Sacchi Volume 1 Chapitre 1. L'héritage religieux (NDL)

Chapitre 1. L'héritage religieux.

 

 

La mort de Charles Quint.

 

21 septembre 1558. Décès de l'empereur Charles Quint au couvent des hiéronymites de Yuste dans la Sierra de Grados. Cette mort marque aussi la fin du plus grand empire que le monde occidental ait connu depuis l'Empire romain. « Avec la mort de ce monarque disparaît à jamais l'espoir d'une unité politique au sein de cet empire. »

 

Charles Quint avait hérité :

- De sa mère Jeanne la Folle (fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille) : l'Espagne, les territoires d'Italie et d'Amérique.

  • De son père Philippe le Beau (fils de Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne) : Les droits sur l'Empire et la Bourgogne.

 

Mais rapidement Charles Quint a compris que son Empire était ingouvernable par un seul homme et dès son vivant il procède à son partage le 25 octobre 1555 à Bruxelles.

 

- Son fils Philippe reçoit les possessions flamandes et l'Espagne.

 

- Son frère Ferdinand I déjà roi de Bohême et de Hongrie (depuis la mort de son beau frère Louis II Jagellon en 1526) reçoit l'Empire (mais la Diète n'entérinera cette cession qu'en mai 1558).

 

« En quittant définitivement l'Empire, Charles Quint laissait derrière lui la paix d'Augsbourg, symbole de son échec devant les protestants allemands. Pour plusieurs siècles, l'Empire allait subir les conséquences de cette paix bancale et précaire qui, par sa mauvaise application allait être une des causes fondamentales de la poursuite des querelles religieuses jusqu'à leur aboutissement dramatique dans la guerre de Trente ans. »

 

24 avril 1547. Bataille de Mühlberg. Victoire décisive de Charles Quint sur les Protestants de Jean Frédéric de Saxe. Il confie l'électorat de Saxe à un Protestant modéré, le duc Maurice.

 

1552. Maurice de Saxe soutenu et encouragé par le roi de France trahit Charles Quint.

 

19 mai 1552. Bataille d'Innsbruck. Défaite de Charles Quint face aux forces conjuguées de Maurice de Saxe et du Landgrave Guillaume de Hesse. Par ailleurs l'échec de Charles Quint devant Metz le convainc de conclure une paix avec les princes allemands.

 

3 octobre 1555. Signature de la paix d'Augsbourg.

- Reconnaissance du principe « cujus regio, ejus religio ». Le prince souverain d'un Etat pouvait imposer sa religion à ses sujets, même s'il en changeait, ce qui autorisait les princes à embrasser la religion luthérienne.

- Le premier principe débouchait obligatoirement sur une partition de l'Empire entre Etats protestants et Etats catholiques. Cette partition serait effectuée à partir de la situation de 1552.

 

« Cette paix d'Augsbourg comportait d'importantes lacunes qui allaient alimenter les querelles à venir. Tout d'abord, il n'était fait aucune place au calvinisme, essentiellement parce qu'il n'y avait eu aucun prince calviniste présent à la Diète en 1555. L'Electeur Palatin Frédéric III, chef de file des protestants allemands venait de s'y convertir. Les disciples du Genevois étaient surtout scandalisés par le fait, que selon la paix d'Augsbourg, un prince qui se serait déclaré en faveur de leur religion risquait la mise au ban de l'Empire ; c'est-à-dire que ses sujets auraient été déliés par l'Empereur de leur obligation d'obéissance. La deuxième lacune de la paix d'Augsbourg tenait au fait qu'elle obligeait les sujets d'un prince à avoir la même religion que lui. Or, dans aucun Etat, il n'y eut unanimité de foi derrière le prince (…). Légalement tout sujet qui ne partageait pas la religion de son prince était tenu de s'exiler (…) Le principe de « cujus regio, ejus religio » fut dans ces pays un des facteurs de développement des tensions entre les deux communautés. En Bohême, notamment, la majeure partie de la population était protestante alors que le roi (de facto l'Empereur) était catholique. »

 

Jusqu'à la signature de la paix d'Augsbourg tout abbé ou prince ecclésiastique qui se convertissait pouvait laïciser et rendre héréditaire ses domaines. Après 1552, ce ne fut plus possible. Désormais un prince converti perdait ses domaines. « Les Protestants insatisfaits ne signèrent la paix qu'après avoir mentionné qu'ils ne reconnaissaient aucun fondement légal à cette réserve. L'autorisation de nouvelles sécularisations, notamment d'abbayes et de couvents et le respect des engagements pris par Ferdinand Ier relativement à celles antérieures à 1552 allaient constituer les deux principales revendications des princes protestants jusqu'au milieu du XVIIe siècle. »

