Militaires les plus titrés : 24 titres de guerre

GOISLARD DE MONSABERT (Général d’armée Joseph De)

(1887-1981). Terre

 

17 citations 

Autres titres français : 1

Autres titres étrangers : 6

 

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Campagne du Maroc. 

1ere Guerre mondiale. 

2e Guerre mondiale. 

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 14/18 : 7 citations
  • Croix de Guerre 39/45 : 5 citations
  • Croix de Guerre des TOE : 5 citations
  • Médaille Coloniale avec agrafe " Maroc "
  • Military Cross (R-U)
  • Bronze Star Medal (USA)
  • Officer the Légion of Merit  (USA)
  • Grand Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)
  • Croix de Guerre 14/18 (Belgique)
  • Croix de Guerre 39/45 (Luxembourg)
  • Mérite Militaire Chérifien
  • Chevalier de l’Ordre militaire Virtuti Militari (Pologne)

 

Parrain de la la 169e promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (1982-1985)

 

Biographie 

 

Fils d'officier, Joseph de Goislard de Monsabert est né le 30 septembre 1887 à Libourne (Gironde)

 

Témoignant d'une solide vocation militaire, il est admis à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en octobre 1907 et sert pendant un an au 50e Régiment d'Infanterie avant d'entrer à l'Ecole (promotion du Maroc).

 

Il sort sous-lieutenant au 44e RI. Promu lieutenant en 1911 il reçoit le baptême du feu au Maroc l'année suivante avec le 3e Régiment de Tirailleurs.

 

1ere Guerre mondiale. 

 

Dès septembre 1914, il rejoint en France le 1er Régiment mixte de Tirailleurs et de Zouaves au sein de la 1ère Division marocaine.

 

Il est nommé capitaine en mai 1915 et est affecté au 9e Régiment de marche de Zouaves.

 

Il termine la guerre comme chef de bataillon avec la Légion d'Honneur et sept citations.

 

Après la guerre, il est affecté successivement en métropole où il suit les cours de l'Ecole supérieure de Guerre (1920-1922), et en Afrique du nord ce qui lui permet de devenir un spécialiste des troupes indigènes.

 

Lieutenant-colonel en décembre 1932, Joseph de Goislard de Monsabert est promu colonel en juin 1937.

 

2e Guerre mondiale. 

 

En septembre 1939, il commande, à Miliana, le 9e Régiment de Tirailleurs algériens (9e RTA) et est désigné en décembre pour prendre le commandement de la 81e Brigade d'Infanterie à Blida.

 

Il reçoit ses étoiles de général de brigade en août 1941 et se donne pour mission de maintenir en forme l'Armée d'Afrique. Au moment du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, il prépare l'arrivée du général Giraud et son atterrissage à Blida.

 

Déchu de la nationalité française par Vichy, le général de Monsabert commande le Corps Franc d'Afrique, puis les éléments de réserve du 19e corps d'armée pendant la campagne de Tunisie.

Le 31 mars 1943, général de division, il est choisi pour prendre le commandement de la 3e Division d'Infanterie algérienne (3e DIA) qu'il mène pendant la fin des opérations de Tunisie puis qu'il entraîne en Algérie pendant tout l'été 1943 avec du matériel américain.

 

En décembre 1943, au sein du corps Expéditionnaire français du général Juin, le général de Monsabert débarque en Italie à la tête de la Division. Fin décembre, la 3e DIA relève la 43e Division US et prend position dans les Abruzzes où elle est rapidement engagée dans les durs combats de l'hiver. La Division remporte ses premiers succès à Monna Casale, Acquafondata et au Belvédère en janvier 1944.

 

Au printemps, bloqués devant Monte Cassino, les Américains acceptent la manœuvre enveloppante proposée par le général Juin et, le 12 mai 1944, sur le Garigliano, la division du général de Monsabert emporte Castelforte, ouvrant la porte de Rome aux Alliés.  Devant Sienne, que la 3e DIA s'apprête à libérer le 3 juillet, Monsabert répond à un officier qui lui demande d'approuver un plan de préparation d'artillerie « Si vous tirez en deçà du 18e siècle, je vous fais fusiller !

 

Rassemblée à Tarente, au sein de l'Armée B du général de Lettre de Tassigny, la 3e DIA embarque le 16 août pour la France où elle débarque près de Toulon qu'elle libère le 21 août avant Marseille le 28, faisant 10 000 prisonniers allemands. Le général de Monsabert est alors fait citoyen d'honneur de la cité phocéenne.

 

Nommé commandant du 2e corps d'armée de la 1ère Armée française le 31 août 1944 avec le grade de général de corps d'armée, il quitte la 3e DIA et participe activement à la libération de Saint-Etienne, Lyon, Mâcon, Chalon, Autun et Dijon avant de prendre part aux campagnes des Vosges et d'Alsace et à la défense de Strasbourg.

 

Franchissant le Rhin, le général de Monsabert termine la guerre en vainqueur à Stuttgart.

Nommé en juillet 1945 Commandant des Forces Françaises en Allemagne, il est élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur et décoré de la Médaille Militaire.

 

Atteint par la limite d'âge, il quitte l'Armée en 1946 avec le grade de général d'armée et se consacre à l'écriture, publiant notamment en 1950, Il faut refaire l'Armée française.

 

Il est élu député RPF des Pyrénées-Atlantiques (1951-1955).

 

Joseph de Goislard de Monsabert décède le 13 juin 1981 à Dax. Il a été inhumé à Bordeaux.

