Mondes en guerre. Présentation générale. (NDL)

Mondes en Guerre 

 

 

4 volumes parus de 2019 à 2021 représentant 3010 pages.

 

  • Volume 1. De la Préhistoire au Moyen-Age (750 pages).

 

  • Volume 2. L’âge classique, XVe - XIXe siècle (782 pages)

 

  • Volume 3. Guerres mondiales et impériales, 1870 - 1945 (759 pages)

 

  • Volume 4. Guerres sans frontières, 1945 à nos jours (719 pages)

 

Présentation générale. 

 

« Explorer la diversité des pratique guerrières sur tous les continents depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, telle est l’ambition des Mondes en guerre. Dès l’Antiquité, la formation d’empires alimentât un vaste processus de confrontations et d’échanges militaires. 

Avant l’ère des Grandes Découvertes, qui déclencha l’intégration de tous les continents dans un espace unifié, les empires perse, chinois ou romain avaient déjà les dimensions d’un monde.

Dans les sociétés prémodernes, la guerre était profondément enracinée dans les structures de la société, représentant plutôt la norme. Pour mieux le comprendre, le tome 1 s’ouvre sur les premières traces de guerre entre groupes humains, se prolonge par l’étude des mondes méditerranéens , chinois et indiens, pour s’achever sur les conflits médiévaux, de la guerre de Cent Ans à l’expansion mongole, en passant par les conquêtes de l’Islam. Ainsi, à travers l’histoire mondiale de la guerre se dessine une histoire guerrière du monde, de la préhistoire au Moyen-Age. » 

 

« L’élargissement du spectre de la guerre à l’échelle des mondes et de la longue durée n’empêche pas de considérer les intentions et les actions d’acteurs particuliers tels que les États, les nations, les groupes ethniques, religieux ou politiques, etc.... Bien au contraire, elle permet de mieux les comprendre, en les relativisant et en les plaçant dans une perspective interrelationnelle. »

 

« L’étude des mondes en guerre, n’est pas une histoire sans sujets, mais une histoire des sujets. Sans nier la pertinence de l’échelon national, elle n’en fait pas le mode exclusif de la conflictualité et elle permet aussi de remonter aux temps préhistoriques, lorsque des « compagnies et amas d’hommes » s’organisaient pour s’affronter. »

 

« La relation duale enclenchée par un conflit armé peut (....) être analysée sur le mode de la socialisation ou de l’acculturation (...) Toutefois cette fonction de socialisation s’efface lorsque l’affrontement ne vise que l’anéantissement de l’autre. Dans certains contextes coloniaux, notamment, une hostilité radicale se combine avec des enjeux de contrôle territorial pour enclencher des logiques d’extermination. »

 

« Loin de se résumer à un ensemble de facteurs géographiques, le territoire est investi par une puissance. Ses déclinaisons impériales ou nationales façonnent la guerre. »

 

Le concept d’histoire bataille résume une approche de la guerre concentrée sur l’échelle tactique et sur les facteurs moraux censés décider de l’issue du combat : génie du chef, âme d’un peuple, courage de l’armée. 

 

Cette histoire des batailles a été renouvelée par John Keegan qui dans « Anatomie de la bataille » a introduit l’échelle du combattant individuel. « Il en conclut que les « batailles ont fini par se dévorer elles mêmes. » et que le sort réservé aux combattants individuels constitue une donnée métastratégique modifiant non seulement les dispositifs tactiques, mais aussi la nature même de la guerre. De la micro tactique à la métastratégie, l’analyse de John Keegan illustre tout l’intérêt du jeu des échelles. »

 

Volume 1. De la Préhistoire au Moyen-Age.

Dir Giusto Traina 

(Éditions Passés composés, septembre 2019, 750 pages)

 

Introduction Tome 1.

 

« L’état de guerre est aujourd’hui envisagé comme exceptionnel, comme une catastrophe temporaire qui interrompt la paix. Par conséquent l’histoire militaire est souvent considérée comme une discipline de niche, un sous-secteur de l’histoire cultivé par certains spécialistes ou stratèges en chambre. De surcroît en France, l’Ecole des Annales a contribué à donner une image péjorative de « l’histoire bataille », l’histoire événementielle fondée sur les activités militaires et diplomatiques. Cependant dans les sociétés prémodernes, la guerre était profondément enracinée dans les structures de la société où elle représentait plutôt la norme. »

 

Début de la violence entre les hommes au néolithique avec la formation d’aristocraties guerrières qui profitent d’inventions comme le chariot de guerre.

 

« En énumérant de façon macabre les ennemis vaincus, les pillages et destructions, les massacres de civils, ces textes évoquaient en quelque sorte « la banalité du mal », la routine de la violence. »

 

Pour Héraclite d’Ephese (535 - 475 av J-C), la guerre était le père de toute chose.

 

« Le développement d’une culture de la guerre s’accompagne de celui d’une technologie de la guerre, car si la « révolution militaire » commence autour de 1500, cela ne signifie pas pour autant que l’antiquité et le Moyen-Age sont synonymes de stagnation technique. »

 

Dans la pensée militaire, grecs et romains ont été longtemps considérés comme des modèles et furent des objets d’études dans les écoles militaires occidentales. 

 

Pendant longtemps la pensée militaire a condamné la guérilla considérée comme une « mauvaise guerre ». 

 

« L’opposition entre une « bonne guerre » commandée par la force et une « mauvaise guerre » inspirée par la ruse, est pour l’essentiel normative. Dans l’histoire de la stratégie, ces deux formes de guerre représentent les deux faces d’un même affrontement fondé sur la force et la ruse, c’est-à-dire sur la règle et la transgression de la règle (....). C’est donc parce qu’ils sont faibles militairement que les « insurgés » et les « terroristes » ont recours à ces procédés. En retour, les armées occidentales sont contraintes de s’adapter à l’ennemi. » 

 

1ere partie. Naissance de la guerre. 

 

Chapitre 1. La guerre avant l’histoire. Guillaume Gernez. 

  • Quelle date pour le début de la guerre ? 

  • Massacres, concurrences impériales et stress démographique dans l’Europe néolithique et chalcolithique. 

 

Chapitre 2. La guerre dans l’Orient ancien. Guillaume Gernez 

  • Premières cités, premières guerres. 

  • L’histoire de la guerre commence-t-elle à Sumer ? 

  • L’étendard d’Ur et la stèle des vautours. 

  • Akkad, le premier empire militaire. 

  • L’armée d’Akkad.

 

Chapitre 3. Guerriers et élite armée. Jean-Christophe Cauvenhes et Guillaume Gernez. 

  • Guerriers et élite armée dans l’Europe protohistorique. 

  • Les conquérants mycéniens. 

  • Une aristocratie guerrière. 

  • La guerre homérique : rage bestiale, pillage, vengeance et honneur. 

 

Chapitre 4. Guerre et diplomatie au IIe millénaire av J-C. Guillaume Gernez. 

  • Attaquer et se défendre à l’époque de Hammurabi. 

  • Les relations internationales de 1600 à 1180 av J-C. Un équilibre instable. 

  • La bataille de Qadesh. 

  • Les invasions des « peuples de la mer ». 

 

Chapitre 5. L’Empire néo-assyrien à la conquête du monde. Xe au VIIe av J-C. Guillaume Gernez. 

  • Le retour des Assyriens.

  • Une armée tout-terrain.

  • Le siège de Lachish, de l’attaque d’une cité à la déportation des habitants. 

  • Une idéologie de la violence. 

 

Chapitre 6. L’Inde et la Chine. Omar Coloru, Maxime Petitjean.

  • Les débuts de la guerre en Inde.

  • L’Inde védique face à la guerre.

  • Les débuts de l’art militaire chinois. 

 

2e partie. L’Orient et les Grecs du VIIIe au Ve av J-C. 

 

Chapitre 1. Empires et nomades. Omar Coloru, Guillaume Gernez, Maxime Petitjean. 

