Volume 13. Introduction. (NDL)
Introduction.
« L’expression « temps présent » utilisée depuis une trentaine d’années désigne, elle, une période immédiatement accessible à l’historien par le témoignage direct des acteurs, leur mémoire vive, leur présence physique. Cette temporalité particulière a changé de nature ces dernières décennies, parce que la durée moyenne de la vie s’est allongée, créant une proximité avec des événements de plus en plus éloignés dans le temps, et parce que s’est développé dans l’historiographie un nouveau regard sur le passé proche. »
« L’histoire du temps présent doit être entendue ici comme l’étude d’une période « contemporaine » au sens étymologique, comme relevant du même temps que celui qui en fait le récit, mais aussi comme une histoire non linéaire, qui tente de saisir d’un même mouvement les différents héritages du passé à l’oeuvre en un même moment. »
« Le premier élément qui frappe dans cet ouvrage est en effet la place accorde, à juste titre, à la longue sortie de la guerre et de la guerre civile des années 1940-1944. »
« Les auteurs s’attachent à montrer que la violence populaire qui s’est déployée à la Libération n’est pas un appendice anodin de l’histoire de l’Occupation mais qu’elle a ses caractères propres. Ils s’attardent à juste titre sur le passage de la guerre mondiale aux guerres coloniales, qui s’opère dès 1945 avec les massacres de Sétif, en Algérie, et le début du conflit en Indochine. Ils accordent enfin une grande place aux effets à long terme d’une culpabilité mal cernée lors des procès d’épuration dont les conséquences se font encore sentir près de soixante après. »
L’histoire de cette période, c’est aussi l’histoire d’une modernisation « sans précédent par son rythme et son intensité. (….) En quelques décennies, le pays connaît une métamorphose parmi les plus importantes, les plus rapides et les plus durables de son histoire.»
Révolution démographique grâce à une hausse de la natalité, une bisse de la mortalité et une forte immigration.
« La civilisation urbaine s’impose progressivement avec la « fin des paysans » même si l’imaginaire français reste encore marqué par la ruralité. »
« Les années soixante voient également l’avènement de la société de consommation, un bouleversement profond pour des générations qui ont connu peu de temps auparavant les pénuries de la guerre et de l’après-guerre. »
« C’est bien dans les années cinquante et soixante que s’affirme ce que l’on nomme aujourd’hui, non sans un certain chauvinisme, le « modèle français », dont les auteurs tentent d’expliquer le déclin relatif à compter des années quatre-vingt (…) Les inégalités sociales ou les inégalités de situation non seulement ne disparaissent pas, mais vont s’accuser avec le temps jusqu’à devenir un thème majeur des années quatre-vingt-dix avec des notions comme la « fracture sociale » ou la prise en compte des phénomènes de plus en plus larges d’exclusion. »
Chapitre 1. Lendemains de guerre et reconstruction (1945 – 1951).
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I. Lendemains de guerre : vers une stabilisation politique.
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II. Lendemains de guerre : les réformes de structure.
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III. Les ruptures de 1947.
Chapitre 2. La transition « modernisatrice » (années 1950, début des années 1960).
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I. L'état de croissance.
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II. Une nouvelle société ?
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III. Le social sans « relais politique » ?
Chapitre 3. Les mutations du quotidien et du culturel (années 1950 – début des années 1960).
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I. Le nouvel empire du privé et du quotidien.
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II. Familles, sexualités et engagements idéologiques.
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III. L'affirmation de l'impératif culturel.
Chapitre 4. De la IVe à la Ve République.
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I. De Pinay à Mendes, la modernisation politique introuvable.
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II. Mendès France, la modernité ambiguë.
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III. La fin de la IVe République.
Chapitre 5. Les années algériennes.
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I. Réformes, répression : l'équation insoluble.
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II. La République au risque de la guerre.
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III. La France métropolitaine en guerre (d'Algérie).
Chapitre 6. Mutations du politique (1958 – 1968).
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I. 1958. Une rupture politique affirmée.
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II. 1962. Une nouvelle ère politique.
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III. Une politique étrangère d'indépendance nationale.
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IV. La politique culturelle, outil de la grandeur.
Chapitre 7. Le moment 1968 et ses traces.
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I. Jeunesses.
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II. Mai – juin 1968 : l’événement rupture et la « crise du consentement ».
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III. Persistance des contestations et réponses du politique (1968 – 1981)
Chapitre 8. Crises, réponses politiques et recompositions (1975 – 2005).
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I. Perceptions de la crise, reconfiguration de l'emploi et chômage de masse.
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II. Nouveaux modèles familiaux.
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III. Massification et blocage de l'école.
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IV. Villes et banlieues en crise, ethnicisation, genres et identités.
Chapitre 9. L'atelier de l'historien.
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I. Les sources de l'histoire du temps présent.
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II. Les questions en débat.
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III. Directions de recherches.
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IV. L'histoire de l'histoire.
Fin