1941. La 2e Guerre mondiale dans le Rhône

1941. LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE DANS LE RHONE.

 

 

Janvier 1941

 

Alimentation. La municipalité de Lyon, avec le concours du Secours national, organise la distribution de vitamines dans les écoles, sous la forme de comprimés sucrés et chocolatés. (Aulas 1974)

 

1er janvier 1941

 

Lyon. Organisation de 3 manifestations gaullistes. (Aulas 1974)

 

6 janvier 1941

 

Instruction publique.

  • Une loi autorise les municipalités à subventionner les écoles privées sous réserve de certaines obligations, notamment « le contrôle des autorités académiques et la présentation de tous les enfants au Certificat d’études. » (Aulas 1974)

  • Un décret autorise le clergé catholique à faire le catéchisme dans les écoles publiques. (Aulas 1974)

 

7 janvier 1941

 

Lyon. Le livre de M.H FOREST « Lyon sous l’occupation allemande 19 juin - 7 juillet 1940 » se voit refuser l’autorisation de paraître. (Aulas 1974)

 

31 janvier 1941

 

Lyon. Le mouvement de résistance « L’Insurgé » créé à l’automne 1940, remet une lettre pour le président Roosevelt à la représentation diplomatique des Etats-Unis (Lettre des Francs-maçons lyonnais à Roosevelt). (Permezel 2003)

 

8 février 1941

 

Instruction publique. Circulaire de la ville de Lyon, précisant que la caisse des Ecoles peut soit fournir les prestations en nature, soit prendre en charge les frais de scolarité (pour les écoles privées) qui étaient alors forts importants, étant donné que les maitres étaient rétribués par les usagers. » (Aulas 1974)

 

18 février 1941.

 

⚠️ Ecully. Arrestation par la milice de Guy BERNARD agent des Groupes Francs, Ve Bureau de l’Armée Secrète. Il est assassiné le jour même dans les locaux de la police. (Permezel 2003)

 

20 février 1941

 

Chauffage. La préfecture se trouve dans l’impossibilité de distribuer du pétrole aux familles sans électricité, ni gaz. Les stocks ne sont que de 8000 litres pour 12 communes de l’agglomération lyonnaise.

 

22 février 1941

 

Instruction publique. Décret permettant aux élèves d’établissements privés (primaires et secondaires), de recevoir les mêmes bourses que dans l’enseignement public. » (Aulas 1974)

 

Mars 1941

 

Début du mois. Arrivée à Lyon d’Henri FRENAY. Il prend contact avec le IIe Bureau local ce qui lui permet de récupérer de informations censurées qu’il publie ensuite dans son bulletin d’information « Les petites ailes ». (Permezel 2003)

 

1er mars 1941

 

Alimentation. Diminution par le préfet de la valeur du ticket de pain. Pour compenser cette réduction générale des rations de pain et pour en atténuer les effets nocifs, toutes les écoles et établissements délivrent chaque jour de classe 50 grammes de pain. La distribution se fait à l’heure du goûter sus le contrôle de la préfecture (Aulas 1974)

 

10 mars 1941

 

Instruction publique. Loi sur l’éducation et l’enseignent public.

« Les devoirs envers Dieu » de l’arrêté du 6 novembre 1940 sont remplacés par les « valeurs spirituelles » et la « civilisation chrétienne. » (Aulas 1974)

 

13 mars 1941

 

Lyon. Place du Marché. Arrestation d’André LIEBHERR qui dirige une imprimerie clandestine du PCF et de son ouvrier Léon MERIC.

André LIEBHERR est condamné à mort en première instance. Il réussit à faire changer le motif de son inculpation. Le 12 novembre 1941, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité pour « complot contre la sûreté du territoire national. » Il s’évade le 20 septembre 1942 de l’hôpital Bellevue de Saint-Etienne. (Permezel 2003)

 

16 mars 1941.

 

Le Consistoire central Juif s’installe à Lyon au 7 rue Boissac. Jacques HELBRONNER qui était vice-président, président de section honoraire au Conseil d’Etat en devient le président. (Klarsfeld 2019)

 

27 avril 1941.

