Sacchi Volume 1 Chapitre 4. L'Europe des passions (NDL)

Chapitre 4. L’Europe des passions.

 

 

Les Provinces-Unies

 

« Naguère partie intégrante du patrimoine des Habsbourg, les Provinces-Unies avaient créé par leur sécession un des évènements les plus dramatiques de l’histoire de la maison d’Autriche (…) Les pays du Nord avaient connu un essor économique extraordinaire alors que les provinces méridionales avaient été ruinées par la guerre, les pillages, le blocus d’Anvers. L’insolente prospérité des Provinces-Unies, au demeurant mal répartie, dissimulait cependant mal les tensions intérieures de la jeune fédération. »

 

  • Chaque province conserve ses propres lois et privilèges ainsi que sa propre langue.

 

  • Disparité religieuse des provinces du Nord (au milieu du XVIIe siècle, pas moins de 10 religions différentes possédaient des lieux de culte à Rotterdam)

 

  • Disparité économique avec une très grande richesse en Hollande et Zélande. La guerre contre l’Espagne avait enrichi les provinces industrialisées et appauvri les régions plus rurales.

 

  • Le stathouder, héritier des anciens gouverneurs militaires impériaux, était uniquement chargé de la défense du pays et commandait la flotte et l’armée de chaque province.

 

1584. Décès de Guillaume le Taciturne de la maison d’Orange Nassau. Il n’agit pu mener à bien ses deux objectifs :

  • Chasser définitivement les Espagnols.

  • Imposer héréditairement sa dynastie.

 

Son deuxième fils, le comte Maurice de Nassau est stathouder de Hollande, Zélande, Gueldre Overiyssel et Utrecht.

 

Son neveu, Guillaume Louis est stathouder de Frise, Groningue et Drenthe.

 

« L’attachement profond du peuple aux principes républicains les empêchait toutefois d’envisager à leur profit une monarchie absolue de type français ou espagnol : leurs droits et leurs pouvoirs ne pouvaient être que le résultat d’un compromis, d’un contrat social, avec le peuple, faute de quoi l’Union réalisée à Utrecht eut éclaté immédiatement. »

 

Du fait de la croissance économique les villes étaient devenues les principaux centres de décision du pays. « Les cités marchandes étaient devenues comme autant de petites républiques bourgeoises, gouvernées par des conseils de « régents ». Elus par une minorité opulente, parvenus aux portes de l’aristocratie, attachés au calvinisme et à ses implications républicaines, ces édiles étaient les vrais maîtres de l’administration et de la justice locale. »

 

2000 régents représentant 57 villes siégeaient dans les différents Etats provinciaux qui avaient des pouvoirs étendus en matière d’impôts, de réglementation commerciale et d’administration urbaine. A la tête de chaque province, le Pensionnaire exerçait une influence prépondérante grâce à un corps de fonctionnaires locaux.

 

Les Etats provinciaux déléguaient des représentants auprès des Etats généraux, assemblée fédérale suprême qui ne comptait pas plus d’une quarantaine de membres. Ils débattaient des problèmes collectifs de défense et de diplomatie et intervenaient notamment dans le commerce maritime extérieur par le biais des compagnies qu’ils avaient créées.

 

Le parti orangiste était « opposé à une suspension d’armes qui eut fatalement entraîné une dévalorisation de la charge stathoudérale. Il était soutenu par le clergé calviniste qui redoutait que la trêve obligeât à faire des concessions aux catholiques. De même, les Etats de Zélande, qui prospéraient grâce au blocus d’Anvers et à la piraterie aux dépens de l’Espagne étaient favorables à la poursuite des hostilités. »

 

Par contre « les Etats de Hollande qui supportaient le plus gros de l’effort de guerre, puisqu’ils payaient plus d’impôts que toute autre province, réclamaient la fin immédiate des combats. »

 

Cet épuisement financier et militaire amena à la conclusion de la trêve de Douze ans.

