande. Dès le matin, à 8 heures, il doit attaquer Saint-Remimont, lorsqu’à 9h30 l’ordre de rejoindre Vittel arrive. Le nouvel itinéraire devient donc : Bulgnéville, Suriauville, Dombrot-le-Sec, Viviers-le-Gras, Provenchères-les-Darney, Saint-Baslemont, Thuillières.

En arrivant à Dombrot-le-Sec, une attaque aérienne alliée immobilise un char et blesse un homme.

Une fois en position au carrefour D18/D429, un engagement contre les Allemands détruit 1 Mark IV et 1 Sherman qui compte 2 tués.

 

Vittel. Le début de l’attaque sur Vittel est fixé à 14h10. Malgré une forte résistance au sud de la voie ferrée, la ville est prise en 1 heure par le sous groupement MASSU. Elle est nettoyée avec l’aide des FFI locaux (maquis de Schamberg et des Granges). La 2e DB a perdu 1 officier et les Allemands 46 tués, 284 prisonniers.

Le général LECLERC qui vient de libérer Vittel rend une visite au camp de prisonniers et fait une déclaration.

« Je vous dois une visite. L’Angleterre nous a offert l’hospitalité en 1940 et nous à généreusement soutenus. L’Amérique nous a donné des armes et combat sur notre sol. Je suis heureux qu’il soit donné à un général Français de vous rendre la liberté. »

Après la prise de la ville, le sous groupement MASSU rejoint le sous groupement MINJONNET.

A partir de 16h, MASSU lance son sous groupement sur Dompaire par Valleroy-le-Sec, Valfroicourt et Bainville-aux-Saules.

A Bainville-aux-Saules, une voiture allemande est détruite, 2 officiers sont tués. Par la suite, 1 canon de 20 mm, 1 voiture et 1 camion sont détruits.

Vers 18h, LECLERC installe son PC opérationnel à Valleroy-le-Sec. Il reçoit l’assurance que le lendemain il pourra compter sur l’appui de l’aviation d’attaque au sol de la XIXe Tactical Air Force. L’officier de liaison américain détaché auprès de lui dispose d’un équipement qui lui permet d’entrer en contact à la fois avec les aérodromes mais aussi avec chacun des pilotes qui attaquent l’objectif.

 

Le sous groupement MINJONNET reprend sa progression par Dommartin-les-Vallois, Sans-Vallois, Les Vallois, Pont-les-Bonfays. Il envoie une reconnaissance vers Lerrain, Pierrefitte, Les Ableuvenettes, Ville-sur-Illon et Damas et Bettegney par la D6.

A Damas et Bettegney, il capture une dizaine de soldats allemands autour d’un central téléphonique. A la nuit, le sous groupement établit son bivouac à Ville-sur-Illon.

 

Dompaire. Vers 17h30 arrivée d’une demi-brigade de Panther. Les chars se mettent rapidement en position de chaque côté de la D28. Un char de la 2e DB est endommagé. Dans la suite de l’engagement le char de l’officier commandant la demi-brigade allemande est détruit. Il était équipé de moyens radios pour les liaisons avec son unité et ses échelons supérieurs.

Les chars allemands évoluent par groupes de 3 et certains commencent à gravir les pentes au sud Ouest pour s’installer de part et d’autre de la D28. Mais manœuvrant trop lentement ils sont coiffés par les chars de MASSU qui occupent les crêtes les premiers. En effet manquant de protection sur sa droite (ses emplacements sont surplombés par les mouvements du terrain, MASSU a décidé de se porter sur une crête au dessus de Dompaire afin de contrôler les sorties sud et est de l’agglomération.

Dans les combats qui s’ensuivent MASSU perd 3 half-tracks (3 morts) et 1 Sherman. Deux autres Sherman sont endommagés. Les Allemands comptent 2 Panther endommagés. La tombée de la nuit met fin aux combats et permet au sous groupement MASSU de s’installer.

Dans Dompaire, les allemands qui essayent de camoufler leur matériel sont harcelés toute la nuit par l’artillerie de la 2e DB. Deux civils sont tués.

 

Le sous groupement PUTZ bivouaque à Dombrot le Sec. (Salbaing 1997)

 

13 septembre 1944.

 

Ambacourt. L’attaque américaine commence à 9 heures par une préparation d’artillerie de 5 minutes (compagnie d’artillerie du bataillon et 310e d’artillerie). L’assaut est ensuite mené par la compagnie K vers l’est prenant les Allemands par surprise.

Deux mitrailleuses allemandes sont neutralisées par la compagnie d’artillerie (6 tués).

Après une nouvelle série de bombardements, les Allemands décrochent du village par le sud sur la route principale le long de la rivière. Le 310e bataillon d’artillerie bombarde cette route.

Le village est occupé et nettoyé vers 10h35. Les Américains comptent 1 blessé grave. Les Allemands comptent 13 tués, 45 prisonniers dont certains sont blessés. Ils perdent 1 canon de 50 mm, 1 canon de 75 mm, 2 chenillettes pleines de munitions, 1 camion 1,5 T avec remorque, 2 transports de troupe.

A 13h15, l’artillerie américaine effectue une préparation sur les bois situés au sud ouest du village.

A 13h25, le 2e bataillon est engagé dans les bois qui sont nettoyés vers 15 heures.

A 17h, l’attaque se poursuit vers Poussay.

 

Bazoilles-sur-Meuse. L’avance conjointe de la 76e DIUS et de la 2e DB permet d’encercler 2 bataillons du 223e RI allemand dont le PC se situe au château de Bazoilles. Le colonel WELZEL commandant le régiment engage des négociations pour la reddition de ses hommes en fin d’après midi. (Duvaux 2005)

 

Châtenois. Dans l’après midi, le 2e bataillon du 315e RIUS atteint les faubourgs nord de la commune. (Duvaux 2005)

 

Mirecourt. Bombardement de la commune qui fait 3 victimes civiles.

 

Neufchâteau. Le 3e Bataillon du 315e RIUS prend la relève et poursuit la progression vers Châtenois par la RN 66. En fin de journée, il se heurte à une forte résistance allemande à Rouvres la Chétive.

Les autorités américaines portent à la connaissance de la population les nouvelles instructions : couvre feu de 21h à 6h et interdiction de circuler hors de la ville. (Duvaux 2005)

 

Bataille de Dompaire.

 

Dans la nuit, le sous-groupement MASSU en profite pour remettre en état et préparer son matériel.

 

Le PC du GTL rejoint le sous groupement MINJONNET à Ville sur Illon. Le capitaine du BOUILLON de COURSON part en mission vers Vittel par Gelvécourt pour régler des problèmes de ravitaillement. Entre Les Ableuvenettes et Adompt sa jeep saute sur une mine. Blessé il est achevé par des soldats allemands.

 

Dés l’aube, le GTL envoie une reconnaissance vers Nomexy (1 peloton de chars, 1 peloton de TD, 1 section du génie). Elle travers Derbamont, Madegney, Bettegney. Nomexy est atteint vers 16h. Poussant jusqu’à Vincey, elle prend contact avec la 79e DIUS vers Charmes. Elle rentre de nuit pour tenir Gelvécourt avec des éléments FFI de la Cie FFI de Vaugirard. Cette reconnaissance a rencontré quelques véhicules ennemis en fuite et trouve sur le chemin du retour 3 Panther en flamme vraisemblablement sabordés par leurs équipages.

 

Sous groupement MASSU. A la levée du jour, le commandant MASSU installe son PC opérationnel sur « Les Hauts de Bexey » vers la côte 380. Il prévoit de manœuvrer pour prendre les Allemands dans une nasse et enfermer les blindés dans le couloir de la Gitte. Pour cela il doit bloquer toute échappée en direction de Mirecourt (grâce à son sous groupement) et toute échappée en direction d’Epinal (grâce au sous groupement MINJONNET). L’aviation sera chargée de la destruction des chars.

 

MASSU lance son attaque vers 6h30. Le capitaine ROGIER (5e Cie/II RMT) attaque sur la gauche en direction de Laviéville. Il est soutenu par un puissant tir d’artillerie qui avance au fur et à mesure de la progression. Parallèlement le capitaine IVANOFF (7e Cie/II RMT) doit fixer l’ennemi sur l’avant du dispositif le long de la D28 sans trop s’engager. La section du lieutenant GUIGON part en tête.

 

Vers 8 heures, première intervention de l’aviation américaine qui attaque de Laviéville à Madonne. 8 chars allemands sont incendiés.

 

La 5e Cie qui progresse bien pénètre dans Laviéville vers 8h – 8h30.

 

A la 7e Cie, le lieutenant GUIGON est accroché, à l’entrée de Dompaire lors de la mise en place de son dispositif, par des armes automatiques bien camouflées. Il est tué ainsi que 2 sous-officiers et 4 soldats. Il y a 10 blessés.

 

Vers 10h, deuxième attaque de l’aviation américaine menée par 6 Thunderbolt. Le moral des Allemands est ébranlé et il commence à y avoir des désertions. Les éléments dans Laviéville sont renforcés. L’occupation du cimetière permet de contrôler les deux versants de la tranchée de la Gitte.

 

A Dompaire un barrage d’artillerie essaye de dégager la section du lieutenant GUIGON.

 

Vers 15h30, troisième intervention de l’aviation menée par 6 Thunderbolt. L’un d’eux volant trop bas s’écrase dans un bosquet mais le pilote est indemne.

 

A Madonne et Lamerey, 7 maisons sont incendiées par les combats. Il y aura une quatrième intervention aérienne en fin d’après midi.

 

Vers 16h, début d’une série d’attaques de blindés allemands sortant de Lamerey. 2 Panther, puis un, puis deux pelotons de 3 chars sont engagés. Au total 7 Panther sur 9 sont détruits ou touchés.

 

Vers 18h30, nouvelle attaque d’un peloton de 3 Panther en provenance de Lamerey. Deux sont détruits et le troisième est immobilisé. Un quatrième tente sa chance sans succès.

 

En fin de journée, MASSU organise le bivouac autour du cimetière et lance des patrouilles en direction de Lamerey vers 22 heures. Quatre Panther cachés ou abandonnés sont détruits à la grenade. Des équipages sont capturés.

 

Sous groupement MINJONNET. Au matin en montant vers la crête qui domine Ville-sur-Illon, les éléments du RBFM sont engagés par les Allemands qui ont profité de la nuit pour déplacer le gros de leurs forces vers Madonne et Lamerey. Dés le début des combats deux Panther sont détruits et un barrage d’artillerie force les Allemands au repli.