 

⚠️Lyon. Arrestation de Louis BAILLY membre des FTPF, s’occupant plus particulièrement de la distribution des tracts.

Transféré à la prison de Chambéry, il réussit à s’en évader le 27 février 1943 avec 5 autres détenus grâce à l’aide de son épouse. (Permezel 2003)

 

5 mai 1941

 

Lyon. Manifestation de boycott du film allemand « Le Juif Suss » qui passe au cinéma La Scala. (Aulas 1974)

 

7 mai 1941

 

Alimentation. Les restaurants sont répartis en 4 catégories

  • A de 35,10 F à 50 F

  • B de 25,10 F à 35 F

  • C de 18,10 F à 25 F

  • D en dessous de 18 F

  • La boisson n’est pas comprise dans cette réglementation. (Aulas 1974)

 

14 mai 1941

 

Energie. Les arrivages de combustibles dans le Rhône sont répartis en 6 catégories :

1 Services publics prioritaires.

2 Agriculture.

3 Petite industrie.

4 Petit commerce.

5 Foyers domestiques.

6 Services privés, divers et assimilés. (Aulas 1974)

 

Bourg de Thizy. 150 à 200 ménagères protestent au marché contre la réglementation relative à la vente des fromages. (Pontaut/Pelletier 2008)

 

15 mai 1941

 

Alimentation. Pour éviter le vol et les pillages dans les jardins, le transport des légumes est interdit après 23h. Tout passant qui ne pourra justifier de l’origine des produits transportés sera écroué. (Aulas 1974)

 

28 mai 1941

 

Alimentation. Création de centres de ramassage communaux pour les oeufs qui regroupent les oeufs produits dans chaque commune. Des collecteurs lyonnais désignés, passent dans les communes pour redistribuer les oeufs aux revendeurs de Lyon. (Aulas 1974)

 

17 juin 1941.

 

Lyon. 4 professeurs de la faculté de théologie de Lyon, les Pères CHAINE, RICHARD, BONSIRVEN et De LUBAC, élaborent un texte de protestation après la promulgation du second statut des Juifs.

« Devant la propagande antisémite aujourd’hui déclenchée dans le pays et les mesures législatives concernant les Juifs qui viennent d’être promulguées, il ne nous est pas permis de nous taire. L’Eglise est intervenue plus d’une fois au cours de ces dernières années pour condamner l’antisémitisme ».

Ils rappellent que.

« L’Eglise ne saurait oublier que les Israélites sont les descendants de ce peuple qui fut l’objet de l’élection divine dont Elle est le terme, de ce peuple dont est issu le Christ, notre Sauveur, et de la Vierge Marie et les Apôtres. »

Cette déclaration dont la faculté de théologie interdit la diffusion officielle concède que « L’Etat a le droit de réviser les naturalisations hâtivement accordées ces dernières années aux étrangers quels qu’ils soient. On ne conteste pas qu’il y ait une question juive, mais en France, elle ne se pose pas de la même façon que dans d’autres pays. Elle devrait être résolue pour la France « à la française » . Or le récent statut des Juifs ne peut manquer d’apparaître comme fortement influencé par des principes étrangers. La situation présente où se trouve la France peut-être une explication, elle ne saurait être pour nous une justification. » (Klarsfeld 2019)

 

Tarare. Arrestation du jeune (18 ans) Jean B domicilié chez ses parents au hameau de Sabatix (Thizy) par des inspecteurs de la police de surveillance du territoire, à la suite de l’interception d’une lettre par le contrôle postal, dans laquelle il demandait « au chancelier Hitler la faveur de servir dans les rangs allemands pour prouver sa reconnaissance aux armes victorieuses du Reich. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

18 juin 1941

 

Alimentation. Arrêté préfectoral.

