Militaires les plus titrés : 20 titres de guerre

DEMOZAY (Colonel Jean)

(1915-1945). Air.

 

13 palmes 

Autres titres français : 1

Autres titres étrangers : 5 

Mort pour la France 

 

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2e Guerre mondiale. 

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 30 juin 1941
  • Croix de Guerre 39/45 : 13 palmes
  • Distinguished Flying Cross avec "bar" (GB)
  • Distinguished Service Order (GB)
  • Distinguished Flying Cross (USA)
  • Croix de Guerre Belge
  • Croix de Guerre Tchécoslovaque

 

Parrain de  la promotion 2001 de l’Ecole de l’air. 

 

3e as français de la 2e Guerre mondiale, titulaire de 21 victoires et de 2 probables

 

Biographie 

 

Jean Demozay est né le 21 mars 1915 à Nantes. Son père était gérant de propriétés en Sologne.

Il fréquente l'école de Beaugency dans le Loiret où s'est installée sa famille, puis le collège Saint Joseph du Locquidy à Nantes avant de poursuivre ses études en Angleterre.

 

Au décès de son père en 1932, Jean Demozay devient soutien de famille et devant abandonner sa scolarité, quitte le Saint John's College à Southsea, pour reprendre les affaires paternelles et s'installer avec sa famille à Paris.

 

Appelé sous les drapeaux en 1936 il est affecté au 19ème Train des Equipages à Paris mais il est rapidement réformé pour inaptitude physique. Il trouve ensuite une place d'agent commercial dans une société nantaise.

 

Au moment de la déclaration de guerre, Jean Demozay parvient à passer de nouveau devant une commission de réforme et réussit, cette fois, à se faire incorporer.

 

Affecté au 19ème Train des Equipages à Paris, il obtient, grâce à sa connaissance de la langue anglaise, d'être envoyé comme interprète auprès de la Royal Air Force. Il est attaché à l'Advanced Air Striking Force basée à Reims. 

 

En janvier 1940 il est muté au Bataillon de l'Air 117, structure administrative du Grand Quartier Général de l'Armée de l'Air.

 

Il est ensuite détaché au Squadron n° 1, où il en profite pour observer attentivement la technique des pilotes britanniques qui le laissent de temps en temps s'entraîner sur leur petit avion de liaison.

 

Lors de la retraite de juin 1940, le Squadron n° 1 regagne l'Angleterre et Jean Demozay se retrouve replié à Nantes. Voulant à tout prix poursuivre la lutte, il décide, avec seize techniciens de la RAF devant, à l'origine, rejoindre la Rochelle pour y embarquer, de s'envoler à destination de la Grande-Bretagne. Clandestinement, le 17 juin 1940, à bord d'un appareil de transport de la RAF remis en état, le petit groupe décolle de la base aérienne de Château-Bougon. Jean Demozay est aux commandes et, alors qu'il n'a jamais piloté de bimoteur, parvient à se poser à Sutton Bridge faisant la démonstration de ses dons de pilote hors du commun.

 

Jean Demozay rallie les Forces Françaises Libres le 24 juin 1940 et est affecté à la base de Saint Athan où sont regroupés les aviateurs Français libres. Se déclarant, dans un pieux mensonge, titulaire d'un brevet de vol civil, il réussit à être affecté à la RAF et est admis en stage à l'Operationnal Training Unit (OTU) n° 5 à Aston-Down.

 

A l'issue de trois mois à l'OTU, le 16 octobre 1940, l'aspirant Demozay est affecté, comme pilote cette-fois, à son ancienne unité, le Squadron n° 1. Il vole alors sur Hurricane et prend part à la bataille d'Angleterre.

 

Promu sous-lieutenant, le 8 novembre 1940, il obtient sa première victoire en abattant un Ju 88.

Nommé chef de section (flying officer), il abat, le 24 mars 1941, un Bf 109 et reçoit quelques jours plus tard son deuxième galon de lieutenant.

 

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1941, il remporte sa troisième victoire en combat aérien bientôt suivie d'une autre le 25 mai ; trois jours plus tard il devient commandant du B Flight du Squadron n° 1.

 

A la mi-juin 1941, il est transféré pour un cours séjour au Squadron 242, dans la banlieue nord de Londres. 

