Sacchi Volume 1 Chapitre 3. Le patrimoine familial (NDL)

Chapitre 3. Le patrimoine familial.

 

 

Les héritiers de Jean Hus.

 

« Parmi tous ses biens héréditaires, l’Empereur portait une attention particulière au royaume de Bohême. Plus qu’aucun autre Habsbourg, Rodolphe II montra l’importance qu’il lui accordait en installant sa capitale à Prague, où le Palais Royal, isolé et surélevé, offrait un asile plus sûr que la Hofburg autrichienne. »

 

V 1370, naissance de Jean Hus dans un village du sud de la Bohême, dans une famille modeste. Bachelier en 1393, il se sent une vocation pour la prêtrise. Rapidement il se fait connaître par l’agressivité de ses sermons hostiles aux autorités politiques et religieuses et farouchement germanophobes. Il étudie les écrits du réformateur anglais Wycliff qui va influencer toute son œuvre. Il est ordonné prêtre en 1400.

 

1402 Devient curé de La Chapelle de Béthléem seul sanctuaire de Bohême où la prédication était faite en tchèque. Ses prédications obtiennent un grand succès en particulier auprès des fidèles issus des milieux les plus humbles. Elles réclament avec force la réforme morale de l’Eglise et de ses serviteurs, fustigeant les mœurs dissolues du clergé, la vénalité des charges religieuses et la simonie.

 

Ses conceptions nationalistes lui attirent le soutien du roi de Bohême Wenceslas IV, qui en 1409 chasse de l’université la plupart des professeurs allemands. Mais l’archevêque de Prague Zbynek qui considère Jean Hus comme un dangereux agitateur réussit à le priver de la protection royale.

 

1411, ex communication de Jean Hus par le pape Jean XXIII. Il doit quitter Prague et s’exiler dans le sud de la Bohême.

 

1414, Jean Hus est convoqué devant le concile de Constance pour faire entendre sa justification. Malgré un sauf conduit signé par Sigismond demi-frère du roi Wenceslas, il est arrêté le 28 novembre 1424 sur ordre du Pape. Il est jugé et condamné à mort et brûlé vif le 6 juillet 1415.

 

Un an après sa mort, des révoltes éclatent en Bohême. D’abord sporadiques, elles se développent rapidement.

 

30 juillet 1419, des extrémistes pragois dirigés par un prémontré défroqué, Jan e Livsky, jettent par la fenêtre de la tour de l’hôtel de ville, 12 fonctionnaires royaux, marquant le début d’une révolte sanglante de 18 ans. Après cette défenestration les « Hussites » se regroupent autour d’un programme en quatre points :

  • Libre prédication de l’Evangile.

  • Communion sous les deux espèces.

  • Punition des péchés mortels avec abolition des indulgences.

  • Confiscation des biens du clergé romain.

 

Dès 1419, les hussites se regroupent au sud de Prague dans un camp fortifié qu’ils baptisent Tabor (le camp) et élisent Jan Iska comme chef qui organise les rebelles d’une manière militaire.

 

En réaction le pape Martin V proclame une croisade contre la Bohême et « pendant quinze ans, des armées allemandes, hongroises, polonaises, scandinaves et même anglaises allaient mettre le pays à feu et à sang, mêlant ainsi, au nom de la foi, les puissances étrangères aux luttes intérieures du royaume. »

 

Il y aura au total 5 croisades différentes

 

1424, Jan Iska est tué en essayant de reprendre Prague.

 

1426, apparition de Procope le Grand qui se présente comme le successeur de Jan Iska.

 

30 mai 1434. Bataille de Lipany (Slovaquie). Procope le Grand est tué au combat. « Les guerres hussites prennent fin. La doctrine de Jean Hus n’avait pu l’emporter en Bohême, mais elle y avait toutefois laissé des traces profondes (…) Cette doctrine, qui procédait davantage de l’esprit médiéval que de celui de la Renaissance, avait préparé les voies de Luther et de Calvin. »

 

1437, décès de Sigismond dernier représentant de la dynastie des Luxembourg. Son gendre l’archiduc Albert d’Autriche roi de Hongrie lui succède.

 

« Mais ni l’archiduc, ni son fils Ladislas (1440 - 1457) ne réussissent à placer le royaume de Saint-Wenceslas (Bohême) sous l’autorité effective des Habsbourg, car la noblesse bohémienne, profitant des difficultés de la maison d’Autriche put préserver une relative indépendance. En 1458, elle réussit même à installer sur le trône, le premier roi tchèque George de Podebfady (1458 - 1471) de la maison hussites de Kunstat »

 

Devant la recrudescence de sectes de plus en plus radicales et se réclamant de Jean Hus, le pape Pie II (1458 - 1464), excommunie Georges de Podebrady et délègue le roi de Hongrie Mathias Ier Corvin pour mener une croisade contre la Bohême.

 

Devant les difficultés Georges de Podebrady écarte son fils du trône et désigne comme successeur Ladislav Jagellon fils du roi de Pologne et successeur de Mathias Corvin sur le trône de Hongrie. Le nouveau roi gouverna sous le nom de Ladislas II en Bohême et Ladislas VI en Hongrie.

 

1516 Louis II Jagellon succède à son père Ladislas.

 

1526 Bataille de Mohacs. Louis II Jagellon est tué par les Turcs qui s’établissent pour longtemps en Hongrie. Louis II décède sans hériter et c’est sa sœur Anne qui récupère l’héritage. Elle est l’épouse de l’archiduc Ferdinand frère de Charles Quint. « Ainsi en recevant l’héritage des Jagellon, un Habsbourg devint à la fois roi de Bohême et de Hongrie. »

 

Le royaume de Saint-Etienne (de Hongrie)

 

955 Victoire d’Otton Ier sur les Magyars au Lechfeld ce qui les oblige à se sédentariser.

 

998, arrivée sur le trône d’Etienne Ier qui a été élevé dans la religion chrétienne. Il écrase une révolte païenne à Vesprem et christianise son nouveau royaume. « La Hongrie devenait ainsi le premier royaume chrétien d’Europe centrale. »

 

Sitôt couronné, Étienne Ier se déclare vassal du Pape pour éviter de devenir celui de l’Empereur, ce qui permet à l’Eglise catholique de connaître un rapide et grand essor. Elle reçoit par ailleurs de vastes domaines ce qui accroît encore sa puissance.

 

Pour peupler son royaume Etienne fait appel à des colons allemands. Il organise la division du royaume en comitats dont il nomme les comtes.

 

Étienne décède en 1037. Il est canonisé en 1083.

 

XIIIe siècle. Invasions des Tatars qui ne sont arrêtés que devant Buda par le roi André II.

 

XIVe siècle. Augmentation du péril turc. « La Hongrie devient le bastion de la chrétienté face à l’Islam. »

 

Parallèlement de nombreux conflits opposent les rois à la haute noblesse (les Magnats) propriétaires d’immenses domaines et qui revendiquent des libertés politiques toujours plus importantes.

 

1222 Les Magnats obtiennent la « Bulle d’or » qui devient pour longtemps la charte des privilèges nobiliaires.

 

Le prestige de la monarchie hongroise atteint son point culminant avec le règne de Mathias Corvin (1458 - 1490). « Fils du régent Jan Hunyadi, il fut appelé sur le trône par les représentants de la petite noblesse, inquiets du pouvoir grandissant des Magnats. Très influencé par les idéaux de la Renaissance, Mathias Corvin modernisa les structures du royaume et s’entoura d’artistes et d’humanistes qui donnèrent à la Hongrie un prestige inégalé. »

 

Son successeur Ladislas VI Jagellon (1490 - 1516) plus préoccupé par son royaume de Pologne, délaisse la Hongrie et laisse les Magnats reprendre du pouvoir.

 

1514, révolte paysanne réprimée dans le sang qui permet aux Magnats vainqueurs de soumettre les paysans aux lois du servage.

 

1526, retour de la menace ottomane. Bataille de Mohacs. Louis II Jagellon est tué dans la bataille laissant le trône sans héritier mâle.

Une partie de la noblesse appelle sur le trône Jan Zapolyai couronné le 10 novembre 1526. Mais la sœur du roi défunt, Anne Jagellon invoque des accords dynastiques et fait élire son époux l’archiduc Ferdinand à Presbourg le 17 décembre 1526. Il y a désormais deux rois en Hongrie.

 

«  La bataille de Mohacs vit également l’anéantissement de la haute noblesse hongroise dont les domaines tombèrent pour la plupart en déshérence. Les rares survivants bénéficièrent largement du redécoupage des territoires, au point que, au début du XVIIe siècle, l’ensemble des richesses du pays était détenu par trente ou quarante familles au plus. »

 

De même la Hongrie est partagée en trois zones :

 

  • Les territoires des Habsbourg au nord et à l’est (environ 1/3)

 

  • Les vilayets turques dans une large bande centrale.

 

  • La Transylvanie à l’est, dont le voïvode zapolyai était allié aux Turcs dans l’espoir de réunifier le royaume sous son autorité.

 

Durant la première moitié du XVIIe siècle, les possessions turques ne font que s’étendre. Les prises de Neuhausel et de Nagyvarod marquent les limites de l’expansion ottomane.

 

La Hongrie impériale était géographiquement et humainement morcelée et composite :

 

  • Transdanubie composée d’Allemands, de Croates, de Magyars.

 

  • Styrie composée de Magyars et d’Autrichiens

 

  • Sud de la Hongrie, ancienne Croatie.

 

  • Au nord et à l’est, la Haute-Hongrie, composée de Magyars, Slovaques et Ruthenes, mais aussi d’Allemands dans les villes.

 

« Face à un ensemble aussi complexe, les Habsbourg durent se résigner à pratiquer une politique de compromis et de négociations vis à vis des Turcs que des Hongrois eux-mêmes. »

 

Après 1529, une politique diplomatique habile permit à l’Autriche de rester en paix jusqu’en 1593. Mais parallèlement elle devait éviter de s’aliéner la noblesse hongroise, en particulier le prince de Transylvanie qui menaçait régulièrement de faire appel à l’alliance turque. Il faudra attendre l’affaiblissement de l’influence turque vers le milieu du XVIe siècle pour que le roi reprenne l’avantage.

 

Les Habsbourg éprouvaient d’autant plus de difficultés qu’ils avaient moins de partisans.

 

« La Hongrie sous influence impériale était pour une large part administrée de l’extérieur ce qui la rendait de facto incontrôlable et incitait les Magnats à se soustraire davantage à leurs devoirs de vassaux (….). Leur chance fut que que quelques familles catholiques favorables à l’Autriche (Esterhazy, Forgach, Bathyany, Palffy, Erdody entre autres) acquirent une influence considérable et inattendue eu égard à leur petit nombre. »

 

« Ainsi en recevant les couronnes de Saint-Wenceslas et de Saint-Etienne, les successeurs de Charles Quint héritaient de royaumes très indociles. Contrairement à ce qui se passait dans le reste de l’Empire, cette instabilité tenait plus à des traditions séculaires d’insoumission politique ou religieuse, qu’à l’apparition des conflits religieux de la fin du XVIe (…) On peut considérer que l’autorité impériale ne fut contestée en Allemagne de façon systématique qu’à partir de l’apparition des théories luthériennes et zwingliennes. En Bohême et en Hongrie, cette contestation avait été effective bien plus tôt, dès la formation de ces deux royaumes. »

 

« La révolte éclaterait sûrement lorsque deux conditions seraient réunies, d’une part lorsque la population se trouverait unie par un idéal commun (d’ordre religieux puisque les questions de foi étaient les plus aptes à animer les passions), d’autre part, lorsque serait élu un Empereur qui se mêlerait par trop des affaires de ces deux royaumes et qui empièterait sur leurs privilèges. La guerre de Trente ans naquit de la réunion soudaine de ces deux conditions, quand Bohémiens et Hongrois, en majorité protestants, firent front devant la Contre-Réforme et quand fut élu Ferdinand II, adversaire résolu des privilèges des princes et des Etats. »

 

Les cousins espagnols.

 

Durant plus d’un siècle, l’Espagne a pu compter sur les richesses fabuleuses des colonies d’Amériques. On estime l’arrivée des métaux précieux à plus de 200 tonnes.

 

Mais cette arrivée de richesses a eu des effets négatifs, en particulier dans l’agriculture qui régresse sensiblement. « L’Etat avait autorisé les propriétaires des troupeaux, regroupés en une puissante organisation (la Mesta), à occuper, moyennant de fortes redevances, les terres labourables abandonnées pour les transformer en pâtures. D’immenses territoires avaient été alors désolés par la transhumance des ovins. Cet appauvrissement du sol avait conduit les Espagnols à quitter encore plus nombreux le pays natal. De ce fait, la main d’œuvre était devenue rare et chère, provoquant une importante inflation au début du XVIIe siècle. »

 

L’équipement industriel étant insuffisant, l’Espagne est conduite à acquérir les produits manufacturés dont elle a besoin en France ou en Italie, provoquant ainsi une fuite de l’or.

 

Ces difficultés sont amplifiées par les guerres contre la France, puis à partir de 1567 contre les Provinces-Unies en révolte.

 

En 1609, l’expulsion des Morisques qui assuraient la plus grande part de la production artisanale et agricole du pays augmente encore les difficultés.

 

La santé économique de l’Espagne reposait aussi sur la qualité de sa marine. Mais celle-ci doit faire face aux attaques des corsaires anglais dans l’Atlantique. Le 8 août 1588 la destruction de « l’Invincible armada » met fin à la suprématie navale espagnole. « Le commerce maritime subit un préjudice considérable. Jamais Philippe III, et plus tard Philippe IV, ne parvinrent à redresser la situation. »

 

La lourdeur de l’administration et l’excès de centralisation posaient aussi des problèmes.

 

L’Espagne connut un bouleversement politique avec le changement de règne.

 

Philippe II qui « avait été un roi sombre, austère, qui avait compensé son manque de génie politique par un labeur incessant et une persévérance à toute épreuve (…). Il sut conquérir l’estime de ses sujets par sa piété, son humilité et un son sens profond de la famille. »

 

Philippe III, le fils de Philippe II « montra qu’il n’entendait pas s’absorber dans les tâches du gouvernement comme son père l’avait fait. Il montra plutôt sa frivolité, son goût pour les plaisirs et les distractions, et son dilettantisme en politique. Il préféra se reposer du fardeau du gouvernement sur les épaules de son favori, Don Francisco Gomez de Sandoval devenu duc de Lerme en 1599, un intrigant sans scrupules qui se fit rétribuer grassement par ceux à qui il sous-traita les charges. Philippe III fut un roi très dépensier dont la prodigalité, voire les gaspillages, furent aussi proverbiaux que la ladrerie de son père. »

 

Le duc de Lerne accentue la crise financière en autorisant à partir de 1599 la frappe de monnaie de billon, c’est-à-dire avec un alliage de cuivre, ce qui provoque la ruine de nombreux membres de la petite noblesse.

 

« Curieusement, Philippe III, qui se révéla incapable de juguler la crise intérieure du royaume, eut une vision des problèmes extérieurs plus claire que son père. » il entreprend de liquider deux conflits :

 

  • La querelle avec l’Angleterre en acceptant de reconnaître Jacques VI roi d’Ecosse comme souverain légitime d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier et avec la signature d’un traité de paix en 1604.

 

  • Reconnaissance de fait de l’indépendance des Provinces-Unies avec la conclusion d’une trêve de 12 ans le 9 avril 1609.

 

« Pour Philippe III et pour l’Espagne, cette trêve constituait une défaite diplomatique sans précédent car elle montrait la vanité des efforts consentis par le royaume pendant plus de quarante ans. Au moment où allait éclater la Guerre de Trente Ans, l’Espagne avait définitivement perdu son rang de première puissance de la chrétienté.

 

Les Pays-Bas.

 

Août 1566. Début de la révolte des Pays-Bas.

 

1567 Envoie de 20.000 hommes d’Italie sous la conduite du duc d’Albe.

 

« L’attitude intransigeante et souvent brutale du duc d’Albe acheva d’élargir le fossé entre les antagonistes. La guerre flamande devait durer plus de quatre-vingt ans puisqu’il n’y fut mis un terme officiel que par le traité de Westphalie. C’est-à-dire que tous les événements qui agitèrent les Pays-Bas durant cette période furent indissociablement liés à l’histoire de la Guerre de Trente Ans. »

 

Les massacres comme ceux d’Anvers, de Malines, de Haarlem, achevèrent de dresser les calvinistes contre les catholiques.

 

1573 Nomination de Luis de Requesens pour diriger les armées espagnoles.

 

Mars 1576. Décès de Luis de Requesens. Philippe II le remplace par son demi-frère Don Juan d’Autriche, vainqueur de la bataille de Lépante. « Lorsque Don Juan arriva au Luxembourg en novembre 1576, la situation était catastrophique. Non seulement Guillaume d’Orange avait restauré son autorité politique et militaire, mais les troupes espagnoles, non soldées et laissées à l’abandon s’étaient révoltées et avaient commis de nombreuses exactions. »

 

1er octobre 1578. Décès de Don Juan d’Autriche. Il est remplacé par Alexandre Farnese duc de Parme. « La situation aux Pays-Bas changea profondément. En plus de ses dons militaires, le duc de Parme possédait un sens aigu de la diplomatie. Le premier il comprit qu’on ne pourrait pas venir militairement à bout de l’opposition calviniste. Il chercha à reconquérir politiquement une partie des provinces du Sud. » cela débouche sur l’Union d’Arras qui voit officiellement le jour en janvier 1579.

 

23 janvier 1579. Les provinces protestantes du nord (Frise, Groningue, Gueldre, Hollande, Overijssel, Utrecht et Zélande) s’unissent pour former l’Union d’Utrecht qui marque la naissance des Provinces-Unies.

 

10 juillet 1584. Assassinat du Prince d’Orange à Delft par un fanatique comtois : Balthazard Gérards.

 

Pendant ce temps Alexandre Farnese réussit à reconquérir la majeure partie des territoires au sud du Rhin et de la Meuse, jusqu’à son rappel en 1588 par Philippe II pour qu’il prépare l’invasion de l’Angleterre qui débouchera sur la déroute de « l’invincible armada. »

 

Profitant de cette défaite et de l’affaiblissement de l’Espagne, les Provinces-Unies, conseillées par le jeune Maurice de Nassau, en profitent pour reconquérir une partie des territoires au sud et à l’est du Rhin.

 

1596 Reconnaissance officielle des Provinces-Unies par la France et l’Angleterre.

 

2 mai 1598. Signature du traité de Vervins. L’Espagne perd ses conquêtes du Nord de la France sauf Cambrai.

 

Août 1598. Philippe II cède le gouvernement des Pays-Bas à l’archiduc Albert d’Autriche futur époux de sa fille Isabelle.

 

6 mai 1598. Philippe II signe l’acte qui transforme les Pays-Bas en principauté souveraine au profit d’Albert et d’Isabelle, mais avec plusieurs conditions :

  • Les descendants mâles d’Albert et d’Isabelle ne pourraient se marier qu’avec le consentement du roi d’Espagne.

  • Les filles ne pourront épouser qu’un prince espagnol.

  • À la mort d’un des deux souverains, faute d’héritiers, les Pays-Bas reviendraient à la Couronne espagnole et seraient administrés directement par Madrid.

 

Désormais Espagne et Pays-Bas allaient suivre des destins indépendants « pour effacer les tensions que ces deux pays s’étaient mutuellement imposées depuis près d’un siècle et les archiducs furent les premiers à rechercher la paix ou une trêve de longue durée. »

 

24 avril 1607. Signature d’un premier armistice de 6 mois. Dès la conclusion de la trêve on assiste à un remarquable redressement économique.

 

« Artisans politiques de cette résurrection, les archiducs provoquèrent l’admiration et l’estime de nombreuses cours européennes pas seulement catholiques. »

 

Mais ardents catholiques, les archiducs publient un édit le 31 décembre 1609 qui expulse les non catholiques de l’archiduché. Il provoque l’émigration de l’a quasi-totalité des protestants vers les Provinces du Nord.

 

« Cependant, le renouveau économique, l’unité religieuse retrouvée et l’apparition d’un sentiment national ne suffirent pas à maintenir les Pays-Bas à l’écart de la guerre. Bien au contraire, ils devinrent en raison même de leur prospérité, et aussi de leur position géographique, la principale place d’armes espagnole contre la France, les Provinces-Unies et les protestants allemands. L’âge d’or des archiducs n’allait durer que le temps de la Trêve. »

 

Les cantons suisses

 

« Bien avant les Provinces-Unies, et d’une façon toute différente, les cantons suisses avaient symbolisé la résistance aux Habsbourg. Au prix de longues luttes contre l’Empereur, ils avaient obtenu dès le XIVe siècle un statut particulier unique dans toute l’Europe : ils s’étaient presque totalement affranchis de l’autorité des Habsbourg. »

 

Au XVIe siècle la Suisse est un foyer des plus actifs de la Réforme :

  • Zwingli.

  • Théodore de Beze

  • Pierre Viret.

  • Jean Calvin qui instaure une forme de Théocratie à Genève à partir de 1536.

 

Au début du XVIIe

  • Zurich, Bâle, Schaffhouse et Berne ne reconnaissent que le protestantisme.

  • Glans et Appenzell sont mixtes.

  • Les autres cantons sont uniquement catholiques.

 

À côté de ces 13 cantons se trouvent des territoires alliés :

  • République de Genève et de Mulhouse.

  • Évêché de Bâle.

  • Comté de Gruyère

  • Territoires abbatiaux de Saint-Gall.

  • Ligues grises (associations de communes presque indépendantes qui contrôlaient les passages vers le Tyrol, l’Italie au Sud et la Bavière au Nord.

 

« Le statut religieux de ces Etats était nettement plus flou et s’apparentait le plus souvent à celui des cantons où des territoires dont ils dépendaient. Malgré cette complexité, la Suisse offrait au début du XVIIe siècle un modèle d’équilibre et de tolérance. »

 

« Faute de suivre une politique commune, notamment en matière militaire, les cantons ne pouvaient se mettre collectivement à l’abri des puissances étrangères, de l’Empire en particulier, qu’en observant une stricte neutralité. Cela n’empêchait pas nombre de Suisses de grossir les rangs des troupes mercenaires à travers l’Europe. »

 

« Le statut neutraliste des cantons suisses et leur relative paix religieuse les maintinrent en marge de la guerre de Trente Ans (….) Mais la menace resta pendant ces trente années suffisamment grave pour que les Suisses prissent conscience de la nécessité de la création d’une armée fédérale. En 1647, un accord fédéral, le Defensional de Wil, institua un impôt spécifique pour l’entretien des troupes. Les Suisses surent rester neutres, mais profitèrent également de leur situation géographique pour ouvrir ou fermer, selon leur gré ou l’importance des dédommagements, les passages alpestres vers la France, l’Italie ou l’Allemagne. »

 

L’imbroglio italien.

 

Au début du XVIIe siècle, l’Italie des Habsbourg apparaît aussi morcelée que la Suisse, mais moins solide politiquement.

 

Philippe II d’Espagne contrôlait Naples, la Sicile, la Sardaigne, le Milanais et les protectorats de Gènes et de Toscane.

 

Tout ces domaines étaient considérés comme des sources de revenus et étaient pressurés d’impôts. Politiquement, ils subissaient la domination d’aristocrates et de patriciens hispanophiles qui se plaçaient en toute impunité au dessus de la loi commune.

 

La Sardaigne, sous contrôle espagnol depuis 1297, pauvre et peu peuplée, représente surtout un intérêt stratégique au cœur de la Méditerranée occidentale.

 

La Sicile était sous contrôle espagnol depuis le début du XVe siècle. C’était le plus grand grenier à blé de la Méditerranée. Mais les guerres africaines de Charles Quint et les raids musulmans avaient détruit le pays qui était en voie de désertification. De plus les paysans souffraient d’une très forte fiscalité. Les dernières révoltes dataient du début du XVIe siècle, faisant de la Sicile le plus sûr et le plus stable des domaines italiens du roi d’Espagne.

 

Le royaume de Naples connaissait les mêmes problèmes que la Sicile. C’était une des régions les plus pauvres d’Italie qui était incapable de nourrir sa population. L’Espagne en avait fait le réservoir le plus important de recrutement militaire. Mais le vice-roi ne contrôlait que le tiers du royaume qu’il soumettait à des impôts écrasants. Le reste était divisé en fiefs héréditaires où leurs propriétaires régnaient en souverains absolus.

 

Le Milanais était la plus riche des possessions espagnoles, qui procurait de grosses sources de revenus. Mais son intérêt était surtout stratégique. Avec ses châteaux et ses forteresses, c’était une des places les mieux défendues d’Europe, en particulier la ville de Milan. « Au milieu du couloir qui unissait la Lombardie à l’Autriche, la puissante cité était une étape indispensable pour les armées qui se dirigeaient vers la Valteline où les zones névralgiques de l’Europe alpine. » Milan était aussi sur la route qui menait les armées d’Italie vers la Franche-Comté puis l’Alsace et les Flandres.. » Le Milanais était aussi dirigé par un vice-roi qui connaissait les mêmes problèmes que les autres possessions espagnoles.

  • Noblesse arrogante et jalouse de ses privilèges.

  • Pauvreté du peuple.

  • Vénalité du clergé.

 

« Ainsi au cours du XVIIe siècle, les domaines italiens du Roi catholique furent marqués du sceau de la misère et de l’affaiblissement économique. »

 

Par contre en dehors de ses possessions, la monarchie espagnole exerçait une influence prépondérante dans les autres grands Etats de la péninsule italienne.

 

Le grand duché de Toscane, fief des Médicis, devait tolérer la présence de troupes espagnoles notamment sur les côtes et en particulier dans les Présides de Piombino, d’Orbetello et de l’île d’Elbe.

 

« La plupart des Etats italiens avaient le plus grand mal à se soustraire à la domination espagnole. Les petits duchés du nord de l’Italie , Modène, Mantoue, Parme, Ferrare, né pouvaient se défendre seuls et recherchaient suivant les circonstances, l’alliance de la France ou de la Savoie pour préserver une indépendance toute relative. Ils devenaient de ce fait l’enjeu permanent de luttes d’influence entre les grandes puissances alpines. Mais les autres Etats du Sud de l’Italie n’étaient guère plus autonomes. »

 

À Rome et dans les Etats pontificaux, les cardinaux espagnols pèsent sur les décisions papales par l’intermédiaire du Sacré Collège

 

Seuls deux Etats italiens ont su empêcher l’ingérence des Habsbourg dans leurs affaires :

 

  • La République de Venise qui contrôle la Vénétie, une partie de la Lombardie, une grande partie de l’Istrie et de la Dalmatie et quelques îles grecques.

 

  • La Savoie, mais elle doit signer le 17 janvier 1601, le traité de Lyon qui lui fait perdre, au profit de la France, la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. Ce traité déplace le centre de gravité du duché vers l’Italie, le duc allant s’installer à Turin.

 

16 avril 1610. Traité de la Brussol entre la France et la Savoie. Le duc de Savoie s’engage à monter une expédition militaire contre Milan avec l’appui du duc de Lesdiguieres. L’assassinat de Henri IV met un terme à ce projet.

 

« A travers la situation de la Savoie et du Piémont, on s’aperçoit que la France agissait désormais en Italie comme elle le faisait en Allemagne, en préparant une confédération des petits Etats pour lutter contre l’influence des Habsbourg. Le ministre des Affaires étrangères, le duc de Villeroy, suivait en cela les grands projets de son défunt maître Henri IV. L’Italie allait redevenir un des principaux enjeu de la lutte séculaire entre la France et l’Empire, tout comme elle l’avait été au début du XVIe siècle. »

 

Les marches fidèles : Alsace, Lorraine, Franche-Comté.

 

Alsace.

 

843. Traité de Verdun. L’Alsace est rattachée à la Lotharingie.

 

870 Traité de Meersen. L’Alsace est attribuée à Louis le Germanique.

 

925. L’Alsace est réunie au royaume de Germaine par Henri Ier Hohenstaufen.

 

L’Empereur Lothaire III divise l’Alsace en deux landgraviat.

  • Le landgraviat de Haute Alsace revient en 1125 à la maison des Habsbourg.

  • Le landgraviat de Basse-Alsace revient à la famille de Hunebourg puis aux seigneurs de Werd.

 

1273. Rodolphe de Habsbourg pour récompenser Strasbourg de sa fidélité lui octroie le statut de ville libre d’Empire.

 

« A l’exemple de Strasbourg, les villes impériales alsaciennes, qui avaient déjà obtenu des Hohenstaufen le droit de se fortifier, cherchèrent à accroître leurs privilèges et d’obtenir « l’immédiateté » qui leur donnerait accès à la Diète. »

 

1379. Pacte d’assistance mutuelle de la Décapole (Haguenau, Colmar, Obernai, Sélestat, Wissembourg, Kaysersberg, Rosheim, Mulhouse, Turkheim, Munster). Ces villes alsaciennes signent un pacte qui « ayant été membres du Saint-Empire Romain dès l’origine, les villes sont déterminées à rester pour toujours inséparablement unies et attachées à l’Empire et à ne jamais consentir à se laisser engager ou aliéner d’une manière quelconque. Si quelque seigneur s’avise de les attaquer ou de porter atteinte à leur liberté et particulièrement au privilège de non-aliénation, elles se porteront toutes un secours réciproque et aucune ville en particulier n’aura le droit de contracter des engagements privés sans l’agrément des autres villes. »

 

« La prospérité et l’émancipation des villes permirent aux corporations d’acquérir une primordiale dans la vie politique alsacienne, rejetant du même coup dans l’ombre les nobles et les patriciens héritiers du vieux système féodal. »

 

Mais cette prospérité attire la convoitise de la France à partir du XIVe siècle.

 

« A partir de 1520, dans tout le monde rhénan, depuis l’Alsace jusqu’en Souabe, en Thuringe et en Franconie, les soulèvements protestants prirent une ampleur considérable (….) Les « Rustauds » réclamaient la sécularisation des biens du clergé à leur profit et l’abolition des charges fiscales. Au printemps de 1525, profitant de ce que la noblesse allemande se trouvait en Italie pour prêter main forte à Charles Quint contre le roi de France, les paysans déclenchèrent une insurrection généralisée depuis les Vosges jusqu’en Bavière. » En Alsace prise de Saverne, Marmoutier, Neuviller, Brumath.

 

Appelé à l’aide par l’évêque de Strasbourg, intervention du duc Antoine de Lorraine.

 

17 mai 1525. Les mercenaires lorrains anéantissent le mouvement révolutionnaire en massacrant plus de 16.000 paysans qui avaient accepté de se rendre contre la vie sauve. « La répression y fut si violente qu’elle dissuada pour plusieurs siècles les paysans de reprendre les armes, ce qui explique en partie la relative passivité du monde rural allemand pendant la guerre de Trente ans. »

 

Pour leur part, les villes alsaciennes ne s’étaient pas jointes au mouvement ce qui les mit à l’abri de la répression impériale et leur prit de poursuivre leur mouvement vers la Réforme. A Strasbourg, Martin Bucer (1491-1552) s’impose comme le chef de file des prédicateurs protestants et donne même à la Réforme un aspect original, puisque, contrairement à Luther, il proclama bien haut son opposition à la politique centralisatrice de l’Empereur. »

 

1592. « Guerre des évêques » à Strasbourg. Lors de l’élection d’un nouvel évêque les chanoines protestants élisent un adolescent de 16 ans, le margrave Jean Georges de Brandebourg, alors que les chanoines catholiques choisissent le cardinal Charles de Lorraine déjà évêque de Metz. La France intervient dans le conflit qui se termine par le traité de Haguenau le 22 novembre 1604. Jean Georges de Brandebourg accepte de retirer sa candidature contre des avantages financiers et des garanties pour les chanoines protestants. « Ce conflit apparemment anodin, eut deux conséquences importantes : la ville de Strasbourg ruinée par les dépenses militaires, perdit sa prépondérance au sein du mouvement protestant ; et surtout les Alsaciens impressionnés par l’impartialité de la médiation d’Henri IV témoignèrent à la France une estime qui devait influencer la politique de « protection » de Louis XIII et de Richelieu. » »

 

Lorraine.

 

843. Partage de Verdun. La Lorraine est attribuée à Lothaire.

 

959. L’Empereur Lothaire III procède à une partition du pays :

  • Duché de Basse-Lorraine au nord (régions comprises entre l’embouchure du Rhin et le massif ardennais) est plus tourné vers la mer du Nord ce qui le fait échapper rapidement à l’influence impériale. Au XIIe siècle il est rattaché au domaine du duc de Brabant et son destin sera désormais lié aux Pays-Bas.

  • Le duché de Haute-Lorraine au Sud reste attaché à l’Empire et à l’Europe continentale. Au milieu du XIe siècle, la dignité ducale est attribuée à Gérard de Châtenois. Mais la maison ducale ne put empêcher le développement de principautés rivales. 

  • Comté de Luxembourg fondé par Sigefroi de Hainaut au début du Xe siècle (duché en 1354)

  • Comté de Vaudémont fondé en 1070 par Gérard frère cadet du duc Thierry II.

 

Pour contrebalancer l’influence des seigneurs laïcs, les empereurs s’appuient sur l’Eglise et donnent des droits comtaux aux évêques sur leurs diocèses.

 

« L’histoire lorraine médiévale est pleine de luttes entre les princes et les évêques. »

 

Parallèlement la lorraine subit l’influence grandissante de la France.

 

1301. Philippe le Bel obtient l’hommage du comte Henri III de Bar, vassal du duc de Lorraine, pour ses domaines situés sur la rive gauche de la Meuse. Ils formeront le « Barrois mouvant ».

 

1389. Conclusion d’un traité entre le roi Charles VI et l’évêque de Verdun. Les deux signataires deviennent co-seigneurs de la ville.

 

« Au XVe l’union de René d’Anjou, duc de Bar, avec Isabelle de Lorraine, fille du duc Charles II, puis de Yolande, fille du duc René et de Ferry, fils du comte Antoine de Vaudémont, préparèrent l’unification de la Lorraine, du Barrois et du comté de Vaudémont. »

 

Vers la fin du XVe, la menace devient bourguignonne avec les visées de Charles le Téméraire. Mas sa mort devant Nancy le 5 janvier 1477 stoppe ses projets. « Le soulèvement unanime des habitants, puis la défaite et la mort du Téméraire provoquèrent la première prise de conscience de la nationalité lorraine, exaltée peu après dans la nancéien, long poème épique en latin de Pierre de Blarru, à la gloire de la maison ducale victorieuse. »

 

1523. La Lorraine interdit la religion réformée. Les prédicateurs sont poursuivis.

 

20 août 1542. Traité de Nuremberg. En remerciement de son action dans la répression du mouvement des Rustauds, enn 1525, le duc Antoine, obtient de Charles Quint que la Lorraine devienne un duché libre et indépendant sous la protection de l’Empereur.

 

Mais la Lorraine redevient un enjeu entre les Valois et les Habsbourg.

 

1552. Henri II de France occupe les évêchés de Metz, Toul et Verdun.

 

Le règne de Charles III (1559-1608) permit au duché « d’acquérir une cohésion et une stabilité qui le maintinrent à l’écart des guerres de religion qui déchiraient l’Europe. »

 

Charles III met en place d’importantes réformes administratives :

  • Création de plaids annaux, assemblées villageoises annuelles au cours desquelles les habitants d’une commune élisent, maires, échevins, gardes forestiers et champêtres.

  • Création à Saint-Mihiel d’une cour permanente, véritable parlement de Lorraine.

  • Création d’une armée permanente composée surtout de mercenaires étrangers. « Ils joueront un rôle majeur aux côtés des forces impériales pendant la guerre de Trente Ans. »

  • Défenseur zélé de la cause catholique, il fit la chasse aux sorcières (près de 5000 personnes envoyées au bucher en quelques décennies.

 

«A la mort de Charles III, survenue le 14 mai 1608, la situation matérielle des paysans lorrains s’était légèrement améliorée, le pays avait gagné en cohésion et vécu à l’abri des guerres. Le nouveau duc Henri II, déjà âgé de 44 ans, cueillit sans éclat les fruits du patient labeur de son père. Moins politique, Henri II ne sut pas détourner les sombres nuages qui s’amoncelaient autour de son duché lequel devint à partir de 1622 la proie des hordes dévastatrices. »

 

Franche-Comté.

 

A l’origine la région est rattachée à la dynastie burgonde.

 

1032. Disparition de la dynastie burgonde. L’ensemble passe aux mains de l’empereur Conrad II.

 

1225. Philippe le Bel achète la Comté pour en faire un apanage pour son fils Philippe le Long époux de Jeanne de Bourgogne fille du dernier comte Othon IV.

 

1318. Jeanne de France, fille de Philippe le Long et de Jeanne de Bourgogne épouse le duc Eudes de Bourgogne. « Les destins de la Comté et de la bourgogne se confondirent à nouveau pour plusieurs siècles. »

 

Vers 1300 la comté est divisée en trois bailliages :

  • Amont (Gray)

  • Aval (Salins)

  • Milieu (Dole)

 

1477. Mariage de Marie de Bourgogne fille de Charles le Téméraire et de l’archiduc Maximilien d’Autriche. « Les Habsbourg avaient désormais partie liée dans les affaires bourguignonnes. »

 

1482. Décès de Marguerite de Bourgogne. La Comté échoie en dot à la jeune Marguerite d’Autriche (âgée de 12 ans) fille unique du futur empereur Maximilien Ier promise au dauphin Charles fils de Louis XI.

 

1491. Charles VII renvoie sa foncée pour épouser Anne de Bretagne qui devait épouser Maximilien devenu veuf. « La double offense française fut d’autant plus ressentie par le Habsbourg que Charles VII avait eu l’indélicatesse d’oublier de restituer la dot comtoise. Aussitôt, Maximilien d’Autriche avait pénétré en comté et infligé en janvier 1492 à Dourmon, près de Salins, une cuisante défaite aux troupes françaises du gouverneur Baudricourt. »

 

24 mai 1493. Traité de Senlis. La France restitue la dot de Marguerite d’Autriche.

 

1556. La Comté quitte le giron de l’Autriche pour celui de l’Espagne.

 

1595. La guerre entre la France et l’Espagne remet la comté dans le conflit.

 

2 mai 1598. Traité de Vervins.

Bien que très désavantageux pour la France, ce traité ne remet pas en cause la domination espagnole sur la Franche-Comté. Philippe II donne la Franche-Comté à sa fille Isabelle-Claire-Eugénie avec les Pays-Bas et le Charolais. Son époux et l’archiduc Albert d’Autriche.

Fin 

 



20/11/2024
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