 

Hommages

 

Plusieurs lieux ou collectivités portent le nom du général de Monsabert :

 

  • Le boulevard de la Libération à Marseille (4e) 
  • Au 50e anniversaire de la libération de Sienne  fut apposée sur la Porta San Marco  une plaque rappelant l'ordre historique du général, en version italienne « Tirate dove volete, ma io vi proibisco di tirare al di la del XVIII secolo »

 

Sources. 

  • Ordre de la Libération 
  • Wikipédia. 

 

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HEURTAUX (Général de brigade Alfred)

(1893-1985). Air 

 

20 citations 

3 blessures 

Autres tires français : 1

 

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1ere Guerre mondiale.

2e Guerre mondiale. 

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération (décret du 12 juin 1945)
  • Croix de Guerre 14/18 : 17 citations dont 15 palmes. 
  • Croix de Guerre 39/45 : 3 citations
  • Médaille des blessés (3 blessures)
  • Membre de l’Ordre de la Francisque gallique (régime de Vichy)
  • Chevalier de l'Ordre de Léopold (Belgique)

 

Citations :

 

  • 23 août 1914. "Le Lt Heurtaux en arrivant au col, trouve le peloton Ganier, qui vient de perdre son chef [...]. Il prend le commandement du peloton et comme notre infanterie pliait, laissant en danger une batterie d'artillerie , il porta son peloton au combat à pied dans les tranchées abandonnées, l'y maintient jusqu'au départ de la batterie d'artillerie soutenant le combat jusqu'à 150 mètres de l'infanterie allemande." 

 

  • 22 octobre 1917. Citation à l’ordre de l’armée. « Officier d'élite. D'abord cavalier d'une éclatante bravoure, est devenu un pilote de chasse d'une habileté et d'un sang-froid incomparables se battant depuis trois ans avec la même joie et le même culte du devoir. Garde au milieu des plus périlleuses attaques, le calme le plus étonnant et d'une audace splendide et donne un magnifique exemple de dévouement à la patrie. Blessé, le 5 mai 1917, en attaquant seul neuf avions de chasse ennemis, a été à nouveau gravement atteint, le 3 septembre 1917, au cours d'un dur combat. A abattu vingt et un appareils allemands. Quinze fois cité à l'ordre. Chevalier de la Légion d'Honneur pour faits de guerre." 

 

Il est la seule personne à être titulaire à la fois de la croix de l’’Ordre de la Libération et de la Francisque gallique. 

 

Parrain de la promotion 1998 de l’Ecole de l’air.

 

12 as Français de la 1ere Guerre mondiale. Titulaire de 21 victoires et 17 probables. 

  • 4 mai 1916 (??)
  • 9 juillet 1916 (1)
  • 16 juillet 1916 (2)
  • 21 juillet 1916 (P1)
  • 27 juillet 1916 (P2)
  • 1er août 1916 (P3 et P4)
  • 2 août 1916 (3)
  • 3 août 1916 (4 et P5)
  • 16 août 1916 (P6)
  • 17 août 1916 (5)
  • 15 septembre 1916 (6)
  • 17 septembre 1916 (7)
  • 25 septembre 1916 (8)
  • 10 octobre 1916 (P7)
  • 17 octobre 1916 (9)
  • 20 octobre 1916 (10 et P8)
  • 22 octobre 1916 (P9)
  • 3 novembre 1916 (11)
  • 11 novembre 1916 (12)
  • 16 novembre 1916 (13)
  • 4 décembre 1916 (P10)
  • 24 décembre 1916 (P11 et 14)
  • 26 décembre 1916 (15)
  • 27 décembre 1916 (16)
  • 24 janvier 1917 (17 et 18)
  • 25 janvier 1917 (19)
  • 6 février 1917 (P12 à P14 et 20)
  • 3 mai 1917 (15 et P16)
  • 4 mai 1917 (21)

 

Biographie. 

 

Fils d'un officier d'artillerie, Alfred Heurtaux est né le 20 mai 1893 à Nantes (Loire Atlantique)

 

Elève à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1912-1913 (promotion Montmirail), il en sort sous-lieutenant dans la Cavalerie, au 9 e Hussards, à Chambéry.

 

1ere Guerre mondiale

 

Blessé d'un coup de lance par des Uhlans lors des premiers combats de 1914, il se fait muter dans l'aéronautique alors naissante en décembre 1914 et effectue un stage à Pau. 

 

Promu lieutenant, d'abord observateur, il obtient son brevet de pilote en avril 1915, rejoint le front et abat son premier appareil ennemi en mai 1916.

 

Il est affecté en juin 1916 au Groupe de chasse n°3 de l'escadrille des Cigognes, célèbre pour ses pilotes qui, comme Guynemer, accumulent les victoires sur la chasse allemande.

 

Il en prend le commandement, malgré un grade inférieur à plusieurs des officiers qu'il commande, en novembre 1916 après sa onzième victoire.

 

Le 25 novembre 1916,  il abat l'as allemand Kurt Wintgens (18 victoires homologuées).

 

Blessé le 5 mai 1917 au lendemain de sa 21e victoire obtenue en un an seulement et de nouveau gravement touché le 3 septembre suivant, il est éloigné des combats jusqu'à l'armistice.

 

Entre deux guerres 

 

Douzième "as" de l'aviation de chasse française le capitaine Alfred Heurtaux est après la Grande Guerre, Président de l'Association nationale des As de 14-18.

 

Sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique, il doit démissionner en 1919, en raison de ses blessures.

 

A 26 ans, il est élu député de Seine et Oise, avant de quitter le monde politique pour occuper des fonctions de direction chez Ford aux Etats Unis, puis chez General Motors en Europe, et enfin chez Renault.

 

Il est promu commandant de réserve en 1931 puis est président de l'Association des Officiers de Réserve de l'Armée de l'Air de 1934 à 1937.