  • Nés-Assyriens et néo-Babyloniens. 

  • L’Empire Achéménide. 

  • Les Scythes.

  • Armes et tactiques des Scythes.

  • La campagne de Darius contre les Scythes.

  •  

Chapitre 2. L’Inde et la Chine. Omar Coloru, Immacolata Eramo, Maxime Petitjean. 

  • l’âge des Mahajanapada.

  • Des printemps et automnes aux royaumes combattants chinois.

  • L’infanterie chinoise. 

  • Chars de guerre et cavaliers. 

  • Fortifications et poliorcétique. 

  • Les manuels militaires chinois. 

 

Chapitre 3. La guerre en Grèce. De l’archaïsme au guerres médiques. Jean-Christophe Couvenhes. 

  • Révolution, réforme ou évolution hoplitique ? 

  • La sanctuarisation du territoire et sa défense. 

  • Les guerres médiques. 

  • La seconde guerre médique.

  • La nature de la bataille hoplitique.

  • Education, discipline, « belle mort » et trembleurs à Sparte. 

 

Chapitre 4. Essor et chute de la puissance militaire athénienne. (Jean-Christophe Couvenhes)

  • La trière, une reine des mers bien coûteuse.

  • La guerre du Péloponnèse (431 - 404 av J-C). Une guerre totale.

  • La victoire de Sparte.

 

3e partie. L’évolution de la guerre. Le IVe av J-C.

 

Chapitre 1. Le monde grec. Nouveaux enjeux, nouveaux concepts. (Jean-Christophe Couvenhes)

  • Histoire des mercenaires.

  • La guerre et la paix.

  • La Défense du territoire civique. De la stratégie traditionnelle à la « stratégie nouvelle »

 

Chapitre 2. Les Macédoniens en guerre. (Jean-Christophe Couvenhes)

  • La phalange et la cavalerie.

  • Alexandre le Grand.

  • La guerre d’Alexandre : stratégie, tactique, logistique.

 

Chapitre 3. Les rois et les cités en guerre. (Jean-Christophe Couvenhes)

  • Les rois hellénistiques, nouveaux maîtres de la guerre.

  • Figures de soldats hellénistiques : mercenaires, clérouques, marins.

  • Les cités grecques dans les malheurs de la guerre.

 

Chapitre 4. Aux confins du monde hellénistique. (Omar Coloru)

  • Scythes, Sarmates, Indiens.

  • Les éléphants de guerre.

  • La guerre dans l’Arthasastra.

 

4e partie. L’heure de Rome.

 

Chapitre 1. De la Haute République à l’expansion méditerranéenne. (J-C Cauven ; Sylvain Janniard)

  • La guerre et le corps civique.

  • La conquête du Bassin méditerranéen. 

  • Les monarchies hellénistiques et les Grecs face à la République romaine.

  • Les bases de l’empire romain. 

 

Chapitre 2. Les guerres des Impérators (Ier av J-C - III ap -J-C) (Sylvain Janniard)

  • Une affaire de professionnels.

  • Les formes de la guerre.

  • Les tactiques romaines. 

 

Chapitre 3. L’Empire romain. La guerre et les soldats. (Sylvain Jamiard)

  • Profits et coûts de la guerre. 

  • Au service du prince et de l’Empire.

 

Chapitre 4. La littérature militaire d’époque romaine. (Immacolata Eramo)

  • Les manuels de tactique.

  • La poliorcétique.

  • L’art des stratagèmes. 

 

Chapitre 5. Mondes orientaux en guerre. (Omar Coloru, Immacolata Eramo, Maxime Petitjean)

  • La « flèche » du Parthe.

  • Trajan ou les limites de la conquête romaine.

  • Les Sarmates, les Alains et l’évolution technique de la cavalerie. 

  • La guerre en Chine : un Orient pas si extrême. 

 

5e partie. La guerre dans un monde en transformation. 

 

Chapitre 1. Empires en guerre. (Omar Coloru, Sylvain Jamiard, Maxime Petitjean)

  • La crise du IIIe siècle de l’Empire romain.

  • Les réactions après la crise. 

  • Les nomades contre Rome : Sarmates, Alains, Huns. 

  • À la frontière orientale : L’Inde et la Chine. 

 

Chapitre 2. Pratique et théorie de la guerre dans l’Empire tardif. (Sylvain Jamiard, Immacolata Eramo).

  • Les opérations militaires.

  • Stratège et tactique.

  • Les manuels militaires. 

 

Chapitre 3. L’organisation de l’armée. (Sylvain Jamiard)

  • La nouvelle armée de l’empire romain tardif.

  • Le triomphe de la cavalerie.

  • La hiérarchie des unités dans l’armée romaine tardive. 

  • Le destin différencié des armées d’Occident et d’Orient. 

 

6e partie. L’Occident médiéval du Ve au XVe. 

 

Chapitre 1. Le combattant et ses armes. (Xavier Helary)

  • Du cavalier au chevalier. 

  • Fantassins, « gens de pied », auxiliaires. 

 

Chapitre 2. Pourquoi combattre. (Xavier Helary)

  • Hommes libres, fidèles et vassaux.

  • Combatte pour la foi.

  • La gloire, l’argent.

  • Combattre pour un parti, pour la Patrie, où pour l’Etat. 

 

Chapitre 3. L’organisation des armées. (Xavier Helary)

  • Rois et princes au combat.

  • Les armées et leur chef.

  • Signes de ralliement, uniformes et étendards. 

  • Ravitaillement et logistique.

  • Machines de siège et artillerie.

  • Les chevaux. 

 

Chapitre 4. Combats et opérations militaires. (Xavier Helary)

  • La bataille.

  • Grandes expéditions, chevauchées, guerre navale. 

  • La guerre de siège. 

  • Occupations.

  • Prisonniers de guerre, pillages, destructions.

  • Les morts et les blessés.

  • L’idéalisation de la guerre. 

 

7e partie. Les Orients médiévaux. 

 

Chapitre 1. La Chine et les Mongols. (Michèle Bernardini, Maxime Petitjean)

  • Les dynasties chinoises.

  • Combattre dans la Chine médiévale.

  • La guerre à l’époque mongole.

 

Chapitre 2. L’armée byzantine. (Jean-Claude Cheynet)

  • L’héritage romain.

  • Les « thèmes » et l’armée professionnelle. 

  • Les hommes.

  • Une armée technique. 

  • Une armée chrétienne. 

 

Chapitre 3. Les armées du monde musulman médiéval. (Jean-Claude Cheynet)

  • La conquête.

  • De nouvelles conquêtes. 

  • La constitution d’une armée impériale.

  • Armement, stratégie, tactique.

  • Le financement des armées. 

 

Chapitre 4. Les guerres des l’Empire byzantin. (Jean-Claude Cheynet, Immacolata Eramo)

  • L’armée en guerre.

  • Les guerres sur mer.

  • La littérature militaire à Byzance. 

  • La prise de Constantinople par Mehmed II le conquérant. 

 

Volume 2. L’âge classique, XVe - XIXe siècle.

(Éditions Passés composés, octobre 2019, 782 pages)

 

Introduction Tome 2.

 

« De Machiavel (1521) à Clausewitz (1832), la théorie de la guerre attire de nombreux auteurs, et contribue à l’affirmation du traité d’art militaire en tant que genre littéraire et même d’un véritable champ disciplinaire, qualifié de « stratégique » en 1777 par le Français Joly de Maizeroy. Ce domaine de la pensée est investi par les grands courants philosophiques de l’époque depuis l’humanisme jusqu’aux Lumières. » Mais aucune conception ne s’impose. 

