Chronique. Avant 1648

Chronique avant 1648

 

La montée des tensions

 

3 mai 1608

 

Empire. Ferdinand de Styrie qui représente l’empereur prononce la dissolution de la Diète qui avait été réunie « en vue d’obtenir d’elle une aide financière pour rembourser les dettes accumulées précédemment à l’occasion de la guerre de quinze ans (1593 - 1608) menée en Hongrie contre les Turcs. (…)

Les extrémistes protestants menés par Frédéric V Electeur Palatin du Rhin, profitèrent de cette diète pour présenter un certain nombre de revendications en vue d’améliorer la situation des protestants dans l’Empire, et plus particulièrement celle des Calvinistes exclus jusque là des garanties données par la paix d’Augsbourg. »

Ferdinand de Styrie rejeta avec dédain ces demandes ce qui provoqua le départ des représentants des Etats protestants. (Bogdan 1997)

 

12 mai 1608

 

Empire. Création de l’Union évangélique près de Nordlingen. Il s’agit d’une alliance défensive conclue pour dix ans, dirigée essentiellement contre les menaces de la Bavière. Elle réunit :

  • L’Electeur palatin du Rhin Frédéric V.

  • Le duc Philippe-Louis de Neubourg.

  • Le duc Jean Frédéric de Wurtemberg.

  • Les margraves d’Ansbach, de Kulmbach, de Bade-Durlach. (Bogdan 1997)

 

Janvier 1609

 

Empire. Strasbourg, Ulm, Nuremberg rejoignent l’Union évangélique. (Bogdan 1997)

 

25 mars 1609

 

Duché de Juliers. Décès du duc de Juliers Jean-Guillaume.

Sans enfants et de santé fragile, sa succession pose problème car son épouse la duchesse Antoinette de Lorraine veut éviter à tour prix que la succession échoit à un prince protestant.

Le droit du duché prévoyait qu’en cas d’absence d’héritiers directs, le duché pouvait être transmis par les femmes des branches collatérales sans qu’elles puissent régner elles-mêmes.

Jean-Guillaume avait quatre soeurs dont deux d’entre elles étaient mariées à des princes protestants et avaient chacune des héritiers mâles :

  • L’aînée est l’épouse du duc de Brandebourg, l’Electeur Jean-Sigismond.

  • La cadette est l’épouse du duc de Neubourg-Palatinat, Philippe-Louis.

Ces deux héritiers potentiels se mettent d’accord pour prendre possession de l’héritage et l’administrer en commun.

De son côté l’empereur Rodolphe II prononce la mise sous séquestre de l’héritage à titre provisoire. Il charge aussi le prince-évêque de Strasbourg, l’archiduc Léopold V de prendre possession de la forteresse de Juliers et d’y établir une garnison.

La veuve Antoinette de Lorraine demande l’aide du roi d’Espagne Philippe III et de l’Archevêque-Electeur de Cologne. (Bogdan 1997)

 

9 juillet 1609

 

Empire. Lettre de Majesté.

L’empereur Rodolphe II accorde à ses sujets de Bohême la Lettre de Majesté pour la liberté religieuse.

Le document plus libéral que la paix d’Augsbourg de 1555 établit la liberté religieuse dans le royaume de Bohême.

En particulier, elle proclamait la liberté de conscience pour l’ensemble des sujets du royaume.

Les protestants se voient reconnaître la possession des temples qu’is possédaient déjà. Ils obtiennent le droit d’en construire de nouveaux ainsi que des écoles, en fonction de leurs besoins.

« La lettre de Majesté allait à l’encontre de la politique habsbourgeoise menée depuis près d’un siècle et dont l’objectif avait été le renforcement du pouvoir royal aux dépens des Etats. Elle semblait au contraire « une victoire de la noblesse sur le souverain » et un échec du parti catholique sur lequel s’appuyaient traditionnellement les souverains Habsbourg. (Bogdan 1997)

 

10 juillet 1609

 

Empire. Traité de Munich. Création de la Ligue pour la Défense de la religion.

Il s’agit d’une alliance défensive constituée pour 9 ans et qui regroupe :

  • La Bavière.

  • L’Archevêque Léopold, évêque de Passau et prince archevêque de Strasbourg.

  • La plupart des évêques et abbés d’Allemagne du sud, sauf le prince évêque de Salzbourg.

Ils sont rejoints plus tard par les évêques de Spire, Worms et Bamberg, ainsi que par les trois princes Electeurs ecclésiastiques. (Bogdan 1997)

 

Janvier 1610

 

Empire. L’Electeur de Brandebourg, le duc de Palatinate-Deux-Ponts, le landgrave de Hesse-Kassel rejoignent l’Union évangélique.

Par contre l’Electeur de Saxe refusera toujours de rallier l’Union évangélique. (Bogdan 1997)

 

12 avril 1610

 

Succession de Juliers. Traité de Schwabish Hall.

Il est signé entre l’Union évangélique et la France.

La France se déclare prête à soutenir les princes possédants et à défendre les « libertés germaniques ». (Bogdan 1997)

 

16 avril 1610

 

Succession de Juliers. Traité de Bruzolo.

Il est signé entre l’Union évangélique et le duc Charles-Emmanuel de Savoie.

Ce traité est destiné à soutenir la Savoie dans sa lutte en Italie du Nord contre les Espagnols présents dans le duché de Milan.