 

Simultanément, sur un plateau, déploiement des éléments du 12e RCA qui se placent en surveillance face à l’est et au sud est (Adoncourt et Gorhey).

Depuis 8h, la 6e Cie attaque Damas et Bettegney qui est pris vers 10 heures et aussitôt nettoyé.

 

Poursuivant sa progression le sous groupement rencontre une forte résistance au carrefour D39/N166. Vers 10h30, une section d’infanterie et le peloton de tête s’installent à Maisons Rouges. Les combats ont fait 4 morts du côté français et une vingtaine de morts et une cinquantaine de prisonniers du côté allemand.

 

L’aspirant DUFOUR qui s’est caché près d’une ferme le long de la route de Dompaire, détruit 2 Panther qui essayent de s’échapper.

 

Vers midi tout est verrouillé. Le commandant MINJONNET s’est installé à Damas-et-Bettegney. Le capitaine LANGLOIS organise un solide bouchon à Maisons Rouges fermant la nasse de Dompaire.

Trois Panther accompagnés par de l’infanterie tentent de s’échapper de Madonne en gravissant les pentes vers la côte 380. Deux sont détruits par l’artillerie et de nombreux fantassins sont tués.

A partir de 19h30, tous les éléments du sous groupement sont réunis. Mais le dispositif défensif reste en partie orienté de manière à interdire toute tentative ennemie de progression de Ville-sur-Illon vers Les Ableuvenettes.

 

PC GTL. Vers 13h30, le colonel De LANGLADE est informé par la préposée des PTT de Ville-sur-Illon qu’elle vient de recevoir un appel de la gérante de la cabine téléphonique de Pierrefitte (Mme Jules LAROSE) l’informant de la présence de chars et de fantassins allemands dans la localité. Il s’agit de la deuxième partie de la 112e Pz Bri composée de 45 Mark IV, 1 bataillon de panzergrenadier à 3 compagnies plus, peut être la compagnie lourde.

 

La colonne allemande est passée par Bains-les-Bains, a poursuivi en direction du nord-ouest sur la D164 en évitant Darney, a passé la nuit dans la forêt domaniale de Darney. Dès le matin du 13 elle progresse sur la D6 en direction de Ville sur Illon, mais se trouve arrêtée par le passage à niveau de Pierrefitte qui constitue un obstacle grâce aux importants remblais de la voie ferrée.

 

A peine informé, le PC de LANGLADE fait l’objet d’un bombardement par l’artillerie allemande qui tire sur le centre ville menaçant les nombreux véhicules en réparation.

 

Le colonel De LANGLADE fait installer un bouchon au Champ de Mars qui dispose d’une bonne vue sur la D6 (1 char léger, 2 canons antichars, une partie de la Cie de Vaugirard). Il fait installer un autre bouchon sur la crête au nord ouest du hameau de l’Etang à la sortie sud ouest de Ville-sur-Illon (avec des renforts du sous groupement MINJONNET qui fournit 2 chars).

 

Au Champs de Mars, le premier engagement permet de détruire une automitrailleuse, mais les Français perdent 2 canons antichars et 4 tués.

 

Au hameau de l’Etang, une erreur de position fait perdre 1 char aux Français. L’attaque sur le hameau se précisant, le commandant VERDIER chef de l’EM du GTL fait renforcer la position par toutes les unités disponibles. Finalement une ligne de défense s’organise avec 2 Sherman, 2 TD et 3 jeeps armées. La première attaque allemande se solde par la perte de 5 Mark IV.

 

Une deuxième attaque menée par l’infanterie essaye de prendre le bouchon à revers par la droite. Elle est stoppée par 2 jeeps armées.

 

Une troisième attaque frontale se solde par la perte de 3 Mark IV.

 

Vers 16h, le bouchon est soulagé par une attaque de 5 chasseurs bombardiers qui effrayent un adversaire qui manque de conviction.

 

Estimant qu’il risque de succomber, LANGLADE fait évacuer son PC vers les bois à l’ouest de Dompaire. La colonne suit la D4 en passant par Les Ableuvenettes et Gelvécourt.

 

Ville-sur-Illon est envahie par les Allemands vers 20h, mais elle sera évacuée un peu plus tard dans la nuit.

 

Le sous groupement PUTZ installe son PC à Sans-Vallois. A 21h il reçoit l’ordre suivant «Le sous groupement PUTZ est poussé à Valfroicourt pour être mis à la disposition du colonel commandant le GTL. Il arrive à 2 heures du matin à Gelvécourt. Lorsqu’il arrive à Ville-sur-Illon le village est vide. (Salbaing 1997)

 

14 septembre 1944.

 

Bazoilles-sur-Meuse. A partir de 10 heures reddition des troupes du 223e RI allemand. Les Américains capturent 13 officiers, 610 hommes, 2 canons de 88, une batterie de 6 canons, 45 camions, 29 automobiles, 5 motos, 2 half track et 3 camions de la Croix Rouge. (Duvaux 2005)

 

Châtenois. Les Américains se rendent maîtres de la commune. (Duvaux 2005)

 

Poussay. Le 2e bataillon du 313e RIUS de la 79e DIUS s’empare de Poussay après un bombardement, en particulier sur l’église. En décrochant les Allemands se dirigent vers Mirecourt. Dans la soirée le bataillon s’arrête à Ramecourt. Dans la nuit des combats éclatent avec une colonne allemande en retraite qui traverse le village. Ces combats confus provoquent la dispersion de la colonne.

 

Mirecourt. Alors que le 313e RIUS combat dans Poussay, le 2e bataillon reçoit l’ordre d’envoyer une patrouille à Mirecourt. Elle entre dans la ville à 13h50. Des civils signalent la présence d’Allemands au sud de la ville où un PC abrite une centaine d’hommes. Des combats s’engagent contre un barrage allemand.

Le 1er bataillon du 313e RIUS pénètre aussi dans Mirecourt par l’axe principal (rues Victor Hugo, Germiny et hôtel de ville).

Poursuivant leur progression, les Américains capturent 100 prisonniers à leur PC. Puis ils établissent un barrage pour empêcher la fuite des Allemands encore en ville. Au total les Américains capturent dans Mirecourt 150 hommes, 17 véhicules de tous types, 1 canon antichar, 2 canons de 20 mm .

 

Neufchâteau. Le comité de libération de l’arrondissement de Neufchâteau fait procéder à l’arrestation des « collaborateurs » (Duvaux 2005)

 

Rouvres-la-Chétive. Au petit matin prise du village par les Américains. (Duvaux 2005)

 

Destruction du maquis du Peut-Haut (Le Ménil) et du Séchenat par les Allemands. (Poull 1985)

 

Fin de la bataille de Dompaire.

 

Tôt dans la matinée, le sous groupement MINJONNET réoccupe les emplacements abandonnés la veille. Il s’installe à Damas-et-Bettegney. Un bouchon est mis en place au carrefour des Maisons Rouges, un autre au premier carrefour dans la direction de Dompaire.

 

Vers 16h, sortant des bois de Hennecourt et se dirigeant vers Damas-et-Bettegney, un escadron de Mark IV prononce une attaque. 5 chars allemands sont rapidement immobilisés. Les troupes allemandes se réfugient dans les bois et les ravins au sud de Hennecourt et de Gorhey.

 

Vers 18h30d, nouvelle attaque des Mark IV appuyés par une importante infanterie. Elle menace le bouchon de Maisons Rouges et le PC du GTL. Mais elle est stoppée.

 

Après cette dernière tentative il n’y aura plus de combats et le PC restera à Damas-et-Bettegney. (Salbaing 1997)

 

15 septembre 1944

 

Maquis de la Piquante Pierre (Basse-sur-le-Rupt). Les effectifs du maquis atteignent 750 hommes plus 380 à Noire Goutte. (J J Martin 1945)

 

Allarmont. 8 SAS cachés à la scierie de La Turbine près d’Allarmont sont découverts par les Allemands. Submergés par le nombre, ils se rendent après un combat et son immédiatement fusillés.

Exécution par les Allemands de Marie Laure MARCHAL (56 ans). (Mémorial déportation 2002)

 

Clézentaine et Haillainville sont occupés par les FFI.

 

Domèvre-sur-Durbion. Les Allemands se retranchent dans la commune pour empêcher le passage de la Moselle par la 2e DB. Les combats et les bombardements vont durer plusieurs jours.

 

Ferdrupt. Les Allemands se retranchent dans la commune.

 

Moussey. Parachutage d’armes sur le plateau de la Charbonnière.

 

Neufchâteau. Le pont routier des 5 ponts et le pont de Rouceux sont rétablis par le génie américain. (Duvaux 2005)

 

Nomexy. Vers 9h45, les éléments avancés de la 2e DB (RMT) libèrent la commune. (Est répu 17/09/2001)

 

Rambervillers. Dans la nuit, parachutage sur le terrai « Saltimbanque » du Jed Cuthroat dirigé par le lieutenant HASTINGS. (Dodin 1980)

 

Ramecourt. Nettoyage de la commune par les Américains après les combats de la nuit. Plus de 250 Allemands sont capturés sans compter les morts.

 

Tholy (Le). Début des combats et du bombardement de la commune. Ils vont durer jusqu’au 15 novembre.