« A dater du 20 juin 1941, sera interdite toute expédition hors du département du Rhône, de cerises. Seront admises les expéditions qui feront, sur avis favorable de l’Intendant directeur départemental du ravitaillement général, l’objet d’une autorisation de sotie accordée par le bureau départemental des fruits et légumes, autorisation conditionnées par l’approvisionnement normal des usines de transformations. (Aulas 1974)

 

Juillet 1941

 

Lyon. Henri FRENAY organise le Mouvement de Libération Nationale (MLN) qui découpe la zone sud en 6 régions calquées sur le découpage administratif de Vichy. (Permezel 2003)

 

1er juillet 1941.

 

Lyon. Jacques HELBRONNER, président du Consistoire central Israélite de France, installé à Lyon, envoie une lettre de protestation au maréchal Pétain.

« Au moment où des mesures d’exceptions rigoureuses mettent hors la loi commune une minorité de citoyens français à raison de leur confession, il est du devoir du représentant de leurs associations religieuses d’élever une solennelle protestation.

Vous avez déclaré dans les proclamations que vous avez faites aux Français « Je hais le mensonge qui vous a fait tant de mal et je combats l’injustice où je la rencontre. »

Pourquoi faut-il que ces nobles paroles soient brutalement démenties par des actes qui constituent la pire des injustices, fondée sur des mensonges ? En effet, les lois nouvelles promulguées le 14 juin ne portent-elles pas atteinte aux personnes et aux biens ? Les déclarations faites à la presse par le Commissaire général aux Affaires Juives ne reprennent-elles pas en les aggravant les attaques calomnieuses toujours collectives et vagues qui constituent la pire des humiliations.

Le gouvernement poursuit-il en fait la disparition des Français israélites et les mots « mesures de justice et non persécution » ne sont-ils donc pas l’expression de la vérité ?

La Bible est le seul livre saint des Israélites : son enseignement est-il donc pernicieux quand il est suivi par eux, alors qu’il est considéré comme l’expression de la parole divine pour les Chrétiens puisque sous le nom « d’Ancien Testament », il est un des livres sacrés des Eglises catholiques et protestantes ?

Nous sommes tous les enfants d’Abraham « Les fils de la Bible » disait son éminence le cardinal Verdier. Pourquoi faut-il que ceux qui pratiquent l’ancienne foi d’Israel soient aujourd’hui des parias dans leur Patrie ?

Hélas, c’est en faisant appel aux plus viles passions de l’âme humaine, à la haine, à la cupidité, à la jalousie et à l’envie que les théoriciens étrangers des doctrines raciales, niées par la science et condamnées par l’Eglise, ont trouvé des complices dans notre propre pays.

Les Français israélites n’auraient alors qu’à subir avec la résignation et le courage dont ils ont fait preuve au cours des siècles et avec l’aide de leur foi, les épreuves qui les attendent. Ils essaieront de refouler les sentiments trop naturels de mépris et de haine envers leurs persécuteurs étrangers et français.

Ils n’en conserverons pas moins leur foi dans les destinées de la France éternelle pour obtenir les justes revanches du droit aujourd’hui violé. » (Klarsfeld 2019)

 

3 juillet 1941

 

Note de service du chef d’escadron RABOUHAMS, commandant la compagnie de gendarmerie du Rhône.

« En exécution d’une communication téléphonique transmise le 3 juillet 1941 à 20h par Mr MAULEON Intendant de police, les ressortissants russes, au nombre de 130, actuellement au stade municipal de Lyon, seront transférés le 4 juillet 1941 au fort du Paillet, où leur garde sera assurée par deux brigades motorisées de la compagnie de gendarmerie du Rhône. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

20 juillet 1941

 

Lyon. Affichage sur les murs de la ville, d’affiches préfectorale prescrivant le recensement de « tous les Juifs » conformément aux termes de la loi du 2 juin 19141. (Aulas 1974)

 

21 juillet 1941

 

Lyon. Percement simultané des deux galeries de base du futur tunnel de la Croix-Rousse. Les travaux avaient débuté au début de l’année 1939. Il sera inauguré le 19 avril 1952.

