Clausewitz. De la guerre. III. De la stratégie en général. (NDL)

LIVRE III. DE LA STRATEGIE EN GENERAL.

 

 

Chapitre I. Stratégie.

 

« La stratégie est l'usage de l'engagement aux fins de la guerre (….) Elle doit donc fixer a l'ensemble de l'acte de guerre un but qui corresponde à l'objet de la guerre c'est à dire qu'elle établit le plan de guerre et fixe en fonction du but en question une série d'actions propres à y conduire ; elle élabore donc les plans des différentes campagnes et organise les différents engagements de celle ci (…)

La stratégie doit accompagner l'armée sur le champ de bataille pour prendre sur place les dispositions nécessaires et procéder aux modifications générales qui s'imposent sans cesse. »

 

En raison de leurs conséquences, les engagements possibles doivent être considérés comme réels.

 

« La destruction des forces de combat ennemies et l'anéantissement de la puissance ennemie ne s'accomplissent que grâce aux effets de l'engagement, que celui ci ait lieu effectivement ou qu'il ait été seulement proposé sans avoir été accepté. » (exemple d'un détachement qui se rend pour éviter un engagement.)

 

L'objectif de l'engagement est double.

 

Indirect. « Lorsque d'autres facteurs interviennent et deviennent le but de l'engagement, facteurs qui ne peuvent être considérés en eux mêmes comme la destruction des forces ennemies, mais qui sont censés y aboutir, par un détour (….) Ils doivent être considérés comme des moyens d'acquérir une plus grande supériorité , afin de proposer finalement l'engagement dans des conditions telles que l'ennemi se trouvera dans l'impossibilité de l'accepter. »

 

Direct. La destruction des forces ennemies.

 

Chapitre II. Les éléments de la stratégie.

 

Eléments moraux. Ce sont les qualités, les effets moraux et intellectuels.

 

Éléments physiques : C'est l'ampleur des forces militaires, leur composition, l'importance relatives des armes les unes par rapport aux autres (infanterie, cavalerie, artillerie).

 

Eléments mathématiques : Les angles des ligne d'opération, les mouvements concentriques ou excentriques dans la mesure où leur nature géométrique devient un facteur important dans les calculs.

 

Eléments géographiques : Influence du terrain, des points dominants, les montagnes, les fleuves, les forêts, les routes etc...

 

Eléments statistiques : ravitaillement etc....

 

Chapitre III. Grandeurs morales.

 

Les grandeurs morales sont parmi les éléments les plus importants de la guerre. « C'est l'esprit qui imprègne la guerre tout entière. Il impose par avance à la volonté qui meut et qui guide toute la masse des forces, faisant en quelque sorte corps avec elle, cette volonté étant elle même une grandeur morale. »

 

Chapitre IV. Les principales puissances morales.

 

Il ne faut en sous estimer aucune :

 

Les talents du chef de guerre.

 

Les vertus guerrières de l'armée.

 

Le sentiment national de l’armée.

 

Chapitre V. Vertu guerrière de l'armée.

 

« Elle se distingue de la simple bravoure et plus encore de l'enthousiasme pour la cause de la guerre. La guerre est une carrière précise et chez l'individu les vertus guerrières de l'armée font du soldat un rouage dont toutes les facultés sont épanouies par l’entraînement. »

 

La vertu guerrière est une qualité propre aux seules armées permanentes. Quand cette qualité fait défaut à une armée, il faut s'efforcer d'organiser la guerre de manière aussi simple que possible, ou redoubler d'attention sur d'autres points du système militaire (elle peut être remplacée par la supériorité éminente du chef ou enthousiasme du peuple).

 

Chapitre VI. L'intrépidité.

 

« Plus le rang est élevé, plus il est nécessaire que l'intrépidité s'accompagne de réflexion, pour qu'elle ne soit pas vaine, ni passion aveugle ; car plus le grade est élevé, moins il s'agit non pas du sacrifice de soi même, mais de la préservation des autres et du bien de l'ensemble. »

 

A degré égal d'intelligence, la crainte fait mille fois plus de ravages que l'intrépidité.

 

« L'intrépidité guidée par l'intelligence dominatrice est la marque du héros (…) Elle vient fortement appuyer au contraire ce calcul supérieur effectué en un clin d’œil par le génie, par l'appréciation instinctive, qui aboutit de façon presque inconsciente à sa décision. »

 

Chapitre VII. Persévérance.

 

« En guerre, le chef (….) est exposé à mille impressions dont la plupart sont inquiétantes et quelques unes seulement encourageantes (…) Voilà pourquoi la persévérance dans l'entreprise amorcée est un contrepoids indispensable, tant que n'interviennent pas les plus impérieuses raisons d'agir en sens contraire. »

 

Chapitre VIII. La supériorité numérique.

 

« La stratégie détermine le lieu et le moment du combat,et les forces nécessaires à le mener. Cette triple détermination du où ? Quand ? Comment ? Lui confère une influence essentielle sur l'issue du combat. Une fois que la tactique a livré le combat et que le résultat, victoire ou défaite, est acquis, la stratégie en fait l'usage qu'elle peut, conformément au but final de la guerre. »

 

La supériorité numérique est le facteur le plus important du résultat de l'engagement à condition qu'elle soit assez considérable pour contre-balancer les autres circonstances.

 

Il faut masser le plus grand nombre possible de troupes au point décisif de l'engagement.