 

Le 22 et le 23 juin 1941, il remporte ses cinquième et sixième victoires aériennes. 

 

Par décret du 30 juin, il est fait Compagnon de  la Libération par le général de Gaulle. 

 

Affecté au Squadron 91 le 29 juin 1941, Jean Demozay est nommé commandant de la 1ère Escadrille (Flight A) de l'unité. C'est la première fois qu'un officier français est placé à la tête d'une escadrille britannique. Il obtient trois nouvelles victoires aériennes pendant le seul mois de juillet 1941 et est promu capitaine le mois suivant. 

 

Début août il inscrit un nouveau Bf 109 à son tableau de chasse et signe le 29 août sa 11ème victoire aux dépens d'un autre Bf 109.

 

En septembre, il abat deux nouveaux Bf 109 en vol et détruit un appareil au sol ; il est décoré de la DFC le mois suivant après un nouveau duel aérien remporté sur un Bf 109. En novembre 1941, il remporte sa 15ème victoire aérienne sur un autre Bf 109 et en endommage plusieurs au sol.

 

En janvier 1942 Jean Demozay détruit en vol un nouveau Bf 109, terminant avec éclat son premier tour d'opérations. 

 

Il est ensuite affecté pour cinq mois à l'Etat-major du 11ème Groupe qui commande la chasse dans le sud-est de l'Angleterre, pour y donner des cours de tactique. 

 

En mai 1942, le commandant Jean Demozay est nommé membre du Conseil de l’Ordre de la Libération. 

 

Début juillet, Jean Demozay est le premier pilote français à se voir attribuer une "bar" sur sa DFC ; quelques jours plus tard, il prend le commandement du Squadron 91, spécialisé dans les vols à longue distance au-dessus des côtes continentales. Entre septembre et novembre 1942, il obtient trois nouvelles victoires sur des FW 190.

 

En janvier 1943, Jean Demozay est nommé Wing Commander (lieutenant-colonel) de la RAF mais il doit quitter à regret le théâtre d'opérations. Il est en effet chargé par le général de Gaulle de représenter les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) au sein de la mission du général Catroux, qui a pour but de préparer la fusion des Forces Françaises Libres avec l'Armée d'Afrique du Nord. C'est au même moment que, pour éviter des représailles contre sa famille restée en France, Jean Demozay prendra le nom de "Morlaix" lorsqu'il sera interviewé par Maurice Schumann à la Radio de Londres.

 

En quittant son commandement en janvier 1943, le commandant "Morlaix" a effectué plus de 400 missions de guerre et il est titulaire de 19 victoires aériennes homologuées et de 2 probables. Il est en outre responsable de la destruction, partielle ou totale, de nombreux bateaux et avions au sol. Ce palmarès qui fait de lui le troisième as français de la 2e guerre mondiale.

 

Promu lieutenant-colonel en juin 1943, il est affecté au commandement des Forces Aériennes Françaises du Moyen-Orient. Chargé d'instruire les pilotes français, il fait construire un avion école à Rayack au printemps 1944.

 

En avril 1944, il est nommé au cabinet militaire du Commissaire de l'Air à Alger. A ce poste, le colonel Demozay crée, en Algérie, dans des conditions matérielles difficiles, le Groupe Aérien de Coopération "Patrie" destiné à soutenir les FFI du sud-ouest en France. Le groupement, parti d'Alger, parvient près de Toulouse le 26 août 1944 et participe activement aux opérations de libération, harcelant les troupes allemandes en remplissant plus de 200 missions offensives et détruisant 300 véhicules.

 

Le mois suivant, le colonel Demozay est affecté au cabinet militaire du Ministre de l'Air, Charles Tilllon, à Paris avant d'être appelé comme adjoint au général commandant les Ecoles de l'Air en octobre 1945.

 

Le colonel Jean Demozay, est décédé le 19 décembre 1945 dans un accident aérien survenu près du terrain de Buc dans les Yvelines, au retour d'une mission à Londres. Il a été inhumé à Beaugency dans le Loiret.

 

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LINARES (Général de corps d’armée François de)

(1897-1955). Terre. 

