Militaires les plus titrés : 30 titres de guerre

DELMAS (Colonel Georges). Terre

(1890-1967). 

 

17 citations 

11 blessures (dont 9 durant la 1ere Guerre mondiale)

Autres titres français : 1

Autres titres étrangers :  1

 

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1ere Guerre mondiale.

Campagne du Levant

2e Guerre mondiale. 

 

  • Grand officier de la Légion d’honneur. 
  • Croix de guerre 14-18 : 11 citations dont 8 palmes
  • Croix de guerre 39-45 : 2 citations dont 1 palme
  • Croix de guerre des TOE : 4 citations dont 2 palmes.
  • Médaille de la Résistance 
  • Croix du Combattant
  • Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques. 
  • Officier de l’Ordre du Mérite agricole. 
  • Médaille d’honneur pour actes de courage et dévouement de 1ere classe. 
  • Commandeur de l’Etoile noire du Bénin
  • Military cross (R-U)
  • Officier de l’Ordre du Nicham Iftikar (Tunisie)

 

Parrain de la 120e promotion (2013-2015) de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale  (EOGN) de Melun (77)

 

Citations. 

 

  • 29 août 1916.  Citation à l’ordre du régiment accompagnant sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur. « Officier d’une bravoure remarquable, quatre fois blessé, est revenu sur le front à peine guéri, s’est fait remarquer le 4 juillet 1916 en portant vigoureusement sa compagnie à l’attaque des positions ennemies. Le 5 juillet a contribué à l’enlèvement d’une tranchée et d’un village fortement défendu. A repoussé la nuit suivante, une contre-attaque ennemie. » (Général Foch)

 

  • 19 juillet 1944. Citation à l’ordre de la division FFI « Brillant officier déjà titulaire de onze citations de la guerre 14-18, s’est distingué à nouveau dans le Maquis au cours d’un combat inégal avec les forces de l’ennemi supérieures en nombre dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944. »

 

Biographie

 

Georges Delmas est né au sein d’une famille rurale le 29 mars 1890 à Cahors (Lot) . Il s’engage comme volontaire pour trois ans le 21 juillet 1911 au sein du régiment de sapeurs-pompiers de Cahors.

 

1ere Guerre mondiale. 

 

Au début de la 1ere Guerre mondiale, le 2 août 1914, il est nommé sergent au 7e RI.  Sa bravoure au combat lui permet une ascension rapide, sous-lieutenant en octobre 1915, ieutenant en octobre 1917 puis capitaine le 7 novembre 1917. 

 

Ces promotions, le capitaine Delmas les doit à ses actes de bravoures qui sont reconnus et soulignés par ses chefs.  Ses actions au feu et son sens du commandement sont récompensés par onze citations la  Croix de guerre 14-18 avec huit palmes, deux étoiles d’argent et une étoile de bronze. Au cours de ce conflit, Georges Delmas est blessé à neuf reprises dont une par balle à la tête et une autre au thorax.

 

Entre-deux-guerres 

 

Après deux années au sein des troupes d’occupation en Rhénanie, il rejoint le 16e Régiment de Tirailleurs Algériens  le 28 août 1921 et participe à la campagne du Levant. 

 

Après les tranchées et la boue, Delmas s’illustre au sein de la 1re Armée du Levant dans les combats de Cilicie,  qui lui valent quatre citations dont deux à l’ordre de l’armée. Il est par ailleurs blessé une dixième fois.

 

Le 22 septembre 1922, il épouse Marguerite Boussac. De ce mariage nait un fils unique, Henri Delmas, le 26 décembre 1923 et mort célibataire et sans enfant le 27 septembre 1995.

 

Fidèle à son premier engagement, il est muté à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en 1923. 

 

En 1925, il choisit d’entrer en gendarmerie avec le grade de capitaine. Le 24 décembre 1925, il est élevé au rang de commandeur de la Légion d’honneur et décoré dans la cour des Invalides. 

 

Le 18 septembre 1927, il est affecté à la légion de gendarmerie de Paris. 

 

Après un passage sur ses terres à la compagnie de Villeneuve-sur-Lot (47), il est promu au grade de chef d’escadron et affecté à la 7e légion de gendarmerie, compagnie de Chaumont (52) le 25 mars 1936. Démontrant de grandes qualités dans ses fonctions, il est félicité à plusieurs reprises notamment dans son action de formation auprès des cadres de la Gendarmerie nationale,  en témoigne une lettre de félicitations du ministre de la Défense et de la Guerre en date du 10 février 1937.

 

2e Guerre mondiale. 

 

En 1940, il organise la défense des ponts de Saône à Gray (70) face à l’avancée de l’armée allemande. Blessé une onzième fois, il reçoit une seizième citation.

 

Ébranlé par la défaite, le chef d’escadron Delmas, peu enclin à servir le gouvernement de Vichy, fait valoir ses droits à la retraite en 1942. En 1943, il devient chef puis inspecteur de l’Armée secrète (AS) pour la  « Région de Toulouse ». Organisant la résistance au sein de son secteur, Delmas, dit Drouot, est activement recherché par la Gestapo, ce qui l’oblige à gagner le maquis. Il prend la tête du groupe de résistants Veny près de Cahors (46) et commande une soixantaine d’hommes.

 

Conformément aux ordres reçus, Delmas et son groupe se préparent à passer à l’action dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Le 30 juin 1944, avec ses 60 hommes, il se distingue en se défendant contre une colonne des Waffen-SS à Gigouzac (46). Ce coup d’éclat causant la perte d’une centaine d’Allemands et autant de blessés, vaut à Georges Delmas, dit « Drouot » et à son groupe une citation à l’ordre de la Division FFI en date du 19 juillet 1944. 

 

Par ailleurs, il mène une embuscade d’ampleur le 29 juillet 1944 infligeant encore de lourdes pertes à l’ennemi. Au cours de ce conflit, blessé une onzième fois, il reçoit deux citations dont une à l’ordre de l’armée ainsi que la médaille de la Résistance par décret du 5 juin 1945.

 

Nommé lieutenant-colonel en 1945, il est promu colonel de réserve en 1946. À son grand désarroi, en 1947, il se voit refuser de partir en campagne en Indochine. Élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur en 1948. 