 

« Le souci de l’expansion maritime était un des rares points d’entente entre les différents partis politiques (….) Pour les partisans du stathouder, la conquête de nouveaux marchés passait d’abord par le contrôle militaire de territoires ou comptoirs (….). Les bourgeois hollandais, quant à eux misaient davantage sur l’art de la concurrence commercial, dont ils étaient effectivement passés maîtres. »

 

« Avant l’expiration de la Trêve de Douze ans, les Hollandais avaient préparé des expéditions militaires contre les établissements espagnols et portugais. Dès août 1619, les Etats généraux financèrent la construction d’une flotte destinée à attaquer les convois d’argent du Pérou. La Compagnie hollandaise des Indes orientales (VOC) fut également autorisée à constituer sa propre armée. Des garnisons s’installèrent alors à Arguim sur la côte africaine, à Pulicat, sur la côte orientale de l’Inde, et à proximité de l’embouchure de l’Amazone. Non contents d’avoir privé les Habsbourg d’une des parties les plus prospères de leurs domaines continentaux, les Hollandais attaquaient désormais leur empire colonial. La guerre de Trente Ans allait franchir les mers. »

 

Le redressement français.

 

A l’aube du XVIIe siècle, la France commence juste à retrouver une place prépondérante en Europe grâce au raffermissement du pouvoir royal par Henri IV et au rétablissement de la paix civile (Edit de Nantes), ce qui permet une reprise économique importante.

 

Dans sa politique extérieure, Henri IV poursuivi une politique réaliste qui ne fut pas toujours résolument anti-espagnole.

 

Le traité de Vernis met fin aux entreprises belliqueuses de Philippe II et renforce le prestige d’Henri IV en Europe. « Cependant le roi de France avait compris que ce traité, qui était en quelque sorte la revanche de celui de Cateau-Cambresis que Philippe II avait imposé à Henri II en 1559, ne suffisait pas. Il fallait le consolider par une paix durable avec l’Espagne. »

 

Le règne de Philippe III s’annonçait plus pacifique que celui de son père.

 

Parallèlement Henri IV attachait une grande importance à la situation en Allemagne et aux Pays-Bas car durant tout le XVIe siècle, la France avait été prise en tenaille entre l’Espagne et l’Empire et Henri IV tenta de desserrer cet étau. « Pour cela, il essaya de rassembler tous les Etats et et principautés qui se sentaient menacés par la Maison d’Autriche. Mais déception des princes protestants de la conversion d’Henri IV au catholicisme.

 

La querelle de l’évêché de Strasbourg est une dispute entre l’un des fils de l’Electeur de Brandebourg et Charles de Lorraine évêque de Metz. Henri IV, prudent, ne soutien personne mécontentant à la fois les catholiques extrémistes de France et les Protestants allemands.

 

Une autre raison de mécontentement des princes allemands est le non remboursement des dettes contractées par Henri IV en Allemagne afin de financer ses armées lors de sa guerre contre la Ligue.

 

« Les princes allemands considéraient avec beaucoup de circonspection l’accession du Béarnais au trône de France. Celle-ci se transforma en réprobation lorsque la politique de rapprochement avec l’Espagne fut engagée. Exaspérés, ils favorisèrent alors le complot du duc de Bouillon, qui lui au moins, n’avait pas renié ses attaches protestantes. »

 

« Déçu par l’attitude des protestants allemands, Henri IV cherchait de nouveaux alliés. Dans toute l’Europe, il essayait de convaincre les Etats et les Princes de rentrer dans une sorte de grande ligue internationale confédérée sous son autorité. »

 

Conflit avec la Savoie.

 

Profitant des difficultés intérieures de la France sous Henri III, le duc de Savoie, Charles-Emmanuel avait occupé le marquisat de Saluces. Henri IV fait envahir la Savoie par son armée ce qui débouche sur le traité de Lyon le 17 janvier 1601. Le duc de Savoie perd la Bresse et le Buggy, mais conserve le marquisat de Saluces.