 

17 citations 

2 blessures 

Mort pour la France 

 

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Première Guerre mondiale. 

Deuxième Guerre mondiale 

Guerre d’Indochine. 

  • Grand Croix de la Légion d’honneur. 
  • Médaille militaire. 
  • Croix de guerre 14-18 : 4 citations 
  • Croix de guerre 39-45 : 6 citations 
  • Croix de guerre des TOE : 7 citations 

 

(Le site promotion-linares.fr) indique 16 citations sans précisions 

 

Le Général et le commandant de Linares ont été associés comme parrains de la promotion de Saint Cyr "de Linares" (1972-1974).

 

Biographie

 

François Jean Antonin Gonzalez de Linares est né le 7 juillet 1897 à Guérande . Il décède le 2 mars 1955 à Baden-Baden (Allemagne)

 

Il  est le fils d'Amédée Paul Gonzalez de Linares (1868-1945) et Marie Clara Alexandrine Eugénie Brunet de la Martinière 

 

L'origine espagnole de son patronyme vient de son arrière grand-père paternel, Juan Esteban Gonzales de Linares (1779-1853), natif de Treceño en Cantabrie (Espagne). Juan Esteban était Trésorier Général de la Compagnie Royale des Philippines et s'est exilé en Inde  ou il y a épousé une française et y est décédé.

 

Adolescent, il hésite un temps entre les vocations religieuse et militaire ; cette dernière l’emportera rapidement.
Il poursuit ses études au lycée Sainte-Geneviève de Versailles (Ginette) lorsque la 1re Guerre mondiale éclate.

 

François de Linares se marie le 7 mai 1923 à Cholet  avec Alix Marie Pellaumail (1901-1982). 

 

Son fils, Stephen de Linares, Saint-Cyrien, commandant le 6e bataillon de Chasseurs Alpins, trouve la mort en montagne en 1972. 

 

Première Guerre mondiale. 

 

 

Il s’engage comme simple soldat au 93e régiment d'infanterie le 30 juillet 1916. De nationalité anglaise de par ses parents, il demande et obtient la nationalité française indispensable pour devenir officier. 

 

Promu sergent, il est admis à Saint-Cyr (promotion des Drapeaux et de l’amitié américaine). Après une brève mais intense formation, il est nommé aspirant le 30 juillet 1917 et retourne au front.


Il termine la guerre sous-lieutenant, blessé deux fois, titulaire de 4 citations et chevalier de la Légion d’honneur à 21 an

 

À partir de septembre 1919, il va servir au Maroc jusqu'en avril 1924, puis en Algérie de 1930 à 1936.

 

Seconde Guerre mondiale 

 

Il commande le 15e Bataillon de Chasseurs Alpins d'octobre 1939 à avril 1940, puis sert à l'état-major du Groupe d'Armées n°2. Après l'armistice de juin 1940, il monte un réseau d'évasion de prisonniers de guerre dont profitera le général Giraud.

 

Promu lieutenant-colonel le 25 septembre 1942, il s'évade de France le 24 novembre et rejoint Giraud.

 

En septembre 1943, il prend le commandement du 3e RTA au  sein de la 3e DIA. 

 

De décembre 1943 à août 1944, il participe à la tête du 3e RTA à la campagne d’Italie au sein du Corps Expéditionnaire Français en Italie . Son régiment, qui se distingue notamment lors de la prise du Belvédère puis lors du percement de la ligne Hitle, r est cité deux fois à l'ordre de l'Armée. 

 

Promu colonel le 25 mars 1944, il débarque avec son régiment du 3e RTA en Provence le 17 août 1944 et participe à la prise de Toulon et de Marseille. Son régiment est cité une troisième fois à l'ordre de l'Armée. 

 

A la mi-septembre 1944, il laisse le commandement du 3e RTA au colonel Pierre Agostini  puis pendant le reste de la campagne de France, il sert à l'état-major du général de Lettre de Tassigny,  qui le nomme général de brigade le 25 novembre 1944, puis son chef d'état-major le 16 février 1945.

 

Le 21 novembre 1944, il est fait commandeur de la Légion d'honneur.

 

Il pénètre en Allemagne le 29 mars 1945 et reçoit le commandement de la 2e Division d’Infanterie Marocaine (2e DIM) le 14 avril, à la tête de laquelle il termine la guerre en Autriche. 

