De Caluire à Lyon. Un parcours sur les traces de la Résistance.

Cet album retrace le parcours sur l'histoire de la Résistance effectué par les élèves de 3e du collège. 

 

Sources.

- Mémorial prison de Montluc. livret pédagogique de 60 pages, juin 2011. 

- Permezel (Bruno). Victimes de l'occupation à Lyon et alentour. 81 monuments, 11 parcours. Edts BGA Permezel. Juin 2001, 142 pages.

- Permezl (Bruno). Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements. Novembre 2003, 740 pages.

- différents sites internet dont Mémoire des Hommes.



Plaque au soldat Francisque Eugène Rendu.
Plaque au soldat Francisque Eugène Rendu. :

Francisque Eugène Rendu est né le 27 mai 1903 à Bellegarde (Allier). Soldat à la 405e DCA décède des suites de ses blessures.


Monument aux morts.
Monument aux morts. :

    Le nouveau monument aux morts a été installé sur la place Jean Gouailhardou face à la maison du docteur Dugoujon.
    Contrairement à la plupart des monuments aux morts français, ce monument est centré sur la Résistance puisque la stèle centrale porte l’inscription « A la mémoire des résistants de Caluire et Cuire. Les plaques de chaque côté des armoiries de la ville portent les noms de 40 résistants (essentiellement des FFI).
    Autour de cette stèle centrale, d’autres stèles plus petites portent les noms de :
        39 militaires de 1939-1945.
        5 militaires d’Indochine.
        9 militaires d’Algérie. 
 


Monument aux morts.
Monument aux morts. :

    Trois grandes stèles rectangulaires un peu à l’écart par rapport à la stèle centrale portent les noms des 342 victimes de la 1ere guerre mondiale.


Entrée de la prison de Montluc
Entrée de la prison de Montluc :

             Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, les résistants ne furent pas enfermés au fort de Montluc mais dans une prison située en face de ce fort.

            La prison de Montluc est une prison militaire construite en 1921 pour accueillir des prisonniers militaires. Mais devant le peu de détenus incarcérés, elle est fermée en 1932.

            Elle ouvre à nouveau en septembre 1939 pour recevoir des militants communistes, des militaires purgeant de courtes peines et quelques détenus de droits communs. Après la défaite, elle passe sous l’autorité du gouvernement de Vichy qui y enferme tous ceux qui s’opposent au nouveau régime, en particulier les Gaullistes.

            L’invasion de la zone libre en novembre 1942, fait passer la prison sous l’autorité des Allemands qui vont y enfermer, dans des conditions particulièrement dures des résistants et des Juifs.  

            A partir de septembre 1944, les rôles changent et les collaborateurs ainsi que quelques allemands remplacent, jusqu’en 1954, les anciens résistants.

            De 1954 à 1962, sont enfermés des partisans de la cause algérienne. Certains, condamnés à mort, sont exécutés dans l’enceinte de la prison.

            De 1962 à 2009, la population carcérale se diversifie. Elle accueille des détenus de droit commun mais aussi des femmes.   

            La prison ferme définitivement en 2009, les derniers détenus étant transférés à la nouvelle prison de Corbas. 


Plaque au général Jean De Lattre.
Plaque au général Jean De Lattre. :

Cette plaque rappelle que le général De Lattre de Tassigny a été enfermé dans cette prison par le gouvernement du Maréchal Pétain.
    Général de Brigade, il commande en novembre 1942 la 16e Division d’Infanterie stationnée à Montpellier et refuse d’obéir à l’ordre de Vichy de ne pas s’opposer à l’invasion de la zone libre par les Allemands. Arrêté il est traduit devant le tribunal militaire qui le condamne à 10 ans de prison. Il séjourne à Montluc du 9 décembre 1942 au 9 janvier 1943 avant d’être transféré à la prison de Riom d’où il s’évade en septembre 1943. Rejoignant Londres, il participe au débarquement de Provence le 15 août 1944 à la tête de la 1ere Armée française qui libère Lyon 3 septembre 1944.
 


Plaque en mémoire des Résistants emprisonnés.
Plaque en mémoire des Résistants emprisonnés. :

Cette plaque rappelle, avant que la prison ne soit transformée en lieu de mémoire, que Montluc fut un lieu de détention pour les Résistants et les Juifs durant la Seconde guerre mondiale.
    On remarquera que le chiffre de détenus (10.000) est différent de celui indiqué sur le mémorial rue Jeanne Hachette (Près de 15.000). Cette différence provient du fait que les registres d’écrou ayant disparu, il et difficile de connaître le nombre exact de personnes étant passées, plus ou moins longuement, par la prison de Montluc
 


Photo aérienne de la prison de Montluc.
Photo aérienne de la prison de Montluc. :

Vue datant de 1945. Au premier plan on voit le tribunal militaire. 


Autre vue aérienne
Autre vue aérienne :

datant elle aussi de 1945.