 

Vittel. Décès de Zofia SZAJNBAUM qui était internée au camp. (Bloch J-C 2007)

 

16 septembre 1944

 

Maquis de Grandrupt. Dans la soirée, les maquisards de Grandrupt quittent le camp de Schirmeck en camion pour le camp de Gaggenau (15 km de Rastadt) qu’ils atteignent dans la nuit. (Fah 1984)

 

Maquis de la Piquante Pierre. (Basse-sur-le-Rupt). A 5h du matin, attaque allemande du camp de Noiregoutte dépendant du maquis de la Piquante Pierre (6 km au NO) pour tester la combativité des maquisards. Les maquisards peuvent se replier près de l’étang de Jemnaufaing mais perdent 14 tués. (Clémendot in BSPV 1971)

« Le samedi 16 septembre, premier engagement. Un bataillon ennemi comptant 800 hommes attaque au point du jour un poste avancé du maquis à la Brayotte au dessus du village de La Bresse. Quatre heures d’un combat acharné en lequel grenades et fusils mitrailleurs « Bren » font merveille. Mais les maquisards sont un contre quatre et l’ordre de décrochage est donné. Chez nous 14 tués originaires pour la plupart du petit village de Xonrupt. Les boches ont 80 morts et plusieurs centaines de blessés. » (Lucien Gonand in J J Martin 1945)

 

Neufchâteau. Le pont ferroviaire métallique est dégagé grâce à deux bulldozers et trois camions. La route est désormais ouverte pour les convois américains. (Duvaux 2005)

 

17 septembre 1944

 

Dié (Saint). « Allocution de Mgr BLANCHET à la cathédrale de Saint-Dié intitulé « Dignité, fermeté, grandeur. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moyenmoutier. « Des jeunes filles sont astreintes aux travaux de défense. Arrivée d’Alsaciens de la région d’Orbey. Ici aussi les postes doivent être déposés en mairie. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

Réquisition par les Allemands des jeunes filles de la commune pour la mettre en défense (creusement de tranchées) (Poull 1985)

 

Tholy (Le). L’abbé JOLY curé du Tholy fait le vœu d’ériger une chapelle en l’honneur de la Vierge si la paroisse est épargnée par les combats. (Beaugrand in RLP 203)

 

18 septembre 1944

 

Maquis de la Piquante Pierre. Le maquis compte 1100 hommes sous la direction du capitaine BLAISE. (Clémendot in BSPV 1972)

 

Dié (Saint). « A Saint-Dié, arrestation, place Saint Martin de plusieurs personnes : MM PAGNOUX fils, Maurice VAUX et son fils, PICARD, NEYROLLES, M GRUBER et sa femme, Mme Simone DELZORS, M HERRY Jean. Mr GRUBER pourra s’enfuir. » (Journal d’André Roussel in VII/18)

 

Gérardmer. «Difficultés pour la distribution de courant électrique. Il est rappelé aux ouvriers de Longemer qu’ils doivent toujours se rendre au chantier, munis de leurs outils. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Rouceux. Le maire Pierre DEMANGE voit ses fonctions de maire résiliées. (Duvaux 2005)

 

Le Thillot est désormais sous le feu de l’artillerie française. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

19 septembre 1944

 

Dié (Saint). « Toute activité commerciale et industrielle ayant à peu près cessé en ville, les hommes de 18 à 60 ans sont réquisitionnés pour effectuer des travaux de défense autour de Saint-Dié, Sainte-Marguerite, Saulcy, Mandray, La Pêcherie …

Les entrepôts de la Jeanne d’Arc sont pillés et le Directeur arrêté … Le Pont du Parc est miné. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. «Ordre est donné d’enlever les Croix Rouges peintes sur les casernes. Présence dans la ville de l’Intendant Général JEHLE chef adjoint de l’Intendance allemande en France ainsi que de son Etat-Major. L’Intendant d’Epinal est également à Gérardmer. Afin d’empêcher les troupes d’acheter du pain dans les boulangeries, le Major PITZ commandant de la Place signe l’ordre ci-dessous :

« En raison de la pénurie de farine, toute livraison de pain aux autorités allemandes et aux militaires isolés est interdite. »

Arrivée du Kommandeur ROTH, chef de la Gestapo, précédemment à Nancy. Au cours d’une entrevue avec le Maire, il déclare qu’il n’hésiterait pas, pour maintenir l’ordre à coller 100 civils au mur, qu’il ferait rechercher les fuyards, qu’il exterminerait le maquis, qu’il procéderait à des perquisitions à domicile. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moyenmoutier. « Départ des Jeunesses hitlériennes. » (Journal d’André Roussel in in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Après 5 jours de ratissage dans les bois autour de la ville, le maquis de Vaudeville capture 10 soldats allemands. (Duvaux 2005)

 

Rouceux. Georges FRAITIER (capitaine Henry) chef de l’organisation civile de la zone FFI de Neufchâteau fixe la composition de la nouvelle commission municipale qui est présidée par André BARTHE. (Duvaux 2005)

 

20 septembre 1944

 

Maquis de la Piquante Pierre (Basse-sur-le-Rupt). Opération allemande contre le maquis. L’alerte est donnée par un habitant du Raindre Humbertclaude et deux femmes de Gerbamont, les demoiselles AMET. L’attaque se développe sur plusieurs fronts à partir de 8h30 :

  • Attaque de la Piquante Pierre par les promontoires rocheux où se trouve le monolithe ayant donné son nom au plateau.

  • Attaque par les parties est de la forêt du champâtre à Brechimont.

  • Attaque du col de Ménifosse et de la tête de Rondfaing à partir du bas de Presle.

Ces attaques ont pour but d’encercler les maquisards de la Piquante Pierre. Mais les maquisards réussissent à se replier sur la forêt des Fouillères à partir de 23h. Ils laissent une vingtaine de tués et 48 prisonniers qui seront exécutés le lendemain à la Bresse. Le commandant GONAND estime les pertes allemandes à 450 tués et des milliers de blessés.

La mission interalliée de renseignement réussi elle aussi à décrocher et à sauver son matériel

Un officier allemand fait fusiller dans le cimetière de Basse-sur-le-Rupt les deux frères CLAUDEL de Gerbamont ainsi qu’un jeune maquisard capturé le matin, Gilbert HANS de Cornimont. (J J Martin 1945 et Clémendot in BSPV 1972)

 

Dié (Saint). « A Saint-Dié, tous les ponts sont minés et gardés militairement. M Maurice VAUX père est relâché. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moyenmoutier. « Visite du Gauleiter d’Alsace aux travailleurs alsaciens. Les jeunes filles travaillent aux tranchées. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

21 septembre 1944

 

Résistance. Création du 1er bataillon FFI des Vosges qui regroupe les maquisards de la région de Neufchâteau. Il participe activement à la libération de Rambervillers le 30 septembre. (Duvaux 2005)

 

Dié (Saint). « A Saint-Dié, la ville est toujours peuplée de combattants, d’hommes de l’organisation Todt, de miliciens, de gens de la Gestapo et du SD.

Le ravitaillement est difficile. A pied ou poussant une charrette, des femmes, des hommes, vieux le plus souvent, car les autres sont requis, vont à la campagne chercher quelques provisions. Les réquisitions pleuvent quand ce n’est pas l’enlèvement pur et simple des marchandises. » (Journal d’André Roussel in in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « L’appel du 16 septembre concernant l’absence de nombreux hommes à Longemer est à nouveau diffusé. Une nouvelle Standortkommandantur dirigée par le Major WITTE s’installe venant de Nantes ; il est assisté du capitaine MILTZ. Ils entendent réglementer les conditions de cantonnement, les réquisitions, la circulation et le stationnement, la discipline et le camouflage. Tel est du moins ce que contient l’ordre du Jour N°1.

Arrivée de soldats américains et français prisonniers, ces derniers ayant été capturés à Vecoux. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moyenmoutier. « Départ des travailleurs alsaciens. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Voivre (La). « A 19 heures, mitraillage et bombes. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

22 septembre 1944

 

Résistance. Parachutages d’armes sur les terrains « Baraque » et « Donon » (Dodin 1980)

 

Charmois-devant-Bruyères. Bombardement du village par les Allemands. René FREMIOT réussit à sauver ses enfants et son bétail de sa ferme en feu. (J J Martin 1945)

 

Gérardmer. « En ville, les cyclistes se font arrêter et voient leur vélo confisqué. Le maire intervient auprès de la Kommandantur pour obtenir la livraison de 1.500 kg de farine par jour (ration actuelle : 150 gr par jour). » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Senones. « Découverte de 2 cadavres au lieu dit « la Poterosse » (Moyenmoutier) abattus chacun d’une balle dans la têt. Il s’agit du docteur MEIRE et d’un de ses amis. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

23 septembre 1944

 

Colroy-la-Grande. Rafle allemande. Arrestation du curé, de la secrétaire de mairie Mme VALENCE, du boucher et des employés du chemin de fer. Ils sont tous relâchés peu après. (J J Martin 1945)

 

Dié (saint). « Dans le lambeau de terre française encore occupée, la population s’interroge avec inquiétude, car il apparaît que la débâcle allemande de la fin août et du début septembre est maintenant arrêtée et que la Résistance s’est raidie, tandis qu’hélas, la répression s’est, elle considérablement accrue. (Journal André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Rafle des marchandises chez divers commerçants. » (Journal André Roussel in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Démobilisation des FFI les plus jeunes qui peuvent regagner leurs foyers. (Duvaux 2005)

 

24 septembre 1944

 

Bussang. Arrestation au Drumont d’Emile LUTTENBACHER responsable de la résistance dans la région de Bussang. Il sera assassiné après avoir subi des tortures et son corps sera retrouvé plusieurs mois plus tard dans les parages de l’étang Jean. (J J Martin 1945)

 

Dié (Saint). « Sermon de Mgr BLANCHET sur le thème de « l’endurance ». » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Dignonville. Libération de la commune par les Américains. Les Allemands qui se sont repliés dans les bois entre Vaudeville et Sercoeur freinent la progression américaine qui reprend le lendemain après un bombardement des bois. (Témoignage)

 

Epinal. Libération de la ville par les Américains. (Poull 1985)

 

Gérardmer. « Devant l’évolution des évènements, le Maire doit pour le lendemain matin mettre des équipes de charpentiers – menuisiers munies de scies passe partout à la disposition de l’armée pour édifier des barrages antichars à une demande qui lui avait été faite, indique que l’armée par ailleurs réquisition de 50 couvertures de lit.» (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moussey. La totalité de la population est rassemblée sur la place de l’Eglise. Tous les hommes de 16 à 60 ans sont emmenés au château de Belval avant d’être déportés à Schirmeck puis à Dachau. (Poull 1985)