 

« Appliquée à la guerre, la notion d’âge classique désigne une époque où les conflits armés tendent à se soumettre aux raisons de la technique, du territoire et de l’Etat. Ces rationalités ne sont pas nouvelles, mais les pratiques et les théories de la guerre s’organisent pour les optimiser, voire les systématiser. Ce processus est d’autant plus remarquable qu’il se développe à l’échelle inédite du monde, intégrant de nouveaux espaces tels que l’Amérique dans le réseau des échanges et des conflits. L’âge classique de la guerre est donc l’âge d’une raison militaire mondialisée. » 

 

Cette période est marquée par le développement de la puissance de feu. Ce développement à plusieurs conséquences :

 

  • Organisation tactique des unités d’infanterie pour optimiser cette puissance (tir par salves). 

 

  • Nécessité d’une rigoureuse discipline collective. 

 

  • Modification des univers mentaux et sociaux de la noblesse. 

 

  • Modification des données stratégiques qui favorisent l’essor des puissances capables de transformer leur organisation sociale, militaire, voire politique pour en exploiter toutes les ressources. 

 

  • Modification des pratique et de la culture de la guerre sur mer. Les navires alignent de plus en plus de pièces d’artillerie et deviennent de véritables forteresses flottantes. 

 

  • Modification des systèmes de fortifications qui doivent s’adapter à ces nouvelles capacités de destruction. 

 

« Ce contrôle de l’espace est un puissant déterminant de la raison militaire, dont il conditionne même les formes et les degrés de violence. » Pour Vauban, « le contrôle de l’espace donne la véritable mesure de la souveraineté . La dimension territoriale est trait constitutif du lien unissant la guerre et la construction de l’Etat. » 

 

Le développement des effectifs militaires pose le problème du financement. « La guerre accapare les finances et l’activité publique, au point de façonner un véritable Etat éco-militaire. » Fait caractéristique de l’âge classique de la guerre, « l’Etat éco-militaire n’es pas un modèle d’efficacité, mais il contribue néanmoins à l’affirmation de la puissance publique et la rationalité qui la fonde. » 

 

Aux XVIe et XVIIe siècles, développement de la notion de raison d’Etat qui propose l’autonomie de l’Etat face à ses fondements religieux. 

 

« L’essor de l’imprimé contribue à la normalisation des pratiques de la guerre, non seulement par la publication d’une foule de traités d’art militaire, mais aussi par la formation d’un espace public de la controverse, qui se nourrit de l’essor de la littérature pamphlétaire et de la presse périodique. » 

 

« La guerre semble aussi alimenter un espace public transnational, qui contribue à l’émergence d’un droit des gens fondé sur des principes universels. Le vecteur de l’imprimé participe alors à la mondialisation des normes de la guerre, sous l’influence des théories et des pratiques de la guerre européenne. » 

 

« Dans la guerre, l’adaptation aux pratiques de l’Autre, voire leur imitation pure et simple, forme un impératif catégorique, dont la sanction est sans appel. Au combat, l’acculturation est une question de vie ou de mort. Selon cette conception, la guerre pourrait être considérée comme un paradoxal facteur d’unification, associant les belligérants dans une culture partagée. Dans ce contexte, les puissances européennes jouent un rôle majeur mais non exclusif. » 

 

Au XIXe siècle de nombreuses innovations techniques modifient les pratiques de la guerre. 

 

  • Années 1830, développement dans la marine. 

 

  • 1854 - 1856 expérimentation du télégraphe et du chemin de fer. 

 

  • 1850 - 1860 fusils à chargement par la culasse, obus percutants, mitrailleuses. 

 

« La régulation de la guerre ne pouvant venir des belligérants, elle doit être prise en charge par des instances neutres. Ainsi s’explique l’émergence d’un courant pacifiste, illustré par la Ligue de la paix et de la liberté fondée par Frédéric Passy en 1867. L’âge classique de la guerre cède alors au paradoxe de la rationalisation de la destruction et de la mort. » 

 

8e partie. La guerre et le territoire.

(Hervé Drévillon)

 

Chapitre 1. Saisons et châteaux.

  • L’approvisionnement des armées. 

  • Contraintes logistiques et « taxe de violence »

  • La Défense des frontières et des confins.

 

Chapitre 2. L’avènement des territoires. 

  • L’intégration des espaces périphériques.

  • Maîtriser les espaces de la guerre.

  • L’épreuve du territoire.

  • Guerre à l’extérieur, police à l’intérieur. 

  • Pacifier et administrer les zones occupées. 

 

Chapitre 3. La révolution de la mobilité. 

  • Aux origines de l’art opératif. 

  • De la défense du territoire à la conquête. 

  • Le défi du territoire impérial.

  • Puissance et mobilité.

 

9e partie. La puissance et le monde (XVIe - XIXe siècle) 

(Hervé Drévillon)

 

Chapitre 1. L’économie de moyens.

  • La guerre de siège.

  • Résister ou capituler.

  • Le bombardement stratégique

 

Chapitre 2. La puissance de feu.

  • De la technique à la tactique.

  • Le feu et le choc.

  • La suprématie du feu. 

 

Chapitre 3. L’arithmétique du malheur. 

  • De la tactique à l’ingénierie sanitaire.

  • Mesurer les pertes. 

 

Chapitre 4. Vers la guerre industrielle.

  • La guerre des ingénieurs. 

  • Une nouvelle économie de la guerre.

 

10e partie. La révolution militaire de l’imprimé. 

(Hervé Drévillon)

 

Chapitre 1. Stratégies de la persuasion.

  • Le spectacle de la guerre.

  • De la célébration à l’information.

  • La guerre sur la scène politique.

 

Chapitre 2. Transmettre l’expérience de la guerre.

  • Fictions chevaleresques.

  • L’expérience intime.

  • Le tournant romantique.

  • La littérarisation du fait militaire.

 

Chapitre 3. Le livre militaire et ses usages.

  • Le mouvement humaniste. 

  • Imprimerie et standardisation. 

  • L’espace public de la pensée militaire.

  • Le champ des études militaires. 

 

11e partie. La guerre sur mer (XVIe - mi XIXe siècle)

(Martine Acerra)

 

Chapitre 1. Stratégie maritime et enjeux internationaux.

  • D’un océan à l’autre. 

  • Doctrines d’emplois.

  • Des règles pour la guerre sur mer.

  • À ennemi odieux, guerre légitime.

 

Chapitre 2. Outils et pratiques de la guerre sur mer. 

  • Un triptyque.

  • Machines de guerre. 

  • Politique navale et formes de guerre.

  • « Stratégie génétique » à chaque zone et mission navale sans navire spécifique. 

 

12e partie. Guerre, globalisation et interactions culturelles

(XVIe - mi XVIIIe siècle) 

(Benjamin Deruelle)

 

Chapitre 1. Des soldats partout. 

  • Des armées au visage international.

  • Rebelles, déserteurs, renégats, prisonniers et autres esclaves militaires.

  • Des troupes d’auxiliaires. 

 

Chapitre 2. Le grand creuset de l’armée : échanges, transferts et hybridations. 

  • Uniformisation et articulation dans les armées européennes. 

  • Union des peuples, synthèse et transfert en Russie, dans l’Empire ottoman et en Chine.

  • Passeurs, métissages et sociétés militaires mixtes. 

 

Chapitre 3. Une première globalisation de l’art de la guerre ? 

  • Les appropriations du modèle militaire et leurs limites. ´

  • L’ère des pères fondateurs du droit international.

 

13e partie. Guerre et religion (XVIe - mi XVIIIe siècle)

(Brian Sandberg)

 

Chapitre 1. La sacralisation de la violence au XVIe siècle.

  • Causes et motivations religieuses.

  • Les formes de la violence.

  • La guerre des Rustauds en Allemagne (1524-1525) : la prière et la bataille.

  • Chiites et sunnites.

  • Frontières militaires et espaces de contact.

  • Les colonies et les missionnaires militants.

 

Chapitre 2. Les guerres confessionnelles en Europe.

  • Les guerres de religion en France (1562-1629) : une guerre confessionnelle.

  • Les révoltes des Pays-Bas (1566-1609) : une révolution politique, militaire et religieuse. 