Plan de la prison de Montluc.
Plan de la prison de Montluc. :

    1. Mur des fusillés.
    2. Douches.
    3. Atelier.
    4. Préau.
    5. Emplacement de la Baraque aux Juifs (détruit).
    6. Bâtiment des cellules (3 étages).
    7. Cuisines.
    8. Greffe, parloir.
    9. Gardien.
    10. Logement des gardiens.
    11. Tribunal militaire (en dehors de la prison, mais était relié par une porte).
 


Photo de la cour arrière avec la  «baraque aux Juifs ». (5)
Photo de la cour arrière avec la «baraque aux Juifs ». (5) :

    C’est dans ce baraquement qu’étaient parqués, dans des conditions très difficiles, les Juifs arrêtés dans la région lyonnaise. C’était un lieu de passage avant leur transfert pour le camp de Drancy dans la région parisienne, dernière étape avant la déportation pour Auschwitz.
    On estime que plus de 2500 personnes sont passées par ces baraques. Le dernier convoi de déporté quitte Lyon le 11 août 1944 avec plus de 600 personnes dont 400 Juifs. Du fait de la guerre, ce convoi mettra 11 jours pour arriver à Auschwitz.
 


Photo du Préau (4)
Photo du Préau (4)

Plan du bâtiment central.
Plan du bâtiment central. :

    Chaque étage comportait une quarantaine de cellules. Durant la période allemande, le réfectoire sera transformé en gigantesque cellule pour faire face à l’afflux de détenus.


Plaque de l’inauguration du lieu de mémoire.
Plaque de l’inauguration du lieu de mémoire. :

    Après la fermeture définitive de la prison en février 2009, la question s’est posée du devenir de ce bâtiment particulièrement bien situé dans Lyon. Grâce, en particulier, à l’action de l’association des anciens de Montluc, la prison a échappé à la destruction. Le 25 juin 2009, elle est inscrite sur la liste des monuments historiques puis le 14 septembre 2010, elle est remise au ministère de la défense pour être transformée en lieu de mémoire qui est inauguré le 21 juin 2010 par le Premier Ministre François Fillon, c'est-à-dire le même jour que l’inauguration de la maison du Docteur Dugoujon à Caluire.


Carré des rosiers « résurrection »
Carré des rosiers « résurrection » :

    Ce carré de rosiers planté à l’automne 2010 est dédié à l’amicale de Ravensbrück en mémoire de la déportation. Chaque rosier porte un écriteau. 
        - Aux déportés victimes de la Shoah.
        - Aux internés exécutés à Montluc et dans les locaux de la Gestapo.
        - Aux internés décédés depuis la Libération.
        - Aux victimes des rafles.
        - Aux internés exécutés à Lyon et sa région.
        - Aux déportés résistants.
 
 


Bâtiment central, fenêtre des cellules.
Bâtiment central, fenêtre des cellules.

Couloir des cellules du rez de chaussée.
Couloir des cellules du rez de chaussée. :

    Dans chaque cellule, un panneau rappelle un parcours de personnes enfermées à Montluc.
        - Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952). Un officier détenu à Montluc, alors sous administration française.
        - Daisy Martin (1898-1944). Secrétaire de l’Etat-major régional des FFI, fusillée à Saint Genis Laval le 20 août 1944.
        - Jean (1901-1967) et Ennemond Fousseret (1908-1945). Deux frères dans la Résistance.
        - André Frossard (1915-1995). 9 mois dans la « baraque aux Juifs ».
        - Les sœurs Arcelin, Suzanne (1916-2008), Madeleine (1918-1998), Paulette (1924-1976). Une famille lyonnaise engagée dans la Résistance.  
        - Louis Adam (1903-1944). Un artisan aveugle dans la Résistance.
        - Famille Touitou. Déportés avec leurs 11 enfants (Il n’y aura que 2 survivants).
        - Elise Rivet (1890-1945). Incarcérée dans le réfectoire.
        - Abbé François Boursier (1878-1944). Un curé à Villeurbanne.
        - Roland de Pury (1907-1979). Un pasteur engagé contre le nazisme.
        - Paul Strauss (1919-1945). Résistant juif arrêté dans l’Ain.
        - Bernard Schönberg (1908-1944). Un rabbin résistant et déporté.
        - Chaïm Dominitz (1884-1944). Un rabbin persécuté à la « baraque aux Juifs » et fusillé.
        - Alice Vansteenberghe (1908-1991). Libérée le 24 août 1944. Torturée par Klaus Barbie, elle témoigne à son procès le 3 juin 1987.     
        - Famille Halaunbrenner. Jacob Halaunbrenner, trois de ses enfants et son neveu victime de la Gestapo.
        - Marie Reynoard (1897-1945). Une femme chef départemental du mouvement Combat en Isère.
        - Ennat Léger (1895-1993). Une femme engagée dans le sauvetage des enfants juifs.
        - Jeanine Sontag (1925-1944). Une jeune résistante de 19 ans assassinée à Saint Genis Laval.
        - Gabriel Florence (1883-1945). Un médecin dans la Résistance.
        - Edouard Bonnefoy (1899-1945). Un préfet engagé dans la Résistance.
        - Christian Pineau (1904-1995). Un des témoins du passage de Jean Moulin à la prison de Montluc.
        - André Devigny (1916-1999). Le seul détenu à s’être évadé de la prison de Montluc.
        - Marcel Bloch-Dassault (1892-1986), Claude, Serge et Madeleine.
        - André Adrien Hémart (1894-1945). Commissaire de police et résistant.
        - Les fusillés de la place Bellecourt. Cinq résistants internés à Montluc et fusillés comme otages.
        - Henri Malartre (1905-2005). Un des piliers des transports pour la Résistance.
        - Georges Lyvet (1906-1944). Résistant assassiné en représailles de l’évasion de ses camarades.
        - Elie Nahmias (1926-1992). Un témoin essentiel au procès Barbie.
        - René Leynaud (1910-1944). Journaliste et poète.
        - Jacques Helbronner (1873-1943). Conseiller d’Etat.
        - Marcel Gompel (1893-1944). Un brillant scientifique mort à la  «baraque aux Juifs ».
        - Jean Moulin (1899-1943). Délégué général du général de Gaulle, arrêté à Caluire et Cuire le 21 juin 1943.
        - Marianne Cohn (1922-1944). Assassinée à Annemasse.
        - Mila Racine (1921-1945). Engagée dans le sauvetage des enfants juifs.
        - Roger Goutarel (1922-1944). L’un des derniers fusillés de l’été 1944.     
 