 

Guerre d’Indochine. 

 

Appelé par De Lattre de Tassigny, il part en Indochine le 17 janvier 1951 pour assurer le commandement des forces terrestres du Nord Vietnam et le haut-commissariat du Tonkin. À sa prise de fonction, la zone est aux trois quarts contrôlée par le Viêt-Minh et les troupes françaises sont désemparées après le massacre de Cao Bang.

 

Il est promu général de corps d'armée en décembre 1951. 

 

Il est sous les ordres de De Lettre de Tassigny puis de Salan (qu’il remplace par intérim de juillet à septembre 1952)

 

À ce poste, Linares va mettre toute son énergie à reconquérir le terrain perdu et à remonter le moral des troupes. Sans cesse sur le terrain, il multiplie les opérations et parvient à repousser les divisions du Viêt-Minh.


Il contribue simultanément à la montée en puissance de l’armée nationale vietnamienne (ANV)

 

Il revient en France le 27 mai 1953 où il est nommé inspecteur général de l'infanterie le 2 septembre 1953.Il décède à l'hôpital militaire de Baden-Baden le 2 mars 1955. La mention Mort pour la France lui est exceptionnellement décernée. 

 

Hommages :

 

  • Rue Général de Linares à Jarville-la-Malgrange (54)
  • Rue du Général de Linares à Béziers (34)

 

Sources : 

 

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LIVRY-LEVEL (Colonel Philippe)

(1888-1960). Terre puis Air 

 

14 citations 

Autres titres français : 2

Autres titres étrangers : 4

 
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1ere Guerre mondiale.

2e Guerre mondiale. 

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur 
  • Compagnon de la Libération - décret du 10 décembre 1943
  • Croix de Guerre 14/18 : 3 citations
  • Croix de Guerre 39/45 : 11 citations
  • Médaille de la Résistance avec Rosette
  • Médaille du Sauvetage (1919)
  • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
  • Distinguished Flying Cross (USA) 
  • Distinguished Flying Cross and Bar (GB)
  • Distinguished Service Order (GB)
  • Croix de Guerre Norvégienne

 

Alias : Lenoir – Livry

 

Biographie. 

 

Philippe Level est né le 16 juin 1898 à Paris (17e).

 

Il n'est encore qu'un adolescent, quand, en 1915, il s'engage pour la durée de la guerre.

 

Après un stage à l'Ecole militaire d'artillerie de Fontainebleau, il en sort le 12 avril 1917 avec le grade d'aspirant. Affecté au 61e RA, sa brillante conduite au feu lui vaut d'être nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 14 février 1918. 

 

Quand survient l'armistice il est titulaire de la Croix de Guerre avec trois citations. Dans chacune, il est fait mention du rôle dangereux qu'il tient en première ligne avec l'infanterie pour fournir les renseignements nécessaires à la conduite du tir des batteries de son groupe.

 

Rendu à la vie civile, il montre les mêmes qualités de courage et de dévouement. En août 1919, il sauve en mer, par un jour de tempête, un homme qui se noie.

 

Il reçoit pour cet acte de courage la médaille de sauvetage. Cadre chez Péchiney, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1932.

 

Quand en 1939, la France est de nouveau plongée dans la guerre, le lieutenant de réserve Level, bien qu'il soit dispensé de la faire en raison de son âge et de sa situation familiale (il a cinq enfants), demande à rejoindre son régiment d'artillerie.

 

Il part pour les avant-postes de la ligne Maginot, puis, à partir du 14 mai 1940, se bat sur le front de Reims. Ayant échappé à la captivité, il est renvoyé dans ses foyers dès juin 1940.

 

Refusant d'admettre la défaite, il participe à la Résistance dès 1940, organisant des liaisons entre les deux zones, franchissant à maintes reprises la ligne de démarcation. Mais cette activité clandestine ne lui suffit pas et il cherche le moyen de reprendre le combat.

 

En mars 1941, il quitte clandestinement la France sous le nom de Lenoir et, par l'Espagne, rejoint l'Angleterre le 26 avril. Il souhaite s'engager dans les FAFL, sans succès, l'âge limite étant de 35 ans.