Mr BERTHELOT ministre des communications est présent pour cet évènement. (Aulas 1974)

 

24 juillet 1941

 

Collonges au Mont d’Or. Albert CHIFFLOT membre des FTP et employé à la SNCF organise un sabotage par sectionnement des fils du système de signalisation SNCF. (Permezel 2003)

 

15 août 1941

 

Lyon. DARLAN interdit définitivement l’hebdomadaire Temps nouveau qui avait publié un article dénonçant le racisme. (Permezel 2003)

 

25 août 1941

 

Lyon. Le journal d’Henri FRENAY « Les petites ailes », prend le nom de « Vérités » pour la zone sud. (Permezel 2003)

 

10 septembre 1941

 

Libération de Lucien CLAVREUL qui avait été arrêté alors qu’il tentait de gagner Londres (1ere arrestation). (Permezel 2003)

 

22 septembre 1941

 

Rapport du chef d’escadron RABOUHAMS, commandant la compagnie de gendarmerie du Rhône.

« Une enquête est actuellement en cours, au sujet de l’activité du baron CONFALIONERI, premier secrétaire de la légation d’Italie à Lyon, sur les sujets italiens de la région qui seraient invités à se rendre en Allemagne pour y travailler. Les pièces sont établies par la commission italienne d’armistice, et l’Essor maritime SARL, 54 rue Saint-Jean à Lyon serait chargé d’acheminer le mobilier de ces ressortissants italiens sur Modane.

Les chefs de famille et même les épouses sont contraints de se rendre au café pour y consommer le vin qu’ils ne trouvent pas au foyer. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

27 septembre au 5 octobre 1941

 

Lyon. Tenue de la foire de Lyon.

Plusieurs pays étrangers participent à cette foire :

  • L’Allemagne qui présente de nombreux produits synthétiques destinés à remplacer les matières premières.

  • La Suisse.

  • La Roumanie.

  • La Suède.

  • La République argentine.

 

Octobre 1941

 

Lyon. Arrestation de Suzanne GEOFFROY et de sa fille Simone, toutes les deux membres de France d’Abord. Elles sont condamnées à 4 mois de prison. (Permezel 2003)

 

Lyon. Constitution du mouvement de résistance « France Liberté ». (Permezel 2003)

 

3 octobre 1941

 

Marché noir. Lors d’une perquisition chez un particulier, découverte de 93 feuillets de tickets de pain. Il en avait acheté 120 à une autre personne. Il se les procurait par l’intermédiaire d’un enfant de 14 ans qui les volait dans une imprimerie où il était employé (vol de 1500 feuillets). 18 personnes sont inculpées. (Aulas 1974)

 

Instruction publique. La Légion Françaises des Combattants est chargée du service social des cantines scolaires.

Chaque école est dotée de deux « parrains » chargés d’une part de détecter les cas sociaux (à cause du prix des repas trop élevé) et d’autre part de faire la liaison entre les écoles de la ville et les écoles rurales qui leur expédient une aide en vivres. Il est prévu que l’un des parrains peut « être d’origine modeste pourvu qu’il fournisse une aide matérielle, utile, avec le concours des organisations de jeunesse. » Par contre le deuxième parrain devra être choisi « parmi des personnalités des affaires ou des professions libérales et son rôle sera d’apporter notamment à sa cantine l’appui de ses relations. » Le tout est organisé quasi militairement sous l’autorité du président de la Légion avec ordres de mission « de M l’inspecteur d’Académie » ou de « M le chanoine directeur de l’Enseignement libre. ». Les instructions prévoient que le parrain « ne doit pas négliger d’apporter l’aide morale et matérielle nécessaire et ne pas laisser aux directeurs tous les soucis. » » (Aulas 1974)

 

4 octobre 1941

 

Législation travail. Loi portant création des comités sociaux dans les entreprises de plus de 100 salariés.