  • Les origines religieuses des guerres civiles britanniques (1638-1652)

  • La guerre de Trente ans (1618-1648). Une guerre de religion européenne ?

 

Chapitre 3. La religion et le développement des Etats.

  • Religion et raison d’Etat.

  • L’identité religieuse des Empires.

  • La foi et les guerres de Louis XIV

  • Le concept étatique de « guerre de religion »

 

14e partie. La guerre et l’affirmation de l’Etat moderne

(XVIe - mi XVIIIe siècle)

Hervé Drévillon.

 

Chapitre 1. Armée, Etat et société.

  • La gestion étatique des armées. 

  • Ultima ratio Regum

  • Le contrôle des troupes. 

  • L’essor de l’obligation militaire. 

  • Discipline militaire et discipline sociale. 

 

Chapitre 2. L’Etat eco-militaire. 

  • La guerre c’est l’impôt. 

  • L’entreprise et le crédit. 

  • L’équation chinoise. 

  • War making, State bashing. 

  • Le despotisme militaire. 

  • Essor et déclin de l’Empire Perse. 

  • De l’Etat éco-militaire au système militaro-industriel. 

 

15e partie. La société militaire (XVIe - mi XVIIIe siècle)

Benjamin Deruelle ; Hervé Drévillon. 

 

Chapitre 1. Le métier des armes. 

  • Profession mercenaire. 

  • Naissance des armées permanentes. 

  • La profession militaire. 

  • De l’art martial à la culture professionnelle. 

 

Chapitre 2. Culture et identité militaires. 

  • Un univers parallèle. 

  • L’uniforme et la distinction militaire. 

  • La culture du service. 

  • L’honneur de « toutes les rêveries du monde, la plus reçue et plus universelle. » 

  • « La voie du samouraï, c’est la mort »

 

16e partie. La guerre et la mutation des empires. 

Mi XVIIIe - mi XIXe

Bernard Gainot

 

Chapitre 1. Malédictions impériales. 

  • La conquête espagnole. 

  • Fragilités ottomanes. 

  • La formation du Raj.

 

Chapitre 2. Empires et acculturations militaires.

  • Les fédérations amérindiennes de l’Amérique du Nord. 

  • La traite des Noirs, fondement et enjeu des Empires. 

  • Les Pérégrins de la « révolution militaire » en Cochinchine. 

 

Chapitre 3. Vers les impérialismes européens.

  • La gestion des marges, invention des traditions guerrières. 

  • Deux stratégies pour l’émergence d’une suprématie impériale. 

  • Une transition vers l’impérialisme contemporain ? La conquête de l’Algérie. 

  • L’âge impérialiste et le printemps des Nations; 

 

17e partie. La guerre à l’âge des révolutions libérales et patriotiques

XVIIIe siècle

Bernard Gainot

 

Chapitre 1. Révolution militaire et communautés civiques.

  • Les conflits précurseurs des guerres nationales : Provinces-Unies et Angleterre. 

  • Métamorphose des milices patriotes. 

  • Les guerres de l’indépendance des Etats-Unis (v 1763 - 1783)

  • Des champs de bataille de la guerre d’Amérique au modèle de la « guerre patriotique ». 

 

Chapitre 2. Soldats citoyens et citoyens soldats.

  • La France et la force armée en 1789.

  • Organiser le peuple en armes.

  • L’armée professionnelle en crise. 

  • La Patrie en danger. 

  • Du volontariat à la réquisition. 

 

Chapitre 3. Les guerres de la République.

  • Un nouveau système de guerre. 

  • « Révolutionner la guerre. »

 

18e partie. Le temps des guérillas (XVIIIe - mi XIXe siècle).

Nicolas Cadet

 

Chapitre 1. Déclarer la guérilla.

  • Guerre de partisans et brigandage au XVIII3.

  • L’essor des mouvements insurrectionnels sous la Révolution française et l’Empire.

  • L’introduction de la guérilla dans le cadre juridique européen. 

  • Les conditions favorisant l’essor de la guérilla.

  • L’organisation des guérillas. 

 

Chapitre 2. Une grammaire de la violence.

  • Des conflits marqués par des violences extrêmes.

  • Sortir de la violence.

 

Chapitre 3. La guérilla comme système de guerre.

  • Stratégies et tactiques des guérillas de l’ère napoléonienne. 

  • Les limites des guérillas de l’ère napoléonienne en tant que système de guerre.

  • Ambiguïtés et paradoxes de la guérilla. 

 

19e partie. Les guerres des nations (XIXe siècle).

Nicolas Cadet ; Hervé Drévillon ; Bernard Gainot.

 

Chapitre 1. La mosaïque des armées nationales.

  • La conscription en France.

  • La guerre et la nation prussienne.

  • De l’armée nationale à « l’armée des vingt nations ». L’intégration des étrangers. 

  • L’armée, creuset de la Nation en Amérique latine.

  • L’armée et la Nation en Grèce et en Italie. 

 

Chapitre 2. Qui est l’ennemi ? 

  • L’intériorisation du sentiment hostile.

  • Les ressorts religieux de l’hostilité.

  • Pertes civiles et militaires. 

  • L’ennemi c’est le territoire. 

  • La guerre de Sécession et l’enjeu territorial. 

  • La Nation dans la guerre industrielle. 

 

Volume 3. Guerres mondiales et impériales, 1870 - 1945.

(Éditions Passés composés, mars 2020, 759 pages)

 

Introduction volume 3.

 

Entre 1870 et 1945, la guerre fut une réalité inévitable (deux conflits mondiaux, des campagnes coloniales incessantes). Cette période fut un temps de la guerre « marquant en profondeur les sociétés de ses périls, de ses destructions, de son emprise. »

 

Ces conflits ont encore une influence aujourd’hui. 

 

  • Par la constitution d’antagonismes et de foyers de tensions (Yougoslavie, Proche-Orient, désintégration de l’empire Ottoman). 

 

  • Par les traces et les marques laissées dans le paysage. 

 

  • Dans les arts de toutes sortes. 

 

  • Par le travail des historiens. « Un acquis important des dernières décennies, dont ce volume propose une synthèse, est l’intérêt porté par la recherche aux dimensions humaines de l’expérience de la guerre, qu’il s’agisse des combattants qui en sont marqués dans leur chair, ou des civils plus exposés que par le passé à la violence. L’histoire de la guerre qui s’écrit aujourd’hui reste ainsi redevable au travail fondamental de John Keegan (Anatomie de la bataille, 1976), qui, le premier, sut donner accès au champ d bataille dans ses dimensions physiques et concrètes, le rendre lisible non seulement sur le plan tactique mais aussi sensoriel, avec son attention alors inédite aux bruits de la guerre. » 

 

« Cette écriture de l’histoire au ras du sol, donnant toute leur place à ses acteurs ordinaires, hommes et femmes, doit être combinée avec un questionnement plus large sur l’importance des guerres pour les sociétés qui les traversent. Il n’est pas exagéré de dire qu’entre 1870 et 1945 les guerres transforment la face du monde. Elles bouleversent les pays belligérants, accélérant le changement social, la modernisation industrielle et l’urbanisation, accentuant l’emprise des Etats sur la société de l’économie. » 

 

Les guerres font aussi basculer les rapports de force : 

 

  • Disparition, après 1918, d’empires pluriséculaires. 

 

  • Déstabilisation des circuits financiers. 

 

  • Remise en cause de la domination européenne sur le monde. 

 

  • Avénement des superpuissances, émergence des continents dominés. 

 

La période étudiée est marquée par la sujétion croissante du globe aux grandes puissances militaires, d’Europe, puis des Etats-Unis et du Japon. « Ces Etats qui s’imposent puis s’affrontent adoptent alors même un même modèle, d’une redoutable efficacité : des armées dirigées par des états-majors professionnalisées, encadrant des masses de conscrits, dotées d’armes à feu de plus en plus destructrices et d’une logistique permettant de mener des opérations de plus en plus lointaines. Il en résulte une mondialisation impériale : les différents espaces de la planète sont à la fois reliés, en partie unifiées, par des flux d’ampleur croissante au tournant des XIXe et XXe siècles et fragmentés par les ambitions rivales des puissances impériales qui en prennent possession. Cela débouche sur la Première Guerre mondiale.

