Winter (J). Volume 1 Chapitre 3. 1915 : Enlisement (NDL)
CHAPITRE 3. 1915 : ENLISEMENT
Stéphane Audoin-Rouzeau.
« C'est au cours de l'année 1915 que les Français ont baptisé « Grande Guerre », et les Allemands Weltkrieg, le conflit européen ouvert en 1914. C'est bien là une preuve que les contemporains eurent effectivement conscience d'être confrontés à un type de guerre nouveau, exigeant d'être nommé de manière également nouvelle. D'où le très grand intérêt de cette deuxième année du conflit, qui signe le basculement d'une forme de guerre dans une autre. »
L'année 1915 présente plusieurs caractéristiques.
Blocage stratégique qui débouche sur la guerre de position.
Mobilisation en profondeur des sociétés belligérantes, qui permet la poursuite de la guerre.
« La mobilisation de toutes les ressources – démographiques certes, mais aussi économiques et également morales et culturelles – tend à s'organiser dès la fin de l'année 1914, mais elle ne commence à faire sentir ses effets qu'au cours de l'année 1915. Alors seulement les sociétés européennes en guerre depuis l'été 1914 tendent à devenir des « sociétés-pour-la-guerre ». Au cours de l'année 1915 s'invente peu à peu une forme nouvelle d'activité guerrière qui, en retour, a transformé durablement l'image même du fait guerrier. »
L'apprentissage de la guerre de position.
« La fixation des lignes sur le front Ouest sont la conséquence d'une situation stratégique et tactique caractéristique des opérations militaires de la Première Guerre mondiale, et qui conditionne tout son déroulement : la supériorité de la défense sur l'offensive. »
Mais au début 1915, tranchées encore sommaires, avec en particulier pas d'organisation en profondeur (rarement de deuxième ligne voire de troisième ligne). Cette conception de la première ligne « est caractéristique d'une tactique de combat amenée à survivre longtemps : dans une lecture rigide du principe défensif, il s'agit de tenir les premières positions de telle sorte que, en cas d'attaque ennemie, on ne soit pas placé dans la situation d'avoir à la reconquérir. En outre, il n'est pas question d'abandonner telle ou telle portion du front trop exposé, ou de raccourcir des lignes afin de se défendre plus aisément : les positions restent là où les ont fixées les aléas du combat. (…) Cette association du barbelé, du feu des canons et des mitrailleuses a constitué en 1915 une équation impossible à résoudre sur le front Ouest pour tout attaquant. »
Les grandes offensives qui vont se dérouler en 1915 vont contribuer à densifier le front, et les pratiques défensives (artillerie de tranchées, grenades, tranchées de soutien, notion de défense en profondeur) progressent plus vite que les pratiques offensives (avancée de l'infanterie par bonds derrière des barrages roulant d'artillerie). « Ainsi, fin 1915, même en cas de percée de la première position adverse, il est impossible d’espérer exploiter le succès initial. La puissance d'arrêt des lignes arrière, combinée avec l'acheminement des réserves, permet de bloquer la progression ennemie et de combler les brèches. »
« Les très lourdes pertes sur le front Ouest au cours de l'année 1915 s'expliquent largement par ce décalage entre un culte de l'offensive maintenu envers et contre tout, un espoir de percée décisive que n'a pas éteint l'enterrement des lignes, et une incapacité flagrante à réaliser un tel programme offensif. »
L'es armées alliées commencent par une série d'attaques de taille moyenne :
mi-février à mi-mars, reprise par la France de l'offensive en Champagne commencée en décembre 1914.
10-12 mars, brève attaque anglaise sur Neuve-Chapelle.
9 mai – 18 juin, attaques massives franco-anglaise sur le saillant allemand en Artois (progression jusqu'à 4 km sur un front de 15 km) sans pour autant réussir à percer.