« La police allemande se livre à une opération d’envergure dans la vallée du Rabodeau, à la suite de parachutages. Dès 7 heures du matin, le village de Moussey est cerné et à 7h30 commencent les perquisitions. Toute la population doit se rassembler immédiatement sur la place de l’église où se trouvent déjà les habitants du hameau du Harcholet, raflés eux aussi. Ne pouvant obtenir les renseignements qu’ils cherchaient sur les maquis de la région, les Allemands groupent les hommes de 16 à 60 ans et les emmènent au château de Belval. Aucun délai n’est accordé et les hommes s’en vont dans l’état où ils se trouvent (certains en manches de chemises ou en pantoufles). Après une nuit passée à Belval, les hommes de plus de 50 ans ou de moins de 18 ans sont renvoyés chez eux, mais 147 habitants de Moussey sont déportés. Parmi eux, le maire du village, M Jules PY, lieutenant colonel de réserve, commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 14-18 avec 10 citations. Il mourra au camp de Dachau le 24 janvier 1945. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Petite-Raon (La). « La Petite-Raon va vivre les mêmes tragiques évènements : le village est cerné et toute la population reçoit l’ordre de se rassembler sur la place de la mairie. 237 hommes sont retenus prisonniers ; ceux qui peuvent rentrer chez eux (ainsi que les familles des prisonniers) trouvent leurs logis pillés. Les prisonniers sont eux aussi emmenés au château de Belval. Les moins de 16 ans, les vieillards et les malades seront rendus à la liberté tandis que les autres sont torturés. Finalement ce sont 190 habitants de la Petite-Raon qui sont destinés à la déportation. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Puid (Le). « 22 hommes sont arrêtés tandis que les Allemands incendient une quinzaine de maisons du village. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Saulcy (Le). « 82 hommes sont emmenés. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Vermont (Le). « Ce sont 6 hommes qui sont pris. »

« Tous ces hommes (La Petite Raon, Le Saulcy, Le Puid, Le Vermont, Le Saulcy) rassemblés au château de Belval vont y passer la nuit et le lendemain à 16h, c’est le départ pour le col du Hantz, vers Saint Blaise, Fouday et le sinistre camp de Schirmeck où va s’effectuer un tri. Le 29, les déportés de la vallée du Rabodeau seront dirigés vers les camps de Rastadt, Dachau et Haslach. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

25 septembre 1944

 

Résistance. Dernier parachutage d’armes sur le terrain « Anatomie » (maquis du Viombois ». (Dodin 1980)

 

Gérardmer. « Dans la nuit, premiers tirs alliés sur Gérardmer : 4 soldats allemands sont tués. Désormais le tir sera ininterrompu sur la ville ou les environs. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Vaudeville, Sercoeur. Libération des communes par les Américains (témoignage)

 

26 septembre 1944

 

Armée américaine. La 45e DI américaine prend position sur une base DomèvreBayecourt avec Rambervillers pour objectif. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Gérardmer. « Le bombardement continuant, les troupes stationnées dans la ville jugent prudent de se disperser aux environs immédiats. Difficultés d’approvisionnement en farine. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

27 septembre 1944

 

Dié (Saint). « La quincaillerie de gros Andrez-Brajon est vidée de tous ses stocks. Arrestation du cafetier MICLOT. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « La Standortkommandantur demande que l’alimentation en courant électrique soit assurée « malgré toutes les difficultés ». » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

28 septembre 1944

 

Deycimont. Bombardements américains (J J Martin 1945)

 

Dié (Saint). « Le chef de la Gestapo donne l’ordre au Maire d’envoyer à la caserne Cherin tous les hommes de 18 à 50 ans pour effectuer des travaux de fortifications dans les environs. Dans quelques jours, on devra rappeler des hommes, toute vie étant arrêtée dans la cité : la Recette Municipale par exemple étant dans l’impossibilité d’assurer les paiements. Toutefois, un millier d’hommes est mis ainsi à la disposition de l’organisation Todt. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Les travailleurs aux fortifications de Longemer ne percevant pas leurs salaires, le Maire intervient auprès du commandant de la place. Ce dernier en réponse à une demande qui lui avait été faite, indique que l’armée allemande apportera à la population civile, en cas de danger, une aide médicale et que le personnel sanitaire, les pompiers, la police et la défense passive pourront circuler librement après 20h à l’aide de laisser passer. Il prévoit également l’arrivée de farine.

Un cadavre de maquisard (M PERIOL de Vecoux) est découvert au lieu dit « La Creuse ». (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Jeanménil. « Sur Jeanménil, premiers obus). (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

29 septembre 1944

 

Administration. Le préfet des Vosges PARISOT annonce qu’en accord avec les autorités militaires alliées, le rétablissement de l’heure française doit s’effectuer au fur et à mesure de la libération du département des Vosges. (Duvaux 2005)

 

Badménil-aux-Bois. Prise de la commune par la 45e DI US. (Clémendot in BSPV 1971)

 

Deycimont. Poursuite des bombardements américains. Au total 17 Allemands sont tués. (J J Martin 1945)

 

30 septembre 1944

 

Benoît-la-Chipotte (St). « Est sous le feu de l’artillerie américaine. Le bombardement sera continu jusqu’au 4 novembre. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Dié (Saint). « On entende le canon. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « La commune est requise de livrer le lendemain à 8h, 100 têtes de bétail avec un poids minimum de 400 kg chacune. Si cette livraison n’est pas ponctuellement complète, le quintuple sera enlevé par une réquisition massive opérée sans discernement par les troupes. Le Maire faisant valoir que des unités isolées réquisitionnent déjà sans paiement et sans bon du bétail en quantités importantes obtient après une discussion prolongée, une légère réduction du chiffre imposé. 

Les Allemands procèdent à la réquisition de tous les stocks de toile encore entreposés dans les usines. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Granges-sur-Vologne, Corcieux. « Les réquisitions pleuvent : A Granges et à Corcieux, chaque famille doit livrer un caleçon, une chemise d’homme, une paire de chaussettes, une paire de gants. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Liézey, Xonrupt. «La commune de Liézey doit livrer 40 bêtes et celle de Xonrupt 60. Les jeunes gens, non encore soumis aux travaux de Longemer conduiront le bétail à Gérardmer pour pesage puis à Xonrupt et de là à la frontière de la Schlucht où il doit être livré. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Rambervillers. Libération de la commune par la 45e DI US et les éléments du 1er bataillon FFI des Vosges créé le 21 septembre. (Duvaux 2005 et Clémendot in BSPV 1971)

 

Les Allemands s’accrochent sur une ligne Rambervillers, Grandvillers, Deycimont, Le Tholy, Rupt-sur-Moselle. (Dodin 1980)

 

1er octobre1944

 

Deycimont. Libération de la commune par les Américains guidés par la Résistance. (J J Martin 1945)

 

Dié (Saint). « Troisième allocution de l’Evêque à la cathédrale. Elle est consacrée à ce que le pape a dit de la France, de la guerre, de la paix. 

On affirme qu’un Etat Major aurait quitté le château Fuzelier, rue Stanislas. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Les cultivateurs conduisent leurs bêtes à Xonrupt. La commune ne fournira que 75 bêtes pour un poids total de 40.000 kg. Les Allemands paieront pour les vaches réquisitionnées dans le canton 1.293.342 F. Livraison de 3.000 kg de farine. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

2 octobre 1944

 

Résistance. Les maquisards de la Plaine (région de Neufchâteau) ont le choix entre poursuivre le combat par un engagement dans l’armée régulière (2e DB, 1ere Armée française ou 5e BCP reconstitué à Epinal) ou déposer les armes et retourner à la vie civile. (Duvaux 2005)

 

Bilan des actions menées par les FFI depuis le 15 mai 1944 :

  • Allemands tués certainement : 216

  • Allemands tués probable : 40

  • Allemands prisonniers blessés : 51

  • Allemands prisonniers : 701.

  • Armes récupérées : 350 fusils, 71 mitrailleuses, 12 canons.

  • Les FFI ont perdu 23 morts, 46 blessés, 4 prisonniers (Dodin 1980)

 

Dié (Saint). « A l’hôpital militaire de Saint-Dié, décès du 5e et dernier Feldkommandant d’Epinal, le Général Von KIRCHBACH, grièvement blessé près de Grandvillers le 27 septembre. 

A la mairie une affiche impose à chaque ménage de fournir aux occupants pour le 3 octobre à 16h : une chemise, un caleçon et une paire de chaussettes chaudes et en bon état. Application de l’heure d’hiver.

A 19 heures, passage de chars.» (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ferdrupt. La pression allemande oblige le commandement américain à retirer deux bataillons qui tenaient la forêt de Longegoutte et le village de Ferdrupt. Ce repli inattendu oblige les Français à un engagement précipité pour éviter que la région ne retombe aux mains des Allemands. (Faure in 1rcp.fr)

 

3 octobre 1944

 

Dié (Saint). «Répondant à l’ordre de la veille, les habitants livrent du linge de corps, mais la collecte ne donne qu’un résultat médiocre, les objets apportés étant en triste état.

A 11h du matin, des avions attaquent la gare de Saint-Dié et détruisent le bâtiment de la Petite vitesse et la conciergerie du château de Lassus. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ferdrupt. A midi arrivée de la 8e Cie du 1er RCP suivie dans la soirée de la 10e Cie en provenance de Rupt sur Moselle. Dans la soirée la 10e Cie s’enfonce dans la forêt du Gehan où elle est stoppée par la résistance allemande. Elle est rejointe dans la nuit par la 9e Cie. (Faure in 1rcp.fr)

 

Gérardmer. « Les postes de TSF encore détenus illégalement doivent être remis avant midi. A leur tour, les bouchers doivent participer aux travaux de fortifications tous les samedis, dimanche, lundi et mardi. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

4 octobre 1944

 

Maquis Peut-Haut (Le Ménil). Décès du sous-lieutenant FEHRENTZ du maquis pris sous un violent barrage d’artillerie. (J J Martin 1945)

 

Dié (Saint). « En fin de matinée, la police allemande s’introduit dans le bureau de M CUNIN, régisseur des pompes funèbres pour procéder à son arrestation. Son employé, Julien COUTY, né le 23-2-1913 à Freland se lève pour signaler que M CUNIN est absent. Il est abattu de plusieurs balles. M CUNIN et sa femme sont arrêtés tandis que sa fille peut s’échapper. M CUNIN mourra en captivité au camp de Leonberg. Les Allemands arrêtent également MM Jean Pierre et Jean Jacques HIRSINGER , M Arthur KARL et sa femme, M LAHEURTE. On entend toujours la canonnade. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ferdrupt. Au matin les 9e et 10e Cies du 1er RCP font sauter les défenses allemandes dans la forêt du Gehan.

« Notre mission est de déborder le village du Thillot par le Nord, mais les unités Allemandes masquées par la forêt rendent toute manœuvre inefficace. Nous risquons de nous faire grignoter par des actions multiples et stériles. Il faut sortir de cette impasse.

Je me rappelle alors le dispositif adopté par les Allemands dans une situation assez semblable lors des combats précédents la prise de Narvik.

Les unités Allemandes sont vraisemblablement installées de part et d’autres de la crête proprement dite et doivent tenir la crête militaire.