 

Tous les acteurs de ces guerres font l’expérience de conditions de combat beaucoup plus terribles qu’avant. Les civils pour leur part sont de plus en plus victimes de la violence de la guerre. 

 

Si les civils ont toujours été victimes de violences, ce qui change c’est le caractère « systématique, délibéré, quelquefois rationalisé, des atteintes envers les civils, à des fins militaires ou idéologiques. » 

 

Le nazisme « dans sa valorisation de la violence, dans ses conquêtes, puis au moment de sa défaite intégrale, porte à son aboutissement ultime une radicalisation idéologique qui ne fait voir son univers qu’en termes guerriers. » 

 

« Face à cette exaltation de la guerre comme raison d’être, à la multiplication des crimes qui en a souvent découlé, d’autres voix se sont fait entendre. Ce n’est pas le moindre paradoxe de la période ici étudiée que de faire naître, en même temps que des extrêmes de violence, et en réaction contre eux, le pacifisme moderne et la justice pénale internationale . Déplorer la guerre, la dénoncer, la combattre, devient un thème majeur du débat public, un sujet pour les artistes et parfois un engagement militant. » 

 

Rassemblant des historiennes et des historiens de différentes sensibilités, ce livre n’est pas un manifeste, pour ou contre tel ou tel concept, telle ou telle clé de lecture englobante de la guerre contemporaine. Il entend défendre une position historiographique simple : afin de comprendre les conflits des XIXe et XXe siècle dans leur diversité, ce sont tous les outils de l’histoire et des sciences sociales qu’il faut savoir mobiliser, sans exclusive, sans emphase inutile, en adoptant au cas par cas le vocabulaire et les instruments conceptuels pouvant rendre compte avec rigueur des pratiques et des expériences de guerre, qu’il s’agisse de la micro histoire ou de l’histoire du genre, de l’anthropologie du corps ou de l’histoire sociale. » 

 

Ce livre ne propose pas un récit linéaire des conflits de la période, mais plutôt un effort d’explication « à travers de longs essais partageant une même interrogation sur ce qui a changé entre le dernier tiers du XIXe et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les conflits et les manières dont les sociétés les ont traversés. » 

 

20e partie. Etats de guerre. 

 

Chapitre 1. Conflits. Le système international et les guerres. (Jean-Michel Guieu)

  • Le temps de la prépondérance allemande.

  • La bipolarisation du système international (1890-1914)

  • Du « concert européen » au « concert mondial » ? 

  • À la recherche d’un nouvel ordre international (1914-1929)

  • La destruction du système international de l’après-guerre (1929-1945). 

 

Chapitre 2. Armes. L’évolution des stratégies et technologies guerrières. (Yves Le Maner)

  • 1870-1914. Vers la guerre industrielle. 

  • La Grande guerre : triomphe de l’artillerie lourde et apprentissage de la guerre en trois dimensions. 

  • L’entre-deux-guerres : contraction et tâtonnements.

  • La Seconde Guerre mondiale : vers la guerre totale ? 

 

Chapitre 3. Mobilisations. Etats et économies de guerre. (Arndt Weinrich)

  • Armée de masse et « impôt du sang »

  • Mobilisation économique et pacification sociale.

  • Régîmes d’exception et appareil répressif.

 

Chapitre 4. Empires. Conflits et combattants impériaux et coloniaux. (Laurent Dornel)

  • Des guerres nombreuses et incessantes.

  • Des guerres atypiques.

  • Guerres coloniales, situation coloniale et empires. 

  • Comment les guerres coloniales affectent-elles les métropoles. 

 

21e partie. Les épreuves de la guerre. 

 

Chapitre 1. Combattants. Lieux, formes et expériences de guerre. (Julie Le Gac)

  • Mobilisés.

  • Vulnérables.

  • Aguerris.

  • Meurtris

 

Chapitre 2. Sociétés. Civils et structures sociales à l’épreuve de la guerre. (André Loez)

  • Souffrance et survie.

  • Efforts de guerre.

  • Ruines et renouveau.

 

Chapitre 3. Genres. Rapports sexués et redéfinition des rôles féminins et masculins à l’épreuve des conflits. (Manon Pignot)

  • permanence des rapports de genre « traditionnels » et dominants.

  • Une mutation des rôles, partielle mais durable.

  • Troubles dans le genre ?

 

Chapitre 4. Engagements. La guerre comme expérience idéologique et politique. (Stéphanie Prezioso)

  • Guerre ou révolution ? (1870-1914)

  • Guerre et révolution (1914-1922)

  • Révolution ou fascisme ? (1922-1945)

 

Chapitre 5. Refus. Quitter le combat, chercher la paix. (Nicolas Offenstadt)

  • Quitter la guerre / faire la paix. Une perspective chronologique. 

  • Cadres de guerre, cultures de paix.

 

Chapitre 6. Ecritures, images, témoignages et représentation de la guerre. (André Loez)

  • Images et récits à l’épreuve de la modernité. 

  • La Grande Guerre, un basculement dans les représentations ?

  • Représenter le paroxysme : la seconde guerre mondiale.

 

22e partie. Les extrêmes de la guerre.

 

Chapitre 1. Victimes. Les civils entre combats et politiques de violences. (Tal Bruttman)

  • Les civils au cœur des combats.

  • Guerres et politiques de contrôle des populations.

  • Politiques de destruction : entre uniformisations nationales et destruction des populations. 

 

Chapitre 2. Violences. Les violences de guerre, leurs acteurs et leurs interprétations. (André Loez ; Nicolas Mariot)

  • De 1945 aux années 1980 : la centralité des crimes nazis et la lente construction d’un champ historiographique. 

  • Le tournant des années 1990. Violences interpersonnelles, explications culturelles. 

  • Depuis les années 2000 : changement de focale et foisonnement des travaux.

 

Chapitre 3. Crimes. Droit de la guerre, transgressions et procès.

  • Origines du droit de la guerre.

  • La Première Guerre mondiale et ses suites. 

  • Justice et « civilisation ». Une vague de procès sans précédent après 1945. 

 

Volume 4. Guerres sans frontières, 1945 à nos jours.

Dir : Louis Gautier

(Éditions Passés composés, mars 2021, 719 pages)

 

Introduction volume 4.

(Longue introduction de 45 pages)

 

« Ce siècle n’échappe pas à la guerre. Pas plus que ses devanciers, il n’est parvenu à dénouer les liens qui, depuis l’aube de l’humanité, unissent inextricablement guerres et sociétés. Ces communautés humaines s’organisent pour se défendre et se protéger. Dès qu’elles s’organisent, même de façon primitive, elles commencent par s’affronter et ne cessent plus alors de s’opposer entre elles. La guerre hante le pacte social. » 

 

« Au terme de cette histoire des mondes en guerre, dans ce quatrième et dernier volume, force est de constater que les hommes n ‘ont toujours pas réussi à conjurer la malédiction de la guerre, ni à élucider son énigme, ni à en déjouer tous les pièges. » 

 

« Sans effacer la césure que constitue la fin de la guerre froide en 1991, le propos de ce livre est d’inscrire l’histoire des multiples conflits ouverts depuis 1945 dans des cycles longs et d’en approfondir ainsi la compréhension. » 

 

Aujourd’hui comme hier la guerre est datée. 

 

« L’enquête sur la guerre, de la préhistoire à nos jours, bute toujours sur les deux mêmes difficultés : l’impossibilité de définir la guerre dans l’absolu et le mystère constamment renouvelé, de sa signification historique. »

 

Les finalités et les représentations de la guerre sont changeantes comme un caméléon. 