25 septembre. Reprise de l'offensive en Artois sur un front de 35 km et en Champagne sur un front de 40 km (plus grande offensive de l'année à l'Ouest). Malgré l'échec, ces deux offensives sont poursuivies jusqu'à la mi-octobre pour finalement des pertes deux fois supérieures chez les alliés.
« L'écart entre un effort offensif maintenu de part et d'autre et la supériorité du défenseur sur l'attaquant ; les grandes tentatives de percée d'une part, mais la multiplication des attaques de détail d'autre part (le « grignotage » meurtrier de l'hiver 1914-1915 prôné par le chef d'état-major français Joffre) ; un corps de doctrine poussant à reprendre coûte que coûte les positions perdues ; enfin, les conditions sanitaires particulièrement dures de la première année passée dans les tranchées : autant d'éléments qui, cumulés, expliquent l'ampleur des pertes humaines de l'année 1915. »
« Les chiffres des pertes ne disent pas tout. Ils expriment mal, en particulier, la progression des seuils de brutalité atteints par le combat en 1915. L'installation de longue durée dans la guerre de position, qui caractérise la deuxième année du conflit, voit s'institutionnaliser toute une gamme de pratiques qui radicalisent la violence inhérente au champ de bataille (…) Et il ne fait guère de doute que, lors des grandes offensives de 1915, des pratiques extrêmes de mise à mort des prisonniers ont été mises en œuvre de part et d'autre. »
Même dans l'emploi des gaz, perçu comme une rupture majeure dans la violence, ne donna pas l'avantage à l'offensive sur la défensive.
« La fin de l'année 1915 voit ainsi l'échec d'une entreprise stratégiquement imaginative, mais qui s'était brisée sur des obstacles tactiques insurmontables et une série d'erreurs de préparation et de mise en œuvre. »
« A l'issue de l'entrée en guerre de l'Italie du côté allié, en mai 1915, le front austro-italien présenta une situation de blocage plus nette encore. En raison du relief, le front de l'Isonzo constituait le seul terrain possible permettant la mise en œuvre d'une stratégie. Mais, de juin à novembre, les quatre offensives italiennes sur l'Isonzo, appuyées trop faiblement par l'artillerie, échouent l'une après l'autre en ne rapportant que de maigres gains territoriaux, au prix de pertes de plus en plus lourdes. »
Le mouvement maintenu.
Pour autant poursuite de la guerre de mouvement car elle est recherchée par tous les belligérants, en particulier sur le front Est où les Allemands font porter leur effort principal dans l'espoir de vaincre la Russie pour se retourner ensuite vers la France.
« Ainsi, à la fin de l'année 1915, non seulement le mouvement avait continué d'être à l'ordre du jour partout ailleurs que sur le front Ouest, mais même sur ce dernier la fin de l'année 1915 montre que l'espoir de percée suivie d'un retour à la manœuvre n'était pas abandonné. C'est fin 1915, en effet que sont préparées, de part et d'autre, les immenses batailles de matériel de l'année suivante. »
La violence contre les populations désarmées.
En 1915, la connaissance des atrocités commises sur les civils, plus le fait des Allemands sur les populations civiles de l'Ouest que des Russes sur les populations allemandes de l'Est, se répand au sein des sociétés en guerre.