 

Mais aussi « le principe « cujus regio, ejus religio » était censé s'appliquer à l'ensemble des sujets et des domaines d'un prince, mais il ne donnait aucune indication quand au sort des villes, et notamment des villes libres d'Empire, qui rassemblaient une part non négligeable de la population. Le conseil des villes ne pouvait prétendre imposer une religion déterminée car, la plupart du temps, il était composé de représentants de chaque communauté. ».

 

Le Concile de Trente.

 

1522-1523 La Diète de Nuremberg exprime le désir d’un concile œcuménique remède aux maux dont souffre l’Eglise. « Mais la guerre incessante que se livraient la France et l’Espagne, les deux principales puissances catholiques, ainsi que les lenteurs administratives de la Curie romaine avaient retardé l’ouverture de l’Auguste assemblée. »

 

1530 Le Pape Clément VII songe à réunir un concile pour réconcilier les Chrétiens que la Réforme commence à diviser.

 

1534 Décès de Clément VII.

 

2 juin 1536. Paul III (Alessandro Farnese) convoque officiellement le concile pour l’année suivante à Mantoue. « Mais la guerre en Piémont empêcha la venue des Pères conciliaires. »

 

1er novembre 1542 Nouvelle date pour l’ouverture du concile, mais c’est un nouvel échec.

 

Durant cette période progression de la Réforme avec en particulier publication en 1536 de l’oeuvre maîtresse de Calvin « L’institution chrétienne ».

 

« Les Réformés qui étaient encore officiellement membres de l’Eglise romaine, avaient exigé que le concile se tint en Allemagne et fut déclaré supérieur au Pape. Ce dernier ne pouvait pas accepter ces deux revendications et la crise qui s’ensuivit trouva sa conclusion lors de l’assemblée réunie à Ratisbonne en 1541 qui prononça la séparation d’avec Rome ».

 

1537 Le conseil sur la Réforme de l’Eglise dresse une liste des maux dont souffre le catholicisme.

 

1540 Paul III accepte l’offre d’Ignace de Loyola de fonder un ordre entièrement dévoué au Pape et pour la restauration de la vraie foi. Ce sont les Jésuites.

 

1542 Paul III réorganise l’inquisition.

 

Réunion du Concile de Trente de 1545 à 1563 pour préparer le renouveau du catholicisme et jeter les bases de la Contre-Réforme. Mais de nombreux événements vont perturber et retarder son déroulement.

 

13 décembre 1545. Ouverture du concile à Trente alors ville du domaine impérial. « Le choix de cette ville résultait d’un compromis destiné à satisfaire le Pape, désireux de voir le concile se tenir en Italie, aussi bien que l’empereur, qui souhaitait que les délégués protestants bénéficient de sa protection officielle. »

 

  • Les évêques et les généraux des Ordres religieux avaient droit à une voix par personne.

 

  • Les abbés avaient droit à une voix pour trois.

 

  • La liberté de vote et de parole était égale pour tous.

 

La séance d’ouverture réunit 31 évêques et 3 légats dont le cardinal anglais Réginald Pole représentant de la tendance réformatrice.

 

Au cours de la première période du concile (1545-1549), l’essentiel des travaux porte sur des problèmes doctrinaux.

 

  • Condamnation des grands principes des réformes de Luther et de Calvin.

 

  • Réaffirmation que la Bible n’est pas le seul fondement de la foi, mais ajout de la notion de tradition et respect des écrits des Pères de l’Eglise.

 

  • Condamnation du libre examen de conscience des Protestants.

 

  • Opposition du principe du libre arbitre au principe de la Prédestination.

 

  • Réaffirmation de la valeur des sacrements, surtout ceux de pénitence et de l’eucharistie.

 

  • Par contre le concile ne condamne pas la lecture de la Bible en langue vernaculaire.

 

Parallèlement le concile impose une série de réformes disciplinaires.

 

  • Interdiction du cumul des bénéfices.

 

  • Obligation pour les évêques de se faire consacrer dans les 3 mois suivant leur nomination.

 

  • Obligation de résidence auprès des fidèles.