« Les comités sociaux étaient l’organe de collaboration au sein de l’entreprise. Le patron « conscient de son rôle de chef » se voit flanqué d’un conseil purement consultatif qui ne dispose d’aucun pouvoir. »

D’autre part, cette loi n’indique pas comment doivent être désignés les membres de ces comités, ce qui provoqua une certaine anarchie. (Aulas 1974)

 

5 octobre 1941.

 

⚠️ Lyon. Arrestation de Georges AOUIZERATE. Déporté il décède dans un camp. (Permezel 2003)

 

11 octobre1941

 

Jeunesse. A la demande du Maréchal PETAIN, le secrétaire d’Etat à la jeunesse Georges LAMIRAND vient à Lyon pour rassurer les dirigeants des « scouts de France » en écartant tout projet de jeunesse unique. (Aulas 1974)

 

16 octobre 1941

 

Chauffage. Distribution supplémentaire de charbon aux malades, infirmes et nécessiteux. (Aulas 1974)

 

21 octobre 1941

 

Rapport du chef d’escadron RABOUHAMS, commandant la compagnie de gendarmerie du Rhône.

« Sur demande du colonel commandant militaire du département du Rhône, une enquête faite le 20 septembre 1941 sur les agissements de Mle PERRET institutrice à Villefranche sur Saône, qui aurait fait faire à ses élèves des travaux ayant trait à l’union libre, n’a pas démontré ces faits.

Une affaire assez importante de marché clandestin de volailles, oeufs, lapins a été découverte par la brigade de Belleville sur Saône. Plusieurs coquetiers accaparaient les produits de la région de Monsols, au profit de restaurants de Villefranche sur Saône, Neuville sur Saône, Tassin la Demi-Lune et Lyon. Cette pratique avait conduit à une raréfaction presque absolue des produits sur les marchés de Villefranche, Belleville et Beaujeu. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

25 octobre 1941

 

Lyon. Organisation par le maire de Lyon d’un « comité d’entraide de la région lyonnaise » pour apporter son aide aux grandes collectivités. (Aulas 1974)

 

27 octobre 1941

 

Lyon. Arrestation d’Isaac BRAUER, membre du Front National, pour distribution de journaux et de tracts clandestins.

Il est condamné à 5 ans de travaux forcés. Il fait plusieurs prisons avant d’arriver à la Centrale d’Eysses. Après la révolte des détenus, il est libéré à la Gestapo et déporté à Dachau. Il est rapatrié en 1945. (Permezel 2003)

 

Novembre 1941.

 

Lyon. Arrestation par la police française de Paul BERT, membre des FTPF. il est inculpé de diffusion de tracts et appartenance, avant guerre au Comité France-URSS et au PCF. Il sera libéré quelques mois plus tard. (Permezel 2003)

 

Lyon. François de MENTHON (Liberté-vérité), et Henri FRENAY décide de faire fusionner leurs journaux qui prennent le nom de « Combat ». (Permezel 2003)

 

1er novembre 1941

 

Alimentation. Ration mensuelle pour une catégorie A (consommateurs 12 à 70 ans)

  • 500 gr de sucre.

  • 150 gr de succédané de café au « petit déjeuner »

  • 275 gr de pain par jour.

  • 250 gr de viande par semaine.

  • 24 gr de beurre par semaine.

  • 150 gr d’huile pour le mois.

  • 200 gr de matières grasses diverses pour le mois.

  • 70 gr de fromage par semaine.

  • Pas de farine, riz ou chocolat. ((Aulas 1974)

 

2 novembre 1941

 

Instruction publique. Loi qui transfère la charge des subventions des municipalités aux départements dans l’enseignement. (Aulas 1974)

 

11 novembre 1941.