Je fais part au colonel GEILLE de mes réflexions et lui soumet l’ordre que je pense donner. Il l’approuve : les compagnies, les unes après les autres, progressent colonne par un, le colonel GEILLE et moi dirigeant la marche.

Les commandants de compagnie sont surpris par cette progression aussi peu académique, mais comprennent les raisons.

La consigne est formelle, silence absolu ! En aucun cas ne se laisser tenter par une action de détail sur un ennemi surpris. Nous devons passer comme des ombres, pour atteindre le col de Morbieu et nous en emparer par surprise, sans avoir été freinés et sans perte.

La nuit est si noire sous les sapins que chaque homme doit tenir le précédent par la musette. (…) la crête est vide. Nous la suivons scrupuleusement. (Faure in 1rcp.fr)

 

Gérardmer. «Les services de l’intendant général JEHLE qui ont procédé à la réquisition de stocks considérables de marchandises et de matières premières effectuent le payement de ces réquisitions. Les habitants, victimes de réquisitions non réglées s’adressent à ce service pour obtenir des indemnités. Malheureusement les services de l’Intendant Général ne règlent que ce qu’ils ont enlevé pour eux-mêmes et non les prélèvements d’autres unités.

Le chef des travaux de fortifications de Longemer ayant protesté contre de nombreuses absences de requis, le dimanche 1er octobre. Le maire lui répond qu’il lui semble indispensable que des ouvriers, requis depuis le 7 septembre à 12 km de leur domicile, puissent bénéficier d’un dimanche de repos, ne serait ce que pour entretenir leurs vêtements de travail et leurs chaussures et assurer l’alimentation de leur famille. Il rappelle enfin sa précédente intervention tendant au versement régulier et entier de la paye aux travailleurs comme promis par une lettre de la Feldkommandantur de Saint-Dié du 17 septembre signée du Major HISS. Le Maire demande également que l’armée allemande autorise et favorise l’achat et le transport de pommes de terre pour la constitution du stock familial d’hiver. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)  

 

5 octobre1944

 

Maquis du Peu Haut (Le Ménil). Trois maquisards sont blessés par un violent bombardement. Ils sont intransportables. (J J Martin 1945)

 

Gérardmer. « Au matin des SS livrent à la mairie 5 hommes évacués de force de Sapois. Dans la soirée d’autres SS amènent également à la Mairie d’autres hommes évacués de force de Vagney. Ces hommes, selon les instructions du Commandant de la Place sont à héberger convenablement, à nourrir, à coucher sur une liste et à tenir à la disposition des travaux de fortifications à partir du 7 octobre. La liste doit être fournie pour le 6 octobre au matin. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ramonchamp. « Nous parvenons à proximité du col de Morbieu, un peu avant l’aube. La 10e Cie envoie une patrouille vers le col. Il est occupé par une unité d’artillerie allemande qui a aménagé la position. Nous donnons l’ordre à la 10e Cie de prendre le col.

Aux premières heures du jour elle se déploie à distance d’assaut, favorisée par le bruit que font les Allemands, occupés à l’aménagement de leur point d’appui.

L’attaque bénéficie d’une surprise totale. La 10e Cie enlève la position, sur laquelle de nombreuses armes, dont deux pièces d’artillerie de 150 sont récupérées.

Le 1er Bataillon occupe le col de Morbieu dont il doit assurer la défense.

Nous continuons la progression avec le 2e Bataillon vers la hauteur qui domine le village du Ménil.

Le 2/1 RCP s’installe sur la crête du Midi. » (Faure in 1rcp.fr)

 

Répression allemande. « Nouvelles et importantes opérations de la police allemande : la commune de Senones et celles de Vieux-Moulin et du Menil sont cernées, les hommes valides, arrêtés et rassemblés dans l’abbaye de Senones. 354 hommes seront ainsi dirigés vers les camps de concentration.

A Vieux Moulin, à 13h, un groupe de SS avait cerné le village et fait sortir les habitants de leurs maisons. Les femmes et les enfants sont chassés, les hommes enfermés dans l’école. Après que les Allemands eurent pillé les habitations et incendiés des maisons de Résistants, ils emmènent les hommes au nombre de 33 qu’ils supposent appartenir à la Résistance, vers Senones.

Premiers obus sur Nompatelize. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

6 octobre 1944

 

Bussang. Après 3 jours d’essais infructueux pour traverser les lignes allemandes protégées par des mines, les derniers hommes du maquis du Séchenat se dispersent. (J J Martin 1945)

 

Maquis du Peut-Haut (Le Ménil). 35 maquisards du maquis du Peu Haut qui tentent de franchir les lignes allemandes tombent sur un champ de mines. Le docteur MATHIEU, médecin du maquis saute sur l’une d’elles. (J J Martin 1945)

 

Dié (Saint). « La réquisition des carburants, des lampes à pétrole et des bougies est ordonné. Les habitants doivent les apporter à la mairie, sous peine de sanctions. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « La liste demandée la veille donne le chiffre de 42 hommes de moins de 40 ans évacués de Vagney. 25 commerçants, non encore requis pour les travaux de fortification sont convoqués pour le 7 octobre à 9h ; la kommandantur demande que lui soit communiquée la liste des moyens utilisés pour le déblaiement de la neige. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ramonchamp. Contre attaque allemande au col du Morbieu repoussée par le I/1er RCP. Mais les Allemands réussissent à s’enfoncer entre le col du Morbieu et le col de Rhamme, isolant le bataillon qui ne peut plus recevoir de ravitaillement ni évacuer ses blessés.

« Les chevaux de la batterie allemande sont abattus et leur viande consommée crue, car nous nous interdisons d’allumer des feux. » (Faure in 1rcp.fr)

 

Ménil Thillot. Un détachement du 1er RCP tente de libérer la commune. Mais inférieurs en nombre, il doit de se retrancher sur une colline voisine. Les Allemands s’installent sur la commune d’en face de l’autre côté du col. (J J Martin 1945)

 

Moyenmoutier. Incendie du château des Fossés par les Allemands. (J J Martin 1945 et Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Raon-l’Etape. « Bombardement de la route de la Haute Neuville et du quartier de la gare. » (Journal d’André Roussel BSPV 1972)). Les responsables de ces bombardements sont les Allemands. (J J Martin 1945)

 

Senones. Près de 400 hommes de la commune qui sont parqués dans les bâtiments de l’ancienne abbaye depuis la veille sont déportés vers Schirmeck puis à Dachau. (Poull 1985)

 

7 octobre 1944

 

Saint-Dié. Le commandement allemand menace de brûler la ville si les hommes valides de la cité ne se rassemblent pas pour participer à la mise en défense de la vallée de la Meurthe. (Poull 1985)

« Une affiche placardée ordonne à tous les hommes de 16 à 60 ans de se présenter le lendemain dimanche 8 octobre, à 9h à la caserne Cherin. Ceux qui n’obéiraient pas seraient punis des peines prévues au code militaire.

Nombreuses alertes contre avions.

Arrestations de MM Jacques KIENER et BICKING. » (Journal d’André Roussel BSPV 1972)

 

Fraize. « A 15h, bombardement de Fraize par 4 avions américains. 1 femme tuée, dégâts considérables dans le quartier de l’hôpital voisin de l’usine électrique. » (Journal d’André Roussel BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Le Maire fait part à la Standortkommandantur que les hommes de Longemer manquent de nourriture et qu’ils ne peuvent supporter des fatigues aussi pénibles que celles auxquelles ils sont astreints. Le Commandant promet de faire tout ce qui lui sera possible pour remédier à cette situation. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Liezey. Installation de troupes combattantes allemandes parmi lesquelles des cosaques. (J J Martin 1945)

 

Ménil Thillot (Le). La 1er et la 10e Cie du 1er RCP renforcent l’élément qui avait pénétré dans le village la veille.

Les unités allemandes qui décrochent sont prises à partie par la 4e Cie qui leur inflige des pertes sévères. Deux chars allemands venus en renfort de Cornimont sont mis hors de combat. Mais l’absence de ravitaillement empêche la reprise de la progression du 1er RCP. (Faure in 1rcp.fr)

 

Ramonchamp. Au bois le Prince (sommet ouest de la commune), combat entre les Allemands et les troupes du général DELATTRE. (J J Martin 1945)

 

8 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Quatrième allocution de Mgr BLANCHET à la cathédrale.

Les hommes de 18 à 60 ans se présentent à la caserne Cherin. L’appel a peu de succès : 400 hommes sont présents, 262 d’entre eux partent par le train de 18h30 pour Raon-l’Etape pour effectuer des travaux de défense. Le soir, le Commandant allemand se plaint au Maire : « la population s’est moquée de nous, il n’est venu que des malades et des infirmes incapables de travailler. Si, demain tous les hommes ne se présentent pas, je mets le feu aux quatre coins de la ville et je commence immédiatement les exécutions. » Le maire répond que 1.200 hommes travaillent déjà pour l’organisation Todt. 

Le Maire de Saint-Dié publie l’avis suivant :

Il est porté à la connaissance de la commune que le 5 octobre courant, les sentinelles de garde à l’entrée de la caserne Tirpitz, rue de la Prairie, ont été attaquées à la grenade, sans toutefois occasionner de blessures à celles-ci.

Il signale à la population, l’extrême gravité de cet acte et lui fait connaître qu’il vient d’être informé par les autorités d’occupation qu’à l’avenir, à tout attentat dirigé contre des soldats allemands il sera répondu par la fusillade de prisonniers français. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Fraize. « Nouveau bombardement aérien de Fraize à 7h30. Destruction de l’usine électrique. Pas de victimes. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Tous les détenteurs de skis, luges et traîneaux à atteler doivent se faire inscrire à la Mairie pour le 9 octobre à 17h30. Le maire fait part à la Kommandantur des moyens possédés par les Ponts et Chaussées et la ville de Gérardmer pour le déblaiement de la neige. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Jeanménil. « Evacuation des habitants de Jeanménil vers Saint Benoît la Chipotte ainsi que ceux de Bru le lendemain. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Moyenmoutier. « Dans la vallée de Ravines, les Allemands incendient trois scieries et une maison forestière. Les habitants de la Cité doivent fournir une paire de chaussettes, une chemise et un caleçon. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Raon l’Etape. Les Allemands fusillent Jacques BIGARD 17 ans parce qu’il est juif. Il est le dernier juif dans les Vosges victime de la Shoah. (Bloch 2007)

«Présence de nombreux travailleurs badois et alsaciens ; le bombardement continue. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Vagney. Les Américains atteignent la commune. (Poull 1985)

 

9 octobre 1944

 

Maquis de Grandrupt. Les membres du maquis de Grandrupt sont transférés du camp de Gaggenau au camp de Dachau, où la plupart resteront jusqu’à la fin de la guerre. (Fah 1984)

 

Barbe (Sainte). « Evacuation ordonnée par les Allemands du village de Sainte-Barbe en direction de Thiaville. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Dié (Saint). « Tous les hommes, à part ceux qui ont reçu une affectation hier, à la caserne Cherin doivent se présenter à la caserne Tirpitz à 8 heures pour effectuer des travaux de défense (tranchées, enlèvement des rails de la voie ferrée, etc…) Peu d’exceptions sont tolérées : bouchers, boulangers. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « A 9h30, vif bombardement sur Gérardmer : 2 morts. Le commandant de la place ayant demandé les besoins en vivres de la population, le Maire lui répond par une note, transcrite in-extenso ci-dessous car elle permet de connaître ce qu’étaient les conditions d’existence dans la ville.