 

  • Rappel des évêques à leurs devoirs de pasteur avec obligation de visiter régulièrement les fidèles.

 

  • Obligation d’assister régulièrement aux synodes provinciaux ou diocésains.

 

  • Dénonciation de la vénalité et de la Simonie, du clergé.

 

Mars 1547. Le décès de plusieurs prélats fait craindre une épidémie de typhus provoquant l’exil du concile à Bologne ce qui le place sous l’influence directe du Pape. L’exigence de retour du concile à Trente par l’empereur et le refus de Paul III provoque une crise.

 

10 novembre 1549. Décès de Paul III qui met fin à la crise ouverte avec l’empereur.

 

Mai 1551. Le nouveau Pape Jules III accepte le retour du concile à Trente.

 

La deuxième session du concile aborde le problème de la nature des sacrements et celui de la présence réelle du Christ dans la communion. Des délégations protestantes sont admises à présenter leur point de vue. Mais n’étant pas écoutées, elles se retire définitivement.

 

28 avril 1552. Les troupes protestante de la Ligue de Smalkalde menaçant la ville puis la défaite de Charles Quint à Innsbruck (19 mai), interrompent le concile durant 10 ans.

 

  • Le nouveau Pape Paul IV (1555-1559), très lié aux Habsbourg est hostile au concile car il considère que cela sape l’autorité de l’empereur.

 

  • La mort de Charles Quint et la reprise de la guerre entre la France et l’Espagne empêchent la reprise des travaux conciliaires.

 

Mais dans l’intervalle, les mesures prises lors des deux premières sessions provoquent un réveil spectaculaire de l’Eglise.

 

18 janvier 1562. Ouverture de la dernière session du Concile de Trente sous le pontificat de Pie IV en présence de 113 évêques. Durant cette session, les évêques tentent de redéfinir les rapports entre l’Eglise et les princes temporels.

 

« En 1545, Paul III avait ouvert l’auguste assemblée en tant qu’évêque de l’Eglise universelle, signifiant qu’il entendait intervenir dans les Etats de la chrétienté pour y mener une politique religieuse à sa convenance et notamment, nommer évêques et archevêques. Mais aucun prince, même le plus attaché au catholicisme, n’acceptait une telle ingérence. » De ce point de vue, le concile apporta peu de résultats.

 

Finalement la séance de clôture se tient le 4 décembre 1563 en présence de 237 évêques. Mais lorsque les évêques se retirent, « les visages de l’Eglise et de l’Europe avaient changé : protestants et catholiques se référaient à des points de vue irréconciliables. »

 

26 janvier 1564. Publication de la bulle Benedictus Deus par Pie IV. Elle entérine les décrets du concile leur donnant ainsi force de loi.

 

13 novembre 1564. Publication du Professio Fidji tridentina qui reformule de manière synthétique pour les fidèles les décisions dogmatiques du concile. « Une innovation importante qui montrait à quel point les pères conciliaires étaient attachés à la formation doctrinale du clergé fut la création de séminaires diocésains. »

 

« Sur le plan doctrinal, le document pontifical confirma l'existence du purgatoire, l'obligation de vénérer les saints et les images pieuses, l'indissolubilité du mariage et l'interdiction de célébrer des mariages clandestins. Enfin il affirma le caractère universel de l’Église, centré sur la personne du Pape, vicaire de Dieu sur terre. »

 

« Les conséquences du concile de Trente furent considérables. Après avoir stigmatisé ses propres maux, l’Église romaine avait trouvé dans ce concile (le dernier avant celui de Vatican II) l'occasion d'expliquer à nouveau ses principes fondamentaux. Et, si elle avait convenu de certaines erreurs passées, elle avait aussi indiqué fermement dans quel cadre devaient se maintenir les critiques et les réformes. En redéfinissant clairement doctrines et dogmes, les résolutions tridentines avaient mis un frein à l'expansion des idées réformées et servi de fondement à l’extraordinaire dynamisme dont l’Église catholique allait faire preuve jusqu'au XVIIIe siècle. »

 

La Contre-Réforme en Autriche.