 

Le colonel Georges Delmas est rayé des cadres en 1951 et se retire à Cahors (46) où il meurt le 24 août 1967. 

 

Hommage :

 

  • La municipalité de Cahors (46) donne son nom à une voie de la commune, la « rue Colonel-Georges-Delmas ».

 

Source. 

  • Wikipédia

 

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FONCK (Colonel René). Air 

(1894 - 1953). 

 

27 citations dont 26 palmes. 

Autres titres français : 0

Autres titres étrangers : 3

 
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1ere Guerre mondiale. 

  • Grand officier de la Légion d’honneur
  • Médaille militaire.
  • Croix de guerre 14-18 : 27 citations dont 26 palmes
  • Croix de guerre belge. 
  • Distinguished Conduit Medal (Grande-Bretagne)
  • Military Cross (Grande-Bretagne)
  • Military Medal (Royaume-Uni)

 

René Fonck a officiellement obtenu 26 palmes et une étoile de vermeil sur sa Croix de guerre 14-18, bien qu’il se soit affiché après-guerre avec une Croix de guerre de 28 palmes et une étoile de vermeil, s’attribuant deux palmes supplémentaires pour ses nominations au grades d'officier puis de commandeur de la Légion d'honneur, bien que ces dernières, survenues après la guerre, ne donnent pas droit règlementairement à une palme supplémentaire. 

 

Il est l’as des as de la Première Guerre mondiale , titulaire de 75 victoires aériennes et 32 probables. 

  • 1er mars 1916 (P1)
  • 06/08/1916 (1)
  • 14 octobre 1916 (P2)
  • 17/03/1917 (2)
  • 03/05/1917 (P3)
  • 05/05/1917 (3)
  • 06/05/1917 (P4)
  • 11/05/1917 (4)
  • 13/05/1917 (5)
  • 18/05/1917 (P5)
  • 12/06/1917 (6)
  • 16/07/1917 (Revendique une probable victoire)
  • 22/07/1917 (P6)
  • 26/07/1917 (P7)
  • 09/08/1917 (7 et P8)
  • 10/08/1917 (P9)
  • 12/08/1917 (Revendique une probable victoire)
  • 16/08/1917 (8)
  • 20/08/1917 (9)
  • 21/08/1917 (10)
  • 22/08/1917 (11)
  • 31/08/1917 (Revendique une probable victoire)
  • 03/09/1917 (Revendique 2 probables victoires)
  • 14/09/1917 (12)
  • 15/09/1917 (13)
  • 22/09/1917 (Revendique une probable victoire)
  • 23/09/1917 (14)
  • 27/09/1917 (P10)
  • 30/09/1917 (15)
  • 17/10/1917 (16 et 17)
  • 18/10/1917 (18)
  • 21/10/1917 (P11)
  • 27/10/1917 (19 et P12 et P13 + une autre probable victoire)
  • 28/10/1914 (P14)
  • 19/01/1918 (20 et 21)
  • 05/02/1918 (22)
  • 18/02/1918 (23 et P21)
  • 19/02/1918 (24)
  • 26/02/1918 (25 et 26)
  • 15/03/1918 (27 et 28)
  • 16/03/1918 (29)
  • 17/03/1918 (30 et P22)
  • 22/03/1918 (P23)
  • 23/03/1918 (P24)
  • 28/03/1918 (31)
  • 29/03/1918 (32 et 33)
  • 12/04/1918 (34 et 35)
  • 22/04/1918 (36)
  • 09/05/1918 (37 à 42 dont 3 en 1 minute)
  • 19/05/1918 (43 et 44 et P25)
  • 25/06/1918 (45 à 47)
  • 27/06/1918 (48 et 49 et P26)
  • 16/07/1918 (50 à 51)
  • 18/07/1918 (52 et 53)
  • 19/07/1918 (54 à 56)
  • 22/07/1918 (P27 et P28)
  • 01/08/1918 (57 et P29)
  • 14/08/1918 (58 à 60)
  • 26/09/1918 (61 à 66)
  • 28/09/1918 (67)
  • 05/10/1918 (68 et 69 ;  P30 et P31)
  • 30/10/1918 (70 à 72)
  • 31/10/1918 (73 et 74)
  • 01/11/1918 (75 et P32)

 

Biographie

 

Jeunesse et formation. 

 

Fils d'un sagard, ouvrier des scieries vosgiennes, René Fonck est né le 27 mars 1894 à Saucy-sur-Meurthe (Vosges). Il commence par être apprenti-mécanicien. . Appelé sous les drapeaux le 22 août 1914, il est versé au 11e RG d’Epinal, où il fait ses classes. Fasciné depuis longtemps par les exploits des aviateurs, il réussit à se faire affecter dans l'aéronautique au début de l'année 1915. Il est élève pilote à l'école Caudron du Crotoy. Il entame enfin sa carrière d'aviateur en tant que pilote d'une escadrille d'observation, la C 47, basée près de chez lui à Corcieux. 

 

Première Guerre mondiale. 

 

En tant que pilote d'observation, le 6 août 1916, aux commandes d'un Caudron G4,  il force un avion de reconnaissance Rumpler C1 allemand à atterrir derrière les lignes alliées.  Il obtient plus tard une seconde victoire sur son Caudron d'observation, et après ce nouvel exploit est muté dans la chasse à l'escadrille N 103, une escadrille du groupe de combat no 12, unité d'élite de la chasse française surnommée « Groupe des cigognes »  

 

Il va s'y révéler un chasseur d'un talent exceptionnel, combinant plusieurs qualités : une vue perçante lui permettant de voir sa cible de loin, une résistance naturelle à la haute altitude (hypoxie) et un talent de tir sans égal lui permettant de maîtriser la déflexion. Sa tactique favorite consiste à repérer un ennemi et à s’approcher par l’arrière et en dessous pour l'abattre d'une courte rafale correctement ajustée. Il est toujours suivi de deux à quatre équipiers qui couvrent ses arrières.