 

Nommé lieutenant-colonel de réserve le 25 juin 1935, il est quelques mois plus tard réintégré dans les cadres de l'armée active, et affecté au Grand Quartier général aérien comme inspecteur de l'aviation de chasse. 

 

2e Guerre mondiale. 

 

Au moment de l'armistice, il est maintenu quelques temps au Ministère de la Jeunesse, puis démobilisé.

 

A ce moment là, Alfred Heurtaux se situe dans la mouvance des vichystes  patriotes et anti-allemands. Il est proche des colonels Paillole, Loustanau-Lacau et Groussard. 

 

La loi du 29 août 1940 créant la Légion française des combattants en fait l'un des principaux membres des instances centrales de ce mouvement dont il occupe la vice-présidence (Air). Mais Heurtaux met à profit ces fonctions officielles pour agir clandestinement contre les Allemands. Pouvant se déplacer facilement, il rencontre à Vichy le colonel Groussard des services de renseignements qu'il a connu à Saint-Cyr et qui le charge de mission de renseignements et de recrutement en zone occupée.

 

En zone occupée, il participe avec Jacques Arthuys à la création du réseau de renseignements "Hector" et recrute pour le réseau dans le milieu des anciens combattants. Par l'intermédiaire du colonel Groussard, il y fait notamment entrer Jacques Chaban-Delmas en décembre 1940.

 

"Hector", fusionnant avec différents groupes de cadres administratifs ou industriels et de membres des professions libérales, forme bientôt l'Organisation civile et militaire (OCM), un des mouvements de résistance les plus importants de la zone nord.

 

Arrêté par la gestapo en mars 1941 après l'arrestation d'un de ses fils, le colonel Heurtaux est libéré puis arrêté de nouveau à Paris le 3 novembre 1941. Interné à Fresnes, il est déporté en Allemagne le 10 décembre 1941. 

 

Il subit 37 mois de détention dans différentes prisons (Düsseldorf, Bielefeld, Hanovre, Berlin, Potsdam) avant d'être transféré, le 13 mars 1945, à Buchenwald d'où il est libéré par les Alliés le 11 avril 1945. Même dans les conditions inhumaines de Buchenwald, il conserve la dignité d'un chef et d'un héros de guerre. Ainsi, Maurice Braun (1906-2001), un officier de réserve de l'Armée de l'air et résistant de la première heure, a témoigné qu'un soir, lors d'un interminable appel dans la nuit et sous la neige, Heurtaux l'empêche de s'évanouir et se coucher dans la neige, ce qui signifiait la mort. 

 

Rentré en France, après avoir été promu colonel de réserve en 1942, Alfred Heurtaux est rappelé à l'activité et affecté à la mission militaire pour les affaires allemandes le 5 juillet 1945.

 

Promu général de brigade aérienne en décembre 1945, il exerce, après la guerre, la profession d'ingénieur-conseil. 

 

Alfred Heurtaux est décédé le 30 décembre 1985 à Chantilly dans l'Oise. Il a été inhumé à Paris, au cimetière des Batignolles.

 

Source :

  • Site ordre de la Libération. 
  • Site As14-18.net 
  • Wikipédia. 
  • Porret (D). Les « As » français de la Grande Guerre. 

 

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VANDENBERGHE (Adjudant-chef Roger)

(1927-1952). Terre. 

 

Il est le sous-officier le plus titré de l’armée française. 

 

15 citations. 

8 blessures. 

Mort pour la France. 

 

 

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2e Guerre mondiale 

Guerre d’Indochine 

  • Chevalier de la Légion d’honneur. 
  • Médaille militaire. 
  • Croix de guerre 1939-1945 : 1 citation
  • Croix de guerre des TOE : 14 citations dont 8 palmes. 
  • Médaille des blessés (8 blessures)

 

Parrain de la 27e promotion de l’ENSOA. 

 

Citations. 

 

Sources des citations. 

  • (1). Bergot (Erwan). Commando Vandenberghe. Le pirate du delta. 
  • (2). unacitaistre.n.u.f.unblog.fr Roger Vandenberghe. Un Béarnais Héros de la guerre d’Indochine. Reprises dans l’article Wikipédia. 

 

Combien de citations. 

 

Comme pour le général Bigeard, les sources différent et il est difficile de savoir exactement combien de citations, Roger Vandenberghe a obtenu. 

 

La présentation du parrain de la 27e promotion de l’ENSOA indique qu’il aurait obtenu 14 citations. 

 

Erwan Bergot donne le texte de 14 citations, mais ne donne pas le texte de la dernière citation obtenue à titre posthume. 

 

Le site unacitaistre.n.u.f.unblog.fr pour sa part donne 17 citations mais pas les textes, sauf un extrait  de deux ou trois dont la citation posthume. 

 

Lorsque l’on compare les dates des citations données chez Bergot et chez unacitaistre.n.u.f.unblog.fr on remarque qu’il n’y en a que 10 de communes. 

 

En conséquence on peut considérer comme sûres 15 citations (les 14 données par Bergot et la citation posthume). Pour le reste le doute subsiste. 