 

Il décide alors de signer son engagement dans la RAF en trichant quelque peu : le capitaine Level, qui prend le pseudonyme de "Livry", possède depuis près de 10 ans son brevet de pilote sur avion de tourisme et totalise déjà 450 heures de vol. C'est donc un homme rompu à la technique du pilotage et qui peut très aisément devenir un excellent observateur. Malheureusement il est beaucoup trop âgé pour cela officiellement. Il a alors 43 ans quand la limite d'âge dans la RAF est fixée également à 35 ans. Philippe Livry-Level balaye cet obstacle en se rajeunissant de 13 ans. Lors de la visite médicale, cependant, le docteur anglais de Euston Station semble sceptique "29 ans ? vous ne paraissez pas si jeune !" Alors il répond avec un air lourd de sous-entendu : "Vous savez... La vie à Paris...".

 

Il entre donc dans la RAF en septembre 1941 et effectue un stage de formation à l'Air Observer Navigation School à Stanbridge. Il est breveté observateur en avril 1942.

 

Il est alors affecté quelque temps au 280 Squadron du Coastal Command spécialisé dans le sauvetage en mer. En mai 1942, il rejoint le 53 Squadron équipé de Hudsons servant à la chasse aux sous-marins allemands. 

 

De juillet à décembre 1942, à la demande du gouvernement américain, le Squadron part opérer sur la Côte est des Etats-Unis. Philippe Livry-Level y participe à plusieurs attaques contre des sous-marins.

Il est ensuite volontaire pour effectuer un second tour d'opérations. 

 

Le 2 février 1943, il rejoint les rangs du 161 Squadron qui, sous les ordres du Group Captain Pickard, opère pour le Special Operations Executive (SOE), les services secrets britanniques. Il sera le seul Français à avoir eu cet honneur.

 

Dans sa nouvelle unité, entraîné au vol de nuit, il fait preuve des plus rares qualités de courage, d'audace et d'habileté technique. Au cours de cette année 1943, il effectue comme navigateur et avec le pilote Squadron Leader Hugh Verity, de nombreuses missions spéciales en territoire occupé, déposant ou récupérant de nombreuses personnalités et agents de la Résistance. L'une de ces opérations, dans la nuit du 16 au 17 octobre 1943, permet au général de Lettre de Tassigny  de gagner l'Angleterre.

 

Ces actions d'éclat lui valent la Distinguished Flying Cross et à la fin de 1943 le général de Gaulle  lui attribue la Croix de La Libération. De plus, il est promu Squadron Leader.

 

En janvier 1944, il rejoint à sa demande le 21 Squadron que commande le GC Pickard. Il effectue son troisième tour d'opération dans une escadrille de Mosquitos. Le 18 février, il est l'un des héros de l'opération "Jéricho", au cours de laquelle des escadrilles de la RAF réussissent à démolir les murs de la prison d'Amiens dans laquelle étaient enfermés plus de 200 résistants.

 

Le 6 juin 1944, il opère au-dessus de la Normandie et se voit mis en permission forcée en Normandie où il retrouve sa famille. Après cinq mois de démarches, il obtient de retrouver son unité et participe à la campagne d'Allemagne. Le 21 mars 1945, il prend part à l'attaque d'un QG de la Gestapo à Copenhague.

 

Le 25 mars 1945 alors qu'il totalise 167 sorties et 750 heures de vol de guerre, le lieutenant-colonel Livry-Level est, contre son gré, retiré du théâtre d'opérations.

 

Après sa démobilisation du 10 juillet 1945, il se retire dans le Calvados qu'il représentera au Parlement de 1946 à 1951.

 

Le 31 décembre 1947 il accède au grade de colonel et est élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur.

 

Maire d'Audrieu dans le Calvados et conseiller général, il est également administrateur de plusieurs sociétés.

 

Philippe Livry-Level est décédé le 15 décembre 1960 à Paris. Il est inhumé au cimetière d'Audrieu dans le Calvados.

 

Publication. 

  • Missions dans la RAF, Ozanne 1951

 

Sources :

Ordre de la Libération. 

 

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MAGNAN (Général d’armée Joseph Abraham)

(1896-1976). Terre. 