 

Il arriva qu'il abatte plusieurs avions en une journée, jusqu'à six le 9 mai 1918, puis à nouveau le 26 septembre 1918.  Selon les dires de l'aviateur Maurice Boyau, lui aussi as de la grande guerre avec 35 victoires dans les communiqués, Fonck ne sera pourtant jamais touché par le feu adverse :

« Fonck dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Ce n'est pas un homme, c'est un oiseau de proie. Là-haut, il sent l'ennemi, il en distingue nettement à 8 ou 10 km sans être vu. Il choisit sa proie. Quelques balles suffisent, il n'y a jamais eu de riposte »

 

Meilleur pilote de la SPA 103, Fonck dispose d'une grande autonomie et se voit doté des meilleurs appareils. Volant sur SPAD VII  à son arrivée à la fin du mois d’avril 1917,  il reçoit le premier SPAD XII de l'unité au mois de septembre 1917, puis se voit mettre à disposition deux SPAD XII-canon en janvier 1918, et à partir de septembre 1918 le premier SPAD S.XVII de présérie équipé d'un moteur de 300 ch.

 

René Fonck termine la guerre avec tous les honneurs, arborant une croix de guerre 1914-1918  enrichie de 26 palmes et d'une étoile. 

 

Afin d'obtenir confirmation pour une victoire aérienne, il fallait pour un aviateur français avoir le témoignage de trois personnes indépendantes (à l'exclusion des membres de sa propre escadrille), le type d'appareil ennemi ainsi que le lieu, la date et l'heure du combat. Aussi, un pilote victorieux ne recevait pas automatiquement confirmation pour sa victoire, et le fait que les combats avaient le plus souvent lieu au-delà du front allemand rendait la présence de témoins éventuels encore plus improbable. Alors que toutes les victoires déclarées avaient une existence officielle, seules celles pouvant soutenir la procédure de confirmation faisaient l'objet d'une inscription dans les communiqués militaires, les autres étant considérées comme « probables derrière les lignes allemandes ». Ce mode de fonctionnement sévère donna lieu parfois à une grande disparité entre le nombre de victoires inscrites aux communiqués et le nombre de victoires déclarées par les combattants. René Fonck reçut confirmation pour 75 de ses victoires déclarées, ce qui fut plus qu'aucun autre pilote de chasse français et alliés (bien que toute comparaison entre les palmarès soit douteuse, puisque résultant de procédures d'homologation différentes). Le nombre de ses victoires probables, selon le journal de marche de l'escadrille SPA 103, est de 32 et non 52 comme Fonck l'affirma dans ses mémoires

 

La dernière citation de Fonck qui lui attribue le grade de commandeur de la légion d'honneur le 16 juin 1920, précise : « Pilote de chasse légendaire, pendant quatre ans, a fait une guerre sans merci à l'aviation ennemie, l'attaquant partout où elle se rencontre sans jamais se laisser arrêter par le nombre de ses adversaires. A remporté 75 victoires officielles, dont 39 depuis sa promotion au grade d'officier de la légion d'honneur - 23 citations. » À ces 75 victoires officielles, le journal de marche de l'escadrille SPA 103 permet de recenser 30 autres victoires non confirmées, plus deux autres non confirmées obtenues à l'escadrille C 47, soit un total de 32 victoires non confirmées. Il n'a jamais pu obtenir les 52 victoires non confirmées qu'il indique dans ses mémoires : le tableau figurant en fin d'ouvrage contient en effet plusieurs contradictions avec le journal de marche de la SPA 103, mais aussi les carnets de comptabilité de campagne de l'escadrille qui précisent que l'as est en permission à plusieurs dates où ses mémoires revendiquent des victoires non homologuées. 

 

Ce total de 75 victoires officielles fait de lui l'as des as de l'aviation française, mais aussi alliée. Il n'est dépassé que par l'Allemand Manfred von Richthofen,  qui s'est vu reconnaître 80 victoires (système de comptage allemand).

 

Terminant la guerre avec le grade de lieutenant, René Fonck est le porte-drapeau de l'aviation française lors du défilé de la victoire le 14 juillet 1919.  

 

Député des Vosges. 

 

Sur demande du président du Conseil, Georges Clemenceau, qui cherche à faire élire dans sa coalition du Bloc national  des héros de guerre, René Fonck se présente aux élections législatives de 1919 dans les Vosges. Élu, il représente son département comme député au sein de la « Chambre bleu-horizon », sous les couleurs de la Gauche républicaine démocratique (centre droit), de 1919 à 1924.  Il siège à la commission de l'armée et à celle des comptes définitifs. 

 

Aux élections législatives de 1924,  il se présente comme en 1919 en deuxième position sur la liste d'union républicaine conduite par Constant Verlot,  mais celle-ci n'obtient qu'un élu et René Fonck perd son siège à la Chambre. Par la suite, aux élections législatives de 1932 et à une élection partielle en 1933, il tente sans succès de retrouver un mandat de député.

 

Il publie ses mémoires, intitulés Mes Combats (1920), et ses vues sur l'aviation militaire et civile sont synthétisées dans l'ouvrage L'Aviation et la sécurité française (1924)

 

Missions aériennes. 

 

Élu Président de la Ligue aéronautique de France peu après la guerre, René Fonck intervient à de nombreuses reprises dans les médias et lors de conférences pour soutenir les investissements dans l'aéronautique en plein essor. Il use parfois de la fiction, comme en 1924, lorsqu'il imagine le voyage transatlantique d'une Parisienne de Paris à New-York à la Société de Géographie.  

 

Envoyé officiellement en mission sur plusieurs continents (Afrique du Nord, Amérique latine, Europe centrale, États-Unis), il rejoint en 1925 un projet américain de traversée de l'Atlantique en avion. Faisant équipe avec l'ingénieur Igor Sikorsky, il prend les commandes d'un bimoteur, le S-35, pour lequel il a demandé nombre d'améliorations, dont la principale est l'ajout d'un moteur. Après divers entraînements, l'équipage Fonck-Curtin-Clavier-Islamoff fait péniblement décoller le trimoteur le 21 septembre 1926. Un mauvais largage du train annexe, un terrain inégal, une charge exceptionnelle de carburant et l'avion s'écrase au décollage tuant deux membres de l'équipage (l'opérateur radio Charles Clavier et le mécanicien Jacob Islamoff). Avant qu'il ne puisse retenter la traversée sur un autre avion, le Sikorsky S-37, Lindbergh avait réalisé l'exploit en mai 1927, et remporté le prix Orteig,  doté d'une récompense de 25 000 dollars. 