 

Décembre 1602. Echec d’une attaque de Genève par le duc Charles-Emmanuel. Il doit signer le traité de Saint-Julien le 21 juillet 1603 promettant de ne plus attaquer la ville.

 

« Charles-Emmanuel comprit que l’équilibre européen était prêt à basculer en faveur de la France, aussi accepta-t-il la médiation de Lesdiguière, grâce auquel fut signé le 16 avril avril 1610 le traité de Brussol qui scellait la réconciliation franco-savoyarde. Henri IV s’engageait à fournir une armée de 16.000 hommes au duc afin de lui permettre d’envahir le Milanais. Dans le même temps était conclu le projet de mariage entre Victor-Amédée fils ainé du duc de Savoie et Chrétienne de France soeur cadette du Dauphin. »

 

Dans ses relations avec les Provinces-Unies, Henri IV suivit l’avis général qui était contre une alliance.

  • Nicolas de Villeroy était favorable à l’Espagne.

  • Sully trouvait le coût trop élevé.

 

Privées de toutes protections, les Provinces-Unies doivent négocier avec l’Espagne. Le roi de France demande à Jeannin de servir d’intermédiaire dans les négociations. Il suggère alors aux deux parties, incapables de faire la paix, de conclure une trêve qui débouche sur la trêve de 12 ans signée en janvier 1609. « Henri IV peut légitimement se prévaloir d’un nouveau succès diplomatique. »

 

La succession d’Elisabeth Iere.

 

Au début du XVIIe siècle, l’Angleterre commence juste à jouer un rôle dans les relations internationales. Son premier handicap est la faiblesse de sa population (5 millions d’habitants pour 18 millions en France). Les villes anglaises ne sont que de gros bourgs (Londres 50.000 h pour 300.000 à Paris). Par contre fort développement du commerce grâce à une importante expansion maritime.

 

Le problème le plus grave qui se posait était d’ordre politique. La mort d’Elisabeth Iere (3 avril 1603) avait laissé un grand vide, son successeur Jacques Ier n’étant pas au niveau des responsabilités qui allaient être les siennes. Il considérait que les prérogatives du souverain étaient inaliénables et ne pouvaient être remises en cause par le Parlement, ce qui provoqua de vives protestations de la part des Puritains de l’Eglise presbytérienne. Jacques Ier préféra s’appuyer sur l’Eglise anglicane dont il était le chef constitutionnel et dont il pouvait nommer les évêques.

 

Autre sujet de mécontentement des puritains, le rapprochement entre l’Angleterre et l’Espagne (1604), les Anglais ayant préféré le renouvellement de l’Alliance avec la France en 1603.

 

« On croyait que la paix avec l’Espagne et les projets religieux du roi rencontreraient la faveur des catholiques. En réalité ces derniers n’étaient guère plus rassurés que les presbytériens. Après avoir constaté que Jacques Ier contrairement à ce qu’ils avaient espéré n’était pas mieux disposé à leur égard que l’avait été Elisabeth Iere, ils se lancèrent dans l’opposition au Stuart. Celle-ci déboucha bientôt sur le fameux complot des poudres. »

 

Autre problème, l’important déficit financier laissé par Elisabeth Iere.

 

Rivalités autour de la Baltique.

 

« En voulant rester à l’écart des querelles continentales, l’Angleterre se détournait de la mer du <nor et de la Baltique qu’elle avait pourtant cherché à contrôler pendant tout le XVIe siècle. En mer du Nord, les Hollandais furent les grands bénéficiaires de l’effacement anglais tandis que sur la Baltique, la Suède et le Danemark purent poursuivre sans intervention extérieure leur querelle séculaire. »

 

Ces deux royaumes considéraient que leur expansion économique passait par la conquête de nouvelles villes en Allemagne du Nord afin de faciliter les échanges avec l’Europe centrale et méridionale.