Cellules.
Cellules. :

    « Cellule 69
    Me voici en prison.
    J’ai l’impression que mon gardien n’en finit pas de fermer les verrous. Quatre murs blanchis à la chaux, absolument nus, le sol en béton. En face de la porte, à une hauteur inaccessible pour un homme, une petite fenêtre munie de sept barreaux. Dans le coin, à gauche, une petite porte en fer, je l’ouvre : c’est un placard, occupé par un seau qui servira de tinette (toilette). Enfin sous la fenêtre une paillasse dont l’épaisseur totale ne dépasse pas trois centimètres. Par suite, en me basant sur la longueur de mes chaussures, j’ai mesuré la cellule : 2 mètres 10 sur 1 mètre 80. J’ai évalué la hauteur à 3 mètres environ, ce qui représente à peu près 12 mètres cubes, juste ce qu’il faut pour un homme. Nous vivrons jusqu’à 7 dans ce réduit. »
Témoignage d’André Pédron in « Montluc l’antichambre de l’inconnu (1942-1944), Edts BGA Permezel.
 
 


Marc Bloch (1886-1944). Un historien engagé dans la Résistance, fusillé à Saint-Didier-de-Formans.
Marc Bloch (1886-1944). Un historien engagé dans la Résistance, fusillé à Saint-Didier-de-Formans. :

    Agrégé d’histoire, Marc Bloch est mobilisé durant la Grande Guerre. Il enseigne ensuite l’histoire médiévale à l’Université de Strasbourg et fonde avec Lucien Febvre la revue Annales d’histoire économique et sociale. A la déclaration de guerre, il est titulaire d’une chaire à la Sorbonne. Engagé volontaire en 1939, il participe à l’évacuation de Dunkerque et échappe de justesse à la capture. Dans « L’Etrange défaite », publié de façon posthume il relate cette expérience. Replié à Clermont-Ferrand, il est un temps exclu de ses fonctions en raison de ses origines juives, puis réintégré pour « services exceptionnels ». En 1941, il gagne Montpellier et participe à la mise en place de Combat dans la région. En 1943 il entre en clandestinité et rejoint Franc Tireur puis devient membre du directoire régional des Mouvements unis de la Résistance (MUR). Il est l’un des rédacteurs des Cahiers politiques, publication clandestine parisienne. Arrêté à Lyon le 8 mars 1944, il est interrogé dans les locaux de la Gestapo, puis interné à la prison de Monluc. Le 16 juin, il est extrait de sa cellule et emmené avec 29 autres détenus à une trentaine de kilomètres de Lyon à Saint Didier de Formans (Ain), où tous sont fusillés.


Famille Lazar. Une famille d’origine allemande décimée par la Shoah.
Famille Lazar. Une famille d’origine allemande décimée par la Shoah. :

    Juifs d’origine allemande, venus de Sarre, Berthe, née en 1903, ses quatre enfants : Ruth 17 ans, Gunther 16 ans, Kurt 12 ans, Francine 4 ans et leur cousin Wermer Strauss 15 ans, sont arrêtés par la Gestapo dans la nuit du 20 au 21 janvier 1944 à Nyons, dans la Drome.
    Internés à la prison de Montluc, ils sont transférés à Drancy le 28 janvier 1944 et déportés à Auschwitz Birkenau le 3 février 1944 par le convoi 67. Après la guerre Louis Lazar tente en vain de retrouver sa femme et ses enfants en lançant des avis de recherche.    
 


Cellules des condamnés à mort.
Cellules des condamnés à mort. :

    C’est au fond du couloir qu’étaient enfermés les Résistants condamnés à mort, avant leur exécution qui se déroulait en dehors de la prison, le plus souvent au champ de tir de la Doua.