« Ce moment de « révélation » de la violence de l'Autre, qu'accompagne une mise en écrit et en image elle-même très violente, constitue une phase essentielle de fixation des haines mutuelles. Ainsi est-ce au cours de l'année 1915 que les « cultures de guerre » se sont durablement cristallisées autour d'un corpus de thèmes, de mots, d'images mobilisatrices qui confirment le sens initialement attribué à la guerre elle-même tout en justifiant sa prolongation et les nouveaux sacrifices qu'elle implique. »
« L'année 1915 permet une certaine forme de stabilisation du fait de l'installation d'un régime d'occupation qui induit certes une logique d'oppression à l'égard des occupés, mais qui met fin aux brutalités directes de l'été et de l'automne 1914. Dans les Balkans, en revanche, les violences d'invasion restent à l'ordre du jour lors de la deuxième année de guerre. La troisième invasion de la Serbie par les troupes allemandes, austro-hongroises et bulgares, lors de la seconde moitié de l'année1915, débouche ainsi sur une répression féroce contre les civils (…) Sur le front oriental, la situation est encore différente : les populations civiles y souffrent d'une guerre de mouvement tout au long de l'année 1915. La guerre provoque des exodes massifs (4 millions de personnes au total, fuient les armées allemandes, mais aussi la politique de la « terre brûlée » des autorités russes à partir de mai), tandis que les violences prennent surtout la forme de déportations menées par les autorités militaires et civiles russes en fonction des nationalités et des origines ethniques. Elles visent les ressortissants austro-hongrois et allemands, des sujets russes d'origine allemande, ainsi qu'une large fraction des Juifs de l'Empire russe, considérées comme « éléments peu sûrs » et donc susceptibles d'aider l'envahisseur.»
Eté 1915, début du processus d'expropriation et de déportation de la majeure partie des 700.000 colons allemands d'Ukraine occidentale.
Concernant les Juifs de l'Empire, mise en place d'une politique de déportation extrêmement brutale accompagné de pogroms systématiques.
A la fin de l'année 1915, ce sont 19 millions de personnes qui vivent sous un régime d 'occupation allemand, austro-hongrois ou bulgare. « Pour les occupants, l'exploitation matérielle des ressources et de la population occupée prime, et donc leur mise au service de l'effort de guerre de l'envahisseur. »
« Si la réorganisation de l'Europe centrale et orientale n'est pas arrêtée encore fin 1915, l'occupation se traduit par la mise en place d'une certaine forme d'apaisement et de légitimation de la puissance occupante. C'est en ce sens que l'on peut parler d'un « long » 1915, caractérisé par des régimes d'occupation relativement modérés, avant que n'intervienne leur radicalisation au cours de l'année 1916. »
« Avec le massacre d'une partie de leur propre population par certains Etats belligérants – Juifs russes, chrétiens assyriens et surtout Arméniens de l'Empire ottoman -, l'année 1915 se caractérise également par une radicalisation inouïe de la violence à l'encontre de populations jugées trop peu sûres pour être laissées en vie. C'est en ce sens que la deuxième année du conflit joue un rôle central dans le processus de totalisation et de « brutalisation » de la guerre. »
« Il apparaît que, dès avant l'éclatement de la guerre, les Arméniens de l'Empire représentaient une cible en quelque sorte désignée à l'avance, au vu des spoliations massives et des massacres à grande échelle de 1894-1896 et de 1909. D'autre part, sans faire de la guerre le principe explicatif du génocide, il est certain que la lecture du conflit par le pouvoir jeune-turc a joué un rôle important dans la désignation des communautés arméniennes au titre « d'ennemi intérieur ». C'est ainsi que le jihad proclamé en novembre 1914 plaça les chrétiens d'Orient (ainsi que les chrétiens d'Assyrie, également massacrés) en position de victimes légitimes des musulmans dans le cadre d'un panturquisme qui désigne les Arméniens comme autant d'ennemis potentiels d'une « race turque » destinée à régénérer l'Empire. Enfin les péripéties du conflit ont aussi contribué à enclencher une spirale génocidaire cumulative. Ainsi la politique anti-arménienne s'intensifie-t-elle lors de chaque menace militaire nouvelle. »
Début des massacres arméniens à partir de janvier 1915. Le 24 avril, arrestation et exécution de plus de 2300 intellectuels et notables arméniens de Constantinople. Fin mai, ordre de déportation de masse concernant les provinces orientales de l'Empire. A partir de juin, ces déportations s'accompagnent de massacres systématiques perpétrés par les tribus kurdes, les agents unionistes, les gendarmes, les populations turques elles-mêmes.