Ayants droits :

  • Gérardmer : 8.512 (camps d’enfants compris)

  • Xonrupt : 901

  • Liézey : 419

  • Total : 9.832

C'est-à-dire environ 10.000 consommateurs, les évacués provisoires comme les hommes de Vagney, Sapois, Nancy ou d’autres localités compris.

Rations théoriques.

  • Pain : 300 gr par jour et par consommateur.

  • Viande : 120 gr par semaine.

  • Sucre : 500 à 1000 g par mois selon la catégorie ;

  • Lait : ¼ de litre par jour plus suppléments pour vieillards et enfants.

  • Graisse : 180 g par mois.

  • Pâtes, légumes secs, confitures : 300 à 500 g par mois.

Actuellement.

Nous ne recevons plus de pâtes, ni de légumes secs, etc… Le seul produit alimentaire est le pain et ensuite, les pommes de terre. En ce qui concerne le pain, la ration journalière a été fixée à 150 g puis ramenée à 100 g soit, pour une population de 10.000 habitants un besoin journalier de 1.300 kg de farine. La différence qui en résulte ne peut être compensée que par des pommes de terre avec une ration journalière de 1 kg par habitant soit pour la population environ 10 tonnes. La région d’approvisionnement est Gerbépal, Corcieux et Barbey- Séroux. La réquisition locale effectuée par le conseiller agricole LINDAU (à Saint-Dié) a empêché tout approvisionnement en pommes de terre. En raison du manque de farine, il faut absolument parvenir à trouver des pommes de terre et l’armée allemande pourrait mettre à notre disposition la quantité nécessaire (10 t par jour) ainsi que les moyens de transport.

Au début de l’après midi, le génie allemand incendie le Bureau de la Petite Vitesse à Gérardmer et procède à des destructions dans l’enceinte de la gare. Une intervention auprès du Commandant évite la destruction du pont de Jamagne. Le commandant demande la liste nominative des hommes de 15 à 55 ans classés en 3 catégories :

  • Travailleurs de Longemer et autres travaux allemands ;

  • Indispensables à l’Administration cantonale ;

  • Malades et inaptes.

En conséquence, le Maire demande à tous les hommes de 15 à 55 ans de se faire inscrire. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Thillot (Le). Le 3e RTA réussit à faire passer un convoi d’ambulances et de camions de ravitaillement à destination du 1er RCP isolé dans la forêt de Gehan. Celui-ci peut ainsi reprendre ses opérations de harcèlement des troupes allemandes. (Faure in 1rcp.fr)

 

10 octobre 1944

 

Dié (Saint). « La mairie de Saint-Dié publie un avis selon lequel les habitants qui logeront des soldats allemands, arrivés pendant la nuit devront en faire la déclaration à la Kommandantur. Dans le jour, ils ne doivent être acceptés que s’ils sont porteurs d’un billet de logement de la Kommandandur.

Canonnade tout l’après midi.

Obus à Chevry, Taintrux, La Bolle. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

11 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Depuis que le front s’est rapproché de Saint-Dié, plusieurs édifices ont été transformés en hôpitaux militaires : Ancien Evêché, Grand Séminaire, etc… Les blessés y sont nombreux. Par ailleurs les inhumations de militaires allemands sont de plus en plus nombreuses dans le cimetière de la ville, à la Côte Callot. A la Libération de novembre, on comptera 305 tombes de soldats allemands identifiés ou non.

Plusieurs alertes aériennes. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Fraize. « Deux maisons incendiées par le bombardement aérien. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « L’appel du Maire concernant les hommes de 15 à 55 ans n’obtient pas de succès. Il faut donc que ce soit la Mairie qui procède à l’établissement de la liste demandée. Sur ordre du maire n’y figureront pas, les jeunes de 15 ans, les hommes connus pour être partis au Maquis et ceux qui ont des raisons de se faire ignorer. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Réouverture du pont ferroviaire de la route de Nancy. (Duvaux 2005)

 

12 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Jet de tracts alliés sur la ville. Toujours alertes aériennes.

Evacuation vers les villages environnants de celui d’Housseras. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Les habitants de Gérardmer et des écarts sont rançonnés : bétail, légumes, provisions, linge.

Le Sous-Préfet de Saint-Dié, REIGE, venu à bicyclette rend visite au maire de Gérardmer.

Rafle de la police allemande à Kichompré : Une dizaine d’hommes qui n’allaient pas aux travaux de Longemer sont amenés à la caserne de Gérardmer. En effet les Allemands, constatant qu’un bon nombre de travailleurs de Longemer s’étaient soustraits à cette contrainte, les ont fait rechercher et les ont fait enfermer à la caserne. Ils y passent la nuit, sont emmenés sous escorte à Longemer et reviennent le soir à la caserne sans avoir l’autorisation de rentrer chez eux.

Deux cadavres sont découverts ; il s’agit de maquisards exécutés par la Gestapo : MM MEYER Pierre de Remiremont et VAXELAIRE Pierre de La Bresse. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Provenchères-sur-Fave. « Dans la nuit, 5 gendarmes de la brigade sont arrêtés par les Allemands et emmenés. Aucun ne reviendra des camps où ils auront été emmenés. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Senones. « Quatre habitants de Senones : MM GERARD Félix, CLEVENOT Henri, LAURENT Robert et STARCK Georges sont arrêtés, emmenés dans une ferme, torturés puis abattus. Leurs corps seront retrouvés après la Libération. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

13 octobre 1944

 

Gérardmer. « A 3h du matin, tir d’artillerie sur Gérardmer. Réquisition du matériel de déblaiement de la neige possédé par les Ponts et Chaussées.

Les camions vides se dirigeant vers l’Alsace doivent désormais charger les bois de charpente et d’industrie stockés dans les scieries. Les Allemands signalent que de nombreux hommes de Champdray, de Granges, etc.. détenus à la caserne ne se présentent pas au travail. Départ de l’Intendant Général JEHLE et de son Etat-Major.

La mairie fournit la liste des hommes âgés de 15 à 55 ans ; elle se présente ainsi.

  • Ouvriers travaillant dans la localité pour l’armée : 46

  • Divers chantiers de la Wehrmacht : 32

  • Travailleurs aux fortifications de Longemer : 502

  • Evacués de Sapois : 5

  • Evacués de Tendon : 4

  • Evacués de Vagney : 4

  • Travailleurs des usines « Reistung » et « S », tissages et scieries : 127

  • Administration française : 158

  • Vie économique de la commune : 82

  • Cultivateurs : 135

  • Divers : 46

  • Anciens PG libérés pour maladie et autres malades : 145

  • En prison à Epinal : 16

  • Miliciens et disparus : 3

Total : 1343. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ventron. « Ventron est bombardé. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)  

 

14 octobre 1944

 

Benoît-la-Chipotte (Saint). « La Gestapo ordonne l’évacuation de la commune de Saint-Benoît pour le 16 octobre à 9h. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Plusieurs tirs d’artillerie très intenses sur Gérardmer où les réquisitions de toutes natures se multiplient. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Michel-sur-Meurthe (Saint).  « Tirs d’artillerie également sur Herbaville commune de Saint-Michel. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Réouverture au trafic SNCF du pont des 5 ponts. (Duvaux 2005)

 

15 octobre 1944

 

Bresse (La). « Depuis fin août est à nouveau réoccupée par les Allemands qui avaient délaissé la cité pendant de longues périodes. Des « Jeunesses hitlériennes » viendront participer à des travaux de fortification mais ils se conduiront en vandales (destructions dans les locaux occupés, vols, réquisitions, etc…). A leur départ, comme partout, dans les territoires encore occupés, c’est la réquisition des hommes pour des travaux de défense dès le 9 septembre. A La Bresse comme ailleurs, la population ne mettra pas beaucoup d’enthousiasme à répondre à l’appel et ne montrera pas beaucoup d’ardeur dans l’exécution des travaux commandés, malgré les menaces toujours plus grandes et les mesures prises (appel journalier, perquisitions chez les habitants, etc…) et nombreux seront les réfractaires. Les Bressauds ne manqueront pas également d’utiliser toutes les astuces possibles pour contrarier les projets allemands. Les conditions de travail étaient d’ailleurs rigoureuses (pas de dimanches, pas de jours de repos, couvre feu dès 19 heures ce qui gênait considérablement des ouvriers travaillant à 10 km de leur domicile et ne disposant pas de moyens de transports, grosses difficultés pour obtenir des exemptions).

Au moment de la récolte des pommes de terre, les Allemands tolèreront qu’une faible partie des travailleurs aux fortifications soient affectée à des travaux agricoles.

Si les ouvriers étaient payés 10 F de l’heure, par contre le ravitaillement laissait à désirer (un pain allemand par ouvrier).

Les chantiers furent assez nombreux : Rechigoutte, à Vologne, aux Bouchots, à Grosse Pierre, aux Roches Betty, etc… mais ces travaux de défense qui auront occupé des centaines de travailleurs ne serviront à rien, car il n’y aura pas de combat à La Bresse.