 

L'état-major de l'armée de l'air fait appel à ses compétences en 1935 pour rédiger une étude de l'état de l'aviation de chasse, des méthodes d'apprentissage et des améliorations qu'il envisagerait d'y apporter. À cette occasion, le commandant Fonck met sur pied son concept d'« avion cavalier », aéronef rapide et bien armé, destiné à l'assaut terrestre.

 

Sous l’occupation. 

 

Colonel d’aviation et ancien combattant, l'as des as, entre « sans fonction officielle » au service du gouvernement du maréchal Pétain. Fonck se montre ainsi fidèle à la figure historique du « Vainqueur de Verdun », dont il se souvient qu'il était favorable au développement de l'aviation militaire. Pierre Laval aurait annoncé aux Allemands que le colonel Fonck avait rassemblé « une escadrille de 200 pilotes », se tenant prête à attaquer la Grande-Bretagne. Aucune archive, notamment allemande, ne confirme cette déclaration.

 

De fait très opposé à Pierre Laval, il reste « les yeux et les oreilles » de Pétain chez les Allemands, auprès desquels il a gardé ses entrées. Finalement désavoué par le Maréchal, il prend peu à peu ses distances avec Vichy. Toutefois, le 24 août 1942, le magazine américain Life publie une liste noire de « collaborateurs  condamnés par la Résistance à être exécutés, ou jugés après la libération du pays : le nom de René Fonck y figure, en compagnie de 38 autres. Certains lui reprochent également d'avoir signé, en 1941, la préface d'un livre intitulé Le Sabotage de notre aviation, cause principale de notre défaite, dans lequel André Maroselli  dénonce les atermoiements politiques et les choix critiquables qui ont conduit à la défaite. Fonck déclare dans cette préface, saluant la mémoire des aviateurs français tués durant la bataille de France : « Ce qui fait défaut à la France, ce ne sont pas les aviateurs intrépides et valeureux, mais le matériel moderne dont nos aviateurs avaient besoin pour lutter et pour vaincre. »

 

Devenu également suspect aux yeux des Allemands par ses interventions au profit de résistants et son opposition à Laval, Fonck est arrêté à la Libération, en septembre 1944,  interné à la prison de la Santé et libéré à la fin de l'année, aucune charge n'étant retenue à son encontre. Il a également bénéficié d'un « certificat de participation » à la Résistance, signé le 28 septembre 1948 par le commandant Sautereau, chef du réseau Rafale, avec la mention « Monsieur Fonck, René, membre sans uniforme des forces françaises combattantes, a participé en territoire occupé par l'ennemi, aux glorieux combats pour la libération de la patrie. »

 

Mort

 

Retiré de toute vie publique après la Libération, il se consacre à la gestion d'une entreprise industrielle dans les VosgeS. Marié à Iène Brillant, sociétaire de la Coédie française, il est père de deux enfants, Edmond et Anne-Marie.

 

Le 18 juin 1953,  à 59 ans, il meurt subitement d'un AVC à son domicile parisien. 

 

Sa mort ne donne lieu qu'à des hommages discrets, tant de la part des autorités civiles et militaires que des médias. Le gouvernement Mayer était tombé le 21 mai et le gouvernement Laniel n'était pas encore formé, ce qui contribua sans doute à empêcher que fût prise aucune décision quant à une cérémonie d'ampleur. Au lendemain de son décès, Le Figaro ne consacre à sa disparition qu'un entrefilet, tandis que sa une fait honneur à Edmund Hilary et Tensing Norgay qui venaient de vaincre l’Everest.  

 

Des obsèques religieuses sont organisées aux Invalides, auxquelles assistent le général Lechères, chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général d’Harcourt, André Maroselli et Pierre-Etienne Flandin. René Fonck est inhumé le lendemain, le 23 juin 1953, dans le cimetière communal de Saulcy-sur-Meurthe  sa commune natale. Un détachement de cinquante soldats en armes de la  BA 121 rend les honneurs et des avions venus de Nancy font un passage pour lui rendre hommage. 

 

Postérité. 

 

À plusieurs reprises, il a été proposé par les élèves officiers de l’Ecole de l’air pour devenir le parrain de leur promotion. Cependant, le commandement de l'armée de l'air a toujours écarté ces propositions. En 2007, l'un de ses arrière-petits-neveux, Mickael Fonck, est pilote de chasse dans l'Armée de l'air française. 

 

La municipalité de Paris a créé une avenue René Fonck en 1956. Mais l'ambiguïté du personnage durant l'occupation et son indéfectible attachement au maréchal Pétain font que c'est une petite avenue à l'écart des grands axes de la capitale.

 

Le musée Pierre-Noel de Saint-Dié des Vosges consacre une vitrine à l'activité de René Fonck dans l'aviation militaire de 1915 à 1918.

 

L'aérodrome situé à Remomeix (Vosges) a été rebaptisé en son hommage le 21 juin 2009 devenant ainsi l’aérodrome René FONCK 

 

Grades.

  • Caporal : 16 juin 1915
  • Sergent : 21 août 1915
  • Adjudant : 21 juin 1916
  • Adjudant-chef : 1er Mars 1917
  • Sous-lieutenant : 30 novembre 1917
  • Capitaine : 26 juin 1919
  • Commandant : 25 juin 1935
  • Lieutenant-colonel : 4 juillet 1938
  • Colonel : 15 mars 1940

 

Anecdote. 

 

René Fonck volait après la guerre sur des appareils immatriculés F-ONCK. D'autres « as » pouvaient disposer d'une immatriculation personnalisée (qui, après guerre, leur servit notamment dans des meetings aériens, avec si possible un appareil similaire à celui de leur gloire militaire), mais la sienne correspondait exactement à son nom. 

 

Publications 

 

  • Mes combats, Paris, Flammarion, 1920, 252 p. 
  • L'Aviation et la sécurité française, Paris, Éd. Bossard, 1924, 317 p.

 

Sources. 

  • Wikipedia. 
  • As14-18.net 
  • Porret (D). Les as français de la Grande Guerre. 

 

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NUNGESSER (Lieutenant Charles). Air

(1892-1927).