« Ces déploiements de violence extrême – qui dans le cas des Arméniens, vont jusqu'au génocide – et multiformes – sur les champs de bataille à l'encontre des blessés et prisonniers, ou bien visant les populations civiles, ou encore sous la forme indirecte et invisible du blocus – ont joué un rôle central dans la mise en place, de part et d'autre, de logiques vindicatoires aux puissants effets mobilisateurs dans les sociétés belligérantes. A ce titre, l'année 1915 apparaît comme le moment de plein épanouissement des différentes « cultures de guerre » nationales, qui véhiculent les modalités diverses selon lesquelles les contemporains représentent et se représentent un conflit dont ils sont tout à la fois les victimes et les acteurs directs ou indirects. Toutes portent une hostilité extrême à l'égard de l'ennemi. Dans un tel contexte, pour n'être pas inexistantes, les remises en cause du bien-fondé du conflit sont extrêmement minoritaires. L'autocensure des médias est largement complice du contrôle de l'information universellement mis en place ; peu d'intellectuels, peu d'écrivains, peu de savants, peu d'artistes échappent à l'automobilisation au service de leur propre patrie (….) laissant une place infime aux forces de contestation du conflit. »
Approfondissement de la logique de guerre et processus de totalisation.
« Le 24 janvier 1915, une brève rencontre navale en mer du Nord (à Dogger Bank) ayant apporté la preuve que toute offensive d'ampleur de la flotte allemande contre la marine anglaise était vouée à l'échec, la guerre navale en surface resta par la suite très limitée. Pour autant la question du contrôle des mers n'en acquiert pas moins une importance centrale au cours de l'année 1915. Le blocus imposé aux Puissances centrales, et en réponse la guerre sous-marine destinée à desserrer l'étau, constituent ainsi des éléments déterminants du processus de totalisation du conflit. Ses conséquences alimentaires et économiques d'une part, militaires et diplomatiques d'autre part, morales enfin, sont en effet considérables. Elles pèseront sur toute la durée de la guerre. »
Début du blocus à l'automne 1914, lorsque l'Angleterre décrète la mer du Nord zone de guerre, bien que cette décision soit contestable en droit international car elle établissait aussi un blocus des ports et des navires neutres. Ce blocus entraîna une protestation de l'Allemagne et sera à l'origine du déclenchement de la guerre sous-marine « en tant que réplique légitimée par l'affirmation d'une violation du droit des gens. Le classement des eaux entourant la Grande-Bretagne en « zone de guerre » et la proclamation de la guerre sous-marine provoquent en retour le reprisal order britannique du début de mars 1915, qui radicalise la guerre économique en permettant la saisie de toute marchandise d'origine allemande ou à destination de l'Allemagne, via le contrôle de la totalité des navires neutres. »
D'autre part le blocus et les restrictions alimentaires en Allemagne vont légitimer les prélèvements opérés dans les zones occupées ainsi que le rationnement des populations. Le blocus légitime aussi le dur régime alimentaire imposé aux prisonniers de guerre français et anglais dont la situation se dégrade nettement au sein des camps (qualitativement et quantitativement).
« Le blocus, en renforçant puissamment une mentalité de forteresse assiégée déjà sensible en 1914, a effectivement concouru au mûrissement du processus de totalisation du conflit. »
Mais « la prolongation d'une guerre aussi meurtrière et coûteuse en hommes a constitué dès l'année 1915 un défi démographique. »
« Le défi de l'année 1915 est aussi économique. L'organisation d'économies de guerre a pour arrière-plan un net recul de la production industriel et agricole chez tous les belligérants, à l'exception peut-être du Royaume-Uni. »
En Grande-Bretagne, une loi de juillet 1915 donne les pleins pouvoirs de mobilisation économique au pouvoir exécutif, ce qui lui permet de prendre le contrôle de plusieurs secteurs vitaux de l'économie, sans pour autant passer sous le statut de l'administration directe.