D’ailleurs les obus alliés ayant commencé à tomber début octobre sur le village, les chantiers se désertaient de plus en plus. Seule l’équipe du Chajoux continue à être occupée à la confection d’abris vers le lac de Lischpach jusqu’au 8 novembre, date de déportation des hommes. La cité souffrira également des exactions allemandes : réquisitions ou enlèvement pur et simple des vaches, des chevaux, des bicyclettes, des postes de TSF, des tissus stockés dans les usines, etc. Enfin, les unités en retraite se livrèrent à un véritable pillage des maisons d’habitation, des fermes isolées emportant tout ce qui était transportable et comestible. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Dié (Saint). « Nouvelle allocution de l’Evêque à la cathédrale : il évoque le christianisme et le temps présent. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « A 2h du matin, violent bombardement de Gérardmer. Une salle de la Providence utilisée comme dortoir par les Allemands est touchée : 4 tués et 11 blessés graves dont 2 décéderont dans la soirée. A 11 heures, bombardement aérien : une ferme est atteinte : 4 tués.

La Standortkommandantur enjoint à la Mairie de faire rechercher et de ramener à la caserne un certain nombre d’hommes qui ne sont pas rentrés des travaux de fortifications ou de leur permission de nuit. Si ces démarches demeuraient vaines, la Standortkommandantur serait dans l’obligation de faire appel à la feldgendarmerie.

L’autorité allemande décide d’évacuer les colonies de vacances encore en résidence à Gérardmer (il y avait notamment celle de la Maison Joyeuse où étaient réunis environ 350 enfants parisiens et le Centre de jeunesse féminine de Noisy-le-Sec composé de 40 jeunes filles et de 3 cheftaines qui s’étaient réfugiées à Gérardmer après un bombardement (le 11 mai 1944). Des cars munis de Croix Rouge emmènent les enfants et une partie du personnel vers l’Alsace afin de les évacuer ensuite vers la Suisse d’où ils doivent être rapatriés en France. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Thillot (Le). Le 1er RCP est entièrement maître de la partie Est de la forêt de Gehan. Il reçoit alors la mission de s’emparer du col du Ménil. (Faure in 1rcp.fr)

 

16 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Arrivée à Saint Dié des habitants de la commune de Saint Benoît qui avait recueilli, on l’a vu antérieurement, les habitants de Jeanménil, le 8 octobre et ceux de Bru le 9 octobre. Les habitants de ces 3 communes soit près de 2000 personnes, chassés par les Allemands qui n’ont pu emporter que peu de choses, doivent s’entasser sur des voitures de ferme. Ils sont accueillis à Saint-Dié où ils peuvent se restaurer et passer la nuit dans les cinémas de la ville. Le lendemain, ils sont dirigés vers les lieux de refuge : Anould etc…

Des obus tombent sur la gare de Saint-Michel et à La Vacherie. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ménil Thillot (Le). Début de l’attaque du col du Ménil, sous une pluie battante, par le 1er RCP. Le col est pris après 3 heures de combats acharnés. La progression reprend jusqu’à la côte 1008 qui est prise dans la soirée. Le 1/1er RCP reste au col pour en assurer la défense. (Faure in 1rcp.fr)

 

17 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Le maire de Saint-Dié lance un appel aux jeunes gens pour que ceux-ci remplacent les vieux travailleurs de 50 à 60 ans envoyés à Raon l’Etape pour les travaux de défense. Les Allemands recherchent surtout les machines à écrire.

La police allemande arrête dans les bureaux de l’Administration forestière à Saint-Dié, M FRANCOIS , conservateur des Eaux et Forêts ; en décembre 44 on retrouvera son corps torturé à Saint-Prayel (Moyenmoutier). » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Un bon nombre des habitants de Gérardmer et des environs, travaillant à Longemer, s’étant soustraits à cette intolérable contrainte ont été recherchés par la police et enfermés dans la caserne. Ils y passent la nuit, sont emmenés sous escorte à Longemer et reviennent le soir à Kléber sans avoir l’autorisation de retourner chez eux. Malgré cela des hommes réussissent à s’éclipser.

Dans la soirée un incendie détruit une maison au bout du lac. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ménil-Thillot (Le). Dans la soirée, les Allemands déclenchent une contre attaque pour tenter de reprendre la côte 1008. Elle est repoussée par le 1er RCP. (Faure in 1rcp.fr)

 

Michel-sur-Meurthe (Saint). « Tir allié sur les Feignes de Saint-Michel. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

18 octobre 1944

 

Beauménil. Libération de la commune. (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Ménil Thillot (Le). La 5e Cie du 1er RCP renforcée par une section de la 10e Cie, attaque les Allemands en retraite qui avaient attaqué la côte 1008 la veille. Ils subissent de lourdes pertes et laissent de nombreux prisonniers dont le commandant du bataillon blessé. (Faure in 1rcp.fr)

 

Taintrux. « La police allemande procède à l’arrestation à Taintrux de l’adjoint de M FRANCOIS arrêté la veille à Saint-Dié, M PELET, Inspecteur des Eaux et Forêts. Son corps sera retrouvé avec celui de M FRANCOIS. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

19 octobre 1944

 

Bourgonce (La).Arrestation de 8 civils et du garde forestier membres de la Résistance. (J J Martin 1945 et Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Cornimont. Le 1er RCP, atteint la côte 1111 près de Travexin. Il pleut depuis le 16 octobre. Le régiment repousse plusieurs attaques allemandes. Son état sanitaire ne cesse de se dégrader. Le régiment compte depuis le début du mois d’octobre 129 tués, 339 blessés et 280 évacués pour pieds gelés. (Faure in 1rcp.fr)

 

Dié (Saint). « Un étudiant de Nancy, Henri GUYOT, est arrêté, rue d’Alsace par Raymond KIENTZEL, fils de l’ancien secrétaire en chef de la Sous-Préfecture de Saint-Dié, employé à la direction de l’organisation Todt. Il est emmené à la caserne Cherin, puis à Schirmeck et il décédera dans un camp. (Après la guerre, la Cour de Justice de Nancy condamnera KIENTZEL à 20 ans de travaux forcés). 

Premier bombardement par l’artillerie sur Foucharupt, 2 personnes blessées avenue de la Laiterie. Interruption momentanée du courant électrique, le transformateur étant partiellement détruit.» (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Répondant à l’autorité allemande, le Maire fait le point de la situation alimentaire : il précise que Gérardmer n’a aucune production agricole et que les réquisitions agricoles ont considérablement réduit le cheptel disponible. Par ailleurs, tous les moyens de transport sont réquisitionnés les uns après les autres, malgré les promesses faites. La ville n’a plus de graisse, de sucre, de viande, d’épicerie et de pain. Le Maire demande donc : la suspension de toutes les réquisitions de bétail, chevaux et véhicules, dix tonnes de pommes de terre par jour, 1.500 kg de farine par jour.

Les Allemands essaient de s’opposer aux absences toujours très nombreuses aux travaux de fortifications (suppression d’exemptions, contre visites médicales). » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Rémy (Saint). « Déportation de 14 résistants. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Salle (La). « Arrestation de 16 maquisards qui seront déportés. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

20 octobre 2010

 

Dié (Saint). « La réquisition des cartes de la région et des harnais est ordonnée par les occupants ; cette mesure a été prise la veille à Gérardmer. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

21 octobre 1944

 

Cornimont. Le 1er RCP reçoit l’ordre de se replier sur Travexin. (Faure in 1rcp.fr)

 

Dié (Saint). « Arrestation de M Emile JEANPIERRE, avocat et président du stage et de M Robert GEORGE, pharmacien (M Jeanpierre mourra le 20 novembre 1944 au camp de Dachau). (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « Les Allemands se décident à régler les réquisitions effectuées par diverses unités de l’armée allemande. Sont payés régulièrement les hommes travaillant pour la Wehrmacht et les artisans exécutant des commandes de l’armée. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Le journal « l’abeille des Vosges » rebaptisé l’abeille de Neufchâteau publie le communiqué suivant :

« Les personnes pouvant donner des renseignements précis (faits, paroles, témoins, dates …) sur la conduite anti-française de certains individus pendant l’occupation allemande sont instamment priées d’en faire la déclaration écrite et signée au comité de Libération Nationale de Neufchâteau.

Le Comité de Libération Nationale de Neufchâteau : G Vançon. » (Duvaux 2005)

 

Arrêté préfectoral autorisant la réunion du Conseil municipal de Neufchâteau formé de membres maintenus ou rétablis dans leurs mandats de conseillers obtenus au suffrage universel antérieurement au 1er septembre 1939 et de membres désignés par le préfet. La nouvelle assemblée se compose de 11 conseillers élus en 1935 et de 12 membres nommés par le préfet. (Duvaux 2005)

 

Noncourt. Un arrêté préfectoral révoque le maire de la commune Fortuné AVID. (Duvaux 2005)

 

Rouceux. Arrêté du préfet Robert PARISOT établissant la liste définitive de la commission municipale de Rouceux jusqu’à la tenue de nouvelles élections : 11 conseillers de 1935 sont maintenus, 5 nouveaux sont nommés. (Duvaux 2005)

 

22 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Nouvelle allocution de l’Evêque à la cathédrale sur la solitude et le recueillement. Ce sera la dernière avant la Libération. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Etival – Clairefontaine. « 14 patriotes sont enfermés dans la cave de l’école du Vivier. Ils seront torturés, abattus et leurs corps brûlés seront retrouvés dans la forêt de Saint-Prayel (Moyenmoutier). » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer . « Une conférence à lieu à la Kommandantur sur le problème du ravitaillement. Après que le Maire eut exposé la situation, particulièrement tragique, il est décidé que toute réquisition de bétail, fourrage, etc.. sera dorénavant interdite et que la ville de Gérardmer pourra se procurer les pommes de terre dont elle a besoin dans le secteur de la Division. La Kommandantur remet la note suivante à la Mairie pour diffusion chez les fermiers : « En raison de la situation difficile dans laquelle se trouve la commune de Gérardmer, à la suite des évènements de guerre, toute réquisition et tout enlèvement de vivres, fourrages ainsi que de bétail est interdit par ordre de la Division, cette mesure entrant immédiatement en vigueur. La Commune de Gérardmer est autorisée à se procurer les pommes de terre dont elle a besoin dans la commune de Barbey-Séroux. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Provenchères-sur-Fave. «Egalement, les hommes sont requis à des travaux de fortifications. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

23 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Nombreux déplacements de troupes dans la nuit. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. «Les Allemands mettent le feu à la mairie du Tholy et à des tissages et expulsent 23 habitants du village et de La Forge qui arrivent à Gérardmer.