 

« Trop de généralisations, de métaphores ou d’abstractions conduisent toujours à une falsification des réalités. La guerre en effet ne se connaît bien que par l’étude des cas particuliers. La notion qui varie selon les temps et en fonction des lieux est fortement conditionnée par les moeurs et par les idées, mais concrètement aussi par l’état des techniques. » 

 

Les armes sont un marqueur essentiel des grandes batailles, qui font que la « guerre est d’abord datée. »

 

La guerre déchiffrée. 

 

« La guerre est un phénomène doublement caractérisé par ses mutations internes au cours des siècles et par les transformations qu’elle imprime à l’histoire des sociétés. D’où la difficulté à l’appréhender sous ce double visage et le parti pris de cet ouvrage de s’en tenir à l’étude de ses principaux aspects culturels, politiques,, juridiques, stratégiques, militaires, techniques (…) Sa compréhension ne peut tenir dans une seule approche, qu’elle soit anthropologique, éthologique, économique ou sociologique. » 

 

Actuellement les historiens sont méfiants vis à vis :

 

  • Des théories philosophiques (Hegel, Carl Schmitt)

 

  • Des études historiques trop « démonstratives » (V D Hanson)

 

  • De la grande stratégie soupçonnée de nourrir une ambition autoréalisatrice (Mahan, Edward Luttwack)

 

« Universitaires et experts privilégient aujourd’hui l’approche statistique. Les chiffres, le classement, la mesure,, la modélisation devraient les prémunir contre la tendance des études classiques de la guerre, à hypostasier (considérer abusivement une idée comme une réalité) leur sujet d’analyse. Il s’agit dorénavant de recueillir et de traiter de multiples séries de données quantitatives ou qualitatives (pertes civiles et militaires, dégâts collatéraux, coût des opérations, performance de la technologie et des armes, sondages d’opinion, enquête de terrain). Ces informations renseignent sur le déroulement des conflits et leurs effets, servent à diagnostiquer les causes de la violence, permettent d’évaluer les rapports de force, d’analyser les modes d’action et les facteurs de contrainte. La guerre n’est plus appréhendée en grand, on l’examine au microscope. Le récit cède la place aux comptes rendus. » 

 

Méthode utilisée par les principaux centres internationaux de recherche sur les problèmes de la guerre et de la paix. 

 

Tous ces centres définissent la guerre de la manière suivante. « Sont considérés comme des conflits armés ceux, qui liés à un contentieux territorial ou à la contestation d’un régime politique, ont causé dans l’année au moins 1000 morts. »

 

On définit ainsi plusieurs catégories. 

 

  • Conflits majeurs (+ de 1000 morts) / Conflits mineurs (- de 1000 morts)

 

  • Conflits interétatiques / Conflits intraétatiques.

 

  • Conflits de forte intensité / Conflits de basse intensité. 

 

Mais « les cribles appliqués aux conflits du XXe siècle sont de moins en moins pertinents pour évaluer ceux du XVIe siècle. Une cyber attaque massive peut bloquer un pays sans causer aucun mort. »

 

Pour Hobbes, « la guerre ne consiste pas dans la bataille ou le fait de se battre, mais vaut pour toute période où la volonté de combattre est manifeste. (…) Déchiffrer la guerre suppose ainsi de dépasser les chiffres pour s’intéresser à ses dimensions idéologiques, culturelles, socio-économiques et politiques. »

 

« En élargissant la focale d’analyses contemporaines trop souvent réduites à des chiffres ou polarisées par les violences de la guerre, il s’agit dans cet ouvrage, comme dans les autres tomes de Mondes en guerre, d’être aussi attentif aux données comparées qui singularisent chacun des conflits depuis 1945 qu’aux sous-jacents qui les unissent historiquement et politiquement. »

 

La guerre par la lunette des conflits.

 

« La guerre vit de nos jours au temps des conflits. Dépolitisation et dispersion vont de pair pour renforcer la perception que les conflits sont des accidents ou des épisodes dans l’histoire des sociétés contemporaines. » ils ne sont reliés par aucune grande cause comme par exemple les croisades au Moyen-Age. Ils sont donc étudiés de manière isolée. Cela conduit à minimiser le rôle des conflits dans la transformation du système international. D’un autre côté il faut admettre que les conflits récents, même les plus notables (Afghanistan, Irak, lutte contre le terrorisme) ont eu beaucoup moins d’impacts directs sur les relations internationales que des crises civiles comme la crise financière de 2008 ou la pandémie du Covid 19) »

 

« Transformées en exercice de dissection, bien des analyses contemporaines sur la guerre adoptent un point de vue trop étroit. On regarde la guerre par la lunette des conflits. En ignorant, de surcroît, pour que le raisonnement n’en soit pas infecté, sa part de hasard, de subjectivité et d’arbitraire, ces analyses, malgré qu’elles en aient, ont paradoxalement contribué à la relégitimer. En déqualifiant la guerre dans le but d’achever sa disqualification idéologique dans le contexte d’après guerre froide, elles ont, en dépit ou plutôt à cause des précautions prises, paradoxalement conduit à banaliser le recours à la force et la réinscription des conflits conventionnels dans le champ des possibles. »

 

Depuis 1991, les engagements armés sont redevenus un mode de gestion comme un autre. 

 

« Au moment où les réflexions philosophiques et les travaux des historiens des historiens sur les confrontations de la première moitié du XVe siècle et les guerres de décolonisation condamnaient sans appel les conflits du passé, il est frappant d’observer combien au ours des années 1990 et 2000, l’action militaire, certes à des fins humanitaires ou au service de la paix, s’est trouvée réhabilité dans les discours politiques, Maus aussi dans nombre d’essais contemporains. » 

 

Une « longue paix » en trompe l’oeil. 

 

« Au delà du questionnement relatif à l’emploi de la force militaire depuis 1945, en particulier après 1991, les études sur la guerre, quelles que soient les écoles de pensée en relations internationales (réaliste, idéaliste, marxiste, libérale, structuraliste, constructivisme, transnationaliste et intersociale, critique), mettent principalement l’accent sur la responsabilité directe ou indirecte des Américains, des Européens, des Russes et, dans une moindre mesure des Chinois, dans la plupart des conflits armés de la guerre froide et post-guerre froide. Elles relativisent en conséquence le jeu de certains autres Etats et l’impact sur la paix mondiale d’antagonismes régionaux importants, comme les conflits indo-pakistanais, israélo-arabes, Iran-Irak »

 

L’expression « longue paix » utilisée par certains historiens renvoie à ne paix « qui ne signifie pas l’absence de conflits mais que soixante quinze années durant la planète a été préservée du péril d’un affrontement militaire entre grandes puissances (…..) Elle théorise un constat que la sécurité mondiale était garantie par les armes nucléaires et la crainte d’une destruction mutuelle. »

 

Actuellement cette longue paix repose sur deux éléments :

 

  • La bombe atomique. 

 

  • Le commerce. 

 

« La première inciterait les grandes puissances à ne jamais se départir d’une attitude de prudence stratégique, le second créerait entre elles des interdépendances économiques si fortes qu’elles étoufferaient, en tout cas dans l’hémisphère nord, l’explosion des tensions. » 

 

Depuis 1945, la paix est au nord et presque tous les conflits sont au sud. 

 

Depuis 1945, les conflits dans le monde (environ 210) ont causé plus de 25 millions de morts, principalement des victimes civiles. Deux raisons à cela :

 

  • La performance des équipements militaires qui permet de réduire les effectifs engagés. 

 

  • Les civils sont souvent les otages de combats, sans champs de bataille, en particulier ils sont victimes de dégâts collatéraux. Les guerres civiles ont souvent été très meurtrières à cause de génocides (Rwanda), mais aussi de famines organisées (Nigéria, Ethiopie, Soudan). 

 

« Pour ceux qui eurent à en subir toutes les exceptions, tous les accidents ou contre-effets, « la longue paix » n’est qu’une peinture en trompe l’oeil. »

 

Les limitations de la force et les possibilités du droit. 