 

21 citations 

5 Blessures 

Autres titres étrangers : 4 

 

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1ere Guerre mondiale

  • Officier de la Légion d’honneur 
  • Médaille militaire. 
  • Croix de guerre 14-18 : 21 citations dont 19 palmes. 
  • Croix de guerre 1914-1918 (Belgique)
  • Chevalier de l’Ordre du prince Danilo Ier (Monténégro)
  • Ordre de Michel le Brave (Roumanie)
  • Military Cross (R-U)
  • Chevalier avec glaives de l’Ordre de l’Etoile de Karageorge (Serbie)
  • Médaille de la Bravoure Milos Obilic (Serbie)
  • Distinguished Service Cross (USA)

 

Citations. 

 

  • 27 juillet 1918. Citation officier de la Légion d’honneur. « Incomparable pilote de chasse, d’une science exceptionnelle et d’une éclatante bravoure, en qui se reflètent la force et l’inflexible volonté de la race. Dans la cavalerie où, dès les premiers engagements il gagna la médaille militaire, puis dans un groupe de bombardement où de quotidiennes prouesses le firent plusieurs fois citer à l’ordre et décorer de la Légion d’honneur, enfin dans une escadrille de chasse qu’il illustra depuis trente mois de ses prodigieux exploits, s’est partout imposé comme un superbe exemple de ténacité, d’audace et d’orgueilleux mépris de la mort. Eloigné à plusieurs reprises du front par des chutes et des blessures qui n’ont pu entamer sa farouche énergie, est rentré chaque fois dans la bataille avec une âme plus ardente et est monté de victoire en victoire, jusqu’à la gloire d’être le plus redoutable adversaire de l’aviation allemande. 31 avions ennemis abattus, 3 ballons incendiés, 2 blessures, 15 citations. » 

 

 

Parrain de la promotion 1956 de l’école militaire de l’air.

 

Parrain de la 54e promotion de l’EMIA (2014-2016). Le chant de la promotion est consacré à cet officier servant « intensément et sans concession ». Le nom de la promotion retient son grade de lieutenant et non celui de capitaine, en notant pourtant sa démobilisation avec ce dernier grade.

 

Charles Nungesser, qui n’a eu que 19 citations à l’ordre de l’armée (palmes) et 2 autres citations à l’ordre de son groupe de bombardement (étoiles de vermeil), s’affiche pourtant à la fin de la guerre avec une croix de guerre de 28 palmes et 2 étoiles de vermeil. Il s’est en effet ajouté de lui-même une palme pour chacune des 9 décorations étrangères qu’il a reçues, alors qu’elles n’en donnent théoriquement pas le droit.

 

Il est le 3e As français de la 1ere Guerre mondiale, titulaire de 43 victoires aériennes et 15 probables (Porret le crédite de 45 victoires à des dates parfois différentes)

 

Victoires aériennes. (En gras, drachen (ballons d’observation)

 

  • 31/07/1915 (1)
  • 28/11/1915 (2)
  • 31/03/1916 (P1)
  • 02/04/1916 (3)
  • 03/04/1916 (4)
  • 04/04/1916 (5)
  • 25/04/1916 (6)
  • 26/04/1916 (7)
  • 19/05/1916 (8)
  • 22/05/1916 (9)
  • 22/06/1916 (10 et 11)
  • 21/07/1916 (12)
  • 22/08/1916 (P2)
  • 25/08/1916 (13)
  • 14/09/1916 (14 et P3)
  • 26/09/1916 (15 à 17)
  • 23/11/1916 (18)
  • 04/12/1916 (19 et 20)
  • 20/12/1916 (21 et P4)
  • 01/05/1917 (22 et 23)
  • 02/05/1917 (P5)
  • 03/05/1917 (24)
  • 09/05/1917 (25)
  • 12/05/1917 (26 et 27)
  • 26/06/1917 (28 et 29)
  • 16/08/1917 (30)
  • 10/09/1917 (P6)
  • 21/01/1918 (P7)
  • 29/01/1918 (P8)
  • 12/03/1918 (31)
  • 31/03/1918 (32)
  • 02/05/1918 (P9 et P10)
  • 04/05/1918 (33 et 34 ; P11 et P12)
  • 15/05/1918 (35)
  • 05/06/1918 (36)
  • 13/06/1918 (P13 et P14)
  • 30/06/1918 (37)
  • 16/07/1918 (38)
  • 14/08/1918 (39 à 42)
  • 15/08/1918 (43 et P15)

 

Blessures 

  • Avril 1915. Éclat d’obus en patrouille aérienne. 
  • Octobre 1915 . Chute d’avion avec entorse.
  • Janvier 1916. Chute d’avion. 
  • Mai 1916. Éclat d’obus en patrouille aérienne.
  • 9 octobre 1917. Accident d’automobile. 

 

Biographie. 

 

Charles Nungesser est né à Paris le 15 mars 1892 et disparu le 8 mai 1927 alors qu’il tentait, en compagnie de François Coli, la traversée Paris-New-York en avion. Il est le fils de Eugène Nungesser et Laure Prignet. Il passe une partie de son enfance à Saint-Mandé,  où son père tient une boucherie, puis à Valenciennes, dont sa mère est originaire. 

 

Ses parents divorcent le 12 août 1899, alors qu'il a sept ans. Il passe par le lycée Notre-Dame à Valenciennes avant d’être élève à l’école nationale professionnelle d’Armentières (Nord) de 1905 à 1907.  Il en sort diplômé en mécanique. 

 

En 1907, Nungesser envisage une affaire de construction d'aéroplanes, avec deux Allemands. Il se fait voler le capital qu'il avait apporté. On a prétendu que l'un des deux escrocs  pouvait être Hermann Göring,  le futur as et chef de la Lufwaffe, mais l'hypothèse est très peu probable, voire fantaisiste.

 

Il part à l'âge de quinze ans pour l’Amérique du Sud, chez un oncle qu'il recherche longuement, au Brésil puis en Argentine où il exerce différents métiers : mécanicien, gaucho, boxeur, acteur, pilote de course automobile.

 

Il découvre également l’aviation naissante en volant comme passager sur un appareil du pionnier français Paul Castaibert.

 

La Première Guerre mondiale. 

 

Rentré en France en mai 1914, pour y effectuer son service militaire au 2e Régiment de Hussards, Charles Nungesser s'y trouve toujours quand éclate la guerre. 