 

14 citations dont 5 à l’ordre de l’armée 

2 blessures. 

Autres titres français : 2

Autres titres étrangers : 2

 

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1ere Guerre mondiale. 

2e Guerre mondiale 

  • Grand-croix de la Légion d’honneur. 
  • Croix de guerre 14-18 : 8 citations dont 2 palmes 
  • Croix de guerre 39-45 : 5 citations 
  • Croix de guerre des TOE : 1 citation 
  • Croix du Combattant volontaire 14-18
  • Médaille de la Résistance avec rosette 
  • Distinguished Service Order (R-U)
  • Officier de la Légion of Merit (USA)
  • Grand-croix de l’Ordre du Ouissam Alaouite (Maroc)

 

Biographie 

 

Joseph, Abraham, Auguste, Pierre, Edouard Magnan est né le 11 janvier 1896 à Decize, dans la Nièvre.

 

Première Guerre mondiale


Le 29 janvier 1915, Joseph Magnan s'engage, pour la durée de la guerre. 

 

Incorporé au 95e régiment d'infanterie il est admis comme élève au centre d'instruction de Joinville et en sort aspirant le 30 août. 

 

Affecté successivement dans trois régiments d'infanterie, il s'y distingue particulièrement, sera deux fois blessé et termine la guerre avec la grade de lieutenant et huit citations, dont deux à l'ordre de l'armée.

 

Entre-deux -Guerres 


En avril 1919, le lieutenant Magnan est envoyé à Saint-Maixent pour terminer sa formation puis est affecté au 4e régiment de tirailleurs en Tunisie.

 

En octobre 1920, il intègre, comme officier élève, la promotion "La dernière guerre" de l'Ecole Militaire Spéciale de Saint-Cyr, en sort classé 26e sur 81 élèves et choisit de servir dans l'infanterie coloniale.


Joseph Magnan alterne alors les séjours entre la France et les colonies. Il est ainsi affecté deux fois en Afrique Occidentale Française (AOF) où il sera cité en 1923 alors qu'il sert comme lieutenant méhariste pour une action dans le Tibesti, puis effectuera un séjour au Maroc et un autre en Extrême-Orient.


Admis en 1931 à l'Ecole Supérieure de Guerre (ESG), il est nommé chef de bataillon en mars 1933, lieutenant-colonel en décembre 1938

 

2e Guerre mondiale. 

 

La Deuxième Guerre mondiale le trouve en poste au Maroc. Il ne participe pas à la campagne de France de Mai 19140. 

 

Il est nommé colonel en janvier 1942.


Le 25 janvier 1942, de retour au Maroc, il prend le commandement du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (RICM).

 

Arrêté et interné le 12 novembre pour avoir favorisé le débarquement alliés sur les côtes nord-africaines, il est libéré quelques jours plus tard puis, en février 1943, succède au général de Monsabert à la tête du Corps franc d’Afrique. 

 

Avec cette formation, il bouscule les allemands le long de la côte tunisienne, du cap Serrat jusqu’à Bizerte où il entre le premier avec ses soldats le 8 mai 1943. Le colonel Magnan est nommé général après cette victoire.


Prévu pour prendre le commandement de la 10 Division d'Infanterie Coloniale (DIC) en cours de formation en AOF, le général Magnan est finalement nommé, le 18 janvier 1944, à la tête de la 9e DIC en Algérie, ce poste devenu vacant étant à pourvoir.


Transférée en Corse, la 9e DIC renforcée par le bataillon de choc, les commandos d'Afrique et le 2e groupe de tabors marocains, est engagée, du 17 au 19 juin 1944, dans l'opération "Brassard", première action de guerre de la 1ère armée française, dont le but est de neutraliser les allemands qui occupent l'île d'Elbe et de faciliter le débarquement de Provence.

 

Cette mission réussie, la 9e DIC, grande unité du 2e corps d'armée (général de Larminat) de la 1ère armée française du général de Lattre va participer à la campagne de France en débarquant en Provence le 20 août 1944.


Sur le sol français, le général Magnan sera, avec sa division, l'un des artisans de la libération de la Provence. 