 

Le Danemark qui contrôlait la péninsule formée par le Jutland, le Slessvig, les îles qui forment le Danemark actuel, l’Islande, la Norvège, les provinces méridionales de la Suède (Scanie, Blekinge, Hollande), les îles de Bornholm et de Gotland, le duché de Holstein, était le pus fort des deux royaumes. Mais il manquait de ports sur les côtes d’Allemagne du Nord et de Pologne.

 

Le véritable essor du commerce danois en Baltique a lieu sous le règne de Frédéric II (1559-1588) qui développe une vaste politique de construction navale.

 

La Suède qui incluait la Finlande et le Nord de l’Estonie devint réellement indépendante en 1523 avec l’accession sur le trône de Gustave Wasa qui impose définitivement le luthéranisme comme religion d’Etat.

 

« Cet évènement changea les rapports de force sur le bord de la Baltique car le développement économique et politique du nouveau royaume ne pouvait se faire qu’au détriment des intérêts danois, polonais ou même russes. »

 

  • Guerre de Sept ans (1563-1570) entre la Suède, le Danemark et la Pologne. La Suède et le Danemark épuisés concluent la paix de Stettin.

    • Les Suédois obtiennent l’exemption du péage sur le Sund pour leurs navires.

    • Les Danois conservent les provinces de Halland et de Scanie.

 

  • 1592. Election de Sigismond III, roi catholique de Pologne, au trône de Suède, ce qui provoque une vive réaction parmi les protestants. Les Luthériens suédois choisissent comme chef Charles de Sudermanie oncle de Sigismond qui s’impose après une courte guerre contre son neveu. Battu à la bataille de Stangebro, Sigismond III regagne la Pologne où il prononce le rattachement de l’Estonie à la Pologne.

 

  • 1600. Charles de Sudermanie lance une campagne qui lui permet de s’emparer de la Livonie à l’exception de Riga.

 

  • 1604. Charles de Sudermanie se fait proclamer roi de Suède sous le nom de Charles IX. Il entreprend alors de faire de la mer Baltique, un grand lac suédois.

 

  • 27 septembre 1605. Victoire polonaise sur les Suédois à Kirchholm.

 

  • 1611. Débarquement de troupes danoises sur l’île suédoise de Geland. Ils assiègent puis s’emparent de la puissante forteresse de Kalmar.

 

  • 10 novembre 1611. Décès du roi de Suède Charles IX. Son fils Gustave-Adolphe lui succède. Il est âgé de 17 ans.

 

  • 1612. Prise d’Elfsburg (sur les côtes de Gothie occidentale) par Christian IV de Danemark.

 

  • 20 octobre 1613. Paix de Knäröd. Le Danemark accepte de rendre Kalmar et Elfsburg contre la somme de 1 million de couronnes payable en 6 ans. « A partir de 1613, les relations entre les deux royaumes financièrement épuisés n’évoluent guère, chacun cherchant les moyens d’accroître son influence sur les rives orientales et méridionales de la Baltique. La guerre avait fait place à la concurrence. »

 

De son côté, la Russie en proie à des difficultés cherche un nouveau tsar. Elle offre la couronne au duc Charles Philippe Wasa, frère cadet de Gustave-Adolphe. Mais las d’attendre une réponse suédoise, le zemski sobor (Etats généraux russes) rassemblé à Moscou, choisit Mikhail Fedorovitch Romanov.

 

  • 1615. Arrivée de Gustave Adolphe à Novgorod. Il entame une campagne militaire où il révèle ses talents de stratège. « Ces succès immédiats établirent la renommée du jeune roi de Suède à travers l’Europe. »

 

  • Février 1617. Signature de la paix de Stolbova entre la Suède et la Russie. La Suède obtenait une indemnité de guerre de 500.000 rixdaels, les forteresses de Kexholn, Noteborg, Ivangorod, Jania et Kapooria, l’Ingrie et la Carélie orientale. Cela lui permettait d’assurer la liaison avec l’Estonie et coupait complètement la Russie de la Baltique. En contrepartie la Suède restituait Novgorod et renonçait à toute prétention au trône moscovite.