Les absences étant toujours aussi nombreuses aux travaux de fortifications, les Allemands annoncent qu’à l’avenir, à l’exemple de Xonrupt Longemer, une amende de 10.000 francs sera imposée à la ville de Gérardmer par homme manquant et par jour d’absence. L’avis suivant est diffusé :

DERNIER AVIS

Par ordre de la Kommandantur, tous les hommes doivent participer aux travaux de fortifications. De très sévères sanctions collectives et individuelles seront prises contre les absents non exemptés. Ceux qui ne se seront pas encore fait inscrire doivent se présenter pour ces travaux à Longemer ou à la caserne. Ils sont garantis de l’impunité la plus absolue pendant trois jours. Passé ce délai, ils seront poursuivis dans leur personne et dans leurs biens. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Neufchâteau. Organisation par les Américains, d’un concert de Jazz auquel toute la population est conviée. (Duvaux 2005)

 

Provenchères-sur-Fave. « Arrestation de 35 hommes et 4 femmes âgés de 16 à 65 ans presque tous Résistants. Ils seront déportés dans des camps de concentration (9 seulement rentreront). » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

24 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Les hommes sont toujours employés aux travaux de défense. Le ravitaillement est difficile, mais grâce aux apports des communes voisines, un minimum peut être distribué. Dans la soirée, tir d’artillerie sur la ville. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. «Arrivée à Gérardmer d’évacués de Rochesson et du Tholy (ces derniers étant restés 33 jours sans pouvoir sortir de leurs caves.» (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

« Bombardement de La Salle, La Bourgonce, Nompatelize et de cette région. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

25 octobre 1944

 

Dié (Saint). « Au petit matin, tir d’artillerie sur la ville. Le bombardement d’hier et d’aujourd’hui fait des victimes : une femme, Mme SIFFERT (décédé le 27 octobre), etc. On peut noter les points de chute suivants : rue des Travailleurs, de la Grotte, de Foucharupt (pavillon Risser), Richardville, du Xe Bataillon, etc.

Le bombardement reprend vers 20 heures et des obus tombent sur Robache et le quartier de l’Hôpital Saint-Charles. Celui-ci est privé de lumière, les fils électriques étant coupés. Une turbine des Etablissements Blech et Trimbach peut fournir du courant de remplacement. Arrestation de M Fernand LAHAYE, horticulteur. On dit que les Américains auraient atteint Saint-Michel. L’entrée des Américains à Housseras est annoncée. Bréhimont est bombardé. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Fraize. « Premier tir de l’Artillerie américaine. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Gérardmer. « A midi, la Kommandantur fait parvenir au Maire l’ordre suivant :

Tous les hommes de 16 à 55 ans, habitant dans votre commune, devront se présenter le 26 octobre à 8 heures du matin à l’embranchement des routes Gérardmer – Granges et Gérardmer – Barbey Séroux pour la construction d’une position défensive. En sont exemptés, les hommes déjà requis pour les travaux de fortifications ou ceux qui ont été libérés personnellement par la Standortkommandantur. Tous les hommes capables d’effectuer des travaux de fortifications devront se présenter, sinon la commune devra compter une amende de 1.000 francs par jour et par ouvrier manquant et l’intéressé sera requis de force pour le travail. Il faudra apporter des bêches et des pioches. 

Deux hôtels sont mis à la disposition de la Ville pour accueillir les réfugiés des environs.» (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

Occupation. « Les maires de Gérardmer, Granges et Liézey sont convoqués l’après midi à la Kommandantur. Le commandant expose que des travaux de défense vont être entrepris aux Evelines et que chaque commune devra mettre à la disposition de l’Armée tous les hommes non encore employés. Le Maire de Gérardmer déclare qu’il n’y a plus un homme disponible. Le Maire de Granges pourra fournir 200 hommes environ. Les boulangers et les bouchers devront travailler les mardis, jeudis, samedis et dimanches. » (Journal d’André Roussel in BSPV 1972)

 

26 octobre 1944

 

Occupation. Les Allemands commencent à détruire les usines de Granges-sur-Vologne et Aumontzey. (Poull 1985)

 

29 octobre 1944

 

Neufchâteau. Séance du Conseil municipal pour élire le maire. Charles ROY, Charles LICKEL, Paul MARCHAND, Henri HAINZELAIN, Henri FLAMERION successivement élus maires se désistent. La séance est ajournée. (Duvaux 2005)

 

31 octobre 1944

 

Neufchâteau. Rapport du sous préfet provisoire de Neufchâteau Charles BEAUCOLIN au préfet des Vosges.

« Les personnes arrêtées dans la région de Neufchâteau ont été incarcérées à l’ancienne maison d’arrêt de cette ville. Après interrogatoire par des officiers américains et français, plusieurs personnes ont été mises en liberté provisoire, d’autres remises aux autorités militaires et d’autres au Service de sécurité militaire qui les a fait transférer à la prison d’Epinal. »

Le syndicat des commerçants affrète un camion qui se rend à Paris pour s’approvisionner en vivres. Le camion ne revient que le 13 décembre. (Duvaux 2005)

 

Noncourt. Première réunion du Conseil municipal provisoire qui élit Alix RICHARD au poste de maire. (Duvaux 2005)

 

8 novembre 1944

 

Saint-Dié. Les Allemands convoquent tous les hommes de 16 à 45 ans avec des vêtements chauds et 5 jours de vivres. Ils seront tous déportés à Mannheim. (Poull 1985)

 

Ventron. Déportation par les Allemands des hommes de la commune. (Plaque)

 

Corcieux. Déportation de tous les hommes de la commune (J J Martin 1945)

 

9 novembre 1944

 

Ventron. Evacuation par les Allemands de la totalité de la population de la commune. (Plaque)

 

Etival. Destruction de l’église par les Allemands. (Beaugrand in RLP n°203)

 

Saint-Dié. Les Allemands rassemblent 30.000 personnes sur la rive gauche de la Meurthe déclarée « zone de sécurité » (Poull 1985)

 

Granges-sur-Vologne. Libération de la commune (Poull 1985)

 

12 novembre 1944

 

Corcieux, Gérardmer. Les habitants de ces deux communes sont convoqués à Xonrupt pour mettre en défense le col de la Schlucht. 1100 d’entre eux sont envoyés à Stuttgart. (Poull 1985)

 

Neufchâteau. Organisation par les Américains, d’un concert de Jazz auquel toute la population est conviée. (Duvaux 2005)

 

14 novembre 1944

 

Diè (Saint). Les Allemands mettent le feu aux maisons de la rue Thiers et de la place Jules Ferry. (Poull 1985)

 

15 novembre 1944

 

Législation. Publication au Journal officiel d’une ordonnance frappant de nullité tous les actes de spoliation commis par l’ennemi. (Bloch 2007)

 

Neufchâteau. Première réunion publique du Parti Communiste depuis la Libération. (Duvaux 2005)

 

16 novembre 1944

 

Neufchâteau. Nouvelle séance du Conseil municipal pour élire le maire et ses adjoints. Charles ROY de nouveau élu finit par accepter la fonction. Après cette élection le conseil adresse une motion au général de Gaulle.

« Adresse à Monsieur le Général de Gaulle, chef du Gouvernement de la République.

Le Conseil municipal de Neufchâteau, réuni le 16 novembre 1944, pour sa première séance après la Libération de la ville, adresse au Général de Gaulle, chef du Gouvernement de la République, ses respectueux sentiments de dévouement, l’assure de son entière confiance et lui exprime sa vive reconnaissance pour le retour aux institutions républicaines.» (Duvaux 2005)

 

17 novembre 1944

 

Diè (Saint). Avant d’évacuer la ville, les Allemands dynamitent la cathédrale et le cloître. (Poull 1985)

 

Raon-l’Etape. Libération de la commune par le 339e RIUS. Les combats ont fait 240 familles sinistrées et 30 morts. (Beaugrand in RLP 203)

 

18 novembre 1944

 

Corcieux. Libération de la commune par les Américains. (J J Martin 1945)

 

Diè (Saint). Echec d’une tentative allemande pour revenir dans la ville. (Poull 1985)

 

Neufchâteau. Organisation du premier bal depuis la libération de la ville dans la salle des fêtes du groupe scolaire. (Duvaux 2005)

 

19 novembre 1944

 

Gérardmer. Libération de la ville par les alliés. (Poull 1985)

 

22 novembre 1944

 

Occupation. Evacuation de la vallée de la Plaine par les Allemands. (Poull 1985)

 

Dié (Saint). L’armée américaine lance un pont métallique permettant de franchir la Meurthe (plaque)

 

23 novembre 1944

 

Neufchâteau. Organisation d’un deuxième bal dans la salle des fêtes du groupe scolaire. (Duvaux 2005)

 

25 novembre 1944

 

Presse. L’hebdomadaire « l’abeille de Neufchâteau est suspendu jusqu’au 17 février 1945 pour avoir publié la liste nominative des résistants de la plaine des Vosges dont certains sont encore prisonniers des Allemands. (Duvaux 2005)

 

Neufchâteau. Première réunion publique de la section locale de la SFIO. (Duvaux 2005)

 

Ventron. Début des combats pour la libération de la commune menés par le 7e RTA. Ils vont durer jusqu’au 30 novembre. (Plaque)

 

26 novembre 1944

 

Fresse-sur-Moselle. Libération de la commune par le corps franc Pommies et le 3e RTA. (Plaque commune)

 

1er décembre 1944

 

Le groupement tactique 1 de la 3e DIA s’empare du col d’Oderen. (Plaque)

 

10 décembre 1944

 

Rouceux. Première réunion de la commission municipale de la commune. André BARTHE est élu maire de la commune. (Duvaux 2005)

 

22 décembre 1944

 

Législation. Le Bulletin officiel du département des Vosges reprend l’ordonnance du 15 novembre 1944. (Bloch 2007)

 

Neufchâteau. Le couvre feu est avancé à 20 heures. (Duvaux 2005)

 

24 décembre 1944

 

Neufchâteau. Au théâtre municipal les Américains organisent un arbre de Nöel et une après-midi récréative pour les enfants de moins de 11 ans qui reçoivent des friandises et des oranges. (Duvaux 2005)

 

31 décembre 1944

 

Neufchâteau. Les Américains organisent un bal où sont invitées toutes les jeunes filles. (Duvaux 2005)

 

Saint-Dié. Bilan de la guerre : 10.585 sinistrés.

  • 2.000 immeubles détruits.

  • 164 déportés politiques.

  • 945 déportés de la journée du 8 novembre 1944

  • 248 requis pour l’Allemagne.

  • 28 civils victimes des bombardements (Beaugrand in RLP 203)

 

 

Date de création : 25 avril 2021

6e modification : 3 octobre 2023



03/10/2023
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