 

Lyon. Au cours d’une manifestation place de la Bourse en faveur des Alliés et de De Gaulle, arrestation de Paul AOUIZERATTE, membre du réseau France D’Abord. Il est incarcéré jusqu’au 23 décembre 1941. (Permezel 2003)

 

16 novembre 1941

 

Lyon. Impression, par Joseph MARTINET, du premier numéro des Cahiers du Témoignage chrétien. Il comprend 18 pages. Il est diffusé à 5000 exemplaires dans toute la zone libre. (Permezel 2003)

 

22 novembre 1941

 

Instruction publique. L’inspection académique essaye, sans succès, d’obtenir que les instituteurs surveillant leurs cantines soient rémunérés. En contrepartie ils obtiennent l’autorisation de prendre leur repas à la cantine. (Aulas 1974)

 

23 novembre 1941

 

Chauffage. Il y a à Lyon 5232 familles sans électricité. Elles ne reçoivent qu’une allocation de pétrole de 2 litres pour 10 mois, alors que la ration normale est de 5 litres par mois. (Aulas 1974)

 

Décembre 1941.

 

Arrestation de Claudius BILLON, membre de l’AS. Détenu au fort de la Vitriolie, il réussit à s’en évader 3 jours plus tard. (Permezel 2003)

 

Lyon. Arrestation de Francis CLAMARON, membre des FTP , en raison de ses opinions politiques. Il profite d’une permission de sortie le 10 juin 1943 pour s’évader et reprendre ses activités de résistants. (Permezel 2003)

 

Lyon. Parution du 1er numéro de « Combat ». (Permezel 2003)

 

1er décembre 1941

 

Alimentation. Aucune circulation de pommes de terre, même dans les conditions de « circulation des denrées et produits alimentaires destinés à la consommation familiale » ne pourra être effectuée sans une autorisation de transport. (Aulas 1974)

 

Lyon. Résistance. Impression du 1er numéro de Franc-Tireur sur les presses de l’atelier de Henri CHEVALIER, Cours de la Liberté (40 pour Permezel, 60 pour Aulas). Il est imprimé sous la direction de J-P LEVY. Le tirage passe rapidement de 6000 à 30.000 exemplaires .

En mars 1942, l’équipe du journal est renforcée par l’arrivée de deux journalistes du Progrès : Georges ALTMAN et Yves FARGE. (Aulas 1974 et Permezel 2003)

 

Lyon. Instruction publique. La mairie de Lyon exclue du bénéfice de l’exonération dans les cantines scolaires tous les enfants étrangers lesquels doivent payer leur repas 4 francs. (Aulas 1974)

 

2 décembre 1941.

 

Présentation à Nîmes, au Comité de Coordination pour l’Assistance dans les Camps, du rapport sur la création des Centres d’Accueil où pourraient être transportés les réfugiés étrangers internés dans les camps de Vichy en zone libre.

L’idée en a été conçue par Gilbert LESAGE, chef du service social des Étrangers qui l’a exposé le 4 juillet 1941 aux représentants du Consistoire central dont le grand rabbin René HIRSCHLER. Elle a été approfondie par l’abbé GLASBERG, Nina GOURFINKEL (RELICO) et le docteur Joseph WEIL (O.S.E).

« Le principe du choix des hébergés est de « sauver des êtres saints, socialement utiles et présentant une valeur humaine et morale certaine. » Le budget de financement de chacun des centres à créer serait assuré ainsi : deux tiers des hébergés seraient accueillis gratuitement, quant au troisième tiers il s’agirait « des personnes dont les parents ont la possibilité de verser pour elles une pension. Celle-ci serait calculée de façon à couvrir le total du budget. »

Il y aurait en général 50 à 60 pensionnaires par centre créé avec les avis favorables des autorités concernées : le maire, la gendarmerie, la sous-préfecture, la préfecture, le ministère de l’Intérieur. »

Le premier centre créé est un hôtel du Beaujolais à la Roche d’Anjou sur la commune de Proprieres. Il est ouvert le 25 novembre 1941 avec une cinquantaine de pensionnaires en provenance directe du camps de Gurs. La pension d’un payant s’élève à 2500 francs par mois et permet en réalité d’assurer l’entretien de 3 pensionnaires.

Afin d’assurer le fonctionnement des centres pour une certaine durée, le dépôt de la pension annuelle d’avance était exigé.

Le directeur de l’ensemble des centres (un par département si possible) est l’abbé GLASBERG, vicaire de Notre-Dame de Saint-Alban à Lyon.

