Mésopotamie. Introduction (NDL)
La Mésopotamie.
Introduction. La Mésopotamie, quelle histoire !
« « Mésopotamie » : ce terme d’origine grecque a été consacré par l’usage pour désigner, d’un seul mot, l’une des plus vieilles civilisations de l’histoire de l’humanité. (…) Il reste commode et pertinent, à condition de lui attribuer un sens élargi, selon le procédé qui consiste à nommer une partie pour le tout : au cours des siècles en effet, le bassin fluvial mésopotamien n’a été qu’une partie d’un ensemble plus vaste incluant, selon les époques, plusieurs régions voisines du Levant, de Syrie, d’Anatolie, d’Iran et d’Arabie. »
« On ne peut isoler l’histoire de la Mésopotamie de celle de ses voisins, car elle est à la fois un lieu bien identifié et un ensemble territorial largement ouvert sur l’extérieur. »
Mais le propos de ce livre concerne avant tout « l’histoire de Summer, d’Akkad, de Babylone, d’Assur ou de Ninive, qui relèvent en propre du Pays-des-deux-fleuves. Il eut été déraisonnable de vouloir rendre compte de l’histoire de toutes les civilisations qui se sont développées au Proche-orient dans l’Antiquité. »
Bible et Orient.
« Pendant longtemps, l’Occident, pétri de pensée biblique, a été tout autant soumis au syndrome Ex Oriente Lux (C’est de l’orient que vient la lumière) qu’à celui qui associait étroitement la Mésopotamie à la Bible. Tout cela a nourri durant des siècles un imaginaire plus ou moins fantasmé. Depuis plusieurs décennies, les spécialistes ont entrepris de modifier cette approche et de construire l’objet historique « Mésopotamie », en fonction de ce que fut cette région et de ce qu’elle nous a laissé. »
Alors que les traces de cette civilisation avaient presque entièrement disparu, les fouilles, en 1843, de Paul-Emile Botta sur le site de Khorsabad et les premiers déchiffrements de l’écriture cunéiforme en 1857, la Mésopotamie « a été rendue à l’histoire et le flux des découvertes ne s’est jamais tari, jusqu’à ces dernières années. »
Retour aux sources.
Si la révolution néolithique a commencé au Proche-Orient, ce n’est pas le Pays-des-deux-fleuves qui a été le premier impliqué dans le processus qui a conduit à la sédentarisation et à l’agriculture.
Mais on peut mettre en évidence « que cette région fut un laboratoire, où l’une des plus anciennes sociétés humaines a mis en oeuvre et nous a laissé en témoignage un certain nombre de réalisations dont on peut apprécier le legs à sa juste valeur. »
Héritages.
Les héritages de la Mésopotamie :
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L’écriture et ses usages qui permettent la transmission et la diffusion de l’information.
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L’Etat comme « institution intégrée à la société, qui en émane et qui a vocation à la représenter, prenant en compte ses besoins et ses aspirations, mais qui s’en détache également, pour fonctionner comme une sorte de superstructure indépendante. » L’histoire de la Mésopotamie a connu pratiquement toutes les formes de régimes politiques
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L’urbanisation et la civilisation urbaine, avec des villes inscrites dans un espace clos, où se concentrent une bonne partie des pouvoirs, des richesses et des connaissances. « C’est là que se mettent en place, au IIIe millénaire avant notre ère, les règles du droit, que l’on consigne par écrit les titres de propriété, les reconnaissances de dette, les contrats de travail et les remises d’impôt. On y élabore les normes, on y inventorie et classe toutes les productions de la nature, on y invente des outils scientifiques, comme le calcul sexagésimal qui permet la division du cercle en 360 degrés ou de l’heure en 60 minutes. »
Trois mille ans d’histoire.
Dans cette histoire, il est fondamental de prendre en compte la très longue durée (3 millénaires).
« Le flux de l’histoire mésopotamienne, s’il est assez génialement continu malgré sa complexité, n’est cependant pas d’égale consistance. On verra que, dans la reconstitution que nous proposons, cette coulée se densifie, en quelque sorte, au fur et à mesure que le temps passe. »
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1 chapitre pour la période 8500-3500.
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9 chapitres pour la période 3500-1500.
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12 chapitres pour la période 1500-100.
De Gilgames roi d’Uruk à Artaban roi des Parthes.
Deux personnages emblématiques qui encadrent et symbolisent trois mille ans d’histoire.
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Gilgames, souverain héroïsé du XVIIe av J-C ayant sans doute réellement régné à Uruk, cité majeure du pays de Sumer au sud de l’Irak actuel. « Il est devenu le sujet de nombreux récits légendaires qui en ont fait le modèle du roi guerrier, mais aussi un héros civilisateur et explorateur. »
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Artaban Ier (126-122 av J-C). Il est le roi Parthe qui met fin à la domination de la dynastie Séleucide, d’origine gréco-macédonienne, sur la Mésopotamie. « A partir de cette époque, l’usage de l’écriture cunéiforme disparut peu à peu et avec elle la mémoire d’une culture multi-millénaire qui ne fut redécouverte qu’au XIXe siècle de notre ère. »
Fin