 

  • 12 février 1945. Citation à l'ordre du régiment et attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. « Jeune chasseur plein de cran et de sang froid. Le 4.2.45. à Sauwas (Haut-Rhin) a été blessé en transportant un de ses camarades tombé sur une mine allemande. » (1) (2 donne 9 février 1945)

 

  • 5 juin 1947. Citation à l'ordre de la brigade approuvé par le général commandant les FF.A. « Jeune caporal, tireur au FM de son groupe, plein du bel allant et au courage toujours confiant. Déjà volontaire du maquis et de la campagne France-Allemagne en 44-45 est reparti comme volontaire pour l’Extrême-Orient. Exemple du soldat toujours présent pour les postes difficiles en même temps que meneur au combat, a été depuis le début des opérations dans le secteur de Tourane, volontaire pour toutes les missions. S’est particulièrement fait remarquer le 12.2.47 devant le village de Kinh-Bong, en continuant à avancer et tirer debout sous le feu des défenseurs du village. » (1) (2 donne 8 juin 1947)

 

  • 10 janvier 1948. Citation à l'ordre de la brigade. Ordre du régiment n°10.  « Jeune gradé courageux et dynamique, plein d’ardeur au combat. S’est distingué particulièrement le 25.10.47 aux abords de Chiêm Hoa (Tonkin) au cours de l’embuscade dans laquelle était tombée sa section. Sous un feu nourri, à la tête de ses voltigeurs a dégagé les abords de la route. Blessé à la cuisse par des éclats de grenade a refusé de se laisser évacuer. Le 31.10.47 au cours d’une opération de nettoyage aux abords de Chiêm Hoa a surpris un groupe rebelle lui causant des pertes et récupérant un fusil. » (1) (2)

 

  • 28 avril 1948. Citation à l'ordre de la division (étoile d’argent). Ordre du régiment 109.  « Brillant chef de section de partisans qui malgré son jeune âge conduit ses hommes avec intelligence rare et curie frisant la témérité. Le 7.2.1948 a opéré sous le feu des rebelles avec une rapidité remarquable le franchissement du Day à la hauteur de Yen Quang (Tonkin) ; le 28 février 1948 se déplaçant seul dans la région de Tay Mo a abattu quatre policiers VM protégés par cinq fusils ; le 8 mars circulant en patrouille dans la région de Mieu Nha, a poursuivi et tué un lieutenant VM ; le 12 mars 1948, lors d’une opération à Dong Lua, a attaqué avec une section la lisière Nord du village, défendue par un adversaire solidement retranché derrière une digue. A su conduire ses hommes sans pertes à l’assaut par une manoeuvre hardie. N’a cessé de se donner en exemple ; toujours debout, commandant au geste, s’imposant par son calme, son autorité et son succès dans ses entreprises. » (1) (2)

 

  • 27 octobre 1948. Médaille militaire, citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. (2). On remarquera que Bergot donne la date du 6 décembre 1948

 

  • 26 novembre 1948. Citation à l’ordre de l’armée. OR n°284 du 26 novembre 1948. « Sous-officier de grande valeur dont le sens du combat et le courage font l’admiration de tous. Opérant sans cesse de nuit avec une section de partisans, réussit sans pertes, des coups de main audacieux ; le 30 juin 1948, accroché au lever du jour par une section VM s’est emparé d’un important lot de munitions et d’un pistolet automatique ; le 2 juillet 1948 a causé des pertes sensibles aux rebelles dans le village de Quang Yen (Tonkin) et a récupéré un mousqueton. Dans la nuit du 2 au 3 août 1948 ayant encerclé le village de Phuoc The et réussi à prendre un fusil à l’adversaire et à ramener 7 prisonniers. Le 7 août 1948 au village de Tho Nyoc a enlevé en quelques minutes un PC de police et s’est emparé d’un important lot de grenades. Le 12 août 1948 a décimé un groupe de rebelles de Yen Moi et pris un fusil et d’importants documents. Le 19 août, à Ba La Pho, placé en embuscade, a réussi à abattre cinq rebelles et s’emparer d’un fusil. Le 22 septembre 1948, à Kim Bai, abat 8 rebelles et s’empare d’un fusil. » Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre des Th âtres d’opérations extérieures avec palme. (1) (2 donne 30 novembre 1948)

 

  • 6 décembre 1948. Citation à l’ordre du Corps d’armée. OR n°289. « Chef de section doué des plus hautes qualités guerrières possédant un sens parfait du terrain. S’est déjà distingué le 12 octobre 1948 devant le village de Hoang Xa (Tonkin). S’élançant, avec eux groupes, au-devant d’une forte section adverse a mis hors de combat 18 rebelles et récupéré un mortier, deux fusils. » Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d’opérations extérieures avec étoile de vermeil. (1)

 

  • 6 décembre 1948. Concession de la Médaille Militaire. O.R n°290 en date du 6 décembre 1948. « Brillant chef de section, entraîneur d’hommes d’un courage et d’une audace remarquables. Au cours d’une opération sur Chi Ne (Tonkin) le 27 juin 1948 donne toute la mesure de ses qualités guerrières, sa section étant violemment prise sous le feu de plusieurs armes automatiques rebelles, a réussi à ordonner le mouvement de son groupe, évitant toute perte, pour déborder entièrement l’adversaire. Par la rapidité de sa décision, et la sûreté de son jugement, a infligé aux rebelles des pertes sévères en attaquant à lui seul une section retranchée tuant un officier VM porteur de l’ordre d’opération et s’emparant de son arme. Cette concession comporte l’attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d’opérations extérieures avec palme. » (1)

 

  • 31 janvier 1949. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. (2)

 

  • 14 mars 1949. Citation à l'ordre de la brigade. OR n°50. « Chef de section partisan, courageux et hardis. Dans la nuit du 14 au 15 février 1949 ayant reçu pour mission de dégager le poste de Thach Khe (Tonkin) violemment attaqué par des éléments VM a mis en fuite les rebelles par la rigueur de sa contre-attaque. A réussi à s’emparer de trois armes et d’un trépied de mitrailleuse, tuant deux rebelles dont un chef de section. »  Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre des TOE avec étoile de bronze. (1) (2)

 