 

La paix ne se définit jamais dans l’absolu. Elle désigne par contre un Etat qui désigne l’absence ou la limitation des conflits. La paix ne peut dépendre d’une domination. 

 

La paix est aussi tributaire des progrès du droit international des conflits et des nouveaux mécanismes de sécurité collective mis en place par la charte des Nations Unies. 

 

Le droit international qui ne peut empêcher les guerre, essaye d’en interdire certaines armes (chimiques, biologiques, mines antipersonnel). Par contre « il est parvenu à consolider la poursuite et la sanction du génocide et des crimes contre l’humanité, même si les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977 sont régulièrement bafoués. »

 

Mais le droit n’est pas totalement impuissant parce qu’il a établi des normes de licité et d’imprescriptibilité liées à l’usage de la force. Il contraint, ce faisant, les gouvernements des Etats à justifier leurs engagements militaires, à administrer la preuve du bien fondé de leurs actions et à en rendre compte. » Il est un outil de pacification de la société internationale. « Mais le droit des conflits est généralement en retard d’une guerre, comme le montre aujourd’hui l’absence de règles dans cette nouvelle dimension des confrontations qui constitue le cyberespace. » Sans moyens de coercition et le secours de la force, le droit reste inappliqué. 

 

« L’unique condition à la mise en oeuvre du droit international dans le règlement des conflits, à la prévention et à la sanction des abus de la force ou au bon fonctionnement des mécanismes de sécurité collective porte un nom : la volonté des Etats. » 

 

La sécurité reste l’affaire des Etats.

 

«Au cours des trois dernières décennies, l’affirmation, à co^té des Etats, de nouveaux acteurs globaux (firmes, ONG, mouvements confessionnels ou d’opinion, groupements terroristes ou criminels) a profondément modifié la société internationale. Les modes de régulation des échanges ou d’arbitrage des positions entre acteurs privés se sont multipliés. » 

 

Mais « les Etats vis à vis de leurs ressortissants et par rapport à d’autres acteurs internationalisés restent, de façon indépassable à ce jour, à la fois une garantie fondamentale et la protection ultime (…) Là ou les Etats sont forts, la sécurité est la mieux garantie. »

 

Même si certaines activités de sécurité sont déléguées à des sociétés privées, la sécurité collective et la paix demeurent l’affaire des Etats. Elles restent tributaires de leurs  rapports de force, de leurs oppositions comme de leurs coopérations. 

 

Au temps de la guerre froide, la loi des Etats l’emporte sur les principes de sécurité collective nouvellement établis par la charte des Nations-Unies de 1945 et totalement inapplicables. Les conflits sont localisés dans des zones périphériques. Dès la chute du mur de Berlin, il y a une tentative de revenir aux principes de la charte. 

 

« Dès la guerre du Golfe (1990-1991), les considérants juridiques, notamment ceux de la légalité et de la légitimité des conflits, deviennent des éléments clés des décisions relatives aux engagements militaires. Le Conseil de sécurité est amené à se prononcer et (au moins) à débattre des crises internationales (…) Cette entreprise de légalisation des opérations militaires à travers les décisions et les mandats du Conseil e sécurité se heurte cependant à d’importantes difficultés. Le Conseil de sécurité est de plus en plus divisé sur la pertinence des interventions de rétablissement et de maintien de la Paix. Il est de toute façon impuissant face aux actions unilatérales des grandes puissances (Irak 2003, Annexion de la Crimée en 2014)

 

Le questionnement contemporain de la Guerre. 

 

« Ces réflexions préliminaires poussent à retenir, dans cet ouvrage une définition de la guerre suffisamment économe et intemporelle pour être appliquée à tous les conflits, ceux du passé comme les plus contemporains. »

 

Reprise de la définition de Roger Caillois de 1954 « Une lutte collective, concertée et méthodique » qui est encore valable pour les conflits interétatiques comme intraétatiques. « Une lutte, en effet peut être violente mais le degré de violence la caractérise moins que l’épreuve de volonté sous-jacente. La guerre est une activité collective qui met aux prises des communautés humaines diverses (…) mais c’est une activité organisée et préparée. » 

 

Par contre exclusion du champ de cette définition des mouvements spontanés type «Printemps arabe »

 

« La guerre suppose la mobilisation de moyens en vue d’une fin, elle requiert l’adoption d’une méthode par les belligérants, même rudimentaire. » Mais il manque à la définition de Caillois deux éléments :

 

  • La référence aux armes et aux équipements des combattants.

 

  • Un critère signalant l’internationalisation des affrontements. 

 

« Dans cet ouvrage, au delà de cette définition générique, on se gardera bien de chercher un « sens » à la guerre là où la « signification » suffit (….) La guerre en elle même n’est jamais « juste ». Elle peut être légitime. Mieux, elle doit être légale. Mais elle pose surtout la question du bon empli de la force. » 

 

La guerre n’est pas le contraire de la paix, sa signification est ailleurs « dans des explications économiques préalables (famine, sécheresse, épidémie, migration) ou infra sociales (répression politique, violences sociales, pauvreté, chômage), voire métahistoriques (la religion, la culture, les valeurs), dans les finalités politiques et stratégiques affichées par les belligérants, finalités réalisées ou épuisées par la guerre. »

 

Son critère de vanité est le « succès dans l’ordre des fins et non la victoire dans l’ordre des moyens » (Par exemple pourquoi détruire un régime politique que l’on peut manipuler). 

 

« Dès lors que la conquête d’un territoire, l’appropriation de ressources, l’anéantissement des forces de l’adversaire, voire la notion d’ennemi à abattre, ne sont plis des finalités en soi, la victoire militaire devient une étape non conclusive de la plupart des conflits contemporains (…) Dans ces conditions, l’échec ou la réussite des engagements militaires contemporains est plus difficile à mesurer qu’autrefois. » 

 

« Ce volume diffère légèrement des autres. Il porte sur une période courte, soixante quinze ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et s’interroge sur des conflits dont les effets sont encore vifs quand d’autres sont toujours en cours. » 

 

Guerres en chaîne et conflits en grappe.

 

La guerre froide est considérée comme le dernier des conflits en chaine, les mêmes causes produisant les mêmes effets. « Traité de Francfort (1871), traité de Versailles (1919), accords de Yalta (1945). Les conditions d’établissement de la paix sont venues nourrir ensuite la cause de la guerre. Chacun des conflits mondiaux débuche sur le suivant jusqu’à la guerre froide. »

 

On peut aussi appliquer à l’après guerre froide, une autre lecture, celle des « guerres en grappe. » « Depuis 1945, les conflits tournent et se reproduisent là ou l’action militaire, faute de solution politique raciste ou parce qu’elle est déconnectée de ces solutions, finit par avoir des effets de contagion régionale et de contamination des sociétés longuement en butte à la violence du conflit. Dans certaines zones, les guerres se fixent pendant des dizaines d’années et s’agglutinent entre elles, sans perspective d’un accordement politique rapide (Indochine, Proche-Orient) »

 

Actuellement deux phénomènes majeurs structurent la grammaire de la guerre. 

 

  • La mondialisation des enjeux de sécurité, notamment incarné par le péril nucléaire. 

 

  • L’effacement de la distinction traditionnelle entre temps de paix et temps de guerre, qui a partie liée avec la logique de dissuasion. 

 

La mondialisation des enjeux de sécurité. 

 

La menace nucléaire a mondialisé les enjeux de sécurité internationale, « ce que traduit la recherche permanente d’une égalisation des potentiels de destruction entre les deux blocs et la rationalisation progressive du comportement stratégique des deux superpuissances que sont les Etats-Unis et l’URSS. » 

 

Au delà de la problématique nucléaire, d’autres facteurs expliquent cette tendance à une mondialisation des défis de sécurité. 

 

  • Insertion de plus en plus forte de toutes les régions du monde dans des réseaux d’échanges planétaires pour les biens, les individus, les services, les données. 