Chaque centre possédait un économe Français. (Klarsfeld 2019)

 

10 décembre 1941

 

Résistance. Le mouvement France Liberté fait paraître le premier numéro de son journal intitulé Franc Tireur. Quelques jours plus tard, France Liberté prend le nom de Franc Tireur. (Permezel 2003)

 

11 décembre 1941

 

Alimentation. Pour faire des économies de bois, il est décidé au’n plus des deux jours par semaine de fermeture « toutes les boulangeries seront fermées consécutivement trois semaines toutes les 13 semaines, sans diminution du salaire des commis. » (Aulas 1974)

 

12 décembre 1941

 

Lyon. Mise en exploitation du premier trolleybus Pont-Mouton - Trois Renards. Il remplace un car à essence. (Aulas 1974)

 

14 décembre 1941

 

Tarare. Découverte de douze affiches manuscrites (14x19) intitulées : « Pour les Boches, contre la France - Vichy la Légion. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

23 décembre 1941

 

Rapport du capitaine DOUSSOT commandant provisoirement la compagnie de gendarmerie du Rhône.

« Les réfugiés sont pour la plupart de race juive, beaucoup intriguent, espérant beaucoup d’un changement de gouvernement, mais ils le font avec une grande discrétion. Plusieurs d’entre eux ont déjà été envoyés dans des camps ou astreints à une résidence forcée. Pr suite des mesures prises par les autorités occupantes, un grand nombre de Juifs étrangers viennent se réfugier en zone libre.

Le 10 décembre 1941, la section de Lyon, renforcée par les brigades motorisées de Belleville sur Saône et d’Anse a collaboré, conformément aux instructions ministérielles, avec la police lyonnaise à un contrôle des individus suspects. Huit cent quatre-vingt individus (en majorité des sujets israélites) ont été conduit au fort du Paillet pour être présentés devant une commission de criblage.

Dans plusieurs centres, les industriels ont organisé des soupes gratuites ou soumises à une redevance minime (1 franc) pour les ouvriers. Cette pratique est suivie notamment à Lyon (usines Gillet, Elle), Tarare, Thizy, Amplepuis et Cours.

Des séances récréatives en faveur des prisonniers ont eu lieu (Tarare, Thizy) sous le patronage de la Légion et la Direction des comités locaux d’entraide aux prisonniers. Les séances ont obtenu un grand succès.

Sur les marchés, certains maraîchers préfèrent vendre leurs produits à des épiciers plutôt qu’à des particuliers au prix de la taxe. L’épicier achète plus cher et il revend dans son magasin en sous-main sans se préoccuper des cours existants.

Enfin les ouvriers, fonctionnaires et petits bourgeois souffrent de plus en plus des pratiques de « troc » qui tendent à se généraliser en circuit fermé entre commerçants. La pratique des « petits paquets » préparés à l’avance pour les anciens clients créé des injustices et devrait être supprimée.

A la ville, quelques industriels ou commerçants ont souscrit un « contrat de culture » avec des paysans. Ces derniers travaillent la terre, l’ensemencement et procèdent à la récolte pour une somme déterminée. L’industriel ou le commerçant viennent seulement chercher la récolte, qu’ils distribuent parmi leurs personnels. Cette pratique réalisée dans l’esprit où ces contrats ont été conclu cette année risquerait de faciliter dans l’avenir la fraude à toute réglementation sur la répartition et la circulation des pommes de terre. » (Pontaut/Pelletier 2008)

 

24 décembre 1941

 

Belleville sur Saône. Les gendarmes apprennent que l’usine métallurgique Janin qui emploie 26 ouvriers avait cessé le travail pendant 5mm pour obéir au mot d’ordre de la radio anglaise, en vue de protester contre l’Allemagne. L’enquête permet d’identifier les principaux auteurs. Un PV est transmis aux autorités. (Pontaut/Pelletier 2008)

 

 

Date de création : 19 octobre 2019.

16e modification : 21 juin 2022



29/10/2019
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