  • 29 mars 1949. Citation à l'ordre de l'armée. OR n°3. « Brillant chef de section doué des plus belles qualités de commandement qui lors de l’attaque de Hadong (Tonkin) dans la nuit du 23 au 24 décembre 1948 s’est résolument porté sur l’itinéraire de repli des rebelles et leur a infligé devant le village de Dai Dinh une défaite mémorable, anéantissant une section adverse, récupérant un mortier de 60 mm, six fusils et un important lot de grenades et de munitions. Sous-officier de grande classe. » Cette opération comporte l’attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. (1) (2 donne 25 mars)

 

  • 21 avril 1949. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. (2)

 

  • 6 juillet 1949. Chevalier de la Légion d'honneur, citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. « Excellent chef de section, combattant d’élite, aimé de ses hommes et digne des plus fiées traditions de l’Armée Coloniale. Le 3 février 1949, devant le village de Kim Thanh a détruit avec sa section de partisans une bande de rebelles et récupéré 5 fusils modernes. Le 8 février, a attaqué avec une audace incroyable, les lisières nord-ouest du village de My Luong, et entraîné ses partisans à l’assaut d’une mitrailleuse dont il s’est emparé de haute lutte après avoir détruit ou capturé tous les servants de la pièce. Enfin, le 18 février devant le village de Dai Dinh (Tonkin) a amené sa section à l’attaque d’une forte position rebelle défendue par plusieurs armes automatiques. Très grièvement blessé par une balle à la poitrine,  dès le début de l’action, a rassemblé toute son énergie pour donner des ordres. N’a consenti à se faire soigner qu’après avoir appris le succès de la manoeuvre qui s’est traduite par la destruction de l’adversaire et la récupération d’un lot important d’armes et de munitions. » (JO du 12 juillet 1949) (1) (2)

 

  • 25 juin 1950. Citation à l’ordre du Corps d’armée. OG n°306. « VANDENBERGHE Roger. Sergent-chef 2° / 6e RIC - 5e Compagnie. Chef de section de supplétifs d’une témérité légendaire. Depuis son retour volontaire, s’est plus particulièrement distingué en attaquant la nuit les rebelles dans leurs propres cantonnements, leur causant de lourdes pertes et récupérant : 
  • Le 7 janvier 1950 près de Nga Ba The (Tonkin) deux mortiers de 50 et un fusil. 
  • Le 11 février 1950, à Thuong Phuc, un fusil. 
  • Le 6 mars 1950, à Xuyen Duong, deux fusils, un mousqueton et un lance grenade. 
  • Le 31 mars à Hoang Trung, un FM et un fusil lance-grenade. 
  • Enfin le 26 avril 1950 à Thai Binh, un mousqueton et un fusil. 

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre des TOE avec étoile de vermeil. (1)

 

  • 25 août 1950. Citation à l'ordre du corps d'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec étoile de vermeil. (2)

 

  • 16 décembre 1950. Citation à l'ordre du corps d'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec étoile de vermeil. (2)

 

  • 19 septembre 1951. Citation à l'ordre de l’armée. 11e Compagnie Légère de Supplétifs militaires. « Magnifique Compagnie Légère de supplétifs militaires, issue de l’infanterie coloniale, digne des plus belles traditions des unités de Choc et de Commando qui a participé depuis plus de trois ans à toutes les opérations des secteurs d’Hanoï, Sontay, Hoa-Binh, et de la zone sud, se signalant partout pour son allant, son mordant et ses belles qualités guerrières. Sous l’intelligence et énergique impulsion de l’Adjudant VANDENBERGHE, jeune chef de 23 ans, magnifique d’ardeur, de bravoure et de sang froid, est devenu un commando d’élite, spécialiste dans les combats sur les arrières rebelles. Affectée en zone sud (Tonkin) le 3 janvier 1951, a pris part aux nombreuses opérations d’ensemble menées contre les rebelles jusqu’au 7 mai, sur le front de Day, dans la Bouche du Fleuve Rouge de Dong-Tien, sur le faux canal de Phu-Ly, dans le secteur de Thai-Binh. S’est tout particulièrement distingué le 21 février, à la prise du village fortifié de Van-Cu, 15 kms sud de Nam Dinh qu’elle a réussi à enlever après trois assauts consécutifs allant jusqu’au corps à corps, assauts furieux au cours desquels son chef a été blessé par balle. Durant cette période de cinq mois, a en outre effectué vingt deux raids profonds à l’ouest de Day, en zone rebelle, dont certains d’une durée de plusieurs jours et notamment dans le secteur de Ninh Binh à The Dien, Ha Thon, Te My, Van Lang. A même poussé à plusieurs reprises jusqu’au repaire VM de Phu Who Quan, situé à 20 kms au delà de nos lignes et d’où is ont rapporté , le 17 mai encore de précieux renseignements de contact ainsi que 5 prisonniers appartenant à des unités vietminh. Semant à chaque fois la panique chez l’adversaire auquel il ne laisse aucun répit, le commando VANDENBERGHE lui a infligé en quatre mois des pertes s’élevant à 193 tués et 25 prisonniers. Il a récupéré en zone VM : 8 mortiers, 2 FM, 19 fusils, 5 pistolets, 250 mines, de nombreuses grenades et des documents importants. Unité d’élite, d’une ardeur et d’une esprit offensif rarement égalés, a contribué à créer en zone sud un complexe de supériorité de succès et a affirmé au Tonkin, la doctrine des Troupes de choc de la Première Armée Française. » Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d’opérations extérieures avec palme, à la 11e Compagnie légère de supplétifs militaire, et à l’Adjudant Vandenberghe Roger. (JO du 27/09/1951) (1) (2)

 