En France, le 20 décembre 1914, à Bordeaux conférence réunissant les principaux industriels français autour du ministre de la Guerre. Mais le lancement d'une industrie de guerre se heurte a une double difficulté liée au manque de main d’œuvre et la perte de régions industrielles envahies par les Allemands. Pour faire face au déficit de matières premières, une planification des importations est mise en place à partir de novembre 1915 sous l'autorité du Comité des forges. « En gérant ainsi l'approvisionnement de la métallurgie, l'industrie française édifie donc sa propre organisation, indépendamment de l'Etat, à travers sa composition en groupes de fabrication subordonnées à une grande entreprise « chef de groupe. »
En Allemagne, un plan de mobilisation économique est proposé au ministère de la guerre par l'industriel Walter Rathenau dès 1914. Il se concrétise par la création d'un « office des matières premières de guerre. » apte à prendre les premières mesures de planification économiques. Il regroupe les plus grandes entreprises travaillant pour la défense nationale. D'autre part la recherche d'ersatz est encouragée.
En Russie, la crise des approvisionnements en obus est très sensible dès septembre 1914 et elle va durer longtemps. « Du fait de la défiance injustifiée du ministère de la Guerre pour la capacité de la Russie à développer sa propre production, et du fait d'une confiance tout aussi injustifiée dans les capacités d'aide des Alliés, un retard considérable a été accumulé dans l'organisation d'une production industrielle autochtone. ». Il faut attendre mai 1915 pour que les plus grands industriels se rassemblent dans un « Conseil spécial pour l'examen et l’harmonisation des mesures requises pour la défense du pays. » Ce Conseil va contrôler 2 millions d'ouvriers.
« Les prémisses sont en place d'une économie de guerre segmentée, dans laquelle l'armée a tout loisir de faire valoir ses priorités d'approvisionnement, contrairement aux économies de guerre intégrées sur le modèle de la France et du Royaume-Uni, où l'Etat reste en mesure d'effectuer les arbitrages nécessaires entre les besoins du front et ceux du front intérieur, et donc entre industries de guerre et industries de biens domestiques. Toutefois, c'est après 1915 que la supériorité du second modèle apparaîtra pleinement. »
Concernant le financement de la guerre, celle ci absorbe environ 25% des dépenses des différents Etats belligérants. Pour financer ces dépenses, tous les Etats ont recours au crédit, en particulier auprès des États-Unis pour les Alliés. « L'année 1915 s'inscrit comme une transition relativement douce entre les normes financières du temps de paix et les exigences nouvelles de la guerre moderne. »
L'année 1915, « plutôt qu'un brusque tournant dans l'histoire du conflit, celle-ci ne marque-t-elle pas une inflexion ? Sur certains points, certes, la rupture est nette. C'est en 1915 que sont lancées les premières grandes tentatives pour enfoncer un font défensif organisé, et c'est en 1915 qu'elles échouent au prix de sacrifices sanglants qui annoncent les immenses batailles de matériels de l'année suivante ; c'est en 1915 que des moyens de combat absolument nouveaux sont mis en œuvre – tels les gaz -, suscitant chez les contemporains une forte impression de rupture historique ; c’est en 1915 que se resserre un blocus allié destiné à entraîner ultérieurement une surmortalité tragique au sein des puissances centrales , tout en provoquant d'emblée un type de contre-mesures – la guerre sous-marine – d'une extrême brutalité ; c'est en 1915 encore qu'ont lieu les premiers bombardements de populations sans objectifs militaire et les déportations de populations suspectes (…) Dans un contexte de « mobilisation négative » extrême, l'année 1915 confirme que la totalité de la population de l'adversaire – et parfois une partie de la sienne propre – est désormais ennemie, et non plus seulement la fraction armée et combattante de celle-ci. (….) Ainsi, en 1915, le processus de totalisation du conflit était-il bien entamé. Mais il était assez loin encore de toucher à son terme. »
Fin