« Ainsi donc la succession de Juliers prenait de plus en plus l’allure d’une crise internationale qui risquait de ranimer le sempiternel conflit entre la France et les Habsbourg, momentanément interrompu en 1598 par la paix de Vervins. (Bogdan 1997)

 

Août 1610

 

Succession de Juliers.

Capitulation de la garnison impériale de Juiers qui est remplacée par une garnison française. (Bogdan 1997)

 

20 avril 1611

 

France - Espagne. Traité de Fontainebleau.

Une alliance défensive de 10 ans est conclue ainsi qu’un mariage entre Louis XIII et la fille de Philippe III, Anne d’Autriche. (Bogdan 1997)

 

26 mai 1611

 

Empire. L’empereur Rodolphe II, malade, renonce au trône de Bohême en faveur de l’archiduc Mathias qui est couronné. (Bogdan 1997)

 

20 janvier 1612

 

Empire. Décès de l’empereur Rodolphe II. (Bogdan 1997)

 

13 juin 1612

 

Empire. L’archiduc Mathias, frère de Rodolphe II accède à la dignité impériale.

Cet avènement va augmenter la tension qui existait entre la hiérarchie catholique et les milieux protestants (en particulier les protestants sont désormais exclus systématiquement des charges officielles et l’Eglise catholique s’efforce de reprendre le contrôle des paroisses protestants (132 de 1611 à 1617). (Bogdan 1997)

 

12 novembre 1614

 

Succession de Juliers. Traité de Xanten.

L’héritage de Juliers est partagé entre les princes possédants :

  • L’Electeur de Brandebourg, garde Clèves et ses dépendances (comté de Mark et de Ravensberg).

  • Le duc de Neubourg conserve les duchés de Juliers et de Berg.

Les deux copartageants s’entendirent à la demande des Diètes locales pour maintenir l’esprit de tolérance et de liberté religieuse qui avait toujours régné jusque là dans ses territoires. (Bogdan 1997)

 

20 mars 1617

 

Empire - Espagne. Traité de Graz.

Ce traité est négocié en secret par l’ambassadeur espagnol Onate à Prague.

Ce traité assure la succession de l’empereur Mathias à Ferdinand de Styrie en échange de la cession du Tyrol et des possessions habsbourgeoises d’Alsace à occuper lorsque Ferdinand deviendrait empereur.

La possession du Tyrol avec le col du Brenner et de l’Alsace donnait aux Espagnols le contrôle de la route militaire unissant le Milanais d’une part et la Franche-Comté espagnole d’autre part aux Pays-Bas espagnols par la vallée du Haut-Rhin, la Lorraine et le Luxembourg. (Bogdan 1997)

 

5 juin 1617

 

Empire. Convocation de la Diète par l’empereur Mathias.

A la surprise générale, celui-ci vient présenter son successeur Ferdinand de Styrie, fils de l’archiduc Charles et cousin de l’empereur Mathias II. (Bogdan 1997)

 

15 juin 1617

 

Empire. Ferdinand de Styrie est solennellement proclamé roi de Bohême.

Les protestants de la Diète demandent au nouveau roi de confirmer la Lettre de Majesté de 1609 ainsi que les privilèges du royaume établis antérieurement. (Bogdan 1997)

 

19 juin 1617

 

Empire. Ferdinand de Styrie est couronné roi de Bohême. (Bogdan 1997)

 

15 mars 1618

 

Bohême. Face à la fin de non recevoir des revendications protestantes concernant les Abu des catholiques, les Défenseurs convoquent une réunion de l’Assemblée restreinte prévue par la Diète de 1610.

Les participants, peu nombreux, rédigent une lettre récapitulant tous les griefs de la communauté protestantes. (Bogdan 1997)

 

5 mai 1618

 

Bohême. Réponse impériale à la lettre du 15 mars.

L’empereur Mathias ne remettait pas en cause la Lettre de Majesté, mais il contestait la légalité de la tenue de l’Assemblée restreinte du 15 mars et interdisait une nouvelle réunion prévue pour le 21 mai.

Les protestants accueillent cette lettre comme une véritable provocation. (Bogdan 1997)

 

15 mai 1618

 

Empire. Ferdinand de Styrie, est élu roi de Hongrie par la diète de Presbourg. Il s’engage à reconnaître partout en Hongrie la liberté religieuse et à respecter les droits de la Diète, en particulier celui d’élire le souverain. (Bogdan 1997)

 

21 mai 1618

 

Bohême. Les Défenseurs refusent d’annuler la réunion et font tout pour qu’il y ait le plus possible de participants.

Ouverte dans le calme, la réunion s’agite avec le discours du Comte Mathias de Thurm porte parole de la fraction protestante la plus radicale. Avec une rare violence, il dénonce la réaction catholique, l’absolutisme royal et les menaces qu’il fait peser sur les libertés et privilèges du royaume.

Après cette intervention les lieutenants royaux transmettent aux Défenseurs une invitation à se rendre au chapeau du Hradschin, le 23 mai pour prendre connaissance d’un nouveau message impérial. (Bogdan 1997)

 

22 mai 1618

 

Bohême. Réunion des chefs protestants les plus radicaux.

« Les conjurés mirent au point un complot visant à éliminer, après un simulacre de procès, les lieutenants considérés comme les plus hostiles aux protestants, Martinic et Slawata et ainsi provoquer une rupture irréparable entre les Etats protestants et le pouvoir royal. (Bogdan 1997)

 

 

Date de création. 7 mai 2021.

31e mise à jour : 2 août 2022

 

 



20/11/2024
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