 

Dans l'Empire, le fer de lance de la Contre-Réforme est la compagnie de Jésus fondée par Ignace de Loyola en 1540 (les Jésuites). Celle-ci pénétra dans l'Empire essentiellement grâce à Pierre Canisius (Pierre de Hondt 1521-1597). L'immensité de son œuvre lui valut d'être canonisé en 1925. « Ses efforts avaient permis au Saint-Siège de conserver la fidélité de l'Autriche, de la Bavière et de la Rhénanie. »

 

« Le Pape dont l'autorité sortait renforcée du concile de Trente, se préoccupa d'élargir l'audience du catholicisme en Europe centrale. Une nonciature permanente fut déléguée à la cour impériale, un collège germanique et un collège hongrois furent fondés à Rome pour susciter les vocations missionnaires au profit de l'Empire. »

 

A la fin du XVIe siècle importance de Melchior Khlest (1553-1630) qui allait jouer un rôle prépondérant dans les affaires politiques à la veille de la guerre de Trente ans. Il travaillera en particulier à défendre les intérêts du futur empereur Mathias contre le conseil du clergé régulier.

 

« Le premier souci des responsables de la Contre-Réforme fut de trouver des points d'appui politiques dans l'Empire. Si l'on excepte le cas particulier de la Bavière (…) la plupart des princes catholiques montraient peu d'enthousiasme à favoriser le développement de la Contre-Réforme, surtout parce qu'ils craignaient de devenir trop dépendants de Rome. »

 

Le premier succès fut le soutien de l'archiduc Charles de Styrie et de son épouse. Mais ce soutien mécontentait ses sujets et Charles dut faire preuve d'autorité pour imposer la Contre-Réforme. Mais en 1590, la mort de Charles de Styrie efface presque tous les progrès.

 

En Basse Autriche naissance de mouvements de catholicisation. En 1578, le culte protestant est interdit à Vienne. Mais l'indifférence de l'archiduc Mathias va annuler tous les progrès précédents.

 

Au Tyrol réinstallation durable du catholicisme.

 

« De 1590 à 1595, on peut donc considérer que la Contre-Réforme marqua le pas dans l'Empire (…) Elle n'avait pour l'instant touché que quelques villes et n'avait pratiquement pas pénétré dans les campagnes autrement que par des missions épisodiques de la Compagnie de Jésus. La reprise des progrès de la Contre-Réforme en Styrie et en Carinthie n'eut lieu qu'à partir de 1596 lorsque l'archiduc Ferdinand, fils de Charles et Maria prît effectivement en main le gouvernement du pays et montra son intransigeance à l'égard de l'hérésie. »

 

Bohême et Hongrie : un renouveau difficile.

 

Dans les autres territoires de l’Empire la situation est encore plus difficile.

 

En Bohème.

 

L’Eglise romaine a le plus grand mal à développer son influence. Le premier archevêque de Prague depuis les guerres hissâtes, Antonin Brus né s’étant jamais opposé efficacement aux hérétiques.

 

Survivance des vieilles traditions hussites qui empêche le développement du catholicisme. Par contre les Jésuites réussissent un peu mieux en développant un collège à Prague qui accueille des fils de famille protestantes attirées par la qualité des enseignements.

 

Importance aussi de l’influence de l’ordre des Prémontrés, fondé au XIIIe siècle par Saint-Norbert, avec en particulier le rôle de Johann Lohelius qui devient archevêque de Prague en 1612. « S’opposant violemment aux interprétations abusives de la Lettre de Majesté, il prit une grande part dans les incidents de Braunau et de Grab qui provoquèrent le déclenchement de l’insurrection bohémienne. »

 

En Moravie.

 

Dans cette région les traditions catholiques avaient bien résisté face aux idées nouvelles, notamment à Olmutz (Olonuc), siège du plus important évêché du pays.

 

1556 installation d’un collège Jésuite à Olmutz, qui deviendra par la suite une université.

 

«  Cela n’empêchait pas les protestants d’être au début du XVIIe siècle, encore largement majoritaires en Bohème.En effet, seules les trois villes de Prague, Breslau et Olmutz étaient rentrées dans le giron de l’Eglise romaine. Le reste du pays restait profondément marqué par la tradition hussite.

 

Hongrie.

 

La situation est défavorable pour les catholiques car une grande partie des diocèses étaient aux mains des Turcs et le reste aux mains des protestants.

 

1560 Echec d’une tentative d’implantation de 12 Jésuites.

 

1570 nouvelle tentative Jésuite. Elle obtient plus de succès ce qui provoque leur expulsion.

 

« Au début du XVIIe siècle, l’Eglise romaine n’avait en Hongrie que de fragiles appuis (quelques aristocrates, quelques centaines de prêtres séculiers plus ou moins illettrés, mai en quelques années 3 personnages vont donner un essor inattendu à la Contre-réforme.