  • 19 septembre 1951. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. « Jeune chef de guerre au courage légendaire, commandant d’unité de classe, ayant fait de sa compagnie de supplétifs par sa valeur personnelle, un outil de combat remarquable, spécialisé dans les raids sur les arrières VM. S’est illustré au cours de multiples opérations auxquelles il a participé dans tout le Delta Tonkinois depuis 1947. Vient encore à nouveau de se distinguer d’une manière particulièrement  brillante, le 30 mai 1951, au cours des durs combats de Nin-Binh (Nord Vietnam) en franchissant le Day, sous le feu des rebelles et se portant seul avec son commando à l’assaut d’un poste situé sur un piton et fortement tenu par les Viet-Minh. Malgré l’intensité des feux de l’adversaire, son action incroyablement audacieuse  et très vigoureusement menée jeta un profond désordre dans les rangs rebelles, permit de regagner les lignes amies à 30 militaires dont 3 officiers à la merci des VM, et la récupération de plusieurs armes dont 1 FM tout en infligeant de lourdes pertes à l’adversaire. A été blessé, par balles, aux deux jambes au cours de l’action. »  (JO du 27/09/1951). (1) (2)

 

  • 13 décembre 1951. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme.  « Magnifique commandant de commando dont la réputation n’est plus à faire. Vient à nouveau, à deux reprises, de se distinguer de façon particulièrement remarquable. Le 28 août 1951, au cours d’un raid profond en zone VM dans la région de Haixa, sud-ouest de Ninh-Binh (nord-vietnam), se trouvant aux prises avec des unités rebelles cinq ou six fois supérieures en nombre, a réussi grâce à son habileté manoeuvrière, à éviter l’encerclement et a causé à l’adversaire des pertes sévères : 30 tués dénombrés et des armes. Le 16 septembre 1951, au cours d’un coup de main dans la région de Bat Trung Noi (Tonkin) s’est heurté violemment à un bataillon VM. Après avoir repoussé victorieusement plus de trois assauts au corps à corps, s’est frayé de vive force un chemin à travers les rangs rebelles et réussit à rejoindre le poste ami le plus proche à moindre frais, forçant l’adversaire à laisser 45 cadavres sur le terrain. A été, au cours de cette action, blessé par balles à la cuisse gauche. » (1)

 

  • 22 février 1952. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme. (2)

 

  • 10 avril 1952. Citation à l'ordre de l'armée et attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme à titre posthume. « Jeune chef de guerre de 24 ans, au passé légendaire d’un courage hors de pair et frisant parfois la témérité, qui a porté de rudes coups aux rebelles au cours de quatre ans de séjour dans le Nord-Vietnam, à la tête de son commando, dont il avait fait un magnifique instrument de combat grâce à sa valeur personnelle et son sens du commandement. Attaqué par surprise dans son cantonnement près de Nam Dinh (Tonkin) dans la nuit du 5 au 6 janvier 1952 par un fort élément vietminh acharné à sa perte ; est tombé avant d’avoir pu faire usage de ses armes. Restera pour tous un magnifique exemple de devoir et d’abnégation poussé jusqu’au suprême sacrifice. » (extrait)(2)

 

Blessures

 

  • 4 février 1945. Blessé par mine. 
  • 23 octobre 1947. Blessé à la cuisse droite par éclats de grenade. 
  • 21 février 1948. Blessé à la cuisse droite par balle.
  • 12 janvier 1949. Blessé à la cuisse gauche et au bras droit par explosion de mine.
  • 18 février 1949. Blessé au thorax par balle. 
  • 12 février 1951. Blessé à la cuisse droite par balle.
  • 30 mai 1951. Blessé aux deux jambes par balles.
  • 16 septembre 1951. Blessé à la cuisse gauche par balle. 

 

Parrain de la 27e promotion de l’ENSOA (1968). 

 

Biographie 

 

Roger Vandenberghe (né Robert Adler), surnommé Vanden, ou Le tigre noir, est né le 26 octobre 1927 à Paris. Il est tué le 5 janvier 1952 à Nam’Dinh  (Indochine) 

 

Il est le fils d’Emile Raoul Vandenberghe (né au Havre le 26 décembre 18855), invalide de guerre (gazé) d'origine belge, qui gravement atteint par la tuberculose et au chômage, doit partir peu de temps après dans un sanatorium pour se faire soigner. Sa mère Toba Adler (née à Galatz, Roumanie, à ne pas confondre avec la région espagnole de Galice) et de confession juive (ce qui lui vaudra par la suite la déportation par le convoi 66 du camp de Drancy au camp d'Auschwitz le 20/01/1944. Elle n'est pas revenu de déportation) tente alors de subvenir aux besoins de sa famille en faisant des ménages, mais, malade à son tour, elle se résout finalement à placer Roger et son frère Albert (né Albert Adler) de trois ans son aîné, à l'Assistance publique en 1932. Ils passent là des années difficiles en internat. En 1935, ils sont confiés à deux familles de paysans béarnais du village d’Arthez-de-Béarn pour aider aux champs tout en continuant à aller à l'école.

 

Durant ces années à la campagne, le jeune Roger n'est guère porté sur les études. Il préfère de beaucoup parcourir les collines environnantes, gardant les troupeaux et se faisant remarquer par son habileté à la fronde et ses talents de braconnier. Malgré tout, il réussit à décrocher son certificat d'études en 1938. L'année suivante, leur père décède et la guerre éclate.

 

La Deuxième Guerre mondiale. 

 

Il veut s'engager dans la Résistance, mais malgré, sa forte carrure, il est refusé car trop jeune. 