 

Le 21 août Solliès-ville, le Coudon et La Farlède sont occupés, les 22 et 23 août La valette est conquis après une lutte acharnée, du 24 au 27 août Toulon est libéré; le bilan de la division est impressionnant: en moins de dix jours, outre la capture d'un important matériel militaire, la division a fait dix mille prisonniers et plus de 1000 tués dans les rangs de l'ennemi.


La ville de Toulon, qui considère Magnan comme son libérateur, le fait citoyen d’honneur.

En septembre 1944, la division reprend sa marche en avant, parfois retardée par des approvisionnements difficiles en essences et munitions. Malgré ces aléas logistiques, son chef la conduit de succès en succès.


Cependant, l'hiver approche et il devient urgent de remplacer les sénégalais qui ne supporteront pas les rigueurs du froid européen. Les 9000 africains des troupes coloniales sont remplacés par des engagés volontaires issus des maquis FFI qui combattent aux côtés des troupes régulières. Les combats n'accordant aucun délai, ces recrues seront instruites "sur le tas" au gré des circonstances et des périodes d'accalmie.

 

C'est cette troupe, peu expérimentée, heureusement encadrée par des chefs aguerris, qui va former les 6e, 21e et 23e Régiments d'Infanterie Coloniale (RIC) qui prennent la suite des 4e 6e et 13e régiments de tirailleurs sénégalais pour appuyer l'offensive des alliés sur tout le front.


Dès les premiers jours de novembre, l'armée française a percé les défenses de l'ennemi par la trouée de Belfort et la 9e DIC participe à la libération de Mulhouse. 

 

Le front se stabilise jusqu'au 20 janvier 1945 ; à cette date, lorsque la 1ère armée reprend l'offensive pour réduire la poche de Colmar, la 9e DIC est chargée du nettoyage des cités ouvrières au nord de Mulhouse et subit de lourdes pertes.


À la fin de ces combats, la 9e DIC rejoint Lauterbourg, dans le nord de l'Alsace, avant de traverser le Rhin le 2 avril 1945. Elle participe, le 4 avril, à la prise de Karlsruhe, de Rastatt, de Baden-Baden et ouvre la route du Wurtemberg aux troupes françaises.


Le 13 mars 1945, le général Magnan quitte la 9e DIC pour prendre le commandement des troupes en AOF. 

 

Après-guerre 

 

Général de corps d'armée le 20 février 1947, il sera successivement : 

 

Commandant le la 9e région militaire à Marseille le 8 juin 1949. 

 

Gouverneur militaire et commandant le 8e région militaire de Lyon le 8 août 1951

 

Général d'armée, Inspecteur général de la défense en surface du territoire métropolitain le 1er septembre 1954.


Le 11 janvier 1957, atteint par la limite d'âge, le général Magnan quitte le service actif. 


Le général Joseph Magnan décède à Strasbourg le 10 juin 1976, 

 

Hommages 

 

  • Avenue du Général-Magnan, à Toulon
  • Place du Général-Magnan à Cuers 
  • Avenue Général-Magnan à Solliès-Pont  

 

 

Sources 

  • cavaliers.blindés.free.fr 

 

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PONCHARDIER  (Vice-amiral Pierre)

(1901-1961). Marine 

 

17 citations. 

Autres titres français. 3

 

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2e Guerre mondiale 

Guerre d’Indochine

Guerre d’Algérie. 

  • Grand Officier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
  • Croix de Guerre 39/45 : 6 citations 
  • Croix de Guerre des TOE  : 10 citations 
  • Croix de la Valeur Militaire : 1 citation
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille des Evadés

 

Sa biographie sur le site de l’ordre de la Libération le crédite de 18 citations sur sa TOE  et ne donne pas d’indications pour les deux autres croix de guerre. 

 

Biographe

 

Pierre Ponchardier est né le 4 octobre 1909 à Saint-Etienne (Loire) dans une famille d'industriels.

Il entre à l'Ecole Navale le 1er octobre 1927. A sa sortie de l'Ecole, il est attiré d'abord par les sous-marins, puis par l'aviation embarquée.

 

Lieutenant de vaisseau en 1937, il sert dans l'aéronavale comme chef d'escadrille.

 

2e Guerre mondiale. 