 

Il obtient la médaille militaire  après un mois de combat. Après avoir passé les lignes ennemies, il parvient à capturer une automobile Mars et à en tuer ses quatre occupants, des officiers prussiens, puis à la ramener au quartier-général de sa division avec des plans trouvés sur les officiers tués. Son général, probablement Fernand de L’angle de Cary le surnomme « le hussard de la Mors » en référence à cet exploit et aux Hussards de la mort le promeut brigadier et l'autorise à passer dans l'aviation. Il est cité à l'ordre de l'armée :

 

« Le 3 septembre [1914], son officier ayant été blessé au cours d’une reconnaissance, le mit d’abord à l’abri ; puis, avec l’aide de quelques fantassins, après avoir mis les officiers qui l’occupaient hors de combat, s’empara d’une auto et rapporta les papiers qu’elle contenait en traversant une région battue par les feux de l’ennemi. »

 

Après sa rapide formation de pilote militaire, à compter du 22 janvier 1915 à l’école d’aviation d’Avord, il est breveté le 2 mars 1915. Il intègre à Dunkerque l'escadrille VB 106, avec son mécanicien, Roger Pochon (ou Pauchon), qui le suivra tout au long du conflit. Dans cette unité, il pilote un bombardier Voisin III et accomplit 53 missions de bombardement mais il s'en sert aussi à l'occasion pour faire la chasse des avions qu'il croise : le 30 juillet 1915, il abat un Albatros allemand au cours d'un vol d'essai, ce qui lui vaut La Croix de guerre. 

 

Nommé adjudant, le voici muté dans l'escadrille de chasse N 65 (équipée de Nieuport « Bébé » )  basée à Nancy. À plusieurs reprises, il termine des patrouilles de chasse par des acrobaties au-dessus du terrain, ce qui lui vaut huit jours d'arrêts. Sa punition est toutefois levée lorsqu'il abat un biplace Albatros le 28 novembre 1915. 

 

En février 1916, il est grièvement blessé en s'écrasant au décollage aux commandes d'un prototype d'avion de chasse de type Ponnier M1. Le manche à balais lui traverse le palais et lui fracasse la mâchoire et se fracture les deux jambes. Le 28 mars, il sort de l'hôpital sur des béquilles, refuse sa réforme et retourne à son escadrille. Il doit alors se faire porter pour entrer dans son avion et pour s'en extraire.

 

Promu officier, il participe à la bataille de Verdun et y remporte dix victoires, jusqu'au 22 juillet 1916, avant de survoler le front de la Somme. Le 27 avril 1916, il totalise cinq victoires aériennes et décroche le titre d'as de l'aviation. Il remporte neuf autres victoires homologuées au-dessus de la Somme avant la fin de l'année 1916, portant son score à 21, avec notamment un « triplé » le 26 septembre. Lors d'un vol, il tombe à court de munitions : il se place alors au milieu d’un groupe d'avions ennemis, qui ne peuvent lui tirer dessus sous peine de toucher l'un des leurs. 

 

C'est vraisemblablement durant la bataille de Verdun qu'il fait peindre pour la première fois son insigne personnel sur son Nieuport 17 : une tête de mort aux tibias entrecroisés, surmontée par un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir.

La précarité de son état de santé, depuis son accident de février 1916, s'ajoute aux diverses blessures en combat. Il doit repartir à l'hôpital et ne parvient à en sortir qu'après avoir négocié un accord avec ses médecins et l'état-major : il devra retourner à l'hôpital après chacun de ses vols pour y suivre son traitement. Il est affecté à l'instruction des pilotes, ainsi qu'à des missions spéciales de transport d’espions. Il est détaché à l'escadrille VB 116, une escadrille de bombardement qu'il rejoint avec son chasseur Nieuport à Dunkerque au mois de mai 1917. Cette escadrille a la particularité d'être stationnée à côté d'un hôpital. Il remporte neuf autres victoires avant la fin de l'année 1917.

 

Son état de santé s'améliorant, il peut rejoindre son escadrille, la N 65. Mais à peine est-il de retour qu'il est victime d'un grave accident de voiture, en octobre 1917, dans lequel périt son fidèle mécanicien Roger Pochon, qui était au volant. Nungesser retourne à l'hôpital. Jusqu'à la fin de la guerre, malgré ses lourds handicaps physiques, il continue d'accumuler les succès, mais se fait dépasser par René Fonck et par Georges Guynemer en nombre de victoires.

 

En janvier 1918, il est nommé capitaine par Georges Clemenceau.

 

Le 15 août 1918, il abat plusieurs Drachens (ballons d’observation) et remporte sa 43e victoire homologuée, qui est aussi la dernière. Il est démobilisé en 1919, il est le 3eme as français et jouit d'une très grande popularité. 

 

Victoires aériennes 

 

Après-guerre et traversée de l’Atlantique. 

 

En janvier 1919, alors qu'il effectue un trajet Cannes-Toulon en hydravion, Charles Nungesser est contraint d'amerrir dans la baie de Salins-d’Hyeres où il est récupéré par un navire. 

 

Sur proposition du sous-secrétaire d’Etat à l'Aéronautique, Nungesser monte à Orly une école de pilotage où l'aviatrice Hélène Boucher fait ses premiers vols. Cette école fait faillite.

 

Le 28 juillet 1923, il se marie avec Consuelo Hatmaker (1902-1966), américaine fortunée, dont il se séparera en 1925. Il part alors en tournée de démonstrations aériennes (55 représentations aux Etats-Unis) où il reconstitue ses principaux combats. 

 

En 1924, il tient un rôle de premier plan dans un film américain, The Sky Raider (« Le Vainqueur du ciel »), aux côtés de Jacqueline Logan sorti au cinéma le 5 mars 1925. 

 

En 1925, il conçoit un hydravion, le Cox-Klemin CK-18l. Cette même année, il aurait rencontré un chef indien, White Bird, « Oiseau blanc ». 

 

L'aviation connaît alors un développement important et les pilotes chevronnés mènent des raids pour battre tous les records, encouragés par des initiatives telles que le prix Orteig de 25 000 dollars offert au premier aviateur qui réussirait la traversée de l'Atlantique sans escale entre New-York et Paris. En 1919, les Britanniques John Alcock et Arthur W Brown réalisent la première traversée par avion de l'Atlantique Nord entre Terre-Neuve et l’Irlande. 