 

  • Miklos Esterhazy, seigneur immensément riche qui se convertit au catholicisme et qui allait entraîner ses descendants dans une alliance prolongés avec les Habsbourg.

 

  • L’évêque Ferenc Forgah (1564-1615), ardent promoteur du renouveau catholique, évêque d’Estergom.

 

  • Peter Pazmany (1570- ), né dans une famille protestante se convertit et entre chez les Jésuites de Graz où il devient professeur. Il a comme élève le jeune archiduc Ferdinand. En octobre 1615, il est nommé cardinal Primat de Hongrie.

 

En Hongrie les catholiques obtiennent des succès plus durables en faisant en particulier 3 « coups» qui frappent durement les protestants :

 

  • Mise en accusation par l’empereur sous prétexte de sédition, de Istvan Illeshazy, un des luthériens les plus influents de Hongrie (sera la cause de la révolte d’Istvan Bocksay en 1604).

 

  • Insertion d’une loi qui interdit toute discussion religieuse lors des séances de la Diète.

 

  • Mise sous séquestre de plusieurs temples protestants de la région de Kas (Kosice).

 

L’Allemagne protestante et les progrès du calvinisme.

 

Depuis la mort de Charles Quint, à part la Bavière, Trèves, Cologne et Mayence, les protestants sont toujours majoritaires.

 

Pour les catholiques allemands, le redressement ne commence qu’à partir de 1580 lorsque les princes ecclésiastiques les pus influents (abbé de Fulda, évêques de Wurzburg, Bamberg, Eichstatt) entreprennent avec l’appui du duc de Bavière et de l’archiduc de Styrie d’interdire le culte luthérien.

 

1588. L’évêque de Wurzburg, Julius Echter von Mespelbrunn (1545-1617) expulse les protestants de sa ville et leur confisque plus de 300 lieux de culte.

 

Mais ces adversaires du protestantisme luttent aussi contre a sorcellerie. Plusieurs centaines de personnes sont brûlées entre 1590 et 1620 (en particulier l’archevêque Schonburg fait exécuter plus de 300 personnes)

 

1531. A l’initiative du duc Jean Frédéric de Saxe et du landgrave Philippe de Hesse, fondation de la Ligue de Smalkalde. Elle a pour but de défendre, par les armes, les libertés politiques et la doctrine luthérienne.

 

1559. Conversion au calvinisme de l’Electeur Palatin Frédéric III (1515-1576). Cet événement est important car il était le premier des Electeurs laïques à la Diète, donc le chef désigné des protestants allemands.

« Frédéric III apporta une aide financière et militaire importante à Guillaume d’Orange et aux protestants hollandais révoltés, ce qui lui valut le redoutable honneur d’être considéré par Ferdinand Ier comme un des plus grands ennemis de la maison des Habsbourg. Si bien que de nombreux princes allemands constatèrent que le calvinisme devenait la religion la plus efficace pour animer la résistance contre l’Empereur. »

De plus la division du luthéranisme entre les fidèles à la pensée de Luther et ceux qui penchèrent pour un humanisme plus libéral de Philip Melanchton.

 

De nombreuses conversions au calvinisme ont lieu :

  • Prince d’Anhalt.

  • Comte Jean IV de Nassau (1536-1606) frère cadet de Guillaume d’Orange.

  • Landgrave Maurice de Hesse-Cassel.

  • Margrave de Bade-Durlach.

  • Margrave de Kulmbach.

  • Margrace de Ansbach.

 

1609. Création de l’Union évangélique par les calvinistes. C’est une copie de la Ligue de Smalkhade.

 

1614. Conversion de l’Electeur Jean Sigismond de Brandebourg au calvinisme. Désormais sur trois Electeurs protestants (Palatinat, Saxe et Brandebourg), seule la Saxe est luthérienne.

 

Désormais au début du XVIIe siècle, les princes calvinistes sont les seuls véritables opposants à Rodolphe.

« Avec une insistance croissante, les princes calvinistes réclamaient une extension de leurs libertés constitutionnelles ainsi que l’octroi d’un statut comparable à celui que la paix d’Augsbourg avait conféré aux luthériens. De l’accumulation de leurs revendications et des folles ambitions qu’ils firent germer dans l’esprit influençable de Frédéric V, allait naître le tragique conflit de 1618. »

 



20/11/2024
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