 

Le 14 juillet 1944, à l'âge de 16 ans, avec son frère, il rejoint le Corps fr’ac Pommies lequel, d'un point de vue opérationnel, dépend directement du B.C.R.A de Londres. Il s'illustre rapidement au sein de cette troupe qui est la première à rentrer en Alsace. Le 10 janvier 1945, à 17 ans, il est blessé par l'explosion d'une mine alors qu'il menait une reconnaissance pour laquelle il s'était porté volontaire. Cette action lui vaut d'être cité à l'ordre du régiment. À la fin de la guerre, Vanden, comme on le surnomme dès lors, décide de rester dans l'armée. Il est alors affecté le 12 février à la 2e compagnie du 49e RI formé des anciens du Corps franc Pommiès, qui est stationné en Allemagne. Nommé caporal en 1946, il se porte volontaire avec son frère pour l’Indochine et rejoint le 2e bataillon de marche du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient 

 

Indochine 

 

Le 11 janvier 1947, Vanden embarque à Marseille et arrive à Tourane (Annam) un mois plus tard.  

 

Le 6 janvier 1948, son frère aîné Albert est tué à Ha Dong lors d'un assaut ; après la mort de son frère, son destin se cristallise. Ce deuil terrible qui le prive de toute famille de sang sera probablement la principale source de sa motivation dans ses futurs combats.

 

Grièvement blessé en février 1949 alors qu'il est sergent et chef d'une section de partisans du 6e RIC, il est fait Chevalier de la légion d'honneur à 21 ans. Après huit mois de convalescence, il revient en Indochine. 

 

Il est l’auteur de nombreux faits d'armes, entre autres en mai 1951, l'attaque de Ninh Binh pour récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny, tué lors de la chute de son poste dans cette région dite des calcaires.

 

Plus tard, le général de Lattre de Tassigny,  commandant le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, décide la création de 8 commandos Nord-Vietnam, unités légères avec des supplétifs encadrés par des sous-officiers et officiers français. L'objectif est de porter des coups au viet-minh en employant les mêmes méthodes que lui. Le nombre de commando monte à 45, dont le n°24 commandé par l'adjudant-chef Vandenberghe avec deux fidèles adjoints, le sergent Puel, un Béarnais issu comme lui du 49e RI, et de Tran Dinh Vy, un ancien instituteur qui finira, plus tard, colonel de la Légion étrangère.  

 

Le commando no 24 dit commando "Vandenberghe", tout de noir vêtu, qu'il nommera par la suite "Les Tigres Noirs", comprenait des partisans ainsi que des ralliés, peu nombreux au départ (environ 50) ; par la suite, il en augmenta le nombre, ce qui ne lui permit plus de suivre tout son monde et de s'assurer de la fiabilité de chacun.

 

En se faisant passer pour prisonnier de ses propres hommes grimés en soldat du Viet-minh, il attaque un PC des indépendantistes qu'il investit après une pénétration de plusieurs kilomètres en territoire non contrôlé. 

 

Dans ses actions Vandenberghe sera épaulé par des hommes qui égaleront son courage sauront reconnaître et accepter sa valeur de chef charismatique.  Pour sa part, il saura  assimiler les tactiques de ses adversaires et comprendra parfaitement la méthode de la guérilla Viet-minh d'infiltration sur les arrières de l'adversaire. Ses coups de main sont préparés avec une grande méticulosité ce qui les rend d’autant plus efficace. 

 

L'adjudant chef Vanden était un homme grand, athlétique, mais taciturne. Il ne fumait pas et ne buvait pas ; sa vie se résume à cette époque exclusivement à son commando et à l'Indochine qu’il adore. Redoutable combattant, ses hommes le suivaient partout.

 

Le 5 janvier 1952, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du Viêt-minh, capturé lors de la bataille du Day en 1951) le trahit et l'assassine pendant son sommeil à Nam Dinh, ainsi que le sergent Puel. Vanden aura traversé la guerre d’Indochine comme un éclair et est mort à 24 ans.

 

Au moment de sa mort Vandenberghe était au tableau d’avancement pour le grade de sous-lieutenant, mais ne sera pas promu à titre posthume. Il reste donc à ce jour le sous-officier le plus titré de l’armée française. 

 

Inhumé au cimetière de Nam Dinh, son cercueil, ainsi que celui de son frère Albert, sont rapatriés en France dans leurs régions d'adoption en 1987, Albert au cimetière d’Arthez-de-Béarn et Roger au cimetière de Castillon, un village voisin. 

 

Une stèle en son nom domine la vallée du Béarn.

 

 Hommage.  

 

  • Le Choeur Montjoie Saint-Denis  rend hommage à Vanden par un chant homonyme sur leur album Chants d'Europe IV.

 

* * * * * * * * *

 

Vandenberghe vu par son adjoint le futur colonel TRAN DINH VY dans un entretien paru sur le site de l’ Association des Amis du musée des Troupes de Marine  (17 septembre 2018)

 

La personnalité de votre chef de commando, l’adjudant Vandenberghe, autre image de sous-officier, est devenu légendaire, dans tous les sens du terme. Il est maintenant encore difficile d’en saisir tous les traits dans leur vérité. Pourtant, en dehors de la légende créée autour de lui, qui était cet adjudant devenu véritable commandant de compagnie ? Quels furent les rapports mutuels ?

 

Il est toujours difficile d’évoquer, après tant d’années, au-delà des polémiques ou parfois des excès d’hommages, la mémoire d’un homme qui fut à un tel point d’intimité votre chef et votre ami, d’un homme avec lequel vous avez eu des moments si intenses, et dont la fin fut si tragique. J’ai peur de le juger désormais à partir des expériences et responsabilités qui furent les miennes par la suite. 