 

  • Généralisation des risques inhérents à ces échanges. 

 

  • Incapacité des institutions internationales à juguler certains dangers planétaire qui aboutit à une renationalisation des réponses face à des demandes qui supposeraient au contraire davantage de concertation et de solidarité entre les Etats. 

 

La menace planétaire et les risques mondiaux depuis 75 ans sont à l’origine de deux idées nouvelles. 

 

  • Nécessité de protéger la communauté humaine dans sa diversité. 

 

  • Obligation de respecter la dignité humaine dans chaque homme. 

 

Ces exigences ont donné naissance à deux notions en droit international. 

 

  • Crime contre l’humanité dont la poursuite est imprescriptible. 

 

  • Concept de patrimoine matériel et immatériel de l’humanité. 

 

La guerre non délimitée.

 

« Le titre guerres sans frontières exprime cette première évidence. Même endigué ou confinement géographiquement, aucun conflit depuis 1945 n’échappe, dans le temps devenu réel de l’information et celui différé du jugement, à une exposition planétaire. »

 

« Ultimatum, déclaration de guerre, trêve, cessez le feu, armistice, toutes ces notions qui servaient à régler autrefois les conflits, à séparer juridiquement et politiquement le temps extraordinaire de la guerre et le temps ordinaire de la paix ont été remisées au magasin des accessoires. Elles ont perdu de leur pertinence à une époque où l’information ne se gère plus en séquence et en différé, mais en temps réel. » 

 

La guerre ne se fait plus obligatoirement sur place, on peut la téléguider à distance (ex les drones). De même la guerre s’aventure dans de nouveaux espaces : 

 

  • Espace extra-atmosphérique. 

 

  • Grands fonds marins. 

 

  • Espace cyber. 

 

  • Domaine de l’information et de la communication. 

 

« En s’emparant, par une action d’infiltration mûrement préparée, d’un réseau numérique ou d’une infrastructure informatique, on peut à distance produire des effets dans le monde physique y compris si l’attaque vise des systèmes de sécurité avec des conséquences létales. »

 

Les conflits de cinquième génération.

 

Les armes de cinquième génération sont des bits. « Ils sont en passe de révolutionner l’art de la guerre, non seulement dans sa nouvelle dimension numérique, mais aussi grâce aux multiples applications de l’intelligence artificielle, de l’aide à la décision, à la robotisation du champ de bataille. » L’électronique et l’intelligence artificielle n’évincent pas les armes classiques du champ de bataille, mais elles les dirigent de plus en plus. Elles permettent grâce à l’automation, de les affranchir des contraintes des milieux. » 

 

« Les gestionnaires de la violence que sont les Etats, grâce en partie d’ailleurs à la technologie, s’efforcent de contenir les conflits armés dans des zones bien délimitées. » 

 

Les mouvements de libération nationale ou les groupements terroristes actuels opposent une logique de contagion à cette logique de dissémination. 

 

  • Par relocalisation de la lutte à l’étranger. 

 

  • Par dispersion régionale de la lutte. 

 

  • Par dissémination de la lutte au sein de la population. 

 

« En dépit de nombreux conflits, une paix mondiale, certes bâtarde, a pu être maintenue durant soixante-quinze ans. La limitation des conflits, au double plan stratégique et tactique, a évité des emballements préjudiciables à tous. Tant que les intérêts stratégiques des grandes puissances militaires ne sont pas réellement mis en jeu, on peut espérer que cette paix bâtarde continuera de prévaloir. »

 

23e partie. De la Guerre froide aux conflits d’aujourd’hui.

 

Chapitre 1. Paix impossible. (Louis Gautier)

  • La matrice de la guerre froide. 

  • La division du monde en blocs antagonistes. 

  • Coexistence pacifique et crises paroxystiques. 

  • La détente et les conflits périphériques. 

  • Le dénouement. 

 

Chapitre 2. Les nouvelles voies de la guerre. (Louis Gautier)

  • Retour en amont. 

  • Quel nouvel ordre international ? 

  • « La mère de toutes les batailles ». 

 

Chapitre 3. Le temps des conflits. (Louis Gautier)

  • La Pax americana.

  • L’impact du 11 septembre. 

  • La guerre contre le terrorisme islamique. 

  • Un monde sans boussole. 

 

Chapitre 4. Les grammaires de la guerre moderne. (Yves Boyer)

  • « La guerre en accordéon » en Corée et la guerre sino-indienne de 1962. 

  • Stratégie de containment et modèle de guerre « à l’américaine » (1960-1980)

  • Le contre modèle soviétique, l’approche opérative de la guerre. 

  • La révolution américaine dans les affaires militaires à la fin de la guerre froide. 

  • La transformation électro-informatique de la guerre et la puissance aérospatiale. 

  • L’approche high-tech de la guerre prônée par les Etats-Unis. 

  • Réactions russes et chinoises au modèle de guerre high-tech. 

  • Des opérations militaires high-tech dans un environnement rustique : les opérations Serval et Barkhane. 

  • Une guerre à la française ? 

 

24e partie. La conduite de la guerre à l’ère nucléaire. 

 

Chapitre 1. De la compétition nucléaire aux déséquilibres de la prolifération. (Nicolas Roche)

  • L’arme nucléaire comme continuation de la guerre classique. 

  • L’arme nucléaire, une rupture dans l’art de la guerre ou l’invention de la dissuasion. 

  • Le jeu de la dissuasion dans la guerre. 

  • La crise des euromissiles. 

  • Peut-on dépasser l’arme nucléaire pour révolutionner encore une fois l’art de la guerre ? 

  • L’arme nucléaire et la régulation de la guerre : nouvelles normes ou immoralité pure ? 

 

Chapitre 2. Guérillas, terrorismes et guerres irrégulières. (Elie Tenenbaum)

  • Destabilisation et actions clandestines dans la guerre froide (1945-1956)

  • Le temps des guerres de libération nationale (1945 - 1965)

  • Guérillas et terrorisme dans un monde multipolaire. 

  • La Grande Guerre contre la terreur (2001 - 2020)

 

Chapitre 3. Alliances et coopérations de défense. (Olivier Schmitt)

  • Les alliances durant la guerre froide. 

  • Alliances et sécurité collective après la guerre froide : stabilité et renouveau. 

  • La guerre à plusieurs : coalitions et opérations militaires multinationales. 

 

Chapitre 4. La guerre, le droit et la justice. (Jean-Baptiste Jeangène Vilner)

  • L’usage de la force. 

  • Les normes dans la guerre.

  • Après la guerre. 

  • Les défis futurs. 

 

25e partie. Les combattants et le triomphe de la technologie. 

 

Chapitre 1. Qui combat ? (Pascal Vennesson)

  • Stratégies nucléaires : renouvellement et réhabilitation paradoxale des combattants. 

  • Transformation des armées. 

  • Diversification des insurgés. 

  • Légitimité de la guerre et des combattants. 

 

Chapitre 2. Une économie permanente d’armement. (Renaud Bellais)

  • La technologie au coeur de l’armement. 

  • La mise en place du « complexe militaro-industriel ». 

  • Un XXIe siècle dans la continuité de la Guerre froide.

  • Intelligence artificielle : vers un nouvel art de la guerre ? 

 

Chapitre 3. Révolutions technologiques et supériorité militaire. (Corentin Brustlein)

  • De l’électronique au numérique, la révolution des capteurs et des communications. 

  • Le demi-siècle de la létalité, de l’arme thermonucléaire à la précision conventionnelle. 

  • La mutation des milieux traditionnels de la guerre

  • L’extension des domaines d’affrontement. 

 

Chapitre 4. Les représentations de la guerre. Ce que disent les images. (Bénédicte Chéron)

  • Les images photographiées et filmées au centre des représentations contemporaines de la guerre. 

  • Les images de la guerre : des objets politiques. 

  • La violence et la mort dans les images

 

Dernière mise à jour : 25 octobre 2021. 

 



10/06/2021
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