 

En 1927, en passe à de grandes difficultés financières, Nungesser forme avec François Coli le projet de rallier Paris à New York, sans même s'inscrire au prix Orteig. Depuis 1923, François Coli envisageait un vol transatlantique sans escale avec son camarade de guerre Paul Tarascon. Blessé durant un vol d'entraînement, ce dernier abandonne le projet, laissant la voie libre à Nungesser.

 

Le duo décolle de l'aéroport du Bourget le 8 mai 1927 à 5 h 18 à bord de L’Oiseau blanc un biplan Levasseur à moteur Lorraine de 450 cv frappé de l'insigne de guerre de Nungesser, à destination de New York où il prévoit d'amerrir devant la statue de la Liberté. Le 9 mai, des dizaines de milliers de personnes se pressent à Battery Park pour voir L'Oiseau blanc amerrir, mais l'avion, qui a été aperçu pour la dernière fois au large des côtes irlandaises à 11h, n'atteint jamais New York.

 

Au cours des années, plusieurs enquêtes et investigations furent entreprises afin de percer à jour le mystère de la disparition de Nungesser et Coli. L'appareil n'ayant jamais été retrouvé, l'hypothèse communément acceptée voudrait que l'avion se soit abîmé en mer avant d'atteindre la côte américaine, du fait d'une violente tempête ou d'un manque de carburant.

 

Une autre hypothèse suppose l'avion arrivé en Amérique et accidenté. Depuis les années 1980, des recherches ont été menées dans l'État américain du Maine à Terre-Neuve et chaque année depuis 2009 au large de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, où, selon le journaliste Bernard Decré, les aviateurs auraient pu être abattus par des trafiquants d’alcool ou même par des garde-côtes, Saint-Pierre étant alors un haut lieu de la contrebande vers les États-Unis soumis à la Prohibition. Le climat de compétition entre Français et Américains n'était pas alors propice à la recherche d'indices. 

 

Deux semaines après la disparition de L'Oiseau blanc, l'aviateur américain Charles Lindbergh réussit la première traversée transatlantique de New-York à Paris. Le public français, encore en deuil de Nungesser et Coli, célèbre toutefois avec enthousiasme la performance de Lindbergh. Il faudra en revanche attendre 1930 pour que soit réalisée la première traversée dans le sens Paris-New York, plus difficile, par Dieudonnné Coste et Maurice Bellonte. 

 

Hommages

 

  • A Armentières, une plaque lui rend hommage dans le hall d'honneur de cette école, devenue le lycée Gustave-Eiffel. 

 

  • Le 1er septembre 1928, une stèle est érigée à Etretat  en mémoire du dernier vol de Nungesser. Le 21 août 1942, celle-ci est détruite par les occupants allemands, peut-être sur ordre du maréchal de l'air Hermann Goring. Elle est reconstruite le 21 juillet 1962.

 

  • Outre les nombreuses écoles et rues qui portent son nom, associé le plus souvent à celui de François Coli, Nungesser reçut l'hommage de deux aviateurs français, Dieudonné Costes et Joseph Le Brix qui baptisèrent le Breguet 19 GR dans lequel ils réalisèrent leur tour du monde en 39 étapes (57 000 km) le Nungesser et Coli en 1928. 

 

  • Depuis le 17 octobre 2017, à la suggestion du journaliste Décrété du Bernard Decré, les plaques de la rue Nungesser et Coli, dans le 16e arrondissement de Paris, limitrophe de Boulogne-Billancourt sont modifiées ; le texte décrivant les aviateurs comme étant « disparus au cours de la traversée de l’Atlantique Nord en 1927 » est remplacé par la mention : « ont traversé l’Atlantique les 8 et 9 mai 1927 à bord de l’Oiseau blanc, naufragés devant Saint-Pierre et Miquelon », sans pourtant qu'aucune preuve formelle n'étaye cette affirmation.

 

  • Le club de football de Valenciennes a joué dans le stade Nungesser  de 1929 à sa destruction en 2012 . À son emplacement, un nouveau centre nautique porte le nom du héros, encadré par deux nouvelles rues d'accès : la rue François Coli et la rue de l'Oiseau Blanc.

 

  • L’aéroport de Valenciennes-Denain à Prouvy porte son nom. 

 

  • Une stèle honore sa mémoire au 35, boulevard du Temple à Paris dans le 11e arrondissement, où il habitait quand il a décollé pour son dernier vol avec François Coli à bord de L’Oiseau blanc. 

 

  • Un timbre français de 0,40 F de 1967 porte son nom, « Nungesser et Coli, 8 mai 1927 », dessiné par Clément Serveau et gravé Claude Durrens.

 

Sources. 

  • Wikipédia. 
  • As14-18.net 
  • Porret (D). Les « as » français de la Grande Guerre. 

 

 * * * * * * * * * * *

 

ROUMIANTZOFF (Général de brigade Nicolas). Terre

(1906-1998). 

 

22 citations dont 11 palmes

3 blessures 

Autres titres français : 1

Autres titres étrangers : 3

 

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2e Guerre mondiale.

Guerre d’Indochine 

Guerre d’Algérie

  • Grand Officier de la Légion d’honneur
  • Compagnon de la Libération (Décret du 2 juin 1943)
  • Croix de guerre 39-45 : 10 citations 
  • Croix de guerre des TOE : 5 citations 
  • Croix de la Valeur militaire : 7 citations
  • Insigne des blessés (3 blessures)
  • Commandeur du Ouissam Alaouite (Maroc)
  • Mérite militaire (Syrie)
  • Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie)
  • Distinguished Service Order (R-U)
  • Military Cross (R-U)
  • Distinguished Service Cross (USA)

 

Nicolas Roumiantzoff est né le 9 mai 1906 à Bereslavka en Ukraine (anciennement Ianovka en Russie) dans une famille de l'aristocratie russe. Son père, général de Cavalerie, est tué au champ d'honneur devant Odessa.

 

Orphelin de père et de mère, il est contraint à l'exil par la révolution de 1917.