 

Finalement, puisque je partage totalement son sentiment, pourquoi ne pas vous proposer ce qu’écrivait il y a quelques années, celui qui fut notre capitaine au 6e RIC, le capitaine Barral : 

 

« Roger Vandenberghe était un homme sans culture, sachant à peine lire et écrire, à qui il fallait des circonstances assez extraordinaires pour révéler ses talents. Ceux qui l’ont connu ne se sont jamais expliqués comment ce garçon lourdaud et taciturne pouvait devenir soudainement subtil et exubérant dès qu’il sentait approcher la bataille. Un pouvoir mystérieux le saisissait. On disait de lui qu’il devinait sans comprendre.

Son ascension ne s’est pas faite sans un dur apprentissage qu’il s’est volontairement imposé pour parfaire ses connaissances techniques. Son insertion dans l’environnement « partisan-supplétif » a été en revanche immédiatement acquise.

Dans le cadre d’une unité régulière, aussi longtemps qu’il a été commandé et contrôlé, Vandenberghe est resté le sous-officier modèle, discipliné et hardi. Mais plus tard, à la suite de ses succès, a accumulé des erreurs,  un chemin sans retour, une publicité tapageuse, des encouragements mal venus, et des complaisances contraires aux traditions de l’armée. »

 

En effet, à l’époque où j’étais son adjoint avec le grade de sergent-chef, Vandenberghe n’était au fond qu’un adjudant sans grande instruction, qui comme beaucoup, s’était engagé en Indochine parce que, après la défaite allemande, il ne trouvait pas de véritable place pour lui en France.

 

J’ai admiré en lui, et je m’inspirais au mieux de son exemple, son sens du commandement, son sens tactique, sa volonté d’apprendre. Il préparait ses opérations avec une très grande minutie et avec force entrainement. Dans la préparation, il avait un sens aigu du terrain et des possibilités de l’adversaire. Dans l’exécution, il avait de rares qualités de mimétisme et d’adaptation qui déroutèrent tant de foi l’ennemi. Il reste pour moi, comme un exemple, de par son sens tactique et sa science des hommes face au combat. Il faut aussi reconnaitre, que dès le début, il fut doué du sens de l’Asie.

 

Hélas, il m’apparut assez vite, lorsque nous fûmes « livrés » à nous-mêmes, à Nam Dinh, qu’il avait des limites. Très souvent, avec le sergent-chef Puel, nous l’avons mis en garde contre certaines «dérives », certains excès, ou les précautions élémentaires qu’il ne prenait plus. Il était devenu trop sûr de lui et n’écoutait plus guère nos conseils. Il s’était isolé et, lui qui était si à l’aise dans le commandement d’une section dont il pouvait connaitre chaque homme, il eut de la peine à s’adapter au commandement d’une véritable compagnie de 180 hommes. Il ne put pas maitriser sa haine pour l’adversaire, en particulier après la mort de son frère, également sous-officier, et nous dûmes parfois mettre un frein à ses violences, quelques fois gratuites qui nous furent préjudiciables auprès des populations, en certaines circonstances. Vandenberghe ne pouvait partager mon amour pour ce pays qui est ma patrie et non la sienne. Il n’avait pas mon souci de nous attirer par une démarche psychologique les bonnes grâces de la population. Il faisait la guerre loin de toute considération sentimentale envers ces gens qui restaient pour moi des compatriotes. Ma désapprobation le dissuada parfois de laisser libre cours à se haine des « rouges », parfois trop cruelle.

 

Enfin, et surtout, il fut victime de l’ambiance créée autour de lui. A la suite de ses succès, il fut à la fois victime des encouragements quelquefois exagérés qui « gonflèrent la tête » de cet homme sans instruction et venu de l’Assistance publique, et des critiques que s’ingéniaient à distiller ceux qu’il dérangeait. Il fut amené à en faire plus pour se justifier et faire taire ses détracteurs.

 

Roger n’a pas su ou pu résister à ceux qui l’ont poussé à toujours accroitre ses effectifs. Avec Puel, nous avons cherché à le convaincre de se méfier de ses trop nombreux ralliés, anciens prisonniers « retournés », qui maintenant constituaient le gros des effectifs du commando. Il ne nous écoutait plus. Il avait une méthode très particulière de recruter. Dans un camp de PIM, il faisait d’abord sortir des rangs les grands. Puis, parmi ceux-ci, il départageait ceux qui avaient tenu des fonctions de commandant de compagnie, de chef de section, de commissaire politique. Et il faisait son choix. Il les intégrait ensuite dans le commando. Et la confiance aidant, il leur confiait des responsabilités. C’est ainsi qu’il poussa KhoÏ au commandement d’une section, malgré mes conseils. Je me méfiais de cet homme, malgré tous les gages qu’il avait donné de sa fidélité. Et ce qui devait arriver arriva. Le 5 janvier 1952, dans leur cantonnement de Nam Dinh, Roger, Puel et 27 commandos parmi les plus fidèles furent massacrés en pleine nuit, par KhoÏ et tous les anciens PIM du commando qu’il avait retournés une deuxième fois. Je n’échappai à la mort que parce que j’étais en opération avec ma section.

 

Je prie pour eux ! Si un jour « la paix réelle » règne sur mon pays et que je puisse y revenir, ma première action sera de retourner sur la tombe numéro 263 (celle de Vandenberghe) au cimetière militaire de Nam Dinh et d’y déposer une gerbe de fleurs.

 

 

Sources : 

  • Wikipedia
  • Bergot (Erwan). Commando Vandenberghe. Le pirate du delta. 
  • unacitaistre.n.u.f.unblog.fr Roger Vandenberghe. Un Béarnais Héros de la guerre d’Indochine. Reprise dans l’article Wikipédia. 

 

Date de création : 4 décembre 2022

5e modification : 22 décembre 2022

 

 

 

 

 

 

 



09/04/2023
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