 

A la fin de la campagne de France, il refuse la défaite et, depuis Bordeaux où son unité s'est repliée, s'embarque avec trente de ses pilotes sur un bateau à destination du Maroc.

 

De retour en métropole en 1941, il commande l'escadrille 1 B et, clandestinement, prend la relève du capitaine de frégate Nomy dans l'organisation de résistance que celui-ci, compromis, doit quitter en s'envolant pour l'Angleterre.

 

Avec son frère, Dominique Ponchardier, il met sur pied à la fin de l'année 1942 le réseau de renseignements "Sosies". Bientôt cette organisation couvre la France entière ; Dominique s'occupant de la zone nord et Pierre de la zone sud ; les deux frères rivalisent d'énergie et d'efficacité.

 

Chef de la partie maritime de ce réseau de renseignements (toutes les côtes de France), le capitaine de corvette Pierre Ponchardier (alias Paul Pierret, Geneviève, Sosie Senior), fournit à partir de janvier 1943 des renseignements hebdomadaires et des documents d'une valeur capitale pour les Alliés (mouvements maritimes sur toutes les côtes de France, abris de sous-marins, ravitaillement en pétrole des sous-marins allemands, photos des défenses des ports, photos du sous-marin de poche, etc.).

 

A son actif on relève également plus de trente passages de frontière ainsi que la suppression directe de plusieurs membres de la Gestapo. 

 

En outre, Pierre Ponchardier a sauvé de nombreux condamnés en les récupérant, les abritant et les convoyant en sécurité.

 

Recherché sous ses différentes identités et formellement trahi, ainsi que les siens en janvier 1944, il ne cesse pas son service, l'améliorant même de semaines en semaines.

 

Chargé avec son frère, en août 1944, de reconstituer un réseau en Alsace-Lorraine, les deux hommes font le coup de feu dans tous les endroits sur leur route où le maquis se bat contre les Allemands. Arrêtés au-dessous de Belfort par des éléments en retraite de l'armée allemande, ils réussissent à s'évader dans la nuit du 7 au 8 septembre 1944, bousculant les sentinelles chargées de les garder.

 

Après la défaite de l'Allemagne, Pierre Ponchardier est choisi par le chef de l'aéronautique navale française, le contre-amiral Nomy, pour constituer et instruire le Commando Parachutiste d'Extrême-Orient qui doit combattre en Indochine (1945-1946).

 

Guerre d’Indochine. 

 

En 1946, Pierre Ponchardier est promu au grade de capitaine de frégate ; il commande le Groupe de commandos parachutistes de l'Aéronavale puis le Commandant Robert Giraud en Extrême-Orient (1947-1948).

 

Adjoint au commandement de la Marine sur le Mékong (1948-1950), il est attaché naval du Général commandant les forces armées en Extrême-Orient (1950-1952).

 

Auditeur au collège de défense N.A.T.O. (1953-1954), il prend ensuite le commandement du porte-avions La Fayette.

 

Guerre d’Algérie. 

 

A la tête de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins en Algérie en 1956, le commandant Ponchardier est, l'année suivante, nommé Major général du port de Toulon.

 

En 1957-1958, il reçoit ses étoiles de contre-amiral et commande l'Aéronautique navale en Méditerranée avant d'être nommé sous-chef d'Etat-major général de la Marine en 1958.

 

Promu vice-amiral en mars 1960, il occupe dès lors les fonctions de commandant de la zone maritime d'Atlantique sud et de commandant désigné de la base de Dakar.

 

Le vice-amiral Pierre Ponchardier est décédé le 27 janvier 1961 dans un accident d'avion sur l'aérodrome de Tambacounda (Sénégal). Les obsèques ont eu lieu à Dakar et l'inhumation à Villefranche-sur-mer.


Hommages. 

 

  • En 2015 le septième commando marine prend son nom. 

 

  • Saint-Etienne. Rue Pierre et Dominique Ponchardier (quartier Fauriel)

 

  • Villefranche-sur-Mer. Un quai du port porte le nom de Quai Amiral Ponchardier. 

 

Sources. 

  • Wikipédia.
  • Site ordre de la Libération. 

 

 

Date de création : 5 avril 2022.

3e modification : 14 décembre 2022



09/04/2023
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