 

Installé en Bretagne avec sa grand-mère, il y commence des études qu'il poursuit au collège Stanislas à Paris.

 

En 1924 Nicolas Roumiantzoff intègre Saint-Cyr, promotion du Rif et en sort en 1926, avec le grade  sous-lieutenant à titre étranger.

 

Il est affecté au 1er Régiment Etranger de Cavalerie (1er REC). Il termine sa formation militaire à l'Ecole d'Application de Saumur avant de servir en Tunisie (1927-1929) puis au Maroc (1929-1932).

 

Lieutenant en 1928, il est cité en 1932 comme "officier étranger ayant de l'allant et beaucoup de cran". Il reçoit bientôt le commandement du 3e Escadron de Cavaliers Tcherkesses en Syrie (1932-1935).

 

Réaffecté au 1er REC en 1936 au Maroc puis en Tunisie, Nicolas Roumiantzoff obtient la nationalité française en juin 1939.

 

Dirigé sur la métropole en avril 1940, il participe brillamment avec son escadron à cheval, le 97e Groupe de Reconnaissance divisionnaire (97e GRD), à la campagne de France.

 

Deux fois cité, il est blessé le 24 mai 1940 par un éclat de bombe et capturé après s'être battu sur la Somme et la Loire. Très rapidement, il s'évade.

 

Après l'armistice, en octobre 1940, il est affecté au 1er REC, à Fès au Maroc. Très vite, il cherche à reprendre le combat. Le 30 mars 1941, en permission à Rabat, il tente de gagner la France libre en passant par la zone espagnole. Arrêté, il est incarcéré à Tanger par les autorités espagnoles. Evadé à deux reprises, épuisé, il est repris, enfermé à la forteresse de Ceuta et condamné à mort. Après sept mois d'incarcération, il s'évade de nouveau dans la voiture du commandant de la prison qu'il a pris en otage.

 

Avec l'aide la Résistance, Nicolas Roumiantzoff gagne Tanger puis Gibraltar et arrive en Grande-Bretagne en décembre 1941. Nommé capitaine, il est affecté à l'Etat-major du général de Gaulle à Londres.

 

En février 1942, il débarque à Beyrouth avant de prendre le commandement en second du Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée (GRCA), futur 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains (1er RMSM). En août 1942, en Libye, il est blessé par un éclat d'obus avant de se distinguer, en novembre, au combat de l'Himeimat à El Alamein en commandant l'avant-garde de la colonne lancée à la poursuite de l'ennemi, faisant de nombreux prisonniers.

 

En mars 1943, il est nommé chef d'escadrons et s'illustre en Tunisie au combat de l'Oued Gragour où il bloque l'offensive de Rommel et le 8 avril 1943 devant Mezzouna où infligeant des pertes à l'adversaire, il parvient à occuper la localité. Le 1er RMSM rejoint ensuite la Force L du général Leclerc au sein de laquelle le chef d'escadron Roumiantzoff dirige l'avant-garde.

 

Le 2 juin 1943, le "Roum", ainsi que le surnomment amicalement ses camarades de combat, "officier supérieur d'un courage légendaire", se voit décerner la Croix de la Libération  par le général de Gaulle.

Arrivé à Tunis, après quelques jours de permission, il rejoint la 2e Division Blindée (2e DB) qui se constitue au Maroc en novembre 1943. Nicolas Roumiantzoff est nommé commandant en second du 1er RMSM et fait mouvement vers l'Angleterre avec son unité en mai 1944.

 

En juin 1944, il est promu au grade de lieutenant-colonel et débarque en Normandie le 1er août avec la 2e DB, intégrée à la 3e Armée américaine du général Patton. Chef d'un groupement léger, il s'empare d'Argentan le 13 août.

 

A Paris le 25 août, il atteint le premier la Place de l'Etoile et le 26, il arrête, après des combats acharnés, une violente contre-attaque allemande dans la région du Bourget.

 

Nicolas Roumiantzoff poursuit le combat dans les Vosges et fait tomber successivement Contrexéville, Vittel et Darney, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. A cette occasion, il est décoré de la DSC pour "héroïsme extraordinaire".

 

Nommé, fin septembre 1944, chef d'Etat-major de la 10e DI, il prend la part la plus active, en janvier et février 1945, à la réduction de la poche de Colmar.

 

La paix revenue, il est affecté au cabinet militaire du ministre des Armées puis, après un bref séjour à Beyrouth, rejoint l'Indochine en 1948, en qualité de commandant du secteur de Quang-Tri. En janvier 1949, il est blessé une troisième fois par l'éclatement d'une mine près de Gia-Mon (Centre Annam) avant de prendre, en octobre 1949, le commandement du secteur est du Cambodge où il monte toute une série d'opérations qui portent des coups très durs à l'adversaire.

 

En 1950, Nicolas Roumiantzoff prend le commandement du 4e RCA basé à Gabès dans le Sud Tunisien. Trois ans plus tard, il est promu colonel et affecté de nouveau en Indochine où il commande le Groupement mobile n°3. Il reçoit alors trois nouvelles citations à l'ordre de l'Armée.

 

En 1955, il commande le Groupement blindé n° 7 à Sarrebourg en Allemagne avant de prendre le commandement, en 1959, du secteur d'Aflou en Algérie ; il y dirige avec énergie les opérations du Djebel Mimouna et du Kef Mimouna.

 

Rentré en métropole, le colonel Roumiantzoff est affecté à l'Etat-major de la 8e Région militaire et prend, en 1961, le commandement de la subdivision de Chambéry.

Titulaire de 22 citations (dont 11 à l'ordre de l'Armée) durant sa carrière militaire, il est promu au grade de général de brigade en janvier 1962, puis, sur sa demande, est mis à la retraite au mois de juillet de la même année.

 

Retiré à Paris, Nicolas Roumiantzoff est décédé à Paris, à l'Hôpital du Val-de-Grâce, le 15 avril 1988. Ses obsèques ont eu lieu à l'Eglise Saint-Louis-des-Invalides. Il a été inhumé à Saint-Pierre de Rivière dans l'Ariège.

 

Source. 

  • Wikipedia
  • Ordre de la Libération

 

Date de création : 5 avril 2022

4e modification : 22 décembre 2022



08/04/2023
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