 

« Lorsqu'il est impossible d'atteindre une prépondérance absolue, il ne reste donc qu'à assurer une prépondérance relative aux points décisifs, grâce à une utilisation judicieuse des forces. A cet égard la détermination du temps et du lieu apparaît comme la chose la plus importante. »

 

Il faut considérer la supériorité numérique comme l'idée fondamentale, la rechercher toujours et avant tout.

 

Chapitre IX. La surprise.

 

« Elle est plus ou moins à la base de toutes les entreprises, car sans elle, la supériorité sur un point décisif est en réalité inconcevable. La surprise devient par conséquent le moyen d'acquérir la supériorité. » Pour la réussir il faut le secret et la rapidité de mouvement.

 

Elle fait plutôt partie du domaine de la tactique ses données de temps et de lieu étant plus courtes.

 

Chapitre X. La ruse.

 

« La ruse suppose une intention dissimulée et s'oppose par conséquent à l'attitude droite, simple, c'est à dire directe. « 

 

Elle est peu efficace dans le domaine de la stratégie et l'on ne doit y recourir que dans certaines occasions isolées qui se présentent d'elles mêmes. Par contre plus faibles sont les forces soumises à la direction stratégique, plus celles ci seront accessibles à la ruse.

 

Chapitre XI. Réunion des forces dans l'espace.

 

« La meilleure stratégie consiste à être toujours très fort d'abord en général, ensuite au point décisif. En dehors de l'effort nécessaire à la création des armées, qui ne dépend pas toujours du général, la loi suprême et la plus simple de la stratégie consiste à concentrer ses forces. Aucune parcelle ne doit être séparée de l'armée principale à moins d'un motif urgent. »

 

Chapitre XII. Réunion des forces dans le temps.

 

Si en tactique le premier succès n'est pas décisif, si l'instant qui vient inspire des criantes, il va de soi qu'on n'utilisera pas en vue d'un premier succès plus de troupes qu'il n'en faudra pour le remporter. Parallèlement on tiendra ses réserves à l'écart du combat (feu et corps à corps) pour pouvoir éventuellement opposer des troupes fraîches à des troupes fraîches ennemies, ou pour vaincre des troupes affaiblies.

 

En stratégie, la situation est différente car un revirement de l'ennemi est beaucoup plus difficile une fois qu'il est vaincu et toutes les forces engagées stratégiquement ne sont pas affaiblies. Seules celles engagées tactiquement le sont (dans un combat partiel).

 

« Sans être essentielles au combat, les peines, l'effort, les privations sont en guerre un principe destructeur, en particulier, plus ou moins inhérent au combat mais qui relève particulièrement de la stratégie. » (par exemple effets de la maladie qui peut décimer une armée même vainqueur).

 

Chapitre XIII. La réserve stratégique.

 

Les deux fonctions de la réserve :

- Prolonger et renouveler le combat.

- Servir en cas d'imprévu.

 

« Tandis que les réserves fournissent à la tactique non seulement le moyen de faire face aux dispositions imprévues de l'ennemi, mais aussi de réparer l'issue imprévisible de l'engagement si cette issue est malheureuse, la stratégie est obligée de renoncer à ce moyen tout au moins en ce qui concerne la grande décision. En règle générale, elle ne peut réparer le mal qui s'est produit sur un point donné que grâce aux avantages acquis sur d'autres, et quelquefois en transférant des forces d'un endroit à un autre ; mais jamais elle ne doit et ne peut songer à parer à l'avance à ce mal au moyen d'une force mise en réserve (…) La réserve stratégique est d'autant plus superflue, d’autant plus inutile et dangereuse, que sa destination est générale. »

 

Chapitre XIV. Economie des forces.

 

« Du moment qu'il faut agir, la condition essentielle est que toutes les parties soient engagées dans l'action car l'activité même inopportune, accapare et détruit une fraction des forces ennemies tandis que les troupes oisives sont à l'instant même absolument neutralisées. »

 

Chapitre XV. L'élément géométrique.

 

Que ce soit en tactique ou en stratégie, Clausewitz estime que l'élément géométrique (c'est à dire la disposition des troupes selon des figures géométriques) tient une part négligeable.

 

Chapitre XVI. Sur la suspension de l'acte de guerre.

 

« L'arrêt et l'inaction sont de toute évidence l'état normal de l'armée en guerre, et que l'action est une chose exceptionnelle. »

 

Trois causes freinent le mouvement.

 

Le naturel craintif, l'indécision propre à l'esprit humain (crainte du danger et des responsabilités).

 

L'imperfection de l'entendement et du jugement humains (méconnaissance de sa situation exacte et de celle de l'ennemi)

 

La supériorité de force de la défense. A peut se sentir trop faible pour attaquer B, mais cela ne veut pas dire que B soit assez fort pour attaquer A.

 

« L'acte de guerre d'une campagne ne se déroule pas comme un mouvement continu, mais progresse par bonds, et que les différentes actions sanglantes sont séparées par des moments d'observation où les deux parties se trouvent en état de défense, de même qu'un objectif supérieur impose à l'une des deux, le principe de l'attaque et une attitude générale qui vise à la progression ce qui modifie quelque peu sa manière d'agir. »

 

Chapitre XVII. Du caractère de la guerre moderne.

 

Importance du facteur psychologique dans la guerre moderne « le cœur et le sentiment d'une nation. »

 

Il faut prendre en compte le nationalisme.

 

Chapitre XVIII. Tensions et repos (la loi dynamique de la guerre).

 

« Toute mesure que l'on prend à un moment de tension est plus importante, plus efficace que si elle est prise en état d'équilibre, et que cette importance s'accroît infiniment au moment de la tension extrême.



03/07/2014
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