 

Peu à peu la Baltique devenait un lac suédois et la future conquête de la Prusse était implicitement inscrite dans le traité de Stolbova.

 

« Désormais le souverain suédois ne pouvait plus se désintéresser des problèmes de l’Empire (…) L’influence de la Suède en Allemagne grandissait de façon spectaculaire pour des raisons optiques et religieuses, mais aussi à cause du développement des échanges commerciaux, consécutivement à l’implantation suédoise en Livonie. Toutes ces raisons allaient faire du roi de Suède un des principaux protagonistes de la guerre de Trente ans. »

 

Mais le roi du Danemark se devait également d’intervenir dans les affaires de l’Empire. Christian IV étant suzerain du duché de Holstein, cela lui permettait de siéger à la Diète avec le titre de prince d’Empire.

 

« La longue rivalité qui avait opposé le Danemark et la Suède sur les eaux de la Baltique se transposa peu à peu en Europe continentale et dans l’Empire. Ces deux royaumes luthériens apportent leur soutien aux mêmes protestants allemands contre l’empereur. Pourtant, tout en se situant dans le même camp, ils ne cessèrent de rivaliser aux fins d’accroitre leur propre influence. Cette concurrence sournoise fut en partie la cause de la prolongation de la guerre de Trente Ans. Unis, les rois de Suède et du Danemark auraient pu abréger le conflit ; rivaux, ils le prolongent jusqu’à l ‘épuisement et gâchèrent les chances de succès des protestants allemands.

 

Pologne et Moscovie.

 

Au XVIe siècle, prépondérance de la Pologne qui se composait de la Grande et de la Petite Pologne et s’étendait, au Nord jusqu’en Livonie et au Sud jusqu’à la Moldavie.

 

1569. Rattachement du duché de Lithuanie et des territoires ukrainiens au royaume de Pologne.

 

La prospérité économique reposait sur l’importance de ses productions céréalières et sur l’activité de ses ports.

 

Après un déferlement du protestantisme sur la Pologne, le catholicisme soutenu par la royauté avait reconquis la majorité du pays à la fin du XVIe.

 

« A la mort du roi Sigismond II, dernier représentant de la dynastie des Jagellon, la situation s’aggrava soudain. Jusqu’alors, une minorité de grands seigneurs terriens, palatins et magnats, élisait le roi en acceptant la transmission héréditaire de la couronne. Dorénavant, les représentants de la noblesse rurale, petits propriétaires et hobereaux, qui constituaient la szlachta revendiquèrent le droit à l’élection du souverain. La szlachta obtint gain de cause et tous les nobles furent admis à l’élection royale. Le pouvoir monarchique sortit affaibli. »

 

« Face à la faiblesse du roi, la Diète et les assemblées de chaque province (piétines) détenaient la réalité du pouvoir et leurs membres omnipotents tentaient d’en tirer des avantages politiques et financiers. L’impuissance du monarque et l’anarchie au sein de la Diète rendaient la Pologne très fragile, en un temps où Russes et Turcs revendiquaient de plus en plus fortement les territoires méridionaux et l’Ukraine.

 

19 février 1587. Election de Sigismond III au trône de Pologne. Son adversaire malheureux, l’archiduc Maximilien de Tyrol, troisième frère de l’Empereur contesta cette élection par les armes. La capture de l’archiduc par la Pologne mit fin aux ambitions des Habsbourg sur la Pologne.

 

Après la victoire de Kirchholm (27 septembre 1605), Sigismond III prépare une nouvelle offensive, mais la recherche d’une alliance avec les Habsbourg provoque la révolte de la noblesse polonaise. Sigismond III préfère se réconcilier avec sa noblesse et confirmer les libertés et privilèges de la noblesse. Mais cela l’empêche de mener sa campagne en Suède.

 

Parallèlement au conflit entre la Pologne et la Suède, Sigismond III avait décidé d’intervenir dans le Grand-duché de Moscovie où régnait la plus totale anarchie.

 

En Moscovie, début des troubles en 1584 au décès d’Ivan IV le Terrible. Son fils, Fedor Ivanovitch, faible, ne put empêcher son beau frère Boris Godounov de prendre l’ascendant sur lui et de se faire élire Tsar à sa mort en 1598.

 

Mais dès son arrivée au pouvoir, Boris Godounov doit faire face à de graves révoltes à cause de récoltes désastreuses qui provoquèrent des famines.

 

Un faux Dimitri, fils légitime de Fedor Ivanovitch, apparaît et fédère les oppositions poussant Boris Godounov à fuir puis à disparaître quelques semaines plus tard.

 

Le rapprochement du faux Dimitri avec la Pologne et la papauté, provoque une nouvelle révolte. Un prince, Vassili Chouiski prend la tête de la révolte et, le 17 juin 1606 s’empare du Kremlin. Il fait défenestrer le faux Dimitri.

 

Ne pouvant faire face aux difficultés, Chouiski demande du secours aux Suédois et aux Anglais, ce qui relance les révoltes.

 

Sigismond III de Pologne profite de ces difficultés pour intervenir militairement.

 

4 juillet 1610. Bataille de Kluszyn. Défaite des troupes russes de Chouiski qui provoque un soulèvement de la population moscovite et oblige Chouiski à abdiquer.

 

Le trône devenu vacant, Sigismond III convoque une assemblée de foyards qui accepte de reconnaître son fils Ladislav comme leur nouveau Tsar et c’est ainsi qu’une armée polonaise peut faire son entrée à Moscou.

 

Le comportement de l’armée polonaise provoque un soulèvement de la population de Moscou en mars 1611 obligeant la garnison à se réfugier dans le Kremlin.

 

Malgré la prise de Smolensk le 3 août 1611 après 18 mois de siège et le sauvetage de la garnison de Moscou, Sigismond III n’arrive pas à contrôler un mouvement qui s’étend à toutes les couches de la population qui se donnent des chefs en particulier Kousna Minime, marchand de viande en gros, ou le comte Dimitri Pojarski.

 

Mars 1612. Offensive russe sous le commandement de Minime et de Pojarski contre les Polonais. Pojarski signe un accord avec le général de la Gardie qui commande la garnison suédoise de Novgorod puis avec les Cosaques de Troubetskoi lui assurant la neutralité de ces troupes.

 

22 octobre 1612. La milice de Minime et les Cosaques ralliés pénètrent dans les faubourgs de Moscou, provoquant la reddition des troupes polonaises.

 

Janvier 1613. Réunion à Moscou d’un important zenski Sobor (plus de 50 villes, les membres du clergé, de la noblesse, les marchands, les cosaques de Troubetskoi) pour nommer un. Nouveau Tsar. Les princes étrangers sont exclus et c’est Mikhail Romanov, fils du métropolite Philarète, âgé de 17 ans, qui est élu. Les Romanov s’installaient pour trois siècles sur le trône de Russie.

 

« Mikhail Romanov comprit que la restauration du pouvoir du tsar passait par une pacification générale. Aussi fut-il conduit à négocier avec chacun de ses ennemis. »

 

1617. Traité de Stolbova entre la Russie et la Suède.

 

3 janvier 1619. Trêve de Diwilin entre la Russie et la Pologne. Malgré leur défaite, la Pologne obtient la ville de Smolensk, les territoires de Sévérie et de Tchernigov. Mais la paix ne sera signée en 1634.

 

« Tournant le dos à l’Europe et à l’Eglise romaine, la Moscovie allait poursuivre son redressement à l’écart de la guerre de Trente Ans